jeudi 23 juin 2016

La Rabita mohammedia et l'UNICEF concevront des jeux vidéo pour lutter contre l'extrémisme

Des jeux vidéo, des livres et une série de bandes dessinés seront produits pour combattre la radicalisation chez les jeunes.

Résultat de recherche d'images pour "La Rabita mohammedia et l'UNICEF concevront des jeux vidéo pour lutter contre l'extrémisme"

L'organisation religieuse la Rabita Mohammedia et l'Unicef ont signé, le 22 juin, une convention ayant pour objectif d'échanger leurs expertises en matière de protection des droits de l'enfant, d'ancrage des valeurs de modération et de lutte contre l'extrémisme et la violence.

Selon un communiqué de la Rabita mohammedia, ce partenariat permettra de concevoir des livres pour enfants promouvant les valeurs de la tolérance, la solidarité et la modération. 
Des jeux vidéo et des dessins animés seront créés par l'organisation religieuse et l'Unicef pour remplir la même visée.

Les thématiques de ces contenus multimédias et de ces livres sont, pour le moment, inconnues. Celles-ci seront conjointement identifiées par les deux entités lorsque les résultats d'une étude sur la situation des enfants au Maroc seront révélés, indique Aniss Maghri, responsable de la communication de l'Unicef au Maroc.

Par Wadii Charrad - Source de l'article TelQuel

samedi 18 juin 2016

Clap de fin pour Ubisoft Casablanca, plus vieux studio de jeu vidéo d’Afrique du Nord


Rayman Fiesta Run, un des plus grands succès populaires de jeux vidéo développés au Maroc. Ubisoft

Ubisoft a décidé de mettre fin à l’activité de son antenne marocaine, Ubisoft Casablanca, a annoncé l’éditeur français dans un communiqué relayé par le site spécialisé américain Gamasutra, et confirmé auMonde par le siège français. C’est la première fois depuis quatre ans et demi que l’entreprise ferme un studio.

Fondé en 1998, Ubisoft Casablanca était l’un des plus anciens studios d’Ubisoft, et le premier studio d’Afrique du Nord (Celestial Games, une structure indépendante, avait déjà vu le jour en 1994 en Afrique du Sud).

Les équipes marocaines de l’entreprise d’origine bretonne ont participé en dix-huit ans à vingt-six projets différents, dont de nombreux épisodes de la série Rayman, et notamment Rayman Jungle Run et Rayman Fiesta Run, deux titres pour smartphones salués par la critique en 2013. Insuffisant pour assurer son avenir.

« Nous n’avons pas trouvé la bonne formule sur le marché difficile des consoles portables », explique au Monde un porte-parole du groupe, qui assure par ailleurs que l’éditeur « travaille avec les équipes pour trouver des postes au sein d’Ubisoft ou aider ceux qui ne vont plus travailler pour Ubi ». Quarante-huit personnes sont concernées.

L’autre studio spécialiste du smartphone, Ubisoft Mobile Games, à Paris, n’est pourtant pas touché. Selon une source proche du dossier, l’éditeur était surtout confronté aux velléités de départ de ses meilleurs créatifs artistiques marocains.

Dans l’ombre de Montréal
Au moment de l’explosion d’Ubisoft sur la scène internationale, au début des années 2000, Ubisoft Casablanca avait failli se muer en studio de notoriété internationale. Prince of Persia : l’âme du guerrier, l’un des blockbusters de l’époque, devait être développé à cheval entre le Québec et le Maghreb.

« C’était la volonté d’Ubisoft de faire un jeu à gros budget au Maroc, mais ça s’est très mal passé, expliquait au Monde Vincent Monnier, ancien du studio, lors d’un entretien fin 2015. Il a été rapatrié à Montréal à cause de querelles intestines entre les studios. »

Une vague de développeurs basés à Casablanca, dépités, avaient alors mis le cap sur Montréal, participant à la création d’Assassin’s Creed, premier jeu à grand budget à mettre en scène un héros arabe. Ubisoft Montréal s’est depuis imposé comme la locomotive commerciale de l’éditeur.

