samedi 30 janvier 2016

BD : la Tunisienne Nadia Khiari récompensée au Festival off d’Angoulême

La dessinatrice tunisienne Nadia Khiari a reçu samedi au Festival off de la BD d'Angoulême le prix "couilles-au-cul" récompensant "le courage artistique d'un auteur".


« Je dédie ce prix à tous ceux qui privilégient la liberté à la sécurité, ceux qui n’ont pas peur, ceux qui résistent », a dit la dessinatrice.

Afficher l'image d'origineNadia Khiari, 42 ans, s’est lancée dans le dessin satirique depuis la révolution tunisienne de 2011. Elle est l’auteur des aventures du chat « Willis from Tunis », un félin espiègle et moqueur qui ne respecte rien ni personne sauf la liberté.
« Aux pessimistes qui disent que le Printemps arabe est un échec, je dis qu’il ne faut pas nous sous-estimer. Ça prend du temps. La Révolution c’est long mais c’est bon », a dit la lauréate.

Le prix remis dans le cadre du Festival off de la BD d’Angoulême a été créé à l’initiative de Yan Lindingre, rédacteur en chef de Fluide Glacial.

« L’intitulé est volontairement trivial et provoquant mais il permet de rappeler que le métier des humoristes et en l’espèce des dessinateurs de presse, c’est de faire rire », a expliqué Yan Lindingre.

Il existait à Angoulême un Prix Charlie Hebdo de la liberté d’expression, créé au lendemain des attentats de janvier 2015, mais la direction du Festival et Marika Bret, DRH de Charlie Hebdo, ont indiqué en décembre qu’ils ajournaient la remise de ce prix pour des raisons de sécurité.

Selon eux, une telle récompense était susceptible de mettre en danger son récipiendaire.

Yan Lindingre a indiqué « être tombé de son siège » en apprenant cette décision. « Toute proportion gardée, nous pensons au contraire qu’un prix Nobel de la paix n’a jamais nui à son récipiendaire si ce dernier subit des menaces dans son pays », a-t-il dit.

Source de l'article Jeune Afrique

mercredi 27 janvier 2016

Egypte: plongée en BD au cœur des multiples viols de la place Tahrir en 2013

En écho aux agressions sexuelles de la nuit du Nouvel An à Cologne, une bande dessinée, «Doigts d'honneur - Révolution en Egypte et droits des femmes», revient de manière saisissante sur les viols collectifs et les violences faites aux manifestantes lors des quatre jours de protestations monstres qui, à l'été 2013, réclamaient le départ du nouveau président islamiste, Mohamed Morsi.

Lors de ces manifestations, deux ans après le printemps arabe égyptien, près de cent agressions sexuelles ou viols (vêtements arrachés, attouchements, viols collectifs) ont été recensés sur et aux abords de la place Tahrir au Caire, entre le 28 juin et le 2 juillet 2013. Certaines femmes, égyptiennes ou étrangères, ont été «battues avec des chaînes métalliques, des bâtons, des chaises, et attaquées avec des couteaux», selon l'ONG Human Rights Watch, qui avait recueilli plusieurs témoignages. Mis en lumière à l'occasion de ces événements, le phénomène, à la fois très répandu dans le monde arabe et peu réprimé en Egypte, a fait une apparition subite le 31 décembre 2015 à Cologne en Allemagne, à plus de 4.600 km du Caire. Le mode opératoire baptisé «taharrush gamea», littéralement le «harcèlement collectif», était identique. Il consiste à encercler sa victime dans une foule, à la séparer de ses amis, et à l'entraîner pour l'agresser en groupe. L'album de Ferenc (scénario) et Bast (dessin) - La Boîte à Bulles -, parrainé par Amnesty International, mêle le propos choc à la pédagogie.

01 /11  Selon un sondage de l'ONU, 99,3% des Egyptiennes ont subi un harcèlement sexuel
Le questionnaire a été réalisé en 2013 par l'organisation ONU Femmes. Trois ans auparavant, le film de l'Egyptien Mohamed Diab, «Les femmes du bus 678», traitait de ce fléau. Les observateurs notent que, plus qu'ailleurs, en Egypte, frustration sexuelle et agressivité envers les femmes sont telles qu'hommes et adolescents n'ont aucun scrupule à se montrer violents à leur égard.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

02 /11  Dans sa chambre, Layla se décide à rejoindre les manifestants de la place Tahrir
Son foulard vert, rare tache de couleur dans l'album en noir et blanc, aide le lecteur à suivre le piège qui va se refermer sur la jeune étudiante un peu plus tard, place Tahrir.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

