dimanche 30 octobre 2005

Homer devient Omar et ne boit plus de bière !


La famille favorite des Américains a fait ses débuts à la télévision arabe et est maintenant connue sous le nom de « Al-Shamshoon ». 
Homer devient Omar et boit de la liqueurLa série a cependant dû faire face à de drastiques modifications pour être en règle avec le Coran. Homer s’appelle dorénavant Omar et il a remplacé ses délicieuses petites bières Duffs pour du soda Arabe. 
Il lui est maintenant interdit de manger des côtelettes de porc, les hot dogs sont devenus des saucisses égyptiennes et il a troqué ses petits beignets au profit des biscuits « Kahk », qui semble-t-il sont très populaire au Moyen-Orient. Bart quant à lui se prénomme aujourd’hui Badr mais continue à être un petit garnement. La taverne de Mo n’existe plus (Oublie ça les idées de blogue Arabe Mo). Ils ont également enlevé toutes les références à la religion. Qu’arrivera-t-il à di-dli-dlé Flanders, au révérand Lovejoy, à Krusty le clown Juif ou à Apu le sympathique Hindou?
Je suis prêt à donner une chance à l’équipe des Simpsons de réussir à exporter leur concept dans une autre culture mais il en reste quoi du concept ? Si Homer ne s’appelle plus Homer, qu’il ne boit plus de bière, que Bart ne porte plus les Spikes, que le petit reine au nez rouge est remplacé par une vache sacré, si Homer ne peut plus se partir sa propre religion, et si Flanders ne peut plus être aussi religieux.. il en reste quoi des Simpsons ? Le concept de l’émission en entier était basé autour du Homer caricaturant la culture nord-américaine. Un banlieusard saoul, idiot, grossier et paresseux! Ça me fait un petit peu penser à l’épisode ou Marge part en guerre contre Itchy et Scratchy et exige de rendre l’émission moins violente. L’émission devient alors ennuyante et les côtes d’écoute dégringole…
Source de l'article Quebecblogue
Canal+ a diffusé dans ses infos un extrait de cette version arabe. The Simpsons Park a mis en ligne cette vidéo (Real Player est nécessaire),www.simpsonspark.com/videos/shampsoon.rm.

mercredi 21 septembre 2005

L’Afrique animée! – Un atelier destiné aux créateurs de dessins animés


Un atelier de formation de cinq semaines destiné aux créateurs africains de dessins animés a été organisé cet été à Durban, en Afrique du Sud, dans le cadre d’une initiative de l’UNESCO baptisée L’Afrique animée! et destinée à encourager la production de dessins animés pour enfants.
Africa Animated!Organisé du 18 juin au 22 juillet 2005, cet atelier intensif de formation et de production était le fruit d’un partenariat avec le Festival du film de Durban (DIFF) et l’université du Kwazulu-Natal. C’était aussi la deuxième formation soutenue par l’UNESCO dans ce domaine, après un séminaire pilote donné en 2004 à Zanzibar et à Nairobi. 

« Ces ateliers ont été extrêmement fructueux. Ils ont permis d’étendre les compétences en animation dans la région et ont abouti à la production de seize courts métrages animés, a déclaré Alonzo Aznar, du Bureau de l’UNESCO à Nairobi. Ils ont montré que la production de cinéma d’animation était non seulement possible, mais aussi viable en Afrique. L’UNESCO s’appuiera sur cette expérience pour créer un centre régional permanent de formation et de production de dessins animés. » 

L’Afrique continue à importer de nombreux dessins animés étrangers, alors qu’elle dispose d’un grand vivier de créateurs qui ont des histoires à raconter et une esthétique magnifique. Ce paradoxe apparent s’explique par le fait que les radiodiffuseurs et le secteur audiovisuel du continent africain (à l’exception de l’Afrique du Sud) manquent de moyens financiers pour produire leurs propres dessins animés (sauf dans le secteur de la publicité). Il tient sans doute aussi à l’absence de véritable étude de marché montrant ce que le cinéma d’animation peut apporter aux enfants d’Afrique, du point de vue des médias aussi bien que de celui du secteur public et du secteur privé. 

Les radiodiffuseurs africains et le secteur audiovisuel de la région sont cependant conscients de l’importance de montrer aux enfants africains des programmes véhiculant les valeurs africaines et réalisés par des Africains pour des Africains. Faute de moyens, ils sont cependant contraints d’importer des dessins animés de grande production totalement étrangers aux réalités du continent. 

C’est dans ce contexte que l’UNESCO a lancé L’Afrique animée!, une initiative qui fédère ressources et savoir-faire afin de produire des dessins animés pour enfants dans la région. C’est ainsi qu’ont été lancées des formations pratiques destinées aux animateurs, aux graphistes, aux scénaristes, aux radiodiffuseurs et aux autres professionnels des médias africains, dans le but de constituer une masse critique de compétences dans le domaine de la création de dessins animés de qualité. 

L’Afrique animée! entend encourager la production de programmes qui permettront aux enfants et aux jeunes de s’entendre, de se voir et de s’exprimer. Des programmes de divertissement éducatif qui rendent compte de la culture, des langues et de la vie en Afrique. Des programmes qui s’appuient sur l’imaginaire africain (tant du point de vue des images que de celui des dialogues et de la musique), qui le revendiquent et qui le perpétuent pour les générations à venir. 

Le développement d’un modèle de formation et de production rentable, marqué au sceau de la qualité et doté d’un « label africain » réside au cœur de cette initiative qui entend assurer la compétitivité de l’animation africaine pour les producteurs et les radiodiffuseurs régionaux et internationaux. 