Quelques années plus tard, la firme fondée par la famille Guillemot avait tenté de spécialiser son antenne maghrébine dans le marché du jeu vidéo mobile. « L’industrie du jeu vidéo et l’économie marocaine sont toutes deux fortes et en croissance, et nous ambitionnons d’être les pionniers dans cette région excitante », avait déclaré Yves Guillemot, le président d’Ubisoft, en 2007, au moment d’annoncer un plan de recrutement de 150 personnes d’ici 2010.

La compagnie rappelle dans un communiqué qu’elle compte vingt-neuf studios répartis dans dix-sept pays, dont cinq sont dédiés à la production de jeux mobiles.

Par William Audureau - Source de l'article Le Monde

vendredi 17 juin 2016

Un nouveau jeu-vidéo mobile met en scène Kabbour, le mari de Chaïbia

Le paysan le plus célèbre du Maroc inspire un jeu-vidéo mobile. Sur Google Play, la plate-forme de téléchargement d'applications d'Android, "Moughamarat Kabbour" ("Les aventures de Kabbour") vient d'être mis en ligne.

SCREENSHOT

Ce jeu de plate-forme en 2D, dans le style de Mario Bros, permet aux gamers de mener le personnage emblématique de l'humoriste Hassan El Fad dans un décor désertique, bravant les obstacles et récoltant les pièces jaunes.

Edité par CodingMina, qui n'a visiblement pas de lien avec l'humoriste ou la société de production de la série, ce jeu-vidéo a déjà été téléchargé plus de 1.000 fois depuis sa mise en ligne et récolte plusieurs avis positifs. Il est actuellement noté 4,6/5 sur le Play Store.

Téléchargeable gratuitement, "Moughamarat Kabbour" offre également la possibilité d'acheter des pièces supplémentaires au sein de la plate-forme afin de dépasser plus facilement les niveaux les plus compliqués du jeu.

Ce n'est pas la première fois que Kabbour ou sa dulcinée Chaïbia, tout deux héros de la série L'Couple, inspirent une application mobile. Plusieurs jeux mettant en scène le couple paysan sont disponibles sur le Play Store, dont un qui permet à Chaïbia, campée par Dounia Boutazout au petit écran, de pendre son mari. Glauque mais tout de même marrant.

Par Youssef Roudabi - Source de l'article Huffpostmaghreb

A look into the GCC mobile app market

Although hardly 40 years old, Ayham Gorani, founder of Alpha Apps, an Abu Dhabi-based mobile apps developer, is already somewhat a veteran of the UAE’s mobile app industry.

The Sira App is designed for both iPhone and iPad.
The Sira App is designed for both iPhone and iPad.
“Before in the app market it was more about the content. If you had great content, you could win,” he says. “Now it is getting harder. There are a few developers who get lucky and make a lot of money. But for all other successful apps, they [developers] need more than luck. They now need good content, good marketing and a budget behind it to get in the App Store.”

The booming mobile app sector, with global revenue of $8.3 billion in 2015, has become one of the toughest markets to break into, unless a developer can bring something new and unique to the fore.

A Syrian, born and raised in Germany, Gorani brought the wealth of his experience in managing scalable app projects to the region when he set up AlphaApps in Abu Dhabi in 2011. The goal, he says, has been to bring forward the Arabic apps industry to an internationally competitive level by developing high quality smart device apps - locally.

It is a mission, however, shared by many young Arabs and/or Muslims around the world, who have lately been developing a great number of innovative businesses - from Arabic edutainment apps to Ramadan apps or various lifestyle apps that cater to Muslims’ daily needs.

Many of these innovations are, of course, sparked by frustration with the status quo. “I know for a fact that teaching our or any other, different language and culture in the West is much harder than doing it here in the Middle East. There is a lack of resources,” Gorani says describing the dissatisfaction of his many peers, who are not willing to give up on their own culture and Muslim values, with what Western apps have to offer.

