mardi 20 décembre 2011

Quand les programmes occidentaux s’exportent au Moyen-Orient

Al Shamshoon, Umutsuz Ev Kadınları, Al Academya désignent des séries et émissions de téléréalité occidentales revisitées pour le petit écran arabo-musulman. Si ces adaptations ont permis une diversification du paysage audiovisuel, elles peuvent aussi devenir une menace pour les productions locales.

Les Experts

L’adaptation de séries occidentales au monde arabe et musulman

Au cours du mois d’août 2011 était annoncée l’adaptation de la série britannique The Office pour la télévision afghane sous le nom de The Ministry (Le ministère). Comédie satirique, la version anglaise produite par la BBC met en scène la médiocrité et les échecs quotidiens d’employés de bureau dans une papeterie d’une petite ville du Sud de l’Angleterre. The Ministry prend place pour sa part dans un pays déchiré par la guerre, au ministère des Ordures de Hechland (« pays du rien » en dari), ministère dont la fonction est vaine, où la plupart des membres sont analphabètes et corrompus, et où le ministre a pour unique qualification professionnelle d’être le cousin du président. 


Bande-annonce de « The Ministry »,
adaptation afghane de la série britannique « The Office » via YouTube


Tournée selon le même format de documentaire fictif que la version originale, cette diatribe politique alterne des passages durant lesquels les personnages s’adressent directement à la caméra, avec des moments de vie quotidienne supposés être pris sur le vif. Si le scénario et la mise en scène se veulent ouvertement comiques, la série dénonce cependant l’incompétence gouvernementale et s’attaque à des problèmes auxquels la société afghane est confrontée tous les jours comme la corruption, la violence, le népotisme et le trafic de drogue.

Avec une diffusion prévue pour la fin de l’année sur Tolo TV, principale chaîne privée d’Afghanistan, ce type de série est une première et les producteurs attendent de voir comment l’audience nationale réagira. « Nous verrons bien si le public est réceptif à ce style de comédie » déclare Abazar Khayami un des producteurs de la série : « Si vous regardez aux États-Unis et en Europe, ils se moquent ouvertement de leurs gouvernements, mais faire ça ici, on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. »

Cet exemple d’adaptation d’une série occidentale à un pays du monde musulman n’est bien entendu pas le premier du genre. Il est le reflet de toute une industrie qui n’a cessé de se développer depuis le début des années 2000 avec l’explosion du marché des chaînes satellitaires au Moyen-Orient. Au-delà d’une simple redistribution n’impliquant que sous-titrage et censure, il s’agit d’un processus d’adaptation de scénarios originaux à des contextes culturels spécifiques par des maisons de production locales.
Au début du mois de septembre dernier, la branche turque de la compagnie Walt Disney annonçait le lancement de la version locale de Desperate Housewives sous le nom de Umutsuz Ev Kadınları. La série, produite par Medyiapim et intégralement tournée à Istanbul où l’équipe a su dénicher l’équivalent local de Wisteria Lane, est diffusée sur Kanal D, une des chaînes privées les plus populaires en Turquie. Le casting est composé d’actrices turques déjà bien connues dans le pays comme Songül Öden. Celle qui joue Susan dans la série, fut le principal personnage féminin de Gümüş, une des séries turques les plus célèbres de ces dernières années puisqu’elle a rencontré un énorme succès dans le monde arabe (sous le titre Noor).
Fatih Aksoy, PDG de Medyapim a déclaré : « En adaptant [Desperate Housewives] pour le marché turc, nous allons faire en sorte de maintenir le niveau du scénario original et de garantir une production d’excellente qualité comme c’est le cas aux États-Unis. » De leur côté, les représentants de Disney ont également confirmé que la version turque de la série devrait rester fidèle aux grandes lignes de l’histoire, tout en ajoutant une « saveur turque bien particulière ». Alors que la première saison ne fait que commencer la série semble déjà partie pour être une réussite.


Affiche de « Umutsuz Ev Kadınları », version turque de « Desperate Housewives »