Les résultats sont à la hauteur des espérances: un temps de production record (4 à 5 semaines) et des films d’une qualité et d’un intérêt culturel extraordinaires qui ont été couronnés par de nombreux prix dans des festivals du film internationaux en Afrique, en Amérique latine et en Europe.
Source de l'information l'Unesco

lundi 22 août 2005

Une éternité à Tanger

Une BD qui donne un visage à l’immigration clandestine. Une éternité à Tanger, bande-dessinée de Faustin Titi (Côte d’Ivoire) et Eyoum Nganguè (Cameroun), inaugure la prometteuse Collection Africa Comics lancée par l’association italienne Africa e Mediterraneo. Un album d’une très belle tenue graphique qui raconte le périple d’un jeune Africain vers l’Europe.

« Tanger ! A l’horizon, Tarifa, l’Espagne, l’Europe ! Ces trente-trois petits kilomètres qui bloquent Gawa. » Gawa est un jeune Africain originaire de Gnasville, une ville imaginaire du continent noir, sur sa côte atlantique. Il est à Tanger, dernière ville marocaine avant l’Europe. Face à la mer, surplombant la ville, il a le regard sombre et l’air soucieux. Pourra-t-il traverser le détroit de Gibraltar, ce bras de mer sans que celui-ci se referme sur son corps et le broie ? Gawa sait que ces 14 km de mer sont plus durs à traverser que les 3 000 km de désert qu’il a parcouru pour arriver jusqu’ici...

Comment fera-t-il pour rejoindre Mbengué (l’Occident) ? La bande-dessinée ne le dit pas, laissant ouverte la porte de tous les possibles. Passera-t-il « une éternité à Tanger » ? Finira-t-il dans la misère « en face de la forteresse européenne » ? Retournera-t-il au pays ? Pour le moment, Gawa ne pense même pas à cette éventualité, racontant au cours de la bande dessinée les difficultés qu’il a rencontré pour faire des études, les brutalités policières, la course au visa légal qui se termine toujours dans la poussière. Il se souvient comment Mopao, le chef de famille, a récolté les économies de tous pour lui permettre de quitter le pays. « Béni » par le guérisseur, il était parti après avoir payé son passeur et dit au revoir à sa fiancée.

Le périple du clandestin

L’histoire du jeune homme est celle que vivent tous les candidats à l’émigration clandestine. Son périple est celui qu’ils effectuent avec plus ou moins de peine. Traversée du fleuve, de la brousse, de la ville, des postes frontières et, enfin, du désert... Les passeurs véreux et cruels, la police des frontières, les arnaques, la faim, la peur... Mêmes espoirs, mêmes désillusions. L’histoire, si elle n’est pas originale, touche pourtant le lecteur par bien des aspects. Et d’abord parce-que Gawa est attachant, notamment grâce au dessin de Faustin Titi, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts d’Abengourou, en Côte d’ivoire. Son trait réaliste colle parfaitement au thème de la BD. Cet auteur de BD de 34 ans a travaillé à Abidjan puis en Europe et a été nommé au Festival de BD d’Angoulême (France) en 2000. Il a choisi de dessiner les scènes de flash-back en noir et blanc. Elles contrastent avec les tons pastel utilisés pour évoquer Tanger et les ruelles de sa Casbah.

Bravo aussi à Eyoum Nganguè, son scénariste attitré. Ce journaliste camerounais de 37 ans a notamment écrit le scénario de la BD Le flic de Gnasville qui a remporté le Premier Prix du concours Africa e Mediteranneo, édition 2003-2004 dans la catégorie Droits de l’Homme. L’album Une éternité à Tanger inaugure d’ailleurs la Collection Africa Comics, publication des meilleures productions sélectionnées par le « Prix panafricain Africa e Mediterraneo pour la meilleure BD inédite d’auteur africain ». L’association italienne Africa e Mediterraneo explique dans la préface : « Cette histoire nous rappelle les liens qui unissent l’Europe au continent africain. Des liens qui nous sont racontés de l’intérieur, à partir d’une histoire particulière et concrète, emblématique du drame de tant de personnes qui frappent aux portes de l’Europe ».

Une éternité à Tanger de Faustin Titi et Eyoum Nganguè. Collection Africa Comics, édition Lai-Momo.
Par olivia Marsaud - Source de l'article Afrik

mercredi 10 août 2005

EUROMEDIATOON - VIVA CARTHAGO


EUROMEDIATOON - VIVA CARTHAGO
Le projet Viva Carthago, financé par la Commission à hauteur de 3,98 millions d’euros, est une co-production de 26 films d’animation et documentaires portant sur les personnages de légende qui ont fait l’histoire de la Méditerranée.
EUROMEDIATOON - VIVA CARTHAGO
« Un vieux sage de Carthage, Séfrou, est confronté à l’écroulement de sa capitale face aux assauts des Romains et veut transmettre aux générations futures l’histoire de sa civilisation et des hommes qui l’ont marquée. Le navire Carthago et son équipage vont parcourir la Méditerranée et explorer ses cultures et ses peuples. »


