vendredi 27 novembre 2009

Rencontre avec Halim Mahmoudi

Le jeune dessinateur qui a rejoint il y a quelques mois l’atelier toulousain L’Aquarium et ses auteurs : Serge Carrère, Dab’s, Tony Valente, Simon Leturgie, Raphaël Drommelschlager, Hugues Labiano? vient de sortir chez Quadrants son premier album : Arabico (1)

Coline BOUVART : Bonjour Halim. Tout d’abord, quel a été ton parcours ?
Halim Mahmoudi : Je suis français, d’origine algérienne. J’ai grandi près de Rouen, dans une banlieue dite sensible. J’ai poursuivi mes études à Amiens, à l’ESAD, en option Design. 
Je suis arrivé à Toulouse en 2001, avant de partir au Québec pendant trois ans. J’y ai noué de nombreuses collaborations en tant que dessinateur de presse, avant de revenir sur Toulouse en 2006.

C.B. : Le 28 octobre est sorti ton premier album, Arabico, dont le premier tome est intitulé « Liberté ». Peux-tu nous en parler ?
H.M. : C’est l’histoire d’un petit garçon de 13 ans qui vit en banlieue. Il est d’origine algérienne, mais est né en France, mais il ne sait pas s’il est Français, ou Algérien, à moins d’être les deux, ou ni l’un ni l’autre. Un jour, il perd sa carte d’identité. S’imaginant sans papiers, il va prendre peur et s’enfuir. Mais la carte d’identité est pour moi un prétexte pour montrer ce qu’il y a derrière. C’est un contre-pied. À partir de la perte de cette carte, il va rencontrer beaucoup de problèmes. Il va comprendre qui il est, la place qu’il a dans le monde, et c’est très lourd à l’âge de 13 ans. Il est muselé. Je montre le point de non-retour. C’est pour ça qu’il y a trois tomes. D’abord la blessure, la réponse à la blessure, puis l’envol : la blessure doit se refermer.
Plus qu’une histoire sur l’immigration, c’est une histoire d’intégration. Arabico est né en France. Avant d’attaquer la BD, je m’étais dit « tu vas parler de racisme », et en terminant ce tome-là, j’ai réalisé qu’il ne s’agissait pas de racisme mais de discrimination.


C.B. : Pour cet album, tu es scénariste, dessinateur, coloriste. Mais quelle est également la part d’autofiction ?
H.M. : C’est un personnage somme, Arabico. Ce n’est pas que moi. C’est un personnage symbolique. Je n’ai pas vécu tout ce qu’il a traversé, je n’ai pas perdu ma carte d’identité par exemple ! Mais j’ai partagé un certain nombre de ses expériences, et ce sont des choses que je sais, qui ne se disent pas. Alors même si Arabico est Algérien, comme moi, ce n’est pas si important. Il y a plus que cela : cette BD m’est très chère. Je la porte en moi depuis longtemps, ce n’est pas anodin. Pour certains, ce sera une BD avec des dessins et un scénario. Pour moi, c’est beaucoup plus important que cela. Par exemple, cette BD regorge de détails qui font sens. Rien n’est laissé au hasard. Les noms des rues, d’un arrêt de bus, le moindre nom d’un personnage… Je l’ai truffé de choses que ce pays ne veut pas entendre. Il y a une seconde lecture, c’est un pamphlet. La prison, dans l’album, s’appelle Elsa par exemple. Elsa, c’est un drone qui survole les quartiers, et qui prend des photos jusque dans les appartements, afin d’alimenter des fichiers comme Edvige, ou ses équivalents.