Mais les tentatives d’adaptation ne se soldent pas toujours par un succès. En 2005, le groupe saoudien MBC (Middle East Broadcasting Corporation) entreprend d’arabiser le dessin animé Les Simpsons qui devient alors Al Shamshoon. Dans cette version, Homer s’appelle Omar, Marge est rebaptisée Mona, et Bart, Badr. À la différence des exemples cités plus haut, tous deux des productions locales à part entière, il s’agit plutôt ici d’un travail de montage et de doublage à partir de la version originale. Badih Fattouh, directeur des acquisitions pour MBC, et par conséquent responsable de ce projet, précise qu’il s’agit néanmoins d’un réel processus d’adaptation culturelle : « Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de doubler la série, mais d’arabiser son concept, que nous avons d’ailleurs un peu tempéré. Nous avons modéré le langage et arabisé la série au sens culturel du terme ». Mais comme l’explique Amr Hosny, responsable de l’adaptation de scénarios occidentaux pour le monde arabe chez MBC, travailler sur Al Shamshoon est loin d’avoir été aussi évident : « Quand on a commencé, j’ai dû revenir sur la série originale pour l’étudier. J’ai réalisé qu’il s’agissait d’un produit typique de la culture populaire américaine, et j’ai alors compris qu’on ne pouvait pas faire ça comme ça. Il me fallait trouver des idées qui soient des équivalents évidents pour l’audience arabe. […] Ce type, Homer, il boit de la bière tout le temps, mais c’est un péché pour les Arabes. Je leur ai dit [aux directeurs de la chaîne] qu’il pourrait boire du sheer, une boisson au malt non alcoolisée dont la prononciation ressemble à celle du mot bière [beeren anglais], ce qui rendrait le doublage plus facile. Mais ils ont refusé. Ils m’ont dit que ça devrait être du jus. » Amr a également dû faire disparaître la taverne de Moe, les hot-dogs, les sandwichs au bacon, et transformer les églises en mosquées.

Avec une diffusion prévue sur les écrans saoudiens en prime time pour le premier soir du Ramadan 2005, l’enjeu était de taille. En effet, le mois de jeûne est la période la plus lucrative de l’année pour l’industrie du divertissement au Moyen-Orient, et les attentes du public sont très élevées. Mais dans une région où les dessins animés sont considérés comme étant pour les enfants, l’audience n’a pas accroché et a préféré changer de chaîne. À la fin du Ramadan, le projet a été définitivement abandonné.
En conclusion, certaines séries occidentales, notamment des dessins animés satiriques comme Les Simpsons, ne s’exportent pas facilement dans le monde arabe, à moins de perdre toute leur saveur, s’ils ne sont pas entièrement réadaptés pour l’audience locale. Les producteurs koweitiens de Block 13, la version arabisée de South Park, produite intégralement sur place, l’ont bien compris. Même s’il reste quelques similarités avec le modèle américain – l’équivalent de Kenny porte un keffieh, celui de Cartman une chéchia – tout, depuis les personnages jusqu’au sens de l’humour, a été recréé pour attirer un public arabe. 


 Générique de « Block 13 », version koweitienne de « South Park »

Toutefois, le secteur de l’industrie qui bénéficie le plus du marché de l’adaptation des produits occidentaux pour le petit écran du Moyen-Orient, reste celui des émissions de téléréalité.
L'arabisation de la téléréalité occidentale
La téléréalité a fait une entrée assez tardive dans le monde arabe. La révolution satellitaire à la fin des années 1990 et l’explosion du nombre de chaînes au début des années 2000, sont les facteurs qui ont permis à ce nouveau phénomène de s’établir sur le marché régional. Diffusés dans leur langue et format originaux tout d’abord, ces programmes ont ensuite été adaptés à l’audience locale.
L’émission pionnière de ce genre de divertissement dans le monde arabe a été Man Sayarbah Al Mallion ? (Qui veut gagner des millions ?). Lancée en 2000 par MBC et diffusée deux fois par semaine, la version arabe de l’émission britannique Who Wants to be a Millionnaire? a rencontré un franc succès, devenant le programme le plus regardé dans toute la région en 2000 et 2001. Avec des candidats originaires de tous les pays arabes, Man Sayarbah Al Mallion? a été la première émission à représenter la diversité du Moyen-Orient et à s’adresser à un public transnational en abordant des questions relatives à l’histoire arabe, au patrimoine islamique, et aux problématiques panarabes comme la question palestinienne. Le présentateur George Qerdahi a même déclaré en 2002 dans une interview : « Je ne pense pas exagérer si je vous dis que ce programme arrive à unir la totalité du monde arabe. […] Quelques mois plus tôt des statistiques ont révélé que 80 % des téléspectateurs de la région regardent l’émission, un audimat jamais atteint par aucun autre programme dans le monde »[+]. Bien qu’il s’agisse d’un jeu télévisé, tous ces aspects ont fait que Man Sayarbah Al Mallion? a constitué un tournant majeur pour le développement de la téléréalité sur le marché satellitaire arabe.

George Qerdahi, présentateur de « Man Sayarbah Al Mallion? »,
version arabe de « Qui veut gagner des Millions ? »

Face au succès de MBC et de Man Sayarbah Al Mallion? la chaîne libanaise Future TV a voulu tirer parti de l’engouement nouveau pour les jeux télévisés occidentaux importés sur le petit écran arabe. Elle lance fin 2001 Al Halka Al Ad’af (Le maillon faible),version locale de l’émission The Weakest Link produite par la BBC. Imitant le concept original, la présentatrice du show, Rita Khoury, a du adopter non seulement la même personnalité acerbe et autoritaire que la présentatrice britannique, Anne Robinson, mais également la même apparence : cheveux courts, lunettes sévères et vêtements noirs. Reproduit sans aucune adaptation culturelle, le concept d’une femme délibérément masculine qui humilie les candidats en public n’est pas passé. Le show a provoqué un tollé et n’a pas été reconduit.