Last Ramadan, Gorani launched The Sira App, the first mobile application that introduces children to the life and teachings of Prophet Muhammad (PBUH). “When we started working on The Sira App we said that our main target audience would be Arabs or people interested in this culture abroad more than people here,” Gorani adds. “Another reason is that everything related to Arabic language and culture here is of modest quality. You cannot compare it with the apps developed in the West or for Western culture and its languages.

Twofour54 supported Shaheen App.
“We wanted to develop something that is very high quality and that comes from this region.”

Similarly, Rashed Al Harmoodi, the creator and executive producer of Mansour, conceptualised this Emirati cartoon in 2011 with the support of Mubadala, an Abu Dhabi-based investment and development company, as an effective means of communication to educate Emiratis aged 6 to 12 years about healthy lifestyles, careers in knowledge-based industries, and Emirati culture.

“All cartoons are imported from abroad. We understand the language, but that doesn’t mean that we have the same culture,” Al Harmoodi says. “We wanted to create local content, relevant to our culture, and export it to the world rather than just continue importing.”

Mansour began airing in March 2014 on the Cartoon Network Arabic Channel. One particular episode, featuring an Emirati boy running away from a diabetes monster, successfully conveyed a message of the importance of keeping a healthy lifestyle to children.

“We decided to create an app because we had one of the highest viewership on this specific episode,” Al Harmoodi says “We created the app [Mansour Run App] and most downloads came from kids in Saudi Arabia, then Egypt, Iraq, and the UAE.”

The award-winning Mansour Run mobile app has received more that 1.3 million downloads globally since launching in 2014.

“To be honest, we’ve got a lot of interest,” he adds. “We also realised that we need to introduce a character from Saudi Arabia in Season 2 because we learnt through the app that we had a huge fan base in Saudi.”

Helal Al Yammahi, founder of Shaheen app - launched as part of twofour54’s Creative Lab initiative - which allows players to control a virtual falcon, agrees that apps have proved to be a powerful medium for educating younger generations. “I really feel that the apps industry is the future,” he says. “Now if you want to pass a message, if you want to announce something, you should better announce it through an app rather than TV or radio or newspaper. The focus nowadays is on apps.”

Both Al Harmoodi and Al Yammahi have tapped into the fast growing mobile gaming sector - the industry’s annual revenues are expected to increase from $8.8 billion in 2012 to $14.4 billion in 2017, according to PwC’s annual Global Entertainment and Media Outlook 2013-2017.

In addition to satisfying consumers who increasingly turn to smartphones for entertainment, Al Yammahi explains that his app is aimed at presenting falconry, which is not only one of the oldest and most popular sports in the region, but is also considered as part of the Arabic culture and tradition, to the world.

“Most games have a character who is a stranger to us and our environment,” Al Yammahi says. “We are playing the games of others. So I noticed that we had to do something related to us and our environment. I chose to focus on falcons because falconry is our traditional sport.

“I chose Abu Dhabi landmarks for the first version. Apps are the future and I selected different tourism areas in Abu Dhabi because I know that many people will ask where it is, and similar. In the second version I will present Dubai.”

Young Emirati engineer Alya Al Shamsi also opted to combine her passions for falconry and technology to enhance falconers’ experiences and take the traditional sport to the next level. Working with Marshall Radio Telemetry, Al Shamsi developed Aerovision, the first iOS only app for falcon tracking.

Prior to launching on the Apple App Store, the Aerovision app, which is considered by professional falconers as a game-changer for the sport, was tested by more than 300 falconers in the UK, Germany, Spain, the US and the UAE. They are now able to track distance, speed, climb rates, altitudes, temperatures, and record a live 3D flight path of falcons on their iPads and iPhones.