03 /11  Son ami Asim encourage Layla à lâcher un peu ses études pour vivre l'événement
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

04 /11  En chemin, des graffiti intriguent la jeune fille
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles


05 /11  Le foulard vert au milieu de la foule
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

06 /11  Séparée d'Asim, Layla est très vite happée par ses agresseurs
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

07 /11 Layla est engloutie par la meute - NB: le personnage qui filme avec son portable
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

08 /11 Les vêtements de Layla sont arrachés par des mains de plus en plus nombreuses
Soudain, un homme en jaune surgit.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

09 /11 Devant l'ampleur du phénomène, des mouvements anti-harcèlement ont vu le jour
Leur mission: protéger les femmes lors des manifestations et recenser les agressions sexuelles. 
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

10 /11  Layla veut déposer une plainte au commissariat
On lui fait comprendre qu'elle n'avait rien à faire dans les manifestations de la place Tahrir. 
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

11 /11  Ni les autorités, ni même sa famille ne veulent entendre l'histoire de Layla
Après le scandale international suscité par les viols de la place Tahrir, l'Egypte adopte en 2014 sa toute première législation punissant le harcèlement sexuel et, partant, les agressions et les viols, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme. Une panoplie malgré tout peu appliquée.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

Par Véronique Le Jeune - Source de l'article  Géopolis FranceTV

vendredi 22 janvier 2016

Des super-héros 100 % africains

« Pas besoin d’être blanc pour sauver le monde », estime le Nigérian Jide Martins, fondateur de Comic Republic et créateurs de super-héros africains.
La couverture d'"Aje", nouvelle BD de la start-up nigériane Comic Republic.

Dans le premier numéro d’Aje, nouvelle bande dessinée nigériane, Teni, une étudiante, lance un mauvais sort à son petit ami dans un élan de jalousie zébré d’éclairs violets. « Koni dara fun o ni yi aye ! » : « Les choses ne s’arrangeront jamais pour toi dans cette vie ! », gronde-t-elle en yoruba, la langue d’une des trois principales ethnies du Nigeria.

Teni est le fruit de l’imagination de Jide Martins, le fondateur de Comic Republic, une start-up africaines qui s’est donnée pour mission de créer des super-héros capables de rivaliser avec Iron Man, Batman et Spiderman.

Contrairement à Storm, l’une des héroïnes de X-Men, qui a deux passeports, l’un américain et l’autre du pays imaginaire de Wakanda, les super-héros de Jide Martins sont nés et ont grandi sur le continent africain. Et c’est aussi là qu’ils se battent.

Spandex et noms nigérians

« A l’université, j’ai commencé à me demander ce qui se passerait si Superman venait au Nigeria », raconte M. Martins, dans son appartement-studio de création à Lagos, où une petite équipe de jeunes illustrateurs travaille consciencieusement. « On n’a pas besoin d’être blanc pour sauver le monde. »

Jide Martins a 37 ans, une silhouette longiligne, des tâches de rousseur sur le nez et un petit bouc. Son premier numéro de bande dessinée, il l’a publié en 2013 : c’était Guardian Prime, un héros en combinaison vert et blanc aux couleurs du drapeau nigérian.

Depuis, il est passé de cent lecteurs par numéro… à quelque 28 000.

Guardian Prime, l'un des super-héros créés par la start-up nigériane Comic Republic. CRÉDITS : COMIC REPUBLIC

Chaque numéro contient une trentaine de pages, n’existe qu’en version numérique et peut se télécharger gratuitement sur Internet. Des revenus sont générés grâce à la publicité et à des produits dérivés, comme des manuels d’information sur le paludisme reprenant les mêmes personnages.

« Dans l’esprit des gens, les personnages des bandes dessinées africaines devaient porter des vêtements traditionnels… Ce n’est pas mon avis », explique M. Martins. « Ils peuvent avoir des noms nigérians et sauver les gens au Nigeria, et on peut les laisser porter du spandex ! »

Forte attente du public

Roye Okupe a lui aussi créé son super-héros africain. Il est l’auteur d’E.X.O, la légende de Wale Williams, une BD dont l’intrigue se déroule à Lagoon City, sorte de Lagos du futur, ravagée par la corruption et prise d’assaut par des islamistes.

M. Okupe a 30 ans et il a grandi dans la mégalopole nigériane de quelques 20 millions d’habitants. Il est aujourd’hui basé à Washington, aux Etats-Unis.

« Vous n’êtes sans doute pas capable de me citer le nom de cinq super-héros africains (…) Et, même si j’adore Black Panther », super-héros de la célèbre maison d’édition de bandes dessinées américaine Marvel, « il vient d’un pays africain imaginaire », rappelle-t-il.