La téléréalité, au sens propre du terme, a réellement vu le jour dans la région avec Al Hawa Sawa, première production entièrement arabelancée fin 2003 par MBC. Inspirée de concepts occidentaux comme The Bachelorette mais adaptée à l’environnement culturel, cette émission offre à la gagnante un mariage arrangé. Dans un appartement de Beyrouth équipé de caméras, huit jeunes femmes passent en revue une série d’hommes célibataires et choisissent, avec les conseils de leur famille et le soutien des votes du public, leur futur époux. Les prétendants de leur coté peuvent observer les candidates 24h sur 24h et les contacter à n’importe quel moment pour obtenir un rendez-vous et faire leur demande en mariage. Les candidates étaient soumises à des codes vestimentaires et comportementaux très stricts imposés par MBC pour ne pas heurter les téléspectateurs les plus conservateurs. Ces règles ont au final éliminé les ingrédients majeurs sur lesquels repose le succès des versions occidentales (nudité, disputes, flirts...). L’émission s’est révélée être un échec et n’a pas été renouvelée, d’autant plus que la gagnante a refusé quelques heures avant la finale d’épouser celui qui avait été choisi pour elle.
Mais l’échec le plus cuisant essuyé par MBC reste celui de l’émission Al Ra’is, lancée en 2004 sur le concept de Big Brother. Dans une maison au Bahreïn, six jeunes hommes et six jeunes femmes vivent sous la surveillance constante des caméras. Tout comme Al Hawa Sawa, les règles de vie sont strictes. Les candidats ne sont filmés ni dans les chambres, ni dans les salles de bains, et seules les pièces de vie commune sont mixtes. Malgré toutes ces précautions, l’émission a rencontré de vives critiques. Lors du premier épisode, le candidat saoudien a accueilli avec une bise sur la joue la candidate tunisienne. Cet événement a suffi pour rallier les détracteurs du Bahreïn dénonçant le fait que des hommes et des femmes vivaient sous le même toit sans être mariés, allant même jusqu’à manifester et écrire au parlement pour demander le retrait de Al Ra’is des grilles de programmes. L’émission a été arrêtée moins de deux semaines après son lancement.  
Après plusieurs expériences malheureuses, MBC a finalement opté pour la diffusion d’émissions de téléréalité dans leur version et langue d’origine. L’idée étant qu’il est plus facile pour les téléspectateurs de la région de tolérer des comportements considérés comme choquants s’ils sont ceux d’individus étrangers, que s’ils sont le fait de personnes de culture arabe ou musulmane. « Ça reste acceptable aux États-Unis parce que vous regarder la culture de quelqu’un d’autre. Vous n’importez pas [ces comportements] dans votre propre culture » explique Tim Riordan, directeur des chaines du groupe MBC[+].
La téléréalité arabe a finalement trouvé la recette du succès lorsque les producteurs ont décidé de croiser ce genre de programme avec un autre phénomène extrêmement populaire dans la région : les clips musicaux mettant en scène des chanteuses sexy.

La sulfureuse chanteuse égyptienne Ruby dans son clip « Enta ‘aref leh »

Fin 2002, Future TV annonce l’achat du concept britannique de Pop Idol, émission dont la finale quelques mois auparavant a attiré plus de 13 millions de téléspectateurs et enregistré un record de 9 millions de votes. Intitulée Super Star, ce nouveau programme de téléréalité a été annoncé en 2003 comme la plus grosse production de divertissement télévisé dans le monde arabe. Dans cette émission de téléréalité musicale, la culture arabe est à l’honneur : tout est chanté et jugé par des candidats et jurys arabes. Super Star rencontre le succès escompté. Lors de la dernière semaine, l’émission enregistre plus de 4,8 millions de votes pour la première saison en 2003, près de 10 millions l’année d’après, et, toujours pour cette même semaine, plus de 15 millions de votes en 2005[+]. Désireux d’exploiter cette réussite, le groupe libanais LBC (Lebanese Broadcasting Corporation) décide à son tour d’acheter un concept de téléréalité musicale, celui de Star Academy en septembre 2003. Dans sa version arabe, l’émission devient Star Academy, Al Acadimiya et rencontre elle aussi un succès immédiat. La neuvième saison annoncée pour 2012 est actuellement en préparation. La popularité de ces programmes n’ayant cessé d’augmenter, les chaînes ont établi des accords commerciaux avec les compagnies nationales de télécom et de téléphonie mobile dans les pays où l’émission est diffusée, (comme le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Koweït, les Émirats Arabes Unis, et le Bahreïn) pour bénéficier des revenus considérables générés par les votes du public.

