mercredi 25 juillet 2018

Semblance, le jeu de réflexion charmant venu d'Afrique

Résultat de recherche d'images pour "Semblance, le jeu"


On sait combien tout platformer qui se respecte exige des joueurs qu'ils se plient à certaines règles imposées par les développeurs au travers de son game design et qu'ils s'en accomodent afin de progresser. 

Et si c'était au joueur cette fois de plier, littéralement, l'environnement à sa guise afin de se créer sa propre voie ? Telle est la promesse de Semblance, oeuvre indépendante nous venant tout droit d'Afrique du Sud et qui bénéficie déjà d'un bon bouche à oreille depuis son exposition à la PAX East 2017.



L'aventure débute alors que le monde uni et harmonieux de Semblance se trouve en proie à une malédiction qui corrompt tout sur son passage. Elle altère jusqu'à la structure même de l'environnement. Pour pallier à cette menace, une gouttelette garnie de petits yeux luisants voit le jour... 
Ces quelques éléments d'intrigue nous sont contés de façon implicite à travers les images de la corruption qui s'empare du monde. De même, nous prenons le contrôle de notre mignon petit blob sans qu'aucune indication ne nous soit donnée quant à la marche à suivre. Le titre de Nyamakop ne nous prend pas par la main, nous laisse trébucher et recommencer en appréhendant par nous-mêmes son univers.

Un arbre rongé par la corruption.


Jolies courbes

La trame se veut minimaliste, à l'image de son esthétique aux tons pastels particulièrement réussie et qui n'est pas sans évoquer un certain World of Goo, notamment au niveau des arrière-plans, ou le plus méconnu The Floor is Jelly. Tout l'environnement semble malléable, dessiné dans les courbes, comme bâti de pâte à modeler, ce qui le rend d'autant plus agréable à parcourir. De même, le sound design fait la part belle aux nappes synthétiques apaisantes plutôt qu'à des attaques appuyées de notes, sauf lorsque le danger se fait le plus sentir, vers la fin de l'aventure.

Pour pouvoir progresser, le joueur doit pénétrer dans chacun des trois grands portails, qui disposent de cinq à six niveaux (sous forme d'arbres) à parfaire. Ces derniers comportent eux-mêmes trois à six puzzles avec des orbes à récupérer et qui doivent tous être résolus afin de libérer l'arbre de la corruption puis, une fois tous les arbres d'un même portail préservés, de permettre l'ouverture du passage qui mène vers le dernier grand niveau du jeu. Pour autant, point de dédale, on n'est pas dans l'imbrication complexe d'un FEZ ; on s'y retrouvera assez facilement ici. Les couleurs occupent par ailleurs une place essentielle dans le game design : chaque grand portail permet d'accéder à un monde unicolore (violet, vert et bleu) et la corruption est représentée également par une dominante différente à chaque fois (vert, rouge et violet).

Toutes les surfaces ne sont pas modulables.

Dash, deux en un

Ce qui rend le jeu unique en son genre, c'est la possibilité pour le joueur de transformer en partie l'environnement qui l'entoure. En effet, les parois et les plates-formes étant partiellement flexibles, ce sera au joueur d'analyser les possibilités qui s'offrent à lui pour pouvoir progresser.

Dans Semblance, le joueur ne dispose que d'une palette d'actions très réduite, à savoir avancer, sauter et dasher. Toutefois, cette dernière action se trouve être au coeur même du gameplay puisque c'est celle qui permet à notre blob de modeler les plates-formes à sa guise, ou les déplacer afin d'atteindre certaines hauteurs, par exemple. À noter que ces deux altérations ne sont pas rendues possibles sur une même surface : une fois déplacée, une plate-forme ne peut plus être modifiée et vice versa. De même, seules les surfaces au fond uni sont sujettes à ce type de manipulation.

Si le titre ne souffre d'aucune chute de framerate, offrant une fluidité de tous les instants à l'expérience, on se prendra à rouspéter de temps à autre face aux combinaisons de sauts et de dash, qui devront être réitérés un certain nombre de fois tant certaines manipulations des décors se révèlent peu intuitives. D'autant que le modelage d'une plate-forme pour en atteindre une autre ou pour se projeter plus haut requiert une grande méticulosité.

Certains puzzles font vraiment travailler les méninges.

Déformation professionnelle

Fort heureusement, notre protagoniste dispose d'une faculté bien utile : il peut réinitialiser comme bon lui semble la position ou la forme d'une ou plusieurs surfaces par une simple pression du bouton A en s'approchant de celles-ci. Autant dire que le joueur y aura très régulièrement recours étant donné que les puzzles de Semblance incitent véritablement le joueur à expérimenter, à tenter de nouvelles manipulations pour parvenir à ses fins.