EUROMEDIATOON - VIVA CARTHAGOEn Europe ces dix dernières années on a assisté à l'éclosion d'une véritable industrie de l’animation, alliant qualité et quantité. Les pays du sud de la Méditerranée sont restés largement en deçà de l'Europe : seules quelques expériences ont pu exister, sans réel impact et sans réelle diffusion. Quand à la demande, elle est énorme que ce soit au Nord ou au Sud de la Méditerranée. La multiplication des télévisions, la diversification des modes de diffusion (Hertzienne, satellitaire, par câble, pay TV, bouquets numériques, etc.) aussi bien au Nord qu'au Sud, permet l'existence d'une demande très forte en dessins animés. L'un des objectifs du projet Viva Carthago a été de s'inscrire dans cette logique et de répondre à une demande évidente, mais en incluant la sensibilité du Sud, servie par une technique européenne de plus en plus performante. Grâce à cette série, les créateurs du sud ont eu l'opportunité de raconter des épisodes de cette histoire selon leurs approches propres, et donc selon un point de vue différent des versions officielles, souvent réductrices.
La série a été coproduite par un ensemble de sociétés de production européennes et méditerranéennes appartenant à huit pays différents. Une grosse composante du projet a été dédiée à la formation des professionnels du Sud : scénaristes, story boarders, layoutistes, animateurs, infographistes… La formation a été encadrée par les professionnels et les studios d’animation européens. Autour de la production du dessin animée, le projet a permis la création du premier studio d’animation de la région en mesure de travailler en sous traitance avec des studios d’animation européens. La création d’un studio d’animation à Tunis s’inscrit dans une démarche de division du travail international. 
En Europe seul la préproduction est réalisée dans les studios d’animation européens. L’animation proprement dite est généralement sous-traitée en Asie. Le studio de Tunis offre une alternative valable pour les studios européens qui veulent sous traiter certaines composantes du processus de production : animation, coloriage, story board, composition. C’est en effet désormais 50 professionnels méditerranéens qui travaillent à Tunis, capables de concevoir, créer et animer des produits d’animation. 
Grâce au projet Viva Carthago, c’est l’éclosion d’une industrie d’animation méditerranéenne qui a pu être réalisée. Le studio pourra non seulement travailler avec des homologues européens, mais produire ses propres séries destinées à un public de jeunes méditerranéens.

La série a été diffusée en 2005 sur les chaînes de télévision du Maghreb et sera bientôt diffusée en Europe.
Source de l'article EuromedAudiovisuel

lundi 4 juillet 2005

L'image animée et sa conception 2ème Edition du film d'animation à l'ESBA

Des ateliers de travail sont ouverts aux étudiants et aux autodidactes pour apprendre la manière de concevoir un film d'animation. 


Les journées du film d'animation organisées par l'Ecole des beaux-arts par l'Association patrimoine, section Ntic et Kaïna Cinéma, ont entamé leur cours samedi dernier. Dirigé par Pierre Azuelos, directeur de la Fabrique studio de dessin animé en France, cet atelier de travail destiné aux étudiants et aux autodidactes, s'est focalisé en début de journée sur les techniques de «fabrication» d'un film d'animation. 
Exemples à l'appui, notamment les films Les Voisins de Norman McLoren (1952), Le Petit soldat de Paul Grimault (1947), d'après un conte d'Andersen et adapté par Jacques Prévert, Paroles en l'air (1995) et Pantin la pirouette de Sylvain Vincendeau (1999). Il a été question durant cette première journée, d'inculquer à ces élèves les rudiments initiaux du cinéma a fortiori du dessin animé et de comprendre son contenu quand celui-ci est dépourvu de paroles. 
Ainsi, un film d'animation se passe de paroles mais il est accentué par les expressions du visage des personnages et de la musique qui se révèle être très importante dans ce genre de film. Revenir à la photo a été essentielle pour comprendre le mécanisme de conception d'un film d'animation. 
«Dans le dessin animé, il y a parfois beaucoup de tricherie. On ne représente pas ces 24 images à la seconde. Parfois, c'est très rapide et parfois court. On fait de l'illusion en utilisant son intelligence pour économiser son temps et passer un message le plus important», indique-t-on. 
Aussi, Pierre Azuelos partira de la «thaumatéope» ou le trompe-l'oeil, «l'effet phi» pour arriver au cinéma d'animation dont le représentant est Alexandre Alexeieff, définissant le cinéma d'animation comme étant «une création de mouvements artificiels grâce à la synthèse cinématographique». 
«On m'a proposé de venir animer ces journées de sensibilisation aux dessins animés avec des jeunes gens qui sont très enthousiastes mais qui manquent de moyens, d'expressions et d'organisation. J'ai donc accepté avec plaisir. Je vais montrer des films, apporter des informations sur la réalisation d'un cinéma d'animation et aussi faire exprimer les jeunes. On pense déjà pour l'année prochaine à des stages où l'on regroupera certains d'entre eux pour qu'ils fassent un film on est pour l'instant à la découverte», a souligné Pierre Azuelos.
Responsable de la section Nouvelles technologies appliquées au cinéma, de l'Association patrimoine, Meziani Mahmoud dira pour sa part, son désir d'apporter le savoir-faire idoine à même d'inciter ces jeunes à produire plus tard des courts-métrages d'animation. «Nous avons signé une convention avec la boîte Ben Production qui ouvre son espace de montage pour ces jeunes créateurs. Nous avons signé également une convention avec l'Association internationale du cinéma d'animation qui organise chaque année la Fête du cinéma d'animation du 21 au 28 octobre. L'Algérie y sera présente pour 2006», nous a-t-il confié.
Célèbre réalisateur et créateur de bandes dessinées, Slim, l'artiste que tout le monde connaît, était présent lors de cette journée. Il présentera, en outre mardi à la cinémathèque, son film Bouzid et le train, réalisé en 1982 à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. «Je suis ici pour donner aux étudiants l'envie de faire du dessin animé et peut-être leur métier». 
Un programme riche a été tracé pour cette seconde édition du film d'animation. Plusieurs films seront projetés. On notera Les Triplettes de Belleville, Kaïna la prophétie, long métrage de Chris Delaporte... Le jour de clôture, le 6 juillet, sera marqué par la présentation du film de toute la manifestation réalisé par les élèves de l'Esba. 