Clip promotionnel de « Star Academy »« Al Acadimiya » saison 8

Contrairement au groupe saoudien MBC, les chaînes libanaises LBC et Future TV n’ont aucun problème avec les femmes qui montrent leur peau et leur corps. En 2005, LBC trouve la synergie parfaite entre téléréalité et clip vidéo en lançant Al Wadi inspiré de l’émission françaiseLa Ferme des célébrités. Quatorze célébrités s’installent dans une ferme au Nord de Beyrouth pour y vivre et effectuer les tâches quotidiennes. Le concept n’est pas très différent de celui des autres programmes de téléréalité. Mais l’idée qui fera basculer Al Wadi dans la catégorie des émissions à succès est d’avoir nommé Haif Wehbe – star libanaise à sensation extrêmement populaire pour ses vidéos clips assez osés – comme présentatrice permanente, s’installant chaque nouvelle saison à la ferme avec les candidats. Avec Haifa aux commandes, Al Wadi est apparu comme la synthèse parfaite entre les deux phénomènes les plus populaires dans l’industrie du divertissement télévisé arabe, la rencontre ultime entre téléréalité et clips sexy.


Haifa Wehbe, présentatrice de « Al Wadi » version arabe de « La Ferme des Célébrités »
Les émissions de téléréalité musicales ou mettant en scène des artistes arabes se sont donc révélées être le secret de la réussite pour l’industrie de la région. Jusqu’à 80% des Libanais entre 18 et 35 ans[+]ont suivi les premières saisons de Star Academy, Al Acadimiya. Les primes de l’émission, ainsi que ceux de Super Star et de Al Wadi, sont aujourd’hui devenus des événements régionaux dominant les conversations. Selon le groupe de conseil Arab Advisors Group, les tarifs publicitaires sur les chaînes satellitaires arabes lors de ces émissions augmentent de plus de 130 % par rapport aux tarifs en vigueur lors d’autres primes[+]. Et lorsque le site internet de la chaîne d’information Al Arabiya publie un article sur une de ces trois émissions, il est généralement le plus lu et le plus partagé de la journée. Par conséquent, la téléréalité arabe est aujourd’hui bien plus qu’une pâle copie des programmes occidentaux et l’industrie a su développer une identité régionale forte et singulière.
L'importation de séries et de films occidentaux sur les écrans arabes
Le troisième volet de ce marché des produits occidentaux pour le petit écran arabe est celui de l’importation de films et de séries en langues et formats originaux, sous-titrés en arabe et partiellement censurés dans la plupart des pays. Les chaînes qui les diffusent ciblent une audience transnationale de 18 à 35 ans, moderne et attirée par les programmes de styles occidentaux. Mais ce processus d’importation, aussi simple qu’il paraisse, a cependant un impact sur la créativité locale et l’évolution de l’industrie régionale.
Fin 2008, les groupes Fox International, propriété du magnat des médias Rupert Murdoch, et Rotana Media Services, appartenant au prince saoudien Al Waleed Bin Talal , ont annoncé le lancement de la chaîne Fox Series au Moyen-Orient. Première chaîne de la région à ne diffuser que des séries américaines dans leur langue d’origine en continu, Fox Series est la seconde chaîne en anglais issue d’un accord entre Fox et Rotana. La première, Fox Movies, a été lancée quelques mois auparavant, sur le même concept de diffusion de films américains en version originale sous-titrée en arabe. Ces deux chaînes, qui appliquent toutes deux la censure de scènes explicites et de nudité, diffusent uniquement des blockbusters hollywoodiens et des séries à succès.
Désireuse d’étendre son marché à d’autres segments d’audience, Fox Series décide, en avril dernier, de doubler ses programmes en arabe et d’offrir aux téléspectateurs le choix des deux langues. Au lieu de proposer le doublage des séries en langue classique, ce qui crée une certaine distance et décourage souvent une partie du public, Fox Series a opté pour différents dialectes. Ainsi par exemple, la série Glee est doublée en libanais, Desperate Housewives en syrien, et Modern Family en égyptien. La chaîne a également supprimé les sous-titres arabes des versions originales.
Les réactions ne sont pas unanimes. Mazen, fan de la série Les Experts depuis le lancement de la chaîne désapprouve et publie sur son blog : « Je ne peux pas supporter cette nouveauté de doubler les séries. C’est très compliqué de comprendre tous les trucs techniques qui se passent dans le scénario sans les sous-titres. Et je ne peux pas supporter les voix prétentieuses de ces acteurs arabes qui gâchent la série. » Cependant, Mark, designer chez Fox Series pense que le but de la chaîne est d’attirer de nouveaux téléspectateurs : « Ils essayent de renouveler leur audience. Un grand nombre de gens vont arrêter de regarder la chaîne, mais d’autres en revanche, comme les femmes au foyer, prendront le relais. Cela veut dire plus de publicité ciblée sur ce groupe de personnes, ce qui signifie plus d’argent pour la chaîne. »


La chaîne Fox Series diffuse en continu des séries américaines sous-titrées en arabe