Crayonnés des illustrateurs de Comic Republic. CRÉDITS : STEFAN HEUNIS/AFP

« Si on avait sorti un super-héros nigérian il y a dix ans, je pense que personne n’y aurait prêté attention. Mais maintenant c’est une industrie qui a du succès, parce que les gens recherchent la diversité », estime M. Okupe.

Pour les spécialistes de BD, les super-héros africains sont une évolution normale dans un monde jusque-là très dominé par les Blancs. « Je pense qu’il y avait une forte attente », estime Ronald Jackson, co-auteur du livre Bandes dessinées noires : politiques de race et représentation. « Quand on commence à s’intéresser à d’autres identités, on devient de plus en plus réceptif à ces nouvelles images représentées dans les bandes dessinées africaines », poursuit-il.

Plus fortes que les Jedi de « Star Wars »

Ce qu’on ne voit pas encore vraiment « ce sont des œuvres dérivées tels que des films ou des séries télévisées. Je pense que ce sera la prochaine grande étape pour la bande dessinée africaine », prédit M. Jackson

Les illustrateurs de Comic Republic, une start-up nigériane basée à Lagos, en janvier 2016. CRÉDITS : STEFAN HEUNIS/AFP

Les jeunes illustrateurs de Comic Republic – ils ont tous moins de 30 ans – espèrent eux aussi voir les personnages qu’ils créent prendre vie sur grand écran.

M. Martins et son équipe ont notamment créé Avonome, un héros qui se bat dans le monde spirituel, et Eru, professeur à l’Université de Lagos, dont l’alter ego est une réplique du Dieu Yoruba de la peur.

Et ils espèrent que leurs sorcières, encore plus fortes que les Jedi de Star Wars, sauront captiver le public. « On connaît les dieux grecs comme Zeus, mais personne n’a encore entendu parler de Shango, le dieu de la foudre chez les Yorubas… », s’enthousiasme Tobe Ezeogu, un illustrateur de 23 ans.

Source de l'article Le Monde

Le Nigeria se lance dans les super-héros 100% africains

Dans le premier numéro d'"Aje", nouvelle bande dessinée nigériane, Teni, une étudiante, lance un mauvais sort à son petit ami, dans un élan de jalousie zébré d'éclairs violets.

Un dessin de Jide Martins, fondateur de Comic Republic, une start-up africaine s'étant donné pour mission de fabriquer des super-héros capables de rivaliser avec Iron Man, Batman et Spiderman, à Lagos, au Nigeria - STEFAN HEUNIS - AFP
Un dessin de Jide Martins, fondateur de Comic Republic, une start-up africaine s'étant donné pour mission de fabriquer des super-héros capables de rivaliser avec Iron Man, Batman et Spiderman, à Lagos, au Nigeria STEFAN HEUNIS / AFP

"Koni dara fun o ni yi aye (les choses ne s'arrangeront jamais pour toi dans cette vie)", gronde-t-elle en yoruba, la langue d'une des trois principales ethnies du Nigeria.

Teni est le fruit de l'imagination de Jide Martins, le fondateur de Comic Republic, une des start-up africaines s'étant donné pour mission de fabriquer des super-héros capables de rivaliser avec Iron Man, Batman et Spiderman.

Résultat de recherche d'images pour "Comics. La fabrique de super-héros africains"Contrairement à Storm, une des héroïnes de X-Men, qui a deux passeports, l'un américain et l'autre du pays imaginaire de Wakanda, les super-héros de Jide Martins sont nés et ont grandi sur le continent africain. Et c'est aussi là qu'ils se battent.

"A l'université, j'ai commencé à me demander ce qui se passerait si Superman venait au Nigeria", raconte M. Martins, dans son appartement-studio de création à Lagos, où une petite équipe de jeunes illustrateurs travaille consciencieusement.

"Les gens essaient de sortir de la norme et de trouver de nouvelles aspirations," dit-il. "On n'a pas besoin d'être blanc pour sauver le monde".

Spandex et noms nigérians

Jide Martins a 37 ans, une silhouette longiligne, des tâches de rousseur sur le nez et un petit bouc. Son premier numéro de bande dessinée, il l'a publié en 2013: c'était Guardian Prime, un héros en combinaison vert et blanc aux couleurs du drapeau nigérian.

Depuis, il est passé de 100 lecteurs par numéro... à quelque 28.000.

Chaque numéro contient une trentaine de pages, n'existe qu'en version numérique et peut se télécharger gratuitement sur Internet. Des revenus sont générés grâce à la publicité et à des produits dérivés, comme des manuels d'information sur le paludisme reprenant les mêmes personnages.