A different experience is what Irfan Ahmad, founder and CEO of Irhal, a web- and app-based halal travel platform, strived for during his many travels when he was able to source all the information usually needed by a tourist, but not also by a practising Muslim.

Before long he launched Irhal, an Arabic and English website and mobile application with city guides that include information on Halal restaurants, mosques and prayer timings.

“The main differentiator is the information on Halal restaurants, mosque locations, prayer timings and Qibla direction,” Ahmad says. “All these points of interest are visible on a GPS enabled map. So, if you are near the Louvre or near the Sydney Opera House, and you are hungry, all you need to do is to look at the app and discover the nearest Halal restaurant.”

The Islamic travel sector is the fastest growing segment of the travel industry, with 150 million Muslims forecast to spend $238 billion by 2020, Ahmad says, adding that it has become saturated and not a niche sector anymore due to the increased demand.

“We are now razor focused,” Ahmad further explains. “Our initial market is the Middle Eastern traveller. Our users are mainly from the GCC, predominantly Arabs and mostly from Saudi Arabia. This GCC traveller spends 31 percent of the total amount that is spent by Muslim travellers each year.”

“But we do have users from Malaysia and Indonesia as well as users from the US and Europe.”

The Irhal website has over 1.5 million unique visitors, while the Irhal app, which currently offers more than 90 city guides for free, has been downloaded around 35,000 times. Ahmad plans to continue allowing the free download of the app for the next two years after which the users will be requested to pay $1.99 for every additional city downloaded.

This will help the Irhal team to monetise the app which is currently generating only advertising revenues. “We made some mistakes at the beginning, but we are now a ‘lean mean fighting machine’,” Ahmad says about the experience of bootstrapping his business. “We started with three people and quickly grew into a team of 10.

“And then I realised that my pockets were not as deep as I imagined them to be. We then decided to outsource most of the work.”

In June 2015 Irhal was the only MENA-based start-up selected from over 2,200 applicants to take part in MassChallenge, a Boston-based no equity and not-for-profit start-up accelerator. Furthermore, Irhal was also the only regional start-up selected for the first global travel start-up programme by Google for Entrepreneurs and Astrolabs Dubai.

However, cracking the regional mobile app industry has not proved to be an easy task mainly due to the lack of funding. “Last year I started exploring funding opportunities as we needed money to scale,“ Ahmad says. “Most people in the Middle East are willing to invest $20,000 to $30,000 and take 20 percent equity in the company. We are looking for over $1 million in funding. For this kind of funding local investors want us to show revenue. They are risk averse.”

“We are a content app and need volume before we can generate substantial advertising revenue. So, it has been difficult to raise funds. We did get an offer of $100,000 from a Dubai government entity, but turned it down as it was not enough to help us reach our milestones.”

The Sira App was launched in 2015.
Judging by recent findings, the risk aversion of local investors is unjustified.

Mobile device users installed nearly 156 billion mobile applications worldwide in 2015, generating $34.2 billion in direct (non-advertising) revenue, according to a new forecast from International Data Corporation (IDC).

Apple’s App Store outperformed Google Play in terms of revenue generation, capturing nearly 58 percent of global direct app revenue in 2015. Google Play, which captured nearly 36 percent of direct revenue, ensured a greater overall number of installs, capturing about 60 percent of install volume in 2015.

IDC states that both ecosystems are more than sufficiently established to sustainably attract developers, estimating that the industry will reach more than 210 billion installs and nearly $57 billion in direct revenue in 2020.

Gorani self-funded AlphaApps at the beginning and opted not to seek external funding. In addition to the Sira App generating revenue, the Alpha Apps team develops customised apps for businesses, including CNN, Tadawul, twofour54, and more.

Speaking about the struggles of content creators in the region, he says: “The main challenge relating to Islamic target audience is the lack of willingness to pay for content. In the past, it was always expected that content was for free. So if you now want to monetise content, people do not always accept that. In general, people in the region don’t like to pay for content.