C.B. : As-tu eu des difficultés à te faire éditer ? Etait-ce important de voir ce projet, en particulier, édité ?
H.M. : Pour ce projet-là, ça a été facile de trouver un éditeur. Il a été pris sur 2-3 pages de brouillon écrites dans le train. Mais c’est la seule fois où ça a marché. J’ai compris pourquoi après. Un éditeur recherche l’authenticité ; dans mes autres projets, je n’en avais pas assez, j’écrivais, j’inventais, mais on ne sentait pas la même authenticité.
Pour ce projet là, il était important qu’il y ait une grosse maison d’édition. Il ne faut pas le mettre du même côté que Persépolis ou Le chat du rabbin. Persépolis, c’était très bien. Marjane a pu en faire un dessin animé, c’était très intéressant, drôle et touchant.
Mais j’aime que l’on puisse faire quelque chose de populaire pour que ça marche, comme un réalisateur qui veut que son film passe le dimanche à 20h sur TF1, quoi que l’on pense de TF1 : s’il peut atteindre le prime time de TF1, il parlera à beaucoup de gens. Si c’est pour que ce soit un succès confidentiel…
Ce n’est pas du tout le même boulot dans le cas d’un petit éditeur. Un grand éditeur permet de donner un écho. Car mon album est une charge : ça ne va pas en faire rire beaucoup. Je ne m’attends pas à avoir que des réactions positives.
J’ai également réfléchi sur la forme pour Arabico. Au début je voulais le faire façon Association, avec un petit personnage principal, des hachures, des gribouillis, avec un effet très brouillonné. Mais c’est élitiste. J’ai également préféré adapter le dessin au public.


C.B. : Loisel a aussi eu une influence importante sur ton travail…
H.M. : C’est un ami, c’est grâce à lui que ça a bien marché. Je l’ai connu au Québec. Ses critiques m’ont beaucoup aidé. Il m’a encouragé à trouver mon style. Au début, je dessinais, il ne disait rien. Et au bout de deux ans, alors que je commençais à douter, à me demander si je faisais bien de m’entêter dans cette voie, je lui ai amené des dessins, et là il s’est assis, et j’ai su que ça lui avait plu. Il m’avait dit « Tes mains ne sont pas sales, elles ont envie de dire des choses ». Pendant ces deux ans, je lui avais montré mes dessins, mais je dessinais autre chose, ce n’était pas moi. Il faut y mettre du cœur, sinon cela se voit.


C.B. : Les références implicites placées dans Arabico ne vont-elles cependant pas à l’encontre de ton désir de faire une BD « populaire » ?
H.M. : Je sais comment on peut être touché par quelque chose. Prenez le film « La vie des autres » : moi la Stasi, ça ne m’intéresse pas particulièrement ; pourtant le film m’a beaucoup touché. C’était intime, c’était du vécu, c’était bouleversant. Ça, c’est le propre de la fiction. Et c’est plutôt à travers la fiction que j’espère toucher et faire comprendre. Dans ce film, du début à la fin, le personnage est face à sa conscience. Est-ce que l’on vit des choses identiques ? En tout cas, ce film est cathartique, il est vraiment très fort.
Arabico, le but n’était pas de caler le plus de références possible. C’était de jouer sur les sentiments pour que l’on s’identifie, de créer une empathie, de faire aimer ce personnage, et de réussir à éveiller quelque chose à l’intérieur du lecteur.
Arabico n’a rien de politique, et il y a même beaucoup d’humour. Je ne parle pas de la rue, mais de la maison, du chez-soi, de l’amour, maternel, des émois d’un préado, de sa spécificité. C’est sur les sentiments, quelque chose que nous partageons tous. Je rêverais qu’on parle ainsi d’Arabico : « C’est l’histoire d’un petit garçon qui… » et que le côté « arabe » disparaisse. C’est un être humain avant tout. On m’a dit « oui, mais tu l’appelles Arabico, ça fait penser à arabe, à bicot », moi je pense « arabica ». Il faut déconstruire.


C.B. : Parleras-tu des émeutes ?
H.M. : Les émeutes, c’est beau. C’est une réponse à la hauteur du drame. Et c’est l’espoir de lendemains meilleurs. En 2005, c’était une révolution. Ces jeunes qui avaient 17, 18, ou 20 ans, et qui sont peut-être encore maintenant en prison, ont débloqué par leur action plus de subventions pour les quartiers que Fadela Amara : c’est extraordinaire. On les met en prison, mais ils ont débloqué les fonds. Ça a porté ses fruits, au prix de quelques voitures, d’une école… Ils avaient gelé les subventions pour les quartiers depuis que Nicolas Sarkozy était passé. Mais suite aux émeutes, ils ont dégelé ça. De l’argent a été largué dans les quartiers pour les associations, grâce à ceux qui ont mis le feu. C’est fort. Et en même temps c’est dommage de n’être entendu qu’à ce moment là.