Comme évoqué plus haut, la progression passe par l'obtention d'orbes dispersés dans les niveaux. Ceux-ci ne sont pas dissimulés, bien au contraire, mais se présentent dans un premier temps comme hors de portée si le joueur n'a pas, au préalable, opéré de modifications sur l'environnement. Si les premières orbes peuvent être glanés assez facilement, d'autres se révèlent beaucoup plus difficiles à atteindre. Car plus on avance, plus les casses-tête se complexifient, avec l'apparition au fur et à mesure de nouveaux obstacles et aptitudes pour plus de diversité. Apparaissent ainsi des lasers mortels dont on pourra modifier la trajectoire, des zones "neutres" qui annihilent la capacité de dash, mais également des parois cristallines qui permettent à notre blob soit de s'aplanir pour se projeter plus loin sur le plan horizontal, soit de s'étirer en hauteur afin d'effectuer des sauts plus importants.

Notre blob s'étire pour sauter plus haut.

Au compte-gouttes

Semblance s'inscrit donc dans la plus pure tradition du Die and Retry, disposant d'une histoire minimaliste et promulguant l'autonomie du joueur dans la découverte. Néanmoins, à la différence des ténors du genre, cette appréhension du gameplay se fait quelquefois au détriment de la fluidité de l'aventure. Car si le titre nous invite à explorer toute la zone pour en découvrir chaque aspérité, certaines tentatives se soldent par des bugs de collision fatals, avec disparition dans le décor. De même, la caméra, qui tend à se rapprocher ou à s'éloigner du centre de l'écran selon les tableaux, a parfois la fâcheuse manie de se fixer de manière incongrue, nous empêchant de distinguer tous les éléments à l'écran, y compris notre personnage. Heureusement, une simple réinitialisation du tableau via le menu et tout rentre dans l'ordre.

Malgré sa relative difficulté, Semblance ne vous occupera pas de nombreuses heures, un peu plus de cinq plus précisément. On viendra vite à bout de la soixantaine de tableaux/puzzles et du niveau final que comporte le jeu. Dommage également que les développeurs n'aient pas songé à agrémenter les niveaux de collectibles (il y en a, mais ils sont dérisoires) ou de défis supplémentaires après la fin du jeu, lequel ne propose donc pas de post-game. On aurait aimé en savourer davantage.

Premier essai réussi pour Nyamakop qui signe avec Semblance une oeuvre singulière, intelligente et particulièrement adaptée à de courtes parties sur la belle hybride de Nintendo. Sa direction artistique épurée et son gameplay atypique font de ce titre une expérience qui intéressera à coup sûr tous les amateurs de puzzle-platformers. Malgré quelques hiatus au niveau de la prise en main et en dépit de sa faible durée de vie, Semblance s'avère être une bonne pioche. On jettera désormais un oeil plus avisé sur ce que produira le jeune studio sud-africain à l'avenir.

Par Filipe Da Silva Barbosa - Source de l'article Gameblog

Cameroun : Kiro’o Games va lancer un jeu vidéo simulant la vie d’un fonctionnaire africain


Début 2019, le studio Kiro’o Games lancera son premier jeu mobile avec pour thème les fonctionnaires africains. S’appuyant sur des clichés du Cameroun, « Le Responsable » risque d’amuser, mais aussi de faire grincer des dents…

On ne sait si le jeu sera bien accepté par les hautes autorités du Cameroun, mais il risque de faire parler les Camerounais et, sans doute, de faire rire jusqu’aux fonctionnaires du pays. Le 23 juillet, le studio Kiro’o Games a annoncé la sortie – prévue pour début 2019 sur smartphones et tablettes – de son premier jeu mobile : « Le Responsable ».



En développement depuis 2016, il s’appuie, à l’instar des chroniques du Gondwana de Mamane, sur les clichés du pouvoir africain, et camerounais en particulier. Toute ressemblance avec la réalité y serait évidemment fortuite, y compris en ce qui concerne le chef de la « République du Mboa », « son excellentissime président guide fondateur sauveur Raoul Boutel Mougabiang ».
Éducation et corruption

« Nous avons créé un pays imaginaire, le Mboa qui est une caricature de nos États. Le jeu va permettre de simuler de façon comique une vie de cadre de la fonction publique africaine, en s’inspirant notamment des clichés de la fonction publique camerounaise », explique Ivan Ngounou, le designer du jeu. « La fonction publique et la gouvernance sont des sujets centraux dans les discussions des jeunes africains », insiste pour sa part Olivier Madiba, fondateur de Kiro’o Games.