“I think there are different reasons for that and one is that online credit card payment was an issue. Also, a few years ago the App Store or the Google Play Store were not localised. You could pay only in US dollars, whereas now you can use local currency.

“Also, a lot of the laws here do not really protect intellectual property and people are not aware of piracy and that it is legally or ethically forbidden to get music for free or any content which is payable for free. The laws here are less strict than in Europe or the US.

“The third reason is that because they are not used to paying, they just don’t pay. It is because there is nothing tangible. You are selling something digital and if it is not tangible, people don’t feel that they are buying something that has value.”

The UAE leadership has taken various steps to support innovators, including mobile app developers, in the country. Last year Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, the UAE’s Vice President and Prime Minister and Ruler of Dubai, launched The Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum Fund To Finance Innovation worth AED2 billion ($544 million).

Among the country’s many smart city initiatives, the Telecommunications Regulatory Authority (TRA) is to host the second edition of the Arab League Educational, Cultural and Scientific Organisation (ALECSO) Apps Award, an annual competition for applications in the educational, cultural, scientific and educational games sectors in the Arab world, in November.

The private sector players have also been active in supporting local mobile app developers. One example is Emirates Islamic’s El Apathy competition, a 24-hour challenge for the UAE-based students and professionals to develop innovative fintech apps.

The question that remains is how can a locally-developed app compete on the international market. “I think you have to choose your target audience very well, and you have to be able to target your marketing channel very well. If you can reach these two things, and you have great content, you can win,” Gorani concludes.

“However, if you are too broad and you don’t have high quality, then you can’t compete with big publishers. Without really experiencing the market and knowing how to monitor it, it is going to be a challenge.”

By Tamara Pupic - source of article Arabianbusiness

jeudi 16 juin 2016

Un nouveau jeu-vidéo mobile met en scène Kabbour, le mari de Chaïbia

Le paysan le plus célèbre du Maroc inspire un jeu-vidéo mobile. Sur Google Play, la plate-forme de téléchargement d'applications d'Android, "Moughamarat Kabbour" ("Les aventures de Kabbour") vient d'être mis en ligne.

SCREENSHOT

Ce jeu de plate-forme en 2D, dans le style de Mario Bros, permet aux gamers de mener le personnage emblématique de l'humoriste Hassan El Fad dans un décor désertique, bravant les obstacles et récoltant les pièces jaunes.

Edité par CodingMina, qui n'a visiblement pas de lien avec l'humoriste ou la société de production de la série, ce jeu-vidéo a déjà été téléchargé plus de 1.000 fois depuis sa mise en ligne et récolte plusieurs avis positifs. Il est actuellement noté 4,6/5 sur le Play Store.

Téléchargeable gratuitement, "Moughamarat Kabbour" offre également la possibilité d'acheter des pièces supplémentaires au sein de la plate-forme afin de dépasser plus facilement les niveaux les plus compliqués du jeu.

Ce n'est pas la première fois que Kabbour ou sa dulcinée Chaïbia, tout deux héros de la série L'Couple, inspirent une application mobile. Plusieurs jeux mettant en scène le couple paysan sont disponibles sur le Play Store, dont un qui permet à Chaïbia, campée par Dounia Boutazout au petit écran, de pendre son mari. Glauque mais tout de même marrant.

Par Youssef Roudabi - Source de l'article Huffpostmaghreb

samedi 11 juin 2016

Une petite histoire du jeu vidéo africain

« Aurion », jeu camerounais de 2016.

« Aurion », jeu camerounais de 2016
Ubisoft a annoncé la fermeture d’Ubisoft Casablanca, le plus vieux studio africain en activité, après dix-huit ans de production ininterrompue. Ce n’était toutefois pas le premier studio du continent, et à une échelle moindre, d’autres tentent de prendre le relais. Rétrospective.