C.B. : Sur ton blog (http://cartoonz.canalblog.com), on peut voir quelques uns des dessins que tu réalises pour la presse québécoise ; comment ces collaborations ont-elles vu le jour ?
H.M. : Ce n’est pas comme en France, où l’on vous dit « écrivez, on vous rappelle », et où on ne vous répond que rarement : le CV y est une arme absolue. Au Québec, c’était très différent : j’appelais les journaux, je voyais le patron le lendemain, sans CV, et ça marchait. Ils se disaient « ah des dessins de presse, ça peut être sympa dans un journal ». Ça a très bien marché dès le début, dans des journaux nationaux. Actuellement, je travaille encore pour quelques mensuels, j’ai arrêté l’hebdomadaire.

C.B. : Existe-il des ponts entre ton album et le dessin de presse ?
H.M. : Oui. En fait, Arabico – on ne l’appelle pas autrement, il n’a pas de nom-, veut être dessinateur de presse. Le dessin de presse est un art de combat. Il aurait pu commencer par dessiner de beaux dessins, c’est ce que font beaucoup de dessinateurs quand ils sont jeunes. Lui, il va commencer en dessinant des rues, des gyrophares, des flics…


C.B. : La bande dessinée et le dessin de presse sont-ils pour toi deux aspects du métier complémentaires ?
H.M. : Arabico est l’extension de ce que je veux faire : faire passer un message, que ce soit par le dessin de presse, ou dans mes albums. J’ai d’ailleurs essayé de travailler pour le Canard Enchaîné et pour Charlie Hebdo. On m’a refusé, en me disant que mon dessin était moins politique que satirique. Pour moi la liberté d’expression n’existe tout simplement pas en France, elle n’est pas publiée. On n’a pas le droit de parler. De nombreux auteurs ont été attaqués pour des dessins de presse, certains ont été condamnés. Et vous ne verrez jamais de dessins de presse authentiques : la responsabilité d’un dessin de presse appartient au journal qui le publie, et pour cette raison, il y a énormément de censure. Par exemple, Plantu : tous les matins, il dessine, il cherche des idées, entre 9h et 11h. Déjà à ce stade, il s’autocensure, il sait déjà ce qui sera refusé. Il va ensuite voir son rédacteur en chef, qui choisira, en lui disant « celui là, non, tu vois, par rapport au journal, les procès… » Les dessinateurs de presse ne parlent pas. La liberté d’expression n’existe pas.

C.B. : Penses-tu aux réactions que vont susciter tes dessins lorsque tu les réalises ?
H.M. : Non pas vraiment. Lors de la polémique sur les caricatures de Mahomet, j’ai réalisé une pleine page, dans un journal national très lu au Québec. Il n’y a eu aucun problème. Pourtant il y a une communauté musulmane là-bas, et ce n’est pas parce que je m’appelle Halim que je n’ai pas eu de problèmes avec cela. Simplement je sais ce qu’est un dessin drôle. Celle que l’on a beaucoup vue, avec Mahomet et une bombe sur la tête, ça ne fait pas rire : même si c’était Mireille Matthieu avec une bombe sur la tête, ce n’est pas drôle. J’en ai fait un, intitulé « Les intégristes salissent Mahomet », et je l’ai dessiné avec du sang plein la figure. C’est mieux de le dessiner éclaboussé de sang, qu’avec une bombe sur la tête. Sans cela, on a l’impression que Mahomet revendique le terrorisme.
Le dessin de presse est un art de combat. La caricature a toujours eu pour but de chatouiller là où ça fait mal, comme dans les textes de Desproges. Aujourd’hui elle n’a plus la même force, ni la même violence, le système est grillé : un rédacteur en chef reculera toujours devant les problèmes. On devrait pouvoir attaquer n’importe qui, qu’il n’y ait pas de tabous ni d’interdits.
Je me rappelle d’un dessin de Reiser que j’avais beaucoup aimé : une petite fille s’était fait enlever. Ses ravisseurs réclamaient, je ne sais plus, disons un million. Raiser avait dessiné cette gamine, empoignée par les cheveux, et écrit cette phrase : « Cette petite morveuse vaut 1 million ». C’est excellent. Parce que d’un côté, le sujet n’est pas drôle, c’est une petite fille, elle est mignonne, elle s’est fait kidnapper, c’est terrible. Mais le rôle d’un dessinateur de presse n’est pas de s’apitoyer, mais de rire avec les dents. Le dessin de presse montre le hic, le problème.


