mercredi 31 janvier 2018

L’e-Sport, LE phénomène incontournable au Maroc


Dans un monde où tout le monde est désormais connecté via de multiples écrans, le jeu vidéo s’est démocratisé et est devenu accessible à tous. Candy Crush, Pokemon Go, Fifa ou PES, Fruit Ninja ou Angry Birds, ce sont des milliers de plateformes de jeux qui sont utilisés tous les jours par des millions d’utilisateurs en ligne, de tous âges.

Alors forcément, dans cette multitude de joueurs, certains sont plus passionnés, plus assidus et plus réguliers. Ce sont des adeptes du sport électronique, communément appelé e-sport, un phénomène qui a pris une ampleur planétaire avec ses stars, ses équipes, ses commentateurs et surtout ses millions de fans à travers le monde.

Le e-sport, qui désigne précisément les compétitions de jeux vidéo en réseau local ou via internet sur consoles ou ordinateurs, s’est professionnalisé, au point d’être financé par des sponsors dont l’objectif est de toucher les millions de spectateurs qui regardent la diffusion de leurs matchs en streaming. Une évolution fulgurante depuis les premiers jeux en réseau dans les années 90 qui ont permis à cette discipline d’exister.

Ne soyez donc pas étonné si quelqu’un de votre entourage vous annonce qu’il pratique régulièrement un e-sport au sein d’une ligue semi-professionnelle ou qu’il doit suivre une compétition de haut niveau diffusée en direct sur internet !

S’il existe une multitude de jeux pratiqués en réseau et qui peuvent être considérés comme du e-sport, les principales ligues internationales focalisent autour de jeux désormais mythiques, comme League of Legends, Call of Duty, Street Fighter ou encore Fifa.

Preuve s’il en est du sérieux à accorder à cette discipline, depuis 2010, la pratique mondiale est régulée par la fédération internationale de sport électronique (ESIF) autour de grands événements internationaux comme les World Cyber Games, Electronic Sports World Cup ou encore les championnats du monde du Paris Games Week. 

L’e-sport en quelques chiffres, c’est plus de 1,5 milliards de dollars de revenus en 2017 avec une croissance de +26% par rapport en 2016, 665 millions de spectateurs et 15,6 milliards d’heures de visionnage ; 390 tournois e-Sport et 43 disciplines dans le monde entier (Source : SuperData Research). L’e-sport n’est plus une affaire de geeks initiés, c’est un phénomène mondial dont l’ampleur n’a d’ailleurs pas épargné le Maroc où se comptent déjà plus de 1 million de Gamers actifs dans toutes les régions du Royaume, avec un potentiel de 4 millions de Gamers.


Certains acteurs de l’écosystème marocain, Gamers et développeurs de jeux vidéo, ont emboité le pas à cette tendance mondiale et ont même réussi à mobiliser des parties prenantes à forte valeur ajoutée pour l’e-sport, à l’image de l’opérateur Inwi.

Par exemple, le collectif « Moroccan Game Developpers » bénéficie du soutien de l’opérateur pour créer des jeux 100% marocains, ce qui contribue à promouvoir l’émergence d’une réelle industrie locale et régionale du jeu vidéo. Parce que face aux mastodontes des franchises mondiales, produire des jeux inspirés de la culture marocaine, comme « Z7am » ou « Trombiya », est une fierté et une vitrine pour la jeunesse du pays.

Ces jeux ont d’ailleurs connu un succès populaire important grâce à leur disponibilité sur « La3b’in », la plateforme créée par inwi, dédiée au gaming et aux jeux 100% marocains sur mobile, une initiative unique dans son genre pour le secteur télécom national.

Autre cas éloquent de la percée du e-sport au Maroc, inwi s’est appuyé sur Area12 pour développer une ligue marocaine, la « inwi e-league », qui fédère les joueurs marocains et permet à certains de participer à des compétitions internationales. Comme les autres ligues d’e-sport mondiale, la « inwi e-league » est basée sur un programme de compétitions professionnelles tout le long de l’année et ouvert à tous les joueurs marocains.