Un câble WikiLeaks datant de mai 2009 révèle que des séries américaines comme Desperate Housewives ou Friends sont plus susceptibles de convaincre la jeunesse saoudienne de rejeter la violence et le terrorisme, que les millions de dollars investis chaque année par les États-Unis en propagande pro-américaine. En effet, dans ce câble, deux directeurs exécutifs de médias saoudiens ont déclaré que des chaînes comme celles des partenariats Fox-Rotana et du groupe MBC (notamment MBC4 et MBC5), étaient devenues extrêmement populaires dans le royaume. Même dans les endroits les plus reculés du pays les gens sont « fascinés par la culture américaine comme jamais auparavant (…). On ne voit plus de Bédouins, mais des gamins habillés à l’occidentale, intéressés par le monde extérieur. »
Réduire les risques de pertes financières est une des premières motivations derrière l’importation de séries télévisées occidentales sur le marché arabe. Lorsqu’un programme est choisi pour être diffusé dans la région, il a déjà fait ses preuves auprès d’audiences étrangères et les chaînes qui les retransmettent s’attendent donc à un succès à peu près similaire. En plus de limiter les risques, ce processus permet également de limiter les coûts de production, avantage considérable sur le marché arabe par rapport au prix que couterait une série produite localement (aujourd’hui un épisode peut couter jusqu’à 2 millions de dollars notamment lorsqu’il s’agit de séries produites pour le Ramadan). L’industrie et la créativité régionales ont été assez durement affectées par ce processus d’importation, qui n’a cessé de s’intensifier depuis le début des années 2000. Même la production de « Musalsalat », ou séries du Ramadan, a été touchée alors qu’il s’agit pourtant d’un des secteurs majeurs de l’industrie arabe du divertissement télévisé.
La taille du marché du Moyen-Orient, plus de 300 millions de téléspectateurs, et l’arrivée du satellite au début des années 2000 dans la région sont deux facteurs qui permettent aujourd’hui aux chaînes d’amortir les dépenses et les pertes auxquelles elles sont susceptibles de faire face lorsqu’elles se lancent dans de nouvelles productions. Cette minimisation des risques aurait pu encourager les groupes médiatiques régionaux à soutenir la créativité locale et les initiatives indépendantes. Cependant, l’augmentation rapide d’importation de programmes s’est traduite par une perte progressive d’originalité artistique dans le paysage audiovisuel arabe. Abdel Bibi, consultant médiatique explique que « la nouvelle génération importe des contenus comme elle importe des voitures. Ils devraient former des gens créatifs et offrir aux maisons de production d’ici plus d’opportunités de créer des formats susceptibles de vraiment toucher les gens de la région »[+].
Les chaînes MBC2 et MBC Max diffusent en continu des blockbusters hollywoodiens
C’est en 2003, avec l’évolution de MBC en un consortium de chaînes, que les séries et films étrangers avec des sous-titres en arabe ont été introduits dans la région. Ciblant une audience transnationale de 18 à 35 ans, MBC2  s’est spécialisée dans la diffusion de films hollywoodiens et MBC4 dans celle de sitcoms et talk-shows américains. En décembre 2004, la chaîne émiratie One-TV arrive sur le marché avec la promesse de diffuser 27 blockbusters par semaines, ainsi que des séries et des jeux télévisés américains. Le lancement de cette chaîne est le fruit d’un accord établi entre DMI (Dubaï Media Incorporated) et Warner Bros International Television Distribution qui décrit ce deal, dont la durée est pour l’instant toujours indéterminée, comme le plus important jamais signé par la compagnie avec une chaîne du Moyen-Orient.
En temps normal, les droits sur des films récents pour des chaînes de télévision sont assez chers. Ces prix élevés contraignent généralement les chaînes à limiter l’importation et la diffusion de films étrangers, et à accorder une place assez importante dans leurs grilles de programmes à des productions locales traitant de sujets nationaux et régionaux. Mais des chaînes comme celles des groupes MBC, Fox, et DMI, dépendent de fortunes privées, de financements des multinationales, et de partenariats sur le long terme avec les studios hollywoodiens. Cette formule permet au final à ces chaînes d’échapper aux mécanismes de marché qui pourraient les contraindre à investir dans l’industrie locale.


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Crédits photos :
- Bande annonce de The Ministry disponible sur YouTube
- Image extraite de la page Facebook de la série Umutsuz Ev Kadınları
- Générique de Block 13 disponible sur YouTube
- Image extraite de la vidéo de l’émission Man Sayarbah Al Mallion disponible sur YouTube
- Image extraite du vidéo clip « Enta ‘aref leh » de Ruby disponible sur YouTube
- Clip promotionnel de Star Academy, Al Acadimiya, saison 8 disponible sur YouTube
- Image extraite de la page Facebook de Haifa Wehbe
- Image extraite du site de la chaîne Fox Series
- Vidéo promotionnelle des chaînes MBC2 et MBC Max disponible sur YouTube