C.B. : Tu rencontres donc des difficultés à être publié en France pour tes dessins de presse ?
H.M. : Je mets mes dessins sur internet déjà, sans trop compter là-dessus, mais il faut espérer qu’avec le temps les portes s’ouvrent. Après c’est difficile pour un dessinateur de presse d’être publié en France. Je fais souvent allusion à Charlie Hebdo.
C’est parce qu’ils sont tentaculaires. C’est comme si vous recherchiez un boulot de serveur et qu’on vous disait qu’il n’y a plus de place. Et là vous voyez le même serveur servir dans tous les restaurants de Toulouse ! Les dessinateurs de presse de Charlie sont partout, dans Marianne, dans des journaux étudiants, ils ont tout pris. J’avais demandé à ce que l’on me donne ma chance, un mois ou deux. Mais non. Ils ne prennent que des gens connus : Catherine est rentrée connue, Riad Sattouf aussi. Ils ont même pris un été Amélie Nothomb comme pigiste !
Mais je ne tiens pas à tout prix à placer mes dessins partout ! Je suis moins pressé maintenant qu’il y a Arabico. Chaque chose en son temps. Je regrette juste que l’on ne puisse plus s’exprimer, ou alors dans un fanzine. Je me rappelle, le premier fanzine qu’on avait sorti, au collège, j’avais mis un dessin en couverture qui représentait un CRS à terre, et la phrase : « si vous voyez un CRS glisser, achevez-le ». Et il y avait comme ça plusieurs dessins du même calibre. Un avocat qui avait acheté le fanzine m’avait donné sa carte en me disant : « Tenez, vous en aurez peut-être besoin ! ».
Mon dessin est satirique, comme Reiser. Le dessin politique ne me déplait pas, mais tout le monde en fait déjà, et j’ai un peu l’impression que Paris Match ou Closer s’occupent déjà de la vie des politiques. J’aimerais que les dessins parlent de nous, de nos défauts, de nos travers. On est obligé de se taire. Le dessin se prête au combat politique. On écrit comme à des enfants dans les journaux. C’est la fabrication du consentement.


C.B. : Tu as un blog, quel regard portes-tu sur ce média pour la bande dessinée ?
H.M. : J’y poste quelques dessins, mais pas comme un blog de vie quotidienne. Le problème avec les blogs, c’est que c’est souvent autobiographique. C’est très dur de faire un truc en étant le 13000ème à raconter sa vie. J’aimerais qu’on raconte autre chose que sa vie, à moins que ce ne soit effectivement intéressant. Pénélope, ou la Grumeautique, ce sont des noms différents, mais c’est toujours la même chose, c’est Bridget Jones. J’ai bien aimé « Mon gras et moi », parce que j’ai trouvé que ça soulevait quelque chose. Boulet est très chouette aussi, il a une véritable spécificité. C’est un fou, il part dans tous les sens.
Arabico, au début, c’était un blog d’ailleurs, mais qui n’avait rien à voir avec l’album. C’était centré sur le thème de la recherche d’emploi quand on est dessinateur : les lettres, mauvaises nouvelles, un appel, bonne nouvelle, et l’ANPE représentée comme un monstre préhistorique, que l’on entend arriver de loin, comme un T.Rex, comme une lettre de l’Anpe qui te convoque à ton prochain rendez-vous. Je l’avais appelé finalement « Le retour sur terre ». J’ai quand même envoyé ce projet à des éditeurs, mais il n’a pas été retenu.
Le blog est un faux pouvoir : on a l’impression que les BD de dessinateurs venus des blogs vont donner un nouveau souffle au neuvième art, mais c’est faux. La BD tourne en rond. Les éditeurs ont toujours eu la main mise sur la BD, même si Diantre fait un super boulot et que L’Association a bien ébranlé les choses.
Le blog enfin reste tout de même un espace de liberté. Il faut « être ni le pied, ni la chaussure, mais être le caillou » Le blog est pour cela une caisse de résonance. Mais la BD, et en fait l’art, n’a pas vocation à changer le monde, voilà ce qui me gêne. Elle n’a pas la volonté de changer le monde. Ça ne change rien à la donne.