Les compétiteurs s’affrontent autour de 8 jeux phares comme League of legends, Fifa 2017, The King of Fighters XIV, Street Fighter V, Clash Royale… Créée en mai 2017, la e-league marocaine compte déjà plus de 20.000 inscrits et 5 millions d’interactions avec la plateforme, confirmant le bien-fondé de l’initiative de inwi pour la promotion et le développement du e-sport au Maroc.

« La création de la inwi e-league confirme l’engagement constant de l’opérateur pour accompagner au quotidien les gamers, les développeurs et les passionnés d’E-sport au Maroc. Le Royaume compte des milliers de pratiquants de cette discipline sportive à part entière.

Notre objectif est de participer à structurer la pratique de l’E-sport au Maroc, d’offrir aux joueurs des espaces et des plateformes de compétition aux standards internationaux et de faire du Maroc une étape de qualification aux manifestations internationales en matière d’E-sport » renchérit Brahim Amdouy, Manager des Contenus à inwi. 

Cerise sur le gâteau ? Area12 et inwi e-league ont intégré officiellement l’ESWC (eSport World Convention) ! Désormais, chaque année, le Maroc sera représenté par le gagnant du vainqueur de la compétition marocaine aux championnats du monde au Paris Games Week.

Si vous êtes déjà un Gamer ou si vous avez toujours voulu l’être, découvrez la « inwi e-league » et passez au niveau professionnel de l’e-Sport sur : https://www.inwi.ma/e-league.

Source de l'article La Nouvelle Tribune

Atelier PEACEapp : Des jeux vidéo créés par des jeunes migrants et réfugiés pour impulser le dialogue interculturel



Une trentaine de jeunes migrants et réfugiés en provenance de dix pays ont été formés à la création de jeux vidéo via la plate forme de jeu (MIT Media lab SCRATCH).

Cette formation s’inscrit dans le cadre d’un atelier de trois jours sur le thème “PEACEapp”, tenu du 28 au 30 Janvier courant au centre national de l’information pour l’enfant (CNIPE) à l’initiative de l’alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC), en partenariat avec l’association ado+, l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), le haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le croissant rouge tunisien.

Cette rencontre vise notamment à impulser le dialogue interculturel et à offrir à des jeunes migrants et réfugiés un espace d’échange et de création, a déclaré Jordi Torrent, représentant de l’UNAOC.

Elle a aussi pour objectif de développer auprès de ces jeunes le sens de la créativité, de contribuer à l’alphabétisation digitale et de créer des jeux instructifs et à vocation sociale et humanitaire, a-t-il ajouté.

Trois autres rencontres similaires ont été organisées dans d’autres pays, en l’occurrence Kenya, Espagne et Maroc, a-t-il fait savoir.

De son côté, Dhoha Jourchi, membre de l’association ado+, a affirmé que cet atelier a représenté un lieu de rencontre et d’échange culturel pour ces jeunes venus de plusieurs pays. Ces jeunes, a-t-elle précisé, viennent notamment de Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Syrie, Yemen, Nigéria, Tchad, Rwanda, Bénin et la Tunisie.

Wissem Bel Egha, la formatrice qui a dirigé les travaux des jeunes migrants et réfugiés a souligné que les jeux vidéo qui ont été créés par ces jeunes dénotent de leur sens de créativité, précisant que le thème principal de ces jeux est ” l’immigration “.

La jeune réfugiée syrienne, Wafa Assâad, s’est félicitée de cette expérience, estimant qu’elle a contribué à surmonter ses difficultés d’intégration sociale.

La création de ces jeux a permis de partager nos soucis et à exprimer notre aspiration à une cohabitation pacifique et réussie dans le pays d’accueil, a-t-elle ajouté.

Ces jeunes migrants ont tenté de transmettre à travers les jeux créés différents messages : une jeune migrante du Cameroun a créé un jeu vidéo pour souligner que ” l’amour n’a pas de couleur “, et que la couleur de la peau ne doit jamais former un obstacle pour réussir une intégration sociale.