Par O. Hind - Source de l'article Djazairess et Lexpression

mardi 12 avril 2005

Le Maroc à l'ère du cinéma d'animation

La cinquième édition du Festival international du cinéma d'animation (FICAM) débute ce jeudi 14 avril à Meknès. La participation marocaine se démarque avec le lancement en avant-première du dessin animé : «La boîte à objets».


La ville de Meknès abrite du 14 au 20 avril la 5ème édition du Festival international du cinéma d’animation (FICAM). Organisée par l’Institut français de Meknès, cette manifestation prévoit la participation de plusieurs noms connus ou moins connus dans l’univers du cinéma d’animation. 

Des projections de courts-métrages, de bandes dessinées ainsi que des hommages rendus à des leaders de cinéma d’animation seront le maître mot de cette manifestation. Ainsi, les organisateurs prévoient un hommage au cinéaste français, Jean François Laguionie, qui présentera son dernier film « L’Ile de Black Mor » en ouverture du FICAM. Un autre hommage sera rendu aux frères Frenkel, les pionniers du film d’animation dans le monde arabe. Au programme également, les organisateurs prévoient la projection d’une série de courts-métrages marocains, parmi lesquels «La boîte à objets» intitulé en arabe «Asl Al Achiaa ». Ce court métrage en 2D est produit par la maison Osmose Production qui est basée à Rabat et à Dubai. Après avoir lancé en décembre 2001 leur première production, un journal télévisé pour enfants diffusé sur la première chaîne nationale, cette même agence a produit sa deuxième série de dessins animés. 
Projetée en avant-première à cette 5ème édition du FICAM, le lundi 18 avril 2005, «La boîte à objets» vient rejoindre les quelques productions de films et dessins animés que compte le Maroc. En tout, elles sont quatre agences basées à Rabat et Casablanca à se lancer dans ce créneau. 
Un style de cinéma qui est encore balbutiant au Maroc puisqu’il nécessite de gros moyens techniques, financiers et humains. Hounaida Guedira a pu, à côté de trois autres agences, s’imposer dans le cinéma d’animation. Elle a pu même créer une filière à Dubai, où elle a été partenaire officielle de la première édition du festival d’animation. 
Aujourd’hui, elle marque sa présence à l’édition 2005 du FICAM avec «La boîte à objets». Cette série ludique et éducative est destinée aux enfants. En gros, elle retrace l’histoire des objets qui sont utilisés au quotidien. C’est une façon de donner vie à tous les objets utilisés dans la vie quotidienne, comme les ciseaux, le stylo, le papier et la chaise. 
Les enfants doivent connaître l’origine de ces objets pour mieux les appréhender. Le but serait de divertir, d’informer et de développer chez l’enfant le sens de l’observation et susciter chez lui la curiosité envers son entourage et cultiver chez lui le sens des valeurs. Selon les producteurs, les épisodes de cette série en 2D se déroulent dans une classe où les élèves et les professeurs forment une comédie instructive et drôle à la fois. 
Le cours commence souvent par une entrée en catastrophe du professeur en classe. À chaque fois, l’un des élèves perturbe son cours avec un objet bien précis, il joue avec, il le fait tomber, il se dispute avec un camarade pour cet outil ». C’est ce qui apparaît dans le communiqué de l’agence. Comme son nom l’indique, cette série purement éducative retrace à chaque épisode l’histoire d’un objet déterminé. Ils sont plusieurs et chaque épisode revient sur l’histoire d’un objet. 
Cette histoire, bien entendu, c’est le professeur qui a pour mission de la raconter. Il est installé dans une salle en compagnie de ses élèves et donne libre cours à la démonstration du professeur. Celui-ci n’hésite pas à utiliser dessins, schémas et exemples pour mieux tracer les origines des objets. C’est ainsi qu’est structuré «La boîte à objets», une production 100% marocaine et qui fait partie des quelques réalisations marocaines en cinéma d’animation. Un domaine toujours en balbutiement au Maroc et qui cherche à s’imposer sur le plan international. Sa participation au FICAM sera peut-être un premier pas vers la vulgarisation du cinéma d’animation marocain. 
Source de l'article Aujourd'hui Maroc

lundi 4 avril 2005

Festival International du Cinéma d'Animation de Meknès : Des créations pour séduire les petits


L'Institut français de Meknès organise, en partenariat avec la Cinémathèque et le Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France à Rabat, la cinquième édition du Festival International du Cinéma d'Animation de Meknès (FICAM),

FICAM 2005 | babelmedFICAM 2005 se déclinera en trois axes : programmation cinématographique, formations et expositions. La programmation  du festival sera constituée d'une rétrospective-hommage, de films récents, de films classiques ainsi que de cartes blanches offertes à des structures partenaires.
Pour ce qui est des séances scolaires, quatre tranches d'âge sont ciblées : de 3 à 7 ans, de 7 à 11 ans, de 11 à 15 ans et 15 ans et plus.