C.B. : Quels sont tes projets ?
H.M. : Les prochains tomes d’Arabico, Egalité, et Fraternité, qui devraient sortir au second semestre 2010 et au premier semestre 2011. Et quelques petites choses déjà présentes sur mon blog.

Source de l'article BD Zoom 

(1) « Arabico » a été retenu parmi les 5 albums du mois de novembre par Le Parisien/Aujourd’hui :http://www.leparisien.fr/home/event/BD-du-mois/index.php et serait également en compétition pour le « Prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage »

jeudi 26 novembre 2009

Rachid Jadir, graphiste casablancais, est à l’origine de la série Rass Derb désormais culte au Maroc


Maroc Hebdo International: Comment vous est venue l’idée de réaliser les courts métrages de Rass Derb?
Rachid Jadir : J’avais un sujet en tête et je voulais parler de la rue et des jeunes de ma génération. Mon langage étant celui de l’animation 3D, j’ai entamé une série de courts métrages, retraçant des scènes de vie des quartiers casablancais. Fondés sur l’autodérision et l’humour populaire, ces courts métrages en “darija” ont connu un réel succès auprès des internautes marocains de par le monde. Rass Derb est devenu un concept, ce qui m’a encouragé à en faire une petite série, en marge de mes heures de travail et sans aucun but commercial. Récemment, suite à la demande des fans, j’ai décidé d’aller de l’avant et de réaliser un long-métrage: Rass Derb, le film.

Avez-vous déjà un producteur pour le Film Rass Derb?
Rachid Jadir : Sigma, mon actuel employeur, m’avait déjà offert la possibilité de me consacrer durant trois mois exclusivement à un de mes projets de court métrage de Rass Derb. Son égide c’est donc fait le porte flambeau de ce projet et l’encourage donc dans ce sens. J’ai donc décidé de demander à Sigma de me produire le long métrage de ma série et j’ai pris l’initiative de réunir 40.000 fans dans un groupe sur Facebook pour convaincre, en faisant la preuve de la popularité du
projet.
  
Pourquoi 40.000 membres ? Est-ce une norme?
Rachid Jadir : Pas du tout, c’est juste un chiffre que j’ai estimé conséquent. Le groupe “Sondage : Rass Derb le film” sur Facebook a permis en 9 jours de collecter quelque 15.000 membres, ce qui m’a conforté dans mon idée quant à la demande des jeunes Marocains d’un film d’animation qui les concerne et les raconte. Mais ce n’est pas tout. Parallèlement à ce sondage, dans une rubrique de discussion, j’ai donné la parole aux fans, qui peuvent me faire part de manière ouverte et instantanée de leurs idées pour le scénario du film.
Si ce film d’animation voit le jour, cela sera le premier film marocain réalisé sur proposition du public. Un miroir critique et drôle de la société marocaine, telle que perçue par les jeunes.

Est-ce que des internautes vous ont proposé de l’aide ou des financements pour ce projet?
Rachid Jadir : Oui, ce fut incroyable, des Marocains bénévoles par centaines m’ont proposé leur collaboration. Ce groupe sur Facebook a été une révélation à la fois du succès de la série, mais, surtout, de la solidarité et de la compassion des jeunes Marocains de par le monde.