Références
Andrew HAMMOND, Pop Culture Arab World!: Media, Arts, and Lifestyle, Library of Congress Cataloging-in-Publication, 2005
Naomi SAKR, Arab Television Today, I.B. Tauris, 2007
Marc LYNCH, « Reality is Not Enough. The Politics of Arab Reality TV » in Transnational Broadcasting Studies: The Real (Arab) world. Is Reality TV Democratizing the Middle East?, Vol. 1, n°2, AUC Press, 2006

Par  Paloma HASCHKE - Source de l'article Inaglobal

mercredi 14 décembre 2011

Cinéma et animation 3D aux quatre coins de la Tunisie


Un festival du cinéma d'animation animera dix villes tunisiennes, pour réjouir les petits et grands amateurs. De quoi détendre l'atmosphère, et oublier la politique, pour quelques instants de bonheur. Des dessins animés 3D seront projetés... En plus l'entrée est gratuite !

Du 16 au 23 décembre 2011, le cinéma d'animation sera à l'honneur à Tunis, Sfax, Sousse, Nabeul, Bizerte, le Kef, El Hamma, Houmt-Souk, la Goulette, Carthage. La programmation pour enfants et adultes offrira l'occasion de découvrir ou de redécouvrir le meilleur de la création animée tunisienne et française. Organisé par l'Institut français de Tunisie en collaboration avec de nombreuses associations tunisiennes, ce festival propose une sélection exceptionnelle de courts métrages, longs métrages, dessins animés, animation 3D et films en images de synthèse, reflétant la créativité et l'inventivité de ce cinéma.
Le cinéma d'animation tunisien sera à l'honneur, avec plusieurs courts-métrages de Zouhaier Mahjoub, Rafik Omrani, Nadia Rais, Mohamed Hassine Grayaa, Mustapha Taieb, Alaeddine
Boutaleb...sans compter les réalisations des étudiants de l'ISAMM ou de l'école Net Info de Nabeul.

Zouhaier Mahjoub, pionnier de l'animation tunisienne
fest-3dZouhaier Mahjoub, est l'un des pionniers du cinéma d'animation en Tunisie. Après des études en France en réalisation cinématographique, il se spécialise dans l'animation au sein des studios Animafilm de Bucarest. Par la suite, il travaillera au département dessin animé de la télévision Tchèque. Grand nom de l'animation au Maghreb et en Afrique, il réalisera huit films (courts et moyens métrages) de 1969 à 2000. Il est actuellement directeur de A.Z.A Production et Président de l'Association de Promotion du Cinéma d'Animation et des Arts Connexes de La Marsa. Durant le festival, le public pourra découvrir trois de ses courts-métrages : Fleur de Pierre (1992, 12'), Les deux souris blanches (1992, 15'), La goutte miraculeuse (2009, 20').

L'animation à la française
De grands noms de l'animation française marqueront leur présence, avec trois films de Sylvain Chomet. De ses premiers films dans les années 90 aux Triplettes de Belleville, triomphe international, et à son dernier film L'Illusionniste (César 2011), écrit d'après un scénario de Jacques Tati, Sylvain Chomet signe des films extrêmement travaillés, d'une grande force et d'une grande singularité. Le public pourra également profiter de plusieurs courts-métrages de Zouhaier Mahjoub, l'un des pionniers du cinéma d'animation en Tunisie. Ce festival sera aussi l'occasion de découvrir les nouveaux talents du cinéma d'animation tunisien, avec les films de Lotfi Mahfoudh, Rafik Omrani, Nadia Rais, Mohamed Hassine Grayaa, Mustapha Taieb, Alaeddine Boutaleb...sans compter les réalisations des étudiants de l'ISAMM ou de l'école Net Info de Nabeul. A ne pas manquer, par ailleurs, le court-métrage Logorama, qui a remporté en 2010 l'Oscar du court métrage d'animation et le César du meilleur court-métrage.
Parmi les invités de cette édition, Georges Lacroix, producteur et réalisateur de films d'animation et l'un des pionniers de l'animation 3D en France, qui partagera sa passion de la 3D à Tunis et à Nabeul, ou encore Sylvie Porte, du Forum des Images (Paris), qui viendra présenter une sélection des meilleurs courts-métrages des grandes écoles françaises de cinéma d'animation.
Un festival bienvenu pour détendre l'atmosphère et réjouir les petits et les grands. En plus, l'entrée est gratuite, ce qui ne gâche rien, alors même que l'on parle de nous ponctionner quatre journées de salaire !
Source Tekiano

mercredi 7 décembre 2011

La Tunisie invitée du Festival du film d’animation de Bretagne


Zouhaïer Mahjoub et Wassim Ben Rhouma, cinéastes d’animation tunisiens, seront les invités du Festival national du film d’animation, du 7 au 13 décembre à Rennes, en France.

En partenariat avec l’Association tunisienne du cinéma d’animation (Atca), le Forum des images et l’Institut français, le Festival national du film d’animation propose à son public un coup de projecteur sur l’animation tunisienne, un cinéma méconnu à l’extérieur et que l’actualité pousse à découvrir.