Les joueurs pourront incarner un jeune homme, espoir de son village, désireux de devenir haut-responsable de la République. Saura-t-il gravir les échelons dans la fonction publique de la capitale ? Saura-t-il devenir un « responsable » de la République ? Le jeu a surtout une visée éducative. « Il a pour but d’éduquer en mettant chaque personne aux prises avec la tentation et les conséquences de la corruption », conclut Olivier Madiba. Tous les moyens, même les plus ludiques, sont bons.

Par Mathieu Olivier - Source de l'article Jeune Afrique 

lundi 16 juillet 2018

"Il y a peu de jeux avec un contenu africain"; à Johannesburg, un nouvel incubateur numérique

La réalité virtuelle a été privilégiée par Naomi van Niekerk, 33 ans, l’une des dix gagnantes "Digital Lab Africa".
La réalité virtuelle a été privilégiée par Naomi van Niekerk, 33 ans, l’une des dix gagnantes "Digital Lab Africa". - © Daylin PAUL
"Dans l’animation digitale, il y a un marché potentiel énorme, dit Lesley Williams, directrice du centre d’innovation digitale Tshimologong, ouvert par l’Université Wits à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2016. Il manque 30.000 animateurs dans le monde."

Installé dans le quartier trendy de Braamfontein, Tshimologong est un incubateur pour entrepreneurs du numérique, qui met en contact développeurs, start up, entreprises et gouvernement.

Le 9 juillet, le centre a inauguré un incubateur de contenus audiovisuels (animation, réalité virtuelle, augmentée et mixte, hologrammes, vidéo 360°, jeux vidéo, séries web et musique)avec l’appui de l’Agence française de développement.

Une aide de 950.000 euros va permettre notamment la formation en deux ans de jeunes chômeurs issus des townships dans l’animation digitale et le jeu vidéo. "On aura aussi un accès au marché français et africain francophone", ajoute Williams.

Projets novateurs

Naomi van Niekerk, 33 ans, s’intéresse à la réalité virtuelle. Issue du monde du théâtre, elle est l’une des dix gagnantes d’une compétition organisée par l’Institut français d'Afrique du sud (IFAS) visant à identifier des projets novateurs sur le continent : pour sa deuxième édition, "Digital Lab Africa" a reçu 740 projets de 30 pays africains.

Naomi Van Niekerk, auteure du projet "II Worlds", réalisé avec le compositeur Arnaud van Vliet.
Naomi Van Niekerk, auteure du projet "II Worlds", réalisé avec le compositeur Arnaud van Vliet. - © Valérie HIRSCH
Naomi Van Niekerk montre des dessins de son projet "II Worlds", réalisé avec le compositeur Arnaud van Vliet : "Le spectateur pourra se promener dans un paysage physique et virtuel, voir un arbre qui pousse, une feuille qui tombe devant ses yeux. On veut jouer sur les contrastes entre nature et technologie, entre réalité et rêve".

"On a tout appris sur internet"

Un autre lauréat de Johannesburg, Thuso Sibisi, va développer un jeu vidéo. "Il y a peu de jeux avec un contenu africain. Avec Alex Ynclan, un ami d’école qui vit aux États-Unis, nous avons imaginé un jeu qui met en valeur notre identité africaine. On n’avait aucune formation en informatique. On a tout appris sur internet."

Naomi et Thuso seront épaulés pendant six mois par des mentors africains et français. Ils passeront un mois en "incubation" à Paris.

Parmi les autres gagnants, le Zimbabwéen Tafadza propose une application, "Mbira online", pour préserver les sons de cet instrument traditionnel de son pays. Un autre projet vise à permettre aux musiciens de vérifier l’utilisation de leurs œuvres sur internet. "Lors d’un festival à Madagascar, j’ai rencontré des vidéastes du Sénégal, Congo et Cameroun. Il y a une vraie résonance entre nous et j'espère développer des collaborations", confie Naomi.

Partenariats

Les jeunes créatifs africains sont souvent des autodidactes qui développent des applications à faible coût pour téléphones portables. En Europe, gouvernements, diffuseurs, musées investissent fortement dans ce nouveau créneau et sont à la recherche de contenu. D’où l’intérêt de ces partenariats.

