lundi 17 juillet 2006

Ces supers-héros arabes qui combattent pour la paix

La paix au Proche-Orient, à défaut de la vivre, on peut la dessiner ! C'est ce que s'acharnent à faire les créateurs d'AK comics. Rencontre avec des super-héros arabes aux formes rebondies et au combat éternel : celui de l'ordre contre le chaos... 

Après la "guerre de 55 ans"qui a opposé de grandes puissances anonymes aux terroristes et aux criminels, le Proche-Orient est enfin pacifié. Une paix fragile, que quatre créatures aux pouvoirs surnaturels s’entêtent heureusement à préserver. 

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Dernier survivant du "bataillon des Pharaons", le professeur de philosophie Zein veille sur "la Ville des Origines", qui ressemble étrangement au Caire. Dans sa combinaison outrageusement moulante, Jalila combat l’injustice dans "la Ville de toutes les Fois"– comprenez Jérusalem – protégée par une immunitéaux radiations qu’elle doit àun accident nucléaire dont elle est sortie indemne. Guerrier médiéval invincible et qui a connu les invasions Moghols, Rakan utilise sa technique "sagesse et paix"pour contrer les forces du Mal. Dépourvue de supers pouvoirs et toujours étudiante, la belle Aya prône l’égalitédes genres et la justice. 

Les supers-héros s’exportent 

Ce scénario loufoque est le point de départ choisi par Ayman Kanddel, génial créateur de AK Comics, pour donner naissance aux premiers super-héros arabes. Des super-héros sans religion ni étiquette politique, dont le seul objectif est de préserver le délicat équilibre de la région. 
Fidèles àcet esprit, les concepteurs affichent clairement leur neutralité, répétée en première page de chaque exemplaire : "l’objectif est de combler le fosséculturel qui s’est creuséces dernières années, en fournissant de nouveaux modèles arabes, qui puissent devenir source de fiertépour nos jeunes générations". Une neutralitéqui passe forcément par des caractères apolitiques et aux confessions secrètes, "pour qu’aucune religion ne soit considérée meilleure qu’une autre", rappelle encore la note en première page. 
Crééau Caire en 2004, AK Comics publie en arabe et en anglais et s’exporte aujourd’hui jusqu’aux Etats-Unis, où chaque aventure se vend àplus de 15.000 exemplaires. 

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Ennemis bien réels 

En donnant une place égale aux héros et aux héroïnes, en gommant les frontières et en traitant de sujets tels que la drogue ou l’écologie, les auteurs affichent leur ambition d’amorcer le dialogue, làoùla sociétéa parfois encore du mal àposer des mots et des actes. 
Mais les ennemis les plus coriaces des supers-héros d’AK Comics sont, eux, bien réels. 

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Car si leurs aventures plaisent résolument aux lecteurs, leur libertéde ton dérange les censeurs. En Arabie Saoudite, seules les couvertures mettant en scènes les héros masculins sont autorisées, alors qu’ailleurs dans le Golfe les généreuses formes des héroïnes sont simplement masquées au marqueur. Super-héros contre tabous invisibles, la lutte promet d’être acharnée... 

Par Arnaud SAINT JEAN - Source de l'article Lepetitjournal


dimanche 16 juillet 2006

Journées du film d'animation - Une aubaine pour les créateurs

Cette année, et après le cinéma d’animation japonais et français, le cinéma d’animation belge est à l’honneur, «un cinéma plein de richesses et de diversité», déclare le président de l’association. «Il constitue un excellent exemple à suivre pour tous les passionnés et amateurs du film d’animation. En marge de cette manifestation, l’opportunité a été donnée à des Algériens de faire montre de leur savoir-faire dans ce domaine aussi.

La cinémathèque a abrité la projection d’une série de courts-métrages (ces films de différentes techniques varient entre dessin animé, figurines en pâte à modeler, pixelisations et des films en 3D) réalisés par de jeunes auteurs algériens. Leur produit se révélant d’un talent qui se traduit d’un savoir-faire de plus en plus marquant est assez réussi sur le plan technique. 
Mahmoud Meziani, secrétaire général de l’association et commissaire des journées internationales du film d’animation d’Alger, dira que «ces rencontres ont, depuis trois ans, permis à des mordus du film d’animation d’acquérir, aux contacts des professionnels étrangers invités à y prendre part, des connaissances et un savoir-faire», ajoutant que ces journées ne cessent de revêtir une dimension internationale. 

«Aujourd’hui, nous pouvons dire que notre entreprise a un écho dans les festivals internationaux», dit-il. Lors de ces journées interactives, outre les séances de projection, des ateliers de création sont montés à l’intention de jeunes créateurs, concepteurs et réalisateurs de film d’animation. 

L’objectif de ces journées consiste à redonner au film d’animation la place qui lui revient dans l’espace culturel, sachant que cet art, considéré comme entier, a existé, il y a quelques décennies, en Algérie, notamment dans les années 1960 et 1970.
Il y avait, en effet, des tentatives qui ont abouti, mais qui ne se sont pas inscrites dans la durée. Le cinéma d’animation a existé, cependant d’une manière épisodique, voire balbutiante, mais à défaut de volonté il n’y a pas eu de continuité ni de relève.

Aujourd’hui, l’association Patrimoine, notamment la section les nouvelles technologies œuvre à engendrer et à provoquer des impulsions dans le souci de créer un environnement favorable à mettre en place des traditions. 
Ainsi, l’association Patrimoine réussit, chaque année, à rassembler de jeunes adeptes et à multiplier et développer, d’année en année, les initiatives créatives. Mais aussi à faire habituer le public à ce genre de manifestation. «Il y a toute une culture à instaurer dans l’esprit du public par rapport à cela. Lui expliquer que le film d’animation n’est pas destiné spécialement aux enfants mais également aux adultes», explique le président de l’association. 

Aujourd’hui, et à la lumière des nouvelles technologies, à l’instar de l’ordinateur, de jeunes talents se livrent à l’animation qui, pour eux, est un jeu, un exercice de création. Il se trouve que leur création se résume uniquement en des démarches personnelles. Car le problème ne réside pas dans la création, mais plutôt dans la production, notamment la diffusion.
Il est à rappeler que l’un des premiers réalisateurs de film d’animation est Aram Mohamed qui a produit, pour la télévision, H’mimou. Il y avait également Slim qui, en 1971, a réalisé Bouzid et la superamina, et, en 1982, Bouzid et le train, deux films qu’il réalisa en 35 mm et en couleur.    
Faut-il rappeler également qu’il existait à Alger un studio d’animation créé par le Centre national de la cinématographie algérienne, mais lorsqu’il a été dissous, la télévision en a hérité pour faire des génériques ou des interludes…
Les organisateurs s’attellent déjà à la préparation de la prochaine édition qui sera consacrée, selon eux, au cinéma d’animation arabe et ce, à l’occasion de la grande manifestation culturelle «Alger, capitale de la culture arabe» qui se déroulera en 2007. Trois pays arabes (Maroc, Tunisie, Egypte) ont déjà confirmé leur participation à la 4e rencontre.

Par Yacine Idjer - Source de l'article Infosoir