Carte blanche à Zouhaier Mahjoub : Mercredi 7 Décembre à 16h30
Le Festival accueille cette année un pionnier et grand nom de l’animation au Maghreb et en Afrique. Grandi à Tunis, Zouhaier Mahjoub suit des études en réalisation Cinématographique à Paris, avant de se spécialiser dans le domaine de l’animation, dans les studios Animafilm de Bucarest, en Roumanie et à l’Université de Musique de Cinéma de Prague. Il travaille ensuite à la télévision tchèque. Il réalise son premier court métrage en poupées animées, intitulé «Les aventures de Hadji», de 1969 à 1971.

 En 1976, Zouhaier Mahjoub réalise «Les deux souris blanches», qui lui vaudra le Tanit de Bronze aux Journées Cinématographiques de Carthage, et en 1982, Le petit hibou, en papiers découpés animés sur une légende médiévale arabe. En 1984 il achève son œuvre maîtresse, «Le Guerbagi», l’histoire animée en marionnettes d’un vendeur d’eau tué par un policier durant la lutte d’indépendance contre la France dans les années 50.
En 1992, Mahjoub réalise «Fleur de Pierre» et les douze épisodes de télévision «Les aventures de Hatem», «le courageux cavalier Zlass», à partir de légendes nord-africaines. Son œuvre reflète l’histoire de l’animation tunisienne, et a été récompensée par de nombreux prix dans divers festivals internationaux. Zouhaier Mahjoub a toujours été actif dans le domaine associatif, en fondant la première société tunisienne spécialisée dans le domaine de cinéma d’animation, A.Z.A. Production, dont il est toujours directeur. Il est aussi Président de l'A.P.C.A.A.C (Association de Promotion de Cinéma d'Animation et des Arts Connexes) qu’il a fondée en 1995. Il encadre également des stages et des ateliers de formation aux techniques d’animation.

Les deux souris blanches, Zouhaier Mahjoub, 1976, 15’00
Une sorcière nommée Kira transforme un couple princier, Jamil et Jamila, en deux souris blanches, et leur confie qu’ils ne retrouveront jamais leur apparence humaine tant qu’un autre humain n’aura pas découvert le personnage le plus puissant du monde qui sera capable de la faire périr dans le feu.

Le petit hibou, Zouhaier Mahjoub, 1982, 5’00
Le poussin rapace essaie d'attirer un papillon folâtre vers lui pour le happer avec son gros bec. Malheureusement, son inexpérience du vol et de la chasse 1'égare, et il se retrouve prisonnier dans un monde inconnu.

Le Gerbagi, Zouhaier Mahjoub, 1985, 15’00
Le porteur d'eau des quartiers de la médina, à Tunis, est assassiné par la police coloniale durant la lutte du pays pour l’indépendance dans les années cinquante.

Un bougre de bœuf dans un boui boui, Zouhaier Mahjoub, 1990, 10’00
Après s'être aventuré dans le monde étrange, le bœuf Baatouta essaie de trouver une âme sœur pour apaiser sa solitude. S'étant égaré dans une forêt joyeuse, il se heurte à l'incommunicabilité de ses habitants. Le Rois des Vents incommodé par la pollution, exprime sa colère contre tout le monde. Par miracle Baatouta sort indemne du cataclysme. Emporté par ses propres fantasmes, il en oublie la réalité où tout est devenu opportunisme, férocité, individualisme et perfidie.

Séance suivie d’une rencontre avec Zouhaier Mahjoub, animée par Olivier Catherin et d’une projection de productions faites par des jeunes animateurs tunisiens publiées sur Youtube lors de la Révolution.

CARTE BLANCHE à l’ATCA - Association tunisienne du cinéma d’animation. 

En présence de Wassim Ben Rhouma, Président de l’ATCA
Dimanche 11 Décembre à 14h00

Coup de projecteur sur une cinématographie méconnue que l’actualité mène à découvrir.

L'ATCA, L’Association tunisienne du Cinéma d’Animation, a pour but de promouvoir le cinéma d’animation en Tunisie et dans le monde, d’encadrer des ateliers de formation pour les enfants et les jeunes amateurs de cinéma, de créer un réseau entre les professionnels du métier et d’organiser des projections de films d’animation. La création de l’ATCA il y a un an, est née du désir des cinéastes d'occuper un espace dans le paysage cinématographique tunisien. Elle vient répondre au manque de visibilité dont souffrait l’animation en Tunisie et aussi et surtout, elle vient témoigner d'une dynamique née de la démocratisation des moyens de production dans le pays. La carte blanche à l’ATCA présente un programme de courts métrages produits ces deux dernières années en Tunisie. Ces courts métrages récents couvrent un large panel de techniques d’animation, d’imaginaires et de sensibilités, comme en témoignent les sujets abordés.