Cette édition consacrera un hommage à une des références du film d'animation en France, le réalisateur Jean-François Laguionie. Une rétrospective présentera l'ensemble de son oeuvre, longs et courts métrages confondus, dont son dernier long métrage présenté en avant première marocaine : L'Ile de Black Mor. Les films récents seront mis à l'honneur comme Oséam, long-métrage sud-coréen qui a remporté le grand prix du Festival d'Annecy en 2004.
Dans la catégorie " Films Classiques ", seront proposés des dessins animés égyptiens réalisés dans les années quarante par les Frères Frenkel, pionniers du film d'animation dans le monde arabe ainsi que de grands succès du cinéma d'animation (Qui veut la peau de Roger Rabitt, L'étrange noël de Mister Jack, Les aristochats). FICAM®05 offre des cartes blanches à des structures partenaires comme l'Agence du court métrage, le festival d'Annecy ou encore l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris qui présentera des films d'étudiants. Les formations constituent un des piliers du FICAM®. Mises en place depuis trois ans, elles contribuent à l'émergence d'une dynamique créative au Maroc dans le domaine du cinéma d'animation.
FICAM 2005 | babelmedDeux ateliers seront organisés, du 10 au 19 avril 2005, et seront destinés à des étudiants issus d'écoles d'art marocaines, partenaires du FICAM®. Le premier atelier concernant le story board dans le cinéma d'animation permet d'explorer les différentes techniques de dessin. Le second propose une initiation pratique aux techniques spécifiques de l'écriture de scénarios de séries d'animation pour enfants. Trois évènements constitueront l'environnement artistique de FICAM® 05 : Les machines cinématographiques (créations originales s'inspirant de différents systèmes à effets optiques), une exposition proposée par l'AFCA (Association française du Cinéma d'Animation) autour de photographies de films et de réalisateurs d'animation, et une exposition qui retracera le parcours artistique du caricaturiste algérien Slim, auteur de dessins animés dont Bouzid et le train, court-métrage qu'il a réalisé en 1982.
Autour du festival, des rencontres permettront au public d'échanger avec des artistes comme le réalisateur Jean-François Laguionie, Christophe Heral qui a composé la musique de L'île de Blak Mor et le caricaturiste Slim, ou des professionnels (Agence du court-métrage, Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, AFCA).

«La boîte à objets» à la 5e édition du FICAM
Après avoir été partenaire officiel de la 1ère édition du Festival d'animation de Dubaï, tenue du 28 janvier au 2 février 2005, OSMOSE Production fait son apparition au Festival international du cinéma d'animation de Meknès (FICAM) à travers la projection en avant-première de son nouveau programme : "la boîte à objets" lundi 18 avril 2005 à partir de 19 h .
C'est la première fois que cette maison de production marocaine participe officiellement à un événement national. Créée en 2001 à Rabat, OSMOSE Production est aujourd'hui l'un des plus importants studios d'animation dans le monde arabe. Basée à Rabat et à Dubaï, OSMOSE Production a pu s'imposer sur le paysage télévisuel marocain à travers le premier journal télévisé pour enfants en dessin animé, une série hebdomadaire diffusée chaque dimanche sur les antennes de la télévision marocaine depuis décembre 2001.
Aujourd'hui, et à l'occasion de la 5e édition du FICAM, OSMOSE Production propose au public de découvrir en exclusivité le premier épisode de "La boîte à objets" . Une nouvelle série ludique et très éducative qui donne vie aux objets de tous les jours (ciseaux, stylo, papier, chaise). Informer, divertir, développer chez l'enfant le sens de l'observation et susciter chez lui la curiosité envers son entourage, stimuler sa créativité et cultiver chez lui le sens des valeurs, tels sont les objectifs de ce nouveau programme marocain proposé par OSMOSE Production.
"Le dessin animé pour nous est d'abord une passion. C'est l'art d'animer l'immobile, de faire rêver, d'explorer l'imaginaire et de créer un univers unique et magique. C'est aussi et surtout un excellent outil pédagogique et de communication qui n'a pas encore eu sa chance sur la scène de la production cinématographique et télévisuelle marocaine" annonce Mme Hounaida Guedira, directrice générale de OSMOSE Production.
C'est ainsi que cette agence a choisi de positionner la plupart de ses productions sur un territoire pédagogique, instructif tout en explorant l'aspect ludique et fantastique du dessin animé.
Source de l’article Maghress

mercredi 23 février 2005

Exposition retraçant l’histoire de la BD arabe

A l’occasion du 7° Salon Euro Arabe du livre à l’Institut du Monde Arabe, du 10 au 15 juin, une exposition retraçant l’histoire de la BD arabe sera présentée par Claude Moliterni, Mellouah Sid Ali et Habib Bouahoul ( du 10 au 30 juin 2003)

La bande dessinée arabe 

Il est très surprenant de constater que la production de bandes dessinées dans les pays arabes ne soit pas aussi importante que dans les pays occidentaux, alors que son passé n’est qu’une suite de récits épiques en images. 

Au début des années vingt, les comics sont inexistants, à part des cartoons dessinés par des artistes locaux. 
Ce sont les quotidiens égyptiens et libanais qui consacrent le plus d’espace aux caricaturistes qui critiquent les événements politiques ou sociaux. 


La caricature est très importante dans la presse des pays arabes. Pour preuve le journal égyptien Sabah El Khair publie, en 1953, des dessinateurs très populaires, tels que Higazi et Ehab ; De même le journal satirique, édité à Damas,El Moudhk El Mabbki est très populaire. 