1994, l’Afrique du Sud pionnière

« Toxic Bunny ». Celestial Games
Le marché de l’ordinateur est alors en pleine standardisation autour du système d’exploitation Windows de Microsoft, et une bande de férus d’informatique fonde en 1994 Celestial Games, le premier studio indépendant d’Afrique. 
Leur premier jeu, Toxic Bunny, sort en 1996 et se vend à 7000 unités localement, puis à 150 000 après sa sortie en Pologne, en France et aux Pays-Bas, selon le site du studio, dissous en 2001 et reformé en 2007.

1998, le début de l’aventure d’Ubisoft Casablanca

« Donald Duck Couac Attack ». Ubisoft
L’économie marocaine se développe, le pays est francophone, et ses salaires compétitifs... En 1998, trois ans après avoir ouvert une première antenne étrangère en Roumanie, puis deux autres à Shanghaï et Montréal, Ubisoft s’implante à Casablanca. Il a donné naissance ou participé à 28 projets, de la simulation automobile (F1 Racing, sa première réalisation) aux jeux de plateforme colorés (Donald Duck Couac Attack, Rayman Legends, Rayman Fiesta Run...) en passant par de la sous-traitance sur les blockbusters de l’éditeur (Beyond Good & Evil, Prince of Persia : L’âme du guerrier). Sans toutefois jamais avoir pu en diriger un, comme le raconte Jeune-Afrique. Le directeur artistique du premier Assassin’s Creed est un transfuge d’Ubisoft Casablanca.

2002, premières pierres de l’univers camerounais d’Aurion

« Aurion : L’héritage des Kori-Odan ». Madiba Olivier
Plutôt que de mettre leur talent au service de productions mondialisées, certains développeurs ont tenté d’utiliser le jeu vidéo comme vecteur de transmission de contes et de folklore locaux. 
C’est notamment le pari entrepris dès 2002 par Madiba Olivier, un étudiant camourenais, qui planche sur un projet au long cours de jeu d’action et de rôle à la japonaise, mais imprégné de mythologie africaine. 
Quatorze ans après ses débuts artisanaux et de nombreuses versions intermédiaires, Aurion : L’héritage des Kori-Odan voit finalement le jour en avril 2016 sur le marché international, via la plateforme Steam.

2007, le Tomb Raider kenyan 

« Adventures of Nyangi ». Wesley Kirinya
Démarche similaire chez Wesley Kirinya, un développeur kenyan qui se met en tête d’adapter la formule de Tomb Raider, mélange d’aventure, d’exploration et d’acrobaties, en mettant en scène une héroïne africaine qui fera voyager le joueur à travers le continent durant dix niveaux. 
Premier jeu indépendant africain en 3D, Adventures of Nyangi voit finalement le jour en 2013, grâce à une collaboration régionale entre des artistes kenyans, nigérians et ghanéens, relate le site Polygon.

2013, l’exemple des Cyan Girls sénégalaises

« Da’karapid ». Cyan Girls
Elles sont trois, issues de l’Ecole polytechnique de Dakar, et en donnant naissance à Dakar Madness, les fondatrices de Cyan Girls ont développé le tout premier jeu vidéo sénégalais. Leur savoir-faire leur avait déjà valu d’arriver en 2011 en finale de l’Imagine Cup, un concours technologique international organisé par Microsoft. 
Elles ont depuis fondé Jjiguene Tech, un hub pour les femmes sénégalaises travaillant dans la technologie. Quant au jeu, s’il n’a pas été commercialisé, d’autres ont vu le jour depuis et fait sensation dans le pays, comme Da’karapid (photo), sur mobile, début 2016.

2014, les dames malgaches sur mobile

« e-Fanorona ». Nelli Studio
Même dans les pays d’Afrique les plus touchés par l’instabilité politique et les problèmes d’infrastructure, l’explosion du jeu mobile et de la dématérialisation a permis à plusieurs projets de voir le jour. A Madagascar, l’entreprise Nelli Studio a ainsi lancé e-Fanorona, version numérique d’un jeu de plateau malgache ancestral, proche des dames, mais dans lequel il faut reculer pour capturer une pièce. Disponible sur iPhone et AppStore, il est apparu lors de plusieurs salons consacrés aux jeux mathématiques en France.