 La poule, Sabaa, Rafik Omrani, 2011, 10’00
Avant de faire la sieste, Sabaa, 4ans, veut que maman lui raconte une histoire. Lors de leur discussion, cette dernière découvre une certitude étrange chez sa fille. Elle décide alors d’imposer sa version de l’histoire. Entre la version de la maman et l’imaginaire de Sabaa, l’histoire tourne à l’inattendu.


 Coma, Aladdin Boutaleb, Exit productions, 2010, 8’00
Des squelettes de personnes décédées tentent de quitter la mort et de retrouver la vie, poussés par l'irrésistible nostalgie du sentiment d'exister.



 L'enfant roi, Mohamed Hassine Grayaâ, Audimage, La Méditerranéenne, Studio 5D, 2007, 30’00
Le film s'inspire d'une ancienne légende malienne selon laquelle le héros, le chef du royaume Bambara fondé au 17e siècle, est doté d'un grand pouvoir par la mythique reine, génie du fleuve Niger, qui avait voulu le récompenser de lui avoir sauvé la vie...

 L'ambouba, Nadia Raïes, Audimage, 2009, 9’00
Ambouba ne doit pas oublier son rendez-vous avec Meherzia et Beya avant 17h à Tunis Marine II. Dans une journée où il n'y a plus de repère temporel autre que les aiguilles d'une horloge qui tournent de plus en plus vite, Ambouba oublie et rate son rendez-vous...


Le château de sable, Mustapha Taieb, 2011, 15’00
 Anis est un petit garçon passionné d’Histoire et en particulier celle de la Tunisie. Grâce à Internet, Anis part dans un voyage imaginaire sur les traces d’un cavalier mystérieux qui lui fait découvrir les grandes étapes de l’Histoire de la Tunisie. Ce film est une fiction en dessins animés où les personnages dessinés évoluent dans des décors réels représentant essentiellement les régions du Sud tunisien.

Source de l’information Cinématunisien

vendredi 2 décembre 2011

La fièvre du jeu vidéo s'empare de Dakar

Les salles de jeux vidéo pullulent au Sénégal. Preuve de cet engouement énorme, en moins de 5 mois, Dakar a abrité un festival-championnat mais aussi un salon des jeux vidéo où les passionnés ont usé de leurs pouces sur les consoles.
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Pas un quartier de Dakar n’y échappe. Les salles de jeux vidéo ne se comptent plus. « Les jeux vidéos sont très prisés aujourd’hui dans notre capitale, or les salons existent un peu partout dans le monde sauf à Dakar », explique Habib Ndoye. Fort de ce constat, le jeune étudiant et une bande de copains, tous « gamers » , ont mis en place le Dakar Games Play en janvier dernier au Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices). Pendant deux jours, plusieurs centaines de joueurs se sont affrontés. A gagner : la somme de FCFA 1 million (près de € 1 500), des consoles dernières générations, des Ipod et plusieurs autres appareils électroniques.
La jeune Ilda, 21 ans, était de la partie. Depuis son plus jeune âge, elle tâte de la console et joue tous les samedis, de minuit à 5h du matin, dans une salle de la Médina, un quartier populaire. A l’instar de nombreux autres joueurs, le tournoi était aussi l’occasion de se confronter à de nouveaux joueurs et évaluer son niveau. Mais aussi de découvrir les dernières nouveautés. Les sociétés et magasins qui ont fourni téléviseurs, jeux ou consoles ne s’y sont pas trompés.
Une vitrine des dernières nouveautés
En marge des compétitions, un espace de démonstration était équipé d’écrans plasma et LCD pour tester les derniers jeux sur le marché à travers la Playstation 3, la Xbox 360 ou encore la Wii. Plus récemment, fin mai, l’Association sénégalaise pour le développement et l’éducation par le jeu (ASDEJ) a organisé mi-mai la 3e édition du Festival du jeu vidéo. Plus de 7 200 jeunes ont pris part aux phases de présélection, mais seuls 100 étaient qualifiés. Les jeux qui sont les plus appréciés sont ceux de football.
Mais pour les avoir chez soi, il faut y mettre le prix. Sur un site spécialisé dans la revente d’achats usagés, le prix des jeux varie entre 7 000 et FCFA 25 000, celui d’une console peut monter à FCFA 200 000, pour du matériel… déjà dépassé. Pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter une console pour se distraire tranquillement à la maison, il reste les salles populaires. A Nord-Foire, seul le bruit des téléviseurs rappelle au passant que la salle est là. Pourtant, chaque jour, de 10 h à minuit, la petite pièce ne désemplit pas. Alignés sur des bancs, les jeunes payent FCFA 100 la partie de dix minutes. Khadim Thiam, le gérant, avoue gagner entre FCFA 6 000 et 14 000 par jour. Pour Maguette, 18 ans, c’est toujours le même rituel. Il travaille, encaisse sa paie et vient jouer. Dans les cybercafés des alentours, même constat, les jeux en réseau ont du succès et les passionnés des jeux vidéo affluent dans les salles.
Par Abderahim Amine Ali - Source de l'article AfricaITnews