Des attestations ont été remises aux jeunes participants lors de la cérémonie de clôture de cet atelier.

L’alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) est une initiative spéciale du secrétaire général des Nations Unies visant à promouvoir le dialogue interculturel, la compréhension et la coopération. L’UNAOC travaille principalement dans quatre domaines prioritaires, (l’éducation, la jeunesse, les médias et la migration), en utilisant une approche multidisciplinaire et multi-perspective. En développant un certain nombre de projets novateurs et d’initiatives clés, l’UNAOC stimule l’innovation, comble les lacunes existantes, mobilise un public plus large et contribue à un changement social positif.

Suite à cet atelier, les participants continueront à développer une application ludique avec le soutien du développeur de jeux vidéo tunisien Galachtech. En plus de renforcer les connaissances technologiques des participants, PEACEapp sera également une plateforme encouragent la créativité et le développement des compétences de dialogue interculturel de tous les jeunes participants.

Source de l’article Tekiano

mardi 30 janvier 2018

La guerre d’Algérie vue par les femmes

Algériennes (1954 - 1962). Scénariste : Swann Méralli, dessinateur : Deloupy

L’album BD « Algériennes », en librairie le 31 janvier, évoque la guerre d’Algérie et ses drames à travers le destin croisé de cinq femmes. Efficace.

Non, ce n’est pas un livre de plus sur la guerre d’Algérie. Un livre de souvenirs de combattants ou de victimes des deux camps, un essai historique, ou même un pamphlet pour dénoncer les atrocités commises par les uns ou les autres... Album de fiction basé sur des événements réels, «Algériennes » dont la parution est prévue ce mercredi 31 janvier aux éditions Marabout, prend le parti pris, peu courant pour ce conflit, de se mettre du côté des femmes. 

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout 

Victimes ou actrices de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom (Le gouvernement français évoquait « les événements » pour qualifier sa lutte contre les mouvements indépendantistes), c’est leur point de vue, leur implication en tant qu’épouse ou fille, militante ou combattante, qui nous est ici donné...

Française d’une quarantaine d’années, Béatrice prend conscience un jour en lisant un article de journal, cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, qu’elle est en fait « une enfant d’appelé ». Mais lorsqu’elle tente de questionner son père, à l’époque jeune soldat français envoyé en Algérie, sur la réalité de cette période, celui-ci se ferme.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout 

C’est par sa mère puis l’amie de celle-ci, fille de harki, et les rencontres qu’elle fera ensuite sur place, en Algérie, que Béatrice retrouvera la trace de ce morceau d’histoire familiale enfoui. Lucienne, Malika, Djamila, Bernadette, Saïda... Sans qu’elles le sachent, leurs vies se sont croisées à un moment donné.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout 

Si elle ne fait l’impasse ni sur les atrocités commises durant « les événements », ni sur les violences et injustices qui ont suivi la déclaration d’indépendance, cette approche originale apporte un autre regard sur la guerre d’Algérie. 


Merralli-Deloupy aux éditions Marabout 

Signé Méralli et servi par le trait clair et précis du dessinateur Deloupy, « Algériennes » montre une fois de plus l’absurdité de la guerre. Sans juger ni condamner. Juste en croisant des souvenirs de femmes un demi siècle après « les événements »... Edifiant.

Par Frédéric Cholet - Source de l'article Le Parisien

samedi 27 janvier 2018

Bande dessinée : Afric’art édition dévoilé au grand public !


C’est à la faveur d’un café presse organisé à Libreville par l'association WelAfric’Art et l'accélérateur Akéwa que cette naissance a été officialisée.

LE Campus numérique francophone de Libreville (CNFL) a abrité le 23 janvier dernier un café-presse organisé par l'association WelAfric’Art en collaboration avec l'accélérateur Akéwa. Une rencontre des fanas de la bande dessinée (BD) qui avait pour objet, entre autres, la présentation au grand public d'un nouvel arrivant sur le marché des éditeurs de BD au Gabon : Afric’art. Une Start up qui se positionne comme la première maison d’édition africaine du monde de la BD, intégrant en ses services