2016, Cross Dakar City, la sensibilisation par le jeu

« Cross Dakar City ». Ousseynou Khadim Bèye
A l’image du reste du monde, le jeu vidéo africain s’empare de problématiques sociétales. Ainsi de Cross Dakar City, un jeu mobile sénégalais lancé en avril dernier. Il met en scène Mamadou, un enfant mendiant abandonné, ou talibé, que le joueur doit guider jusqu’à ses parents biologiques. 
« Victimes de violences en tout genre,[les talibés] vivent dans des conditions terribles : logés en surnombre, ils n’ont bien souvent accès ni à l’eau ni à l’électricité et sont mal nourris », alerte son développeur Ousseynou Khadim Bèye, ingénieur de l’Ecole Polytechnique de Dakar et de l’Ecole généraliste de Lyon. 
Ce jeu de sensibilisation a été téléchargé plus de 26 000 fois, dont 20 % du trafic hors Sénégal - indice d’une production méconnue, mais de plus en plus variée.

Par William Audureau - Source de l'article Le Monde

mercredi 8 juin 2016

Z7am, un nouveau jeu marocain sur Android

Z7am, un jeu marocain disponible sur le Play Store, tente de se frayer un chemin dans le cœur des joueurs mobiles.

Résultat de recherche d'images pour "Z7am, un nouveau jeu marocain"

Vous êtes fan de jeu vidéo sur téléphone? Cela tombe bien, car des Marocains ont mis en ligne le 7 juin dans le Play Store un nouveau jeu qui risque de vous intéresser. Réalisé par le groupe de développeurs The wall games, Z7am est un classique « Endless Runner » qui met en jeu un petit taxi rouge qui essaye d’éviter les obstacles se trouvant sur sa route tout en récoltant des pièces de 10 dirhams.
Résultat de recherche d'images pour "Z7am, un nouveau jeu marocain"

Dans le descriptif du jeu, il est expliqué que le soft, qui est entiérement en darjia, est inspiré «de la circulation casablancaise dans un esprit dérisoire et humoristique».


On notera l’omniprésence de l’opérateur téléphonique Inwi qui sponsorise le jeu, et qui apparaît dans les panneaux publicitaires du jeu et un véhicule Inwi dans le garage du joueur.

Disponible gratuitement sur Android, le jeu semble particulièrement bien accueilli par la communauté (il est noté 4.9/5 sur le store) où les félicitations fusent de tout part spécialement pour le côté Moroccan touch. De quoi faire sortir Z7am du… Z7am d’endless runner ui pullulent sur le Play Store.

Par Nizar Bennamate - Source de l'article TelQuel

lundi 6 juin 2016

BD - Stupor Mundi de Néjib, l’interview !

l est l’un des récits surprises de ce premier semestre 2016. L’histoire d’un savant qui fuit sa ville de Bagdad et son pays pour trouver refuge en Sicile dans le château d’un certain Frédéric II aussi dénommé Stupor Mundi, la stupeur du monde
StuporM_INT_01-03-2016.indd

Un roi attiré par les sciences qu’il valorisera durant toute sa vie au point de s’attirer les foudres de la papauté… Un récit qui s’attache à décrire et décortiquer le pouvoir de l’image et a force de manipulation, et bien plus encore. 
Rencontre avec Néjib son auteur ! Un récit en lice pour le Grand Prix des Lecteurs 2016…