Combien de temps vous faudrait-il pour réaliser ce film?
Rachid Jadir : Des studios comme Pixar mettent trois à quatre ans pour réaliser un film, avec une équipe de près de 300 artistes. Pour nous, il s’agira de faire preuve de beaucoup de motivation car notre budget sera limité et l’équipe réduite. Mais nous tenons à réaliser ce premier film d’animation marocain en un an et demi, pour ne pas trop faire attendre notre public. Ceci dit, avec la motivation et l’aide de l’équipe des 6 artistes que j’ai choisis pour m’aider à réaliser ce film: Yasser Lakbiri, jeune artiste de talent, Simohamed fakiri, qui m’a suivi depuis ma première réalisation en 2004, Anas Rafik, l’artiste par excellence; Hamid Seghini, notre génie 3deiste qui n’arrête pas de dire non; Halim, un grand artiste algérien, et Abdou, un super animateur 3D, je suis convaincu que nous y arriverons.
Source de l’article Maroc-Hebdo
Visionnez les vidéos de Rass Derb

jeudi 19 novembre 2009

Beirut Animated


On Monday night Beirut’s first animated film festival opened in the city’s art house cinema, Metropolis. While a number of film festivals have taken place in the capital this autumn, Beirut Animated is one of the more alternative events, and the first of its kind in Lebanon.
Apart from the major Disney and Pixar productions showed in the country, Lebanese audiences have so far had scant possibilities to discover the rich and diverse world of animated film – something the Metropolis Association has worked to change by introducing a five-day festival in association with Samandal Magazine and with the cooperation of Beirut DC.
Hania Mroue, director of the Metropolis Association and one of the main organizers of the festival, said that even though interest in animated film has grown in Lebanon over the past couple of years, there have been no specialized events until now.
“In most of the film festivals in Lebanon there is an animation presentation, and the cinema is always packed on these occasions. People seem very curious to discover different kinds of films,” she said, noting that the documentary is another example of “alternative” film that has gained popularity in Lebanon over the past couple of years.
To judge from the large turnout at the opening of the festival on a rainy Monday night, interest in animation in Beirut is indeed large. The cinema was fully packed with a young, cheering audience when the festival’s first two films were presented: the Lebanese video clip “Takhabbot” (2009) and the American feature “Sita Sings the Blues” (2008).
The main opening film, by American Nina Paley, is an autobiography combined with the retelling of the classical Indian myth Ramayana. In a jumble of different animation styles, narration forms and music, the film tells a simple but dramatic love story at a hectic pace, proving that animation can be an intense experience.
The Lebanese “Takhabbot” (“Inner struggle”) is a five-minute video clip by the upcoming Lebanese illustrator and animator Ghassan Halwani set to the music of Palestinian composer Tamer Abu Ghazaleh.
By showing Beirut’s devastated old buildings set against the new showy ones in both black-and-white and gaudy colors, the video is a personal reflection on the reconstruction of the city and how it affects Beirutis.
“We Beirutis don’t feel that we have a part in the reconstruction. We get a feeling that the city is moving away from us and that we are losing it,” director Ghassan Halwani told NOW Extra.

“Takhabbot”, which was met by a cheering audience on Monday night, is Halwani’s second film to be presented at a festival; his first animated film “Jibraltar” (2005) has been screened at several film festivals in Beirut.
While Beirut Animated shows many Lebanese works, the festival is indeed an international event, with films from more than 20 countries - from Japan to Italy, from Hungary to Tunisia - on show. With a handful of features and more than 30 short films, the audience gets a chance to see quite a selection of animated work, both classic and new. Many of the newer films are premiering in Lebanon at the festival.
Hania Mroue says the festival gives the audience a broad presentation of the genre and says she rejects the typical classification of Arab and international film.
“Of course we want to promote Arab and local films, but we have to give the Lebanese audience a chance to see what is happening outside too. A Lebanese could as well be inspired by a film from Chile as one from Lebanon,” she said.
Yet she says that the development of animation in the Arab world still needs a push forward. The Iranian feature animated film “Persepolis” (2007) drew attention to the region, but the market is still small.
“There are a few interesting experiences in the Arab world now, and we have to give them attention. If you show that there is an audience, there will be more possibilities for animation here in the future,” Mroue told NOW Extra.