Il faut attendre les années cinquante pour découvrir dans les kiosques égyptiens le magazine pour enfants Sindibad présentant à son sommaire des récits illustrés (aventures de Zouzou par Morelli et les Voyages de Sindibad), des jeux et des contes. Des dessinateurs égyptiens comme Ettab, Koteb, Hijazi, Mohamed Tahimi, Mohieddine Allabbad débutent dans ce magasine. 
Sa réussite incite un autre éditeur à publier une autre revue destinée aux enfantsSamir, en 1956, des BD arabes et de l’import venant de Tintin et Spirou. Samir s’installe et ouvre la voie. El Rih, une revue illustrée paraît à Beyrouth entre 1965 et 1968 et révèle le talent de deux dessinateurs : Mahmoud Kahil et Bahiga. Pourtant, dans les années soixante, la bande dessinée franco-belge envahie le Moyen Orient et l’Egypte et certaines BD sont adaptées comme la Patrouille des Castors par Ismail Diab et Mahmoud Salen qui devient Bassel et sa troupe de scouts. 

Au début des années soixante, naît la version arabe du journal de Mickey, accélérant ainsi la chute de la bande arabe. 

Au Liban la BD arabe retrouve un second souffle avec plus d’une trentaine de revues. En 1969, à Damas, la revue syrienne Usamah, à tendance socialiste, permet de remarquer quelques auteurs de qualité comme Moumtaz el-Bahra et Hassan Ayyash. 

À Bagdad, Salah Giad et Issam Gabbouri se font connaître dans l’illustré Majallaty (1970) suivi d’Al-Mazmar où l’on remarque Ali Saad, Necha’at Toufic, Melhi Khaliféa, Necha’at el-Aaloussi, Safwat Farid et Mohamed Jaber. 

Cette initiative dans ces trois pays ouvre aussi la porte aux comic books américains et, dès 1973, Superman, Batman et les autres super héros de DC. Comics et de Marvel sont édités au Liban et déclenchent, auprès des jeunes, une attraction qui va déferler sur les autres pays arabes et obliger Samir, Usamah, Al-Mazmar et Majallaty à modifier leur ligne éditoriale en accueillant de nouveaux dessinateurs et à être plus audacieux dans le choix des bandes dessinées qu’ils publient. 

Le Saoudien, Muhammed El Khnefer dessine Tabbat Sharran, entre 1973 et 1975, un comic strip qu,i curieusement, paraît dans des quotidiens occidentaux. La caricature semble, à nouveau prendre le pas sur la bande dessinée,. avec la publication, au Liban, d?El Dabbour, un journal satirique qui en quelques numéros s’attire les foudres de la censure et doit être interrompu. (1973). 

En 1979, Samir, une revue de qualité, édite des bandes dessinées réalisées par des dessinateurs et scénaristes arabes. Citons : Loujayna el-Assil (Syrie), Nabil Kadouhi (Liban), Taha el-Khalidi (Palestine), Mike Nasser (Liban). 

Un vrai journal de BD, Rosh Fish, à l’instar des publications européennes, est lancé par trois dessinateurs Allabbad (Égypte), Khnefer (Arabie Saoudite) et Mu’taz Sawwaf (Liban) ; Fattoum, dessiné par Sawwaf, est aussi apprécié des lecteurs 

Vers 1980, la bande dessinée adulte arrive en force avec l’agence Jad qui distribue du matériel dans les quotidiens (An-Nahar) et dans des périodiques comme Makassed et encourage, même, la publication d’albums de bandes dessinées, telles que Carnaval, Freud, Les Mille et une nuits. La critique arrive dans la presse. L’Orient-le-Jour ouvre ses colonnes à Michèle Standjofski qui chaque semaine analyse les diverses productions publiées dans le monde la BD. 

Plusieurs festivals de bande dessinée fleurissent dans les pays arabes. Pendant les événements du Liban, deux Festivals se déroulent à Beyrouth, en 1987-1988, avec la participation d’auteurs français comme P’tit Luc et Gérard Lauzier. 

À Tunis, Monji et Faiza Majeri organisent, depuis 1983, un festival BD avec la collaboration de maisons d’éditions françaises. En 1987 et 1988, ils accueillent quatre cents jeunes étudiants dans le cadre du Festival Télébédéciné, participant à une croisière de Marseille à Tunis et retour, avec pour thème la bande dessinée. Depuis 1997, à Tazarka (Tunisie), en juin, l’ALTA accueille un Salon du livre et de la bande dessinée, où sont organisés des colloques, des expositions thématiques et des ateliers pour enfants, entre autres animations adressées à un public de plus en plus large. 