Stupor Mundi
Hannibal Qassim el Battouti fuit Bagdad avec sa fille Houdê et son serviteur masqué El Ghoul. Il trouve alors refuge auprès de Frédéric II dans les Pouilles où l’Empereur a élevé un château fort dans lequel sont réunis tous les plus grands scientifiques de son temps. 
L’homme qui a soif de savoir voit dans le destin de cet homme, chassé de son pays par un imam soucieux de la préservation du dogme, le moyen de se racheter de ses actions passées aux yeux du pape. Hannibal est un descendant direct d’Alhazen, l’un des plus grands scientifiques qu’ai connu le monde arabe, inventeur de la camera oscura, la chambre noire, au sein de laquelle étaient projeté des images venues de l’extérieur, prolongeant ainsi les travaux et la vision d’Aristote ou de Théon d’Alexandrie. Hannibal projette quant à lui d’aller encore plus loin. En se basant sur les études de son aïeul, il souhaite fixer ces images sur un support. Pour Frédéric II l’utilisation de cette technique pourrait bien lui valoir la réhabilitation tant recherchée…
Stupor Mundi a bel et bien existé même s’il n’a laissé qu’une trace éparse dans notre histoire. Visionnaire en son temps, la soif de culture de cet Empereur lui vaut la foudre de la papauté lorsqu’il donne son aval à la dissection des corps. Grégoire IX, dans toute sa fougue qualifia l’homme en ces termes « la bête, qui surgit de la mer, hurle des blasphèmes, enrageant avec sa patte d’ours et sa gueule de lion, ses autres membres informes, tel un léopard, la bouche béante en outrage au saint Nom sans cesser d’élever sa lance elle-même sur le tabernacle de Dieu et ses Saints qui habitent aux cieux… ». 
C’est sur ces bases que Néjib construit son récit, en confrontant de manière directe les porteurs d’une ouverture d’esprit et les défendeurs d’une tradition et d’un respect des dogmes. Son récit juxtapose deux trames principales qui permettent chacune d’aborder et de développer des thèmes cher à l’auteur, comme le pouvoir de l’image, de la science, la manipulation, le dogmatisme… La première de ces trames se focalise autour du travail proprement dit d’Hannibal et des difficultés auxquelles il se confronte dans son dessein dont le point d’orgue reste cette tension vivace qui oppose le savant au bibliothécaire Gattuso qui affirme que son amour de la science s’arrête là où il m’éloigne de Dieu. La seconde trame suit la fille d’Hannibal, la jeune Houdê, qui, traumatisée par l’épisode qui amena sa fuite de Bagdad avec son père, va tenter de recouvrer la mémoire en se confiant à Sigismond.

Afficher l'image d'origine

Néjib construit son récit en jouant sur un suspense qui va crescendo. Dans une certaine mesure il serait possible de voir dans Stupor Mundi un pendant du Nom de la Rose d’Umberto Eco qui propose dans un huis-clos étouffant une fabuleuse charge contre l’obscurantisme, tout en se faisant le chantre de la liberté et du savoir. Ce suspense Néjib le densifie au travers de la construction de ses personnages qui possèdent tous des backgrounds singuliers. 
Il le fait aussi et surtout au travers d’une érudition très fine qui sert son propos, en usant aussi de contextes et de personnages réels (Frédéric II, Alhazen, Hermann von Salza) qui amènent un surcroît de réalisme au récit et densifient le propos.

Stupor Mundi - Nejib

Sur la forme le dessin se fait parfois minimaliste, à partir d’un trait fin et de couleurs sobres qui permettent une immersion totale dans l’histoire qui nous est contée. Au cœur du récit reste cette camera oscura qui avait été traitée notamment dans le neuvième art par Jean Dytar, et qui, tout en conservant son statut d’invention géniale – qui ne sert à rien pour les porteurs d’un obscurantisme exacerbé – représente le symbole du progrès, de l’idée même que le pouvoir de la pensée humaine peut nous libérer de ces chaînes qui voilent encore notre vision du monde. Sans conteste un des albums majeurs de ce premier semestre.

Néjib – Stupor Mundi – Gallimard BD – 2016 – 26 euros

Entrevue avec l’auteur




Source de l'article Maxoe

Lire également :