Apart from the features and short films, the festival also offers alternative arrangements, including a screening of episodes from the classic Japanese anime TV series “Grendizer” dubbed in to Arabic, and a cine-concert.
On the festival’s closing night, the first European animated film, “The Adventures of Prince Achmed” (1926), will be screened accompanied by a musical performance by the experimental Lebanese band XEFM. The band has composed a soundtrack especially for the movie, which is a silent film. And even though the festival is not aimed at children, there will be two screenings for a young audience: The Japanese “Ponyo” on Thursday and the Syrian “Thread of Life” on Friday.
Hania Mroue is excited about the festival, which she says will be a test to see if there really is an audience for animated film in Beirut. If so, her intention is to make Beirut Animated a tradition.
“This is our first experience, but we want to continue if there is an interest and a need for it. The idea is to develop the festival more – this is just the first edition,” she said.

lundi 16 novembre 2009

Beyrouth version animée


Saviez-vous que l’animation est née bien avant le cinéma ? Le folioscope, qui donne l’illusion du mouvement lorsqu’on le feuillette, est l’une des premières méthodes d’animation. 
En 1892, avant les frères Lumière, le Français Émile Reynaud projette le premier dessin animé au musée Grevin, à Paris. De Walt Disney à Tex Avery, de Félix le Chat à Schrek aux mangas japonais… Beyrouth a, enfin, son festival d’animation !
En ouverture de cette première édition, Sita sings the blues, récompensé notamment au festival international d’Annecy en 2008. Son auteure, l’Américaine Nina Paley, mêle légende indienne et musique blues pour raconter une rupture amoureuse. Autre gros morceau de ce festival, Ponyo, de Miyazaki. Après Mon voisin Totoro ou Le voyage de Chihiro, le maître de l’animation japonais, qui continue à mêler travail à la main et à l’ordinateur, raconte ici l’histoire d’un garçon de 5 ans et d’une princesse poisson rouge qui veut devenir humaine. 
Organisé en collaboration avec le magazine de bandes dessinées Samandal et l’association Beirut DC, ce festival sera l’occasion de découvrir des courts métrages libanais et arabes, ainsi que l’un des premiers longs métrages d’animation arabe,Le fil de la vie, du Syrien Razam Hijazi. Au programme également, une conférence sur les nouvelles techniques d’animation, une carte blanche à l’artiste Lena Merhej ou encore une sélection de vidéoclips libanais tournés en animation. 
Le groupe de rock expérimental XEFM renouvellera, lui, l’expérience du ciné-concert pour clôturer le festival. C’est cette fois par les Aventures du prince Ahmed(1926) que ces musiciens se laisseront emporter…
source de l'article l'Orient le Jour

Beirut Animated-1st edition


The main objective of “Beirut Animated-1st edition” was to focus on the new independently produced animated films that are rarely screened in Lebanon. Such films included the award winning films Sita Sings the Blues and Mary and Max (both of which won top awards at the Annecy and Berlin film festivals).

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The animation in the Arab World was at the core of this first edition’s lineup. The public was able to discover several Arab and local shorts which premiered in Lebanon during the festival as well as Thread of Life, a Syrian film for children, considered to be one of the first animation features in the Arab World. In doing that, the festival served as a platform in whichprofessional animators, students, emerging filmmakers and animation lovers met, discussed and shared their appreciation for the world of animation.

But the festival was not only about film screenings. Several parallel activities enriched the festival’s selection:
The screening of the Japanese animated TV series dubbed in Arabic was one of the festival’s hits. It brought back the audience into their early childhood with episodes of: Grendizer, Jazirat Al Kanz, AL Rajul Al Hadidi and Hayao Miyazaki’s Adnan wa Lina
Lebanese singer Sammy Clark, performer of the Arab version of Grendizer’s opening credits, gace a moving speech when he recalled the times when such series were successfully screened on the Lebanese TV channels.
Carte blanche was given for the acclaimed Lebanese illustrator and animator Lena Merhej.
Adaptation from comics to animation was the theme of the presentation given by Samandal before the screening of Mind Game.
Vj sessions by Lebanese band LaboStrongsky.mov were the experimental section of the festival.

Closing night: a film and a rock concert
For the festival’s closing ceremony, experimental Lebanese rock group XƐFM gave a stunning performance of a soundrack the band has composed to accompany the screening of the first European animation film, The Adventures of Prince Achmed (1926).

Children screenings
Since no animation festival is complete without screenings for children, Beirut Animated dedicated two screenings for the Lebanese young audience with the Lebanese premiere of Ponyo, the latest feature by renowned Japanese director Hayao Miyazaki and Thread of Life by Syrian animator Razam Hijazi
Information by Metropoliscinema