Habib Bouhaoual, quant à lui, a des ambitions internationales en organisant le Festival méditerranéen de la bande dessinée et de l’Image à Tunis et en proposant pour sa première édition, une exposition d’originaux de Corto Maltesed’Hugo Pratt, suivie, en septembre 2002, d’une importante manifestation, autour de la bande dessinée, organisée en plein Tunis avec la présence d’Edouard Aidans (Tounga), Emile Bravo (Jules) et de Claude Moliterni 

En Algerie, la bande dessinée célèbre désormais ses quarante années d’existence. En fait, son histoire a commencé peu après l’indépendance du pays et de façon épisodique, par une première parution, dans l’hebdomadaireAlgérie actualité, de la bande dessinée du doyen Mohamed Aram, Naâr, une sirène à Sidi-Ferruch. Elle est suivie de la B.D. de Menouar Merabtene dit Slim, d’après une idée du cinéaste Merzak Allouache, Moustache et les Belgacem, que publie encore l’hebdomadaire de langue françaiseAlgérie actualité. Les bandes dessinées de Rachid Aït Kaci, Tchipaze, de Mohamed Bouslah, Krikech, de Nour Eddine Hiahemzizou, Zach, ainsi que de Mohamed Mazari,Tchalabi… 

En 1969, le quotidien en langue française El Moudjahid publie une nouvelle bande dessinée de Slim « Zid ya Bouzid ». Les héros de cette BD,« Bouzid et Zina », deviendront célèbres à l’instar de « Richa » le fameux personnage crée par Mansour Amouri un des plus talentueux auteurs algériens qui alterne le dessin de style humoristique ou réaliste avec une facilité et une maîtrise rare. 

Mais la merveilleuse aventure de la bande dessinée algérienne débute en 1969 par la réalisation du premier illustré algérien, M’Quidech, du nom d’un célèbre personnage de la tradition populaire algérienne qu’édite la Société nationale d’édition et de diffusion, la SNED. En fait, ce projet mûrissait depuis 1967 dans la tête du Directeur du service édition de la SNED : Abderrahmane Madoui. Après deux années de travail, le premier numéro de M’Quidech paraît en février 1969. 

M’Quidech, dont le succès est immédiat, est réalisé par une bande de gamins dont la moyenne d’âge n’excède pas seize ans. Il permet l’éclosion de nombreux jeunes talents tels que Amouri, Melouah, Tenani, Aïder, Assari, Guerroui, Tidadini, Zeghidour, Rahmoune, Hebrih, Aït Hammoudi, Ferhat, Taïbi, Riad, Beghdadli, Oulmane, Khiari… et l’affirmation d’auteurs expérimentés comme Haroun, Aram, Mazari, Slim, Bouslah… toute l’équipe est encadré par le talentueux et expérimenté dessinateur Georges Abranche Texeira dit Kapitia, un réfugié politique angolais, qui inculque les règles d’or de la bande dessinée aux artistes en herbe. Quant aux techniques de découpage, elles sont enseignées par le cinéaste Lamine Merbah, longtemps rédacteur en chef de cette revue et lui même formé à la fameuse école de cinéma de Pologne. Celle qui a révélé les Roman Polanski, Andrej Wajda et bien d’autres metteurs en scènes de renom. 

Ce nouveau titre intervient comme une sorte de libération et propose une alternative nationale aux nombreux illustrés étrangers. M’Quidech n’éprouve, dès lors, aucune difficulté à se frayer un chemin parmi les «Zembla, Akim, Kit Carson, Miki le ranger, Superman» et autres dont le message qu’ils véhiculent est loin d’être neutre. L’histoire du bon et du méchant, de l’image de l’Arabe au nez crochu, fourbe, toujours prêt à poignarder dans le dos, du petit arabe insupportable (Tintin au pays de l’or noir) reviennent comme un leitmotiv. A chaque aventure correspond une morale, insistant énormément sur l’invincibilité de l’américain, un grand blond aux muscles d’acier. Au service de la veuve et de l’orphelin, des nations opprimées, le héros positif US protège aussi la planète des invasions extraterrestres invitant ainsi le lecteur de B.D à méditer sur le caractère sérieux, irréversible et imminent d’une guerre nucléaire. 

Mais quels arguments opposer à cette invasion culturelle quand les seuls dessinateurs que l'Algérie possède n’ont aucune considération de la part des autorités du pays et sont de surcroît très mal rémunérés. Le peu d’argent que la SNED leur consent part en achat de matériel de dessin ou en documentation. Leur seul plaisir est de voir leurs noms en bas de pages du périodique. 

L’équipe de M’Quidech éclate. Melouah quitte l’Algérie pour le Danemark, où il y effectue des études artistiques. Il est suivi par Slimane Zeghidour, qui s’installe à Paris et accomplit une brillante carrière d’écrivain et de journaliste. Ferhat et Tidadini émigrent également en France. En 1974 la revue cesse de paraître. 

Certains changent d’activité à l’instar de Hebrih, qui s’essaie sans succès dans l’élevage de volaille et puis dans l’imprimerie, après avoir encore échoué dans les travaux publics. Quant au reste de l’équipe, faute de mieux, il demeure à la S.N.E.D. et persiste en ressuscitant, en 1978, le journal et le maintiennent, pas pour très longtemps, sous perfusion. La nouvelle formule, en langue Arabe exclusivement, est loin d’égaler et de remplacer, dans le cœur des lecteurs, la version originale. 

L’expérience de M’Quidech sera suivie par d’autres périodiques au destin éphémère tels que : M’Cid, Jeunesse et Action,Ibtacim, Tarik, Pango, Album, Fantasia, Boa, Tim, Scorpion… 
Durant les années quatre-vingt, l’ENAL, entreprise publique issue de la restructuration de la SNED, publie de nombreux albums et permet à des auteurs aux grandes potentialités artistiques ? Masmoudi, Malek, Hankour, Berber, Souici, Bordji…de se faire connaître. 

Le dessinateur Melouah organise, en 1986, avec un groupe de dessinateurs algériens, le premier festival international de la bande dessinée et de la caricature sous l’égide de la commune de Bordj El Kiffan (ex Fort de l’eau). Une manifestation rehaussée par la participation d’auteurs français dont Dominique Rousseau, Jean-Pierre Gourmelen et Claude Moliterni. Ce festival révèle au public de jeunes dessinateurs au style affirmé, issus de l’émigration algérienne en France, en l’occurrence Farid Boudjellal, Larbi Mechkour et Rasheed. 