"Dans l'esprit des gens, les personnages des bandes dessinées africaines devaient porter des vêtements traditionnels... Ce n'est pas mon avis", explique M. Martins. "Ils peuvent avoir des noms nigérians et sauver les gens au Nigeria, et on peut les laisser porter du spandex!"


Roye Okupe a lui aussi créé son super-héros africain. Il est l'auteur d'E.X.O, la légende de Wale Williams, une BD dont l'intrigue se déroule à Lagoon City, sorte de Lagos du futur, ravagée par la corruption et prise d'assaut par des islamistes.

M. Okupe a 30 ans et il a grandi dans la mégalopole nigériane de quelques 20 millions d'habitants. Il est aujourd'hui basé à Washington, aux Etats-Unis.

"Vous n'êtes sans doute pas capable de me citer le nom de cinq super-héros africains (...) Et même si j'adore Black Panther," super-héros de la célèbre maison d'édition de bandes dessinées américaine Marvel, "il vient d'un pays africain imaginaire", rappelle-t-il.

"Si on avait sorti un super-héros nigérian il y a dix ans, je pense que personne n'y aurait prêté attention. Mais maintenant c'est une industrie qui a du succès, parce que les gens recherchent la diversité", estime M. Okupe.

'Une forte attente' du public

Pour les spécialistes de BD, les super-héros africains sont une évolution normale, dans un monde jusque-là très dominé par les Blancs.

"Je pense qu'il y avait une forte attente", estime Ronald Jackson, co-auteur du livre "Bandes dessinées noires: politiques de race et représentation".

"Quand on commence à s'intéresser à d'autres identités, on devient de plus en plus réceptifs à ces nouvelles images représentées dans les bandes dessinées africaines", poursuit-il.

Résultat de recherche d'images pour "Comics. La fabrique de super-héros africains"

Ce qu'on ne voit pas encore vraiment "ce sont des œuvres dérivées tels que des films ou des séries télévisées. Je pense que ce sera la prochaine grande étape pour la bande dessinée africaine", dit M. Jackson.


Les jeunes illustrateurs de Comic Republic - ils ont tous moins de 30 ans - espèrent eux aussi voir les personnages qu'ils créent prendre vie sur grand écran.

M. Martins et son équipe ont notamment créé Avonome, un héros qui se bat dans le monde spirituel, et Eru, professeur à l'Université de Lagos dont l'alter ego est une réplique du Dieu Yoruba de la peur.

Et ils espèrent que leurs sorcières, encore plus fortes que les Jedi dans "Star Wars", sauront captiver le public. "On connaît les Dieux grecs comme Zeus, mais personne n'a encore entendu parler de Shango, le Dieu de la foudre chez les Yorubas...", s'enthousiasme Tobe Ezeogu, un illustrateur de 23 ans.

Source de l'article La Dépêche

La société française Gameloft s’installe au Nigéria pour mieux vendre ses jeux mobiles en Afrique

Le continent africain ce sont 367 millions d’utilisateurs d’appareils mobiles, un marché à conquérir par la société Gameloft, spécialisée dans l’édition de jeux pour mobiles. Son directeur Afrique, Vincent Brezillon, a rappelé cette ambition pour justifier l’ouverture d’un bureau au Nigéria.

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La société française est confortée dans sont ambition, eu égard aux bons résultats réalisés en Afrique du Sud où elle s’est installée en 2012. « Le succès que nous avons connu depuis l’inauguration de notre bureau à Johannesburg et l’explosion des ventes sur le continent africain ces 2 dernières années justifient pleinement l’ouverture d’une filiale au Nigéria, première puissance économique d’Afrique. De plus, cette présence nous permettra de considérablement faciliter les échanges avec nos partenaires locaux existants et futurs »,explique Vincent Brezillon.

Gameloft s’est appuyée sur son bureau sud-africain pour commencer une extension en Afrique. L’éditeur de jeux a noué des partenariats avec des opérateurs de téléphonie mobile, notamment MTN, Orange, Vodafone, Safaricom, Ooredoo ou encore Etisalat. Gameloft a ainsi pu arriver sur d’autres grands marchés du continent : Nigéria, Égypte, Ghana, Côte d’Ivoire, Maroc ou encore Algérie.

Au cours des ces 4 dernières années, le chiffre d’affaires de Gameloft sur le continent africain a augmenté de 536%. Dans un communiqué, la société annonce de nouveaux partenariats qui vont lui permettre d’étendre ses ventes de jeux à l’Ethiopie et la Tanzanie.

Source de l'article Agence Ecofin