"Pour la France comme pour l’Afrique du Sud, l’innovation technologique est une priorité, explique Christophe Farnaud,l’ambassadeur de France en Afrique du Sud. Le gouvernement sud-africain soutient une initiative visant à développer les start-up du Cap, où une dizaine d’entreprises françaises du numérique ont ouvert des bureaux."

Abidjan et Le Cap ont été désignées comme des "Vivatech" et plusieurs start-up africaines ont été invitées au salon Vivatech, fin mai à Paris.

Par Valérie Hirsh - Source de l'article RTBF

lundi 2 juillet 2018

Inauguration des deux nouveaux espaces “Creative Digital Lab ” et “Gaming Lab” au CNCI


Le Centre National du Cinéma et de l’Image a inauguré le 02 Juillet 2018 ses deux nouveaux espaces “Creative Digital Lab ” et “Gaming Lab”, au siège du CNCI à la cité de la culture avenue Mohamed 5.

Cette cérémonie a réuni une large panoplie des opérateurs actifs de l’écosystème de l’industrie digitale et créative en Tunisie. Ce dernier est porté essentiellement par des jeunes talentueux organisés en associations ou startups.

Dans une vision fédératrice des différents acteurs de l’écosystème, le CNCI a mis en place en 2018 le Creative Digital Lab et le Gaming Lab à la nouvelle cité de culture, espace d’accueil et de formation offrant un environnement propice et idoine pour : le développement de projets digitaux créatifs (Jeux, Transmédia, Réalité virtuelle et Réalité augmentée), le partage de savoir et de savoir-faire, la rencontre et le croisement d’expériences, l’incubation et le perfectionnement.

Ces deux espaces se présentent comme suit :

Le CDL:

Le CDL a comme mission principale de soutenir la communauté de jeunes et de talents tunisiens (freelancers et startups) passionnés par les technologies créatives et numériques, et ce en se positionnant comme un opérateur fédérateur et financeur dans l’écosystème. Il œuvre également à organiser des événements/ des formations et à assister des projets qui contribuent au développement de l’écosystème de l’industrie créative.
  • Le CDL est en étroite collaboration avec les associations de l’écosystème telles la TGD, DALL, TAG, AMAVI,…
  • Un workshop le dernier week end de chaque mois (de … à …) est programmé au CDL sur un thème artistique, technique ou managérial en relation avec l’industrie des jeux vidéo ou les industries créatives et digitales en général.
  • Une compétition (Gaming Challenge 48h) de développement de jeux vidéo inter-universités, en y intégrant les freelancers est organisée chaque année.
  • Objectif pour 2020 : mettre en œuvre une plate-forme qui aide dans le processus de conception et de déploiement de dispositifs à base d’images interactives afin de diffuser largement la culture à l’image et la culture scientifique.

Le Gaming Lab

Le Gaming Lab est dédié à deux principales activités : le test des jeux dans leurs versions béta et le développement du e-sport.

Ces activités impliquent de travailler en collaboration avec les développeurs de jeux pour tester les logiciels. L’objectif principal des tests est de détecter les problèmes fonctionnels et de conformité plus tôt dans le cycle de vie du développement ce qui augmente le taux de réussite d’un développeur tout en accélérant la mise sur le marché.

Le Gaming Lab va héberger également : Un championnat de Tunisie des sports électroniques (E-Sports) qui s’étale sur plusieurs mois, Une coupe de Tunisie des sports électroniques qui s’étale sur plusieurs jours, Un stage fermé pour les représentants de la Tunisie aux différentes manifestations internationales de sports électroniques.

En partenariat avec les formations académiques, Biat Labs et la société civile, la stratégie du CNCI pour la promotion et le parrainage des industries digitales et créatives en Tunisie est motivée par la nécessité de l’implication de l’état via le CNCI pour :
  • Encourager l’entreprenariat dans l’industrie digitale et créative, à fort valeur ajoutée et à risque élevé.
  • Assurer l’accompagnement et le développement de ces sociétés, principalement orienter vers l’export.
  • Améliorer leur compétitivité.
  • Créer de l’emploi et de la richesse culturelle
  • Mettre en place des formations de perfectionnement et de développement de compétences.
  • Encourager le recrutement des compétences tunisiennes.
  • Réduire la fuite des cerveaux.
  • Faire de la Tunisie un vrai Hub dans ce domaine, desservant l’Afrique et la région MENA, en plus de la France.
Dans ce contexte, et en attendant la mise en place d’un fond d’aide à la production digitale, le CNCI commence par une première action de soutien à la création et l’innovation dans le secteur du jeu vidéo au titre de 2018 « Tunisia Games Factory 2018 ».

Source de l'article THD