Parmi les auteurs algériens présent on remarque Mehdi Haba collaborateur assidu de l’hebdomadaire El Hadef, Redouane Assari avec Plein gaz publié dans le défunt M’Quidèch, Mahfoud Aider, la Route de l’espoir avec Amouri publié dans Pif(1986), Slimane Zeghidour avec Les nouveaux émigrés, Benattou Masmoudi avec une série historique, L’émir Abdelkader(1985), Slim avec L’Algerie de Slim à l’Harmatan, Mohamed Mazari avec Le lion et la mer (1979), Sid Ali Melouah, collaborateur permanent d’El Moudjahid et auteur de plusieurs séries de BD (La cité interdite, La Secte des assassins, Le grand trésor…), collaborateur, de 1997 à 2003, à Charlie Hebdo, Marianne, le Nouvel Observateur… Abdelhalim Riad avec Les mésaventures de Djine Faraon, les aventures de Mouthal (en arabe,-1985), Malek avec différentes séries comme La pierre de lune, La ville endormie, Le troisième cavalier, La route du sel, Ahmed Hebrih avec Jugurtha, Djurdjura à l’écoute, Echec aux léopards, Mustapha Tenani avec plusieurs séries dont, le Fusil chargé (1986), Rachid Aït Kaci, plus connu sous le pseudonyme de Kaci, avec bas les voiles, Ahmed Haroun avec El Afrit et Bachir Aït Hammoudi. Mohamed Bouslah, Mansour Amouri, Mohamed Aram, Nadjb Berber et le défunt Brahim Guerroui dit Gébé. 

Encouragé par le succès de ce Festival et celui de l’année suivante et la présence d’invités de marque dont l’italien Milo Manara, Melouah Sid Ali prépare, en mars 1988 dans le somptueux palais du peuple d’Alger, le premier Festival méditerranéen de la bande dessinée avec la participation des françaises Annie Baron Carvais, Annie Goetzinger, du scénariste espagnol Victor Mora, du dessinateur italien Attilio Micheluzzi… et, dans le but de réaliser, chaque année, ce festival dans un pays différent du pourtour méditerranéen. On commence par Alger, puis suivront, Naples, Barcelone et Ajaccio. Il est, en 2003, le commissaire des expositions de bande dessinée et de dessin de presse dans le cadre du grand évènement :« Djazaïr, une année de l’Algérie en France ». Les éditions algérienne « Limage » lui publient sa dernière bande dessinée « Pierrot de Bab El Oued » 

En 1990, l’avènement de la démocratie, en Algérie, suscite un foisonnement de journaux indépendants et une presse en tout genre. Ne voulant pas être en reste, les dessinateurs se regroupent de nouveau autour d’un projet de journal satirique, dont le titre El Manchar . est proposé par Sid Ali Melouah 

El Manchar, qui signifie en algérien « la scie », est un mélange subtil et détonnant de textes satiriques, de dessins et de bandes dessinées politiques et sociales. Son succès auprès des lecteurs dépasse les prévisions les plus optimistes. Ce bimensuel, tiré à 200 000 exemplaires, est épuisé, dès les premiers jours de sa sortie en kiosque. 

Il confirme le talent des anciens et révèle de nombreux auteurs inconnus. La qualité de son contenu et l’insolence de sa ligne éditoriale surprennent et dérangent certaines personnalités du pouvoir qui n’aiment pas être contrariées. Elles essaient en vain de le récupérer en lui faisant des appels du pied sous forme de propositions d’aides financières et matérielles. Mais El Manchar est le seul périodique algérien à vivre du seul bénéfice de ses ventes et, faute de local, à réunir sa rédaction dans la salle d’exposition Franz Fanon, ouverte au public et en présence des visiteurs perplexes. Deux années après, un autre périodique satirique d’investigation, Baroud « La poudre » est crée par une partie de l’équipe d’El Manchar parmi lesquels le regretté Saïd Mekbel, Sid Ali Melouah, Bachir Aït Hammoudi, Ahmed Haroun, Mahfoud Aïder, Mustapha Tenani, le défunt Djamel Dib… 

Suite aux attentats perpétrés par les groupes terroristes, dont les premières cibles sont les intellectuels et les journalistes, la créativité ne peut s’exprimer dans la douleur et l’humour de mauvais aloi quand un peuple paie dans le sang son refus de la République Islamique et « l’Afghanisation » de son pays. 

El Manchar cesse de paraître et, à l’instar de tous les journalistes de la presse algérienne, les dessinateurs entrent dans la clandestinité après avoir donnés les premiers martyrs au monde de la bande dessinée et du dessin de presse : Brahim Guerroui, Saïd Mekbel, Mohamed Dorbane et Djamel Dib.

En conclusion, si on promène un regard sur le monde arabe, en 2002, hormis des actions ponctuelles caractérisées par quelques éditions d’albums en Algérie, du journal « Kous Kousah » en Tunisie et du périodique pour enfants « El Arabi Essaghir » au Koweït, on constate que ces dix dernières années, les bandes dessinées étrangères et plus particulièrement les comic books et les mangas prennent une part de plus en plus large dans le marché de la bande dessinée. Les super héros envahissent les librairies laissant peu de place aux initiatives locales. CM

Source de l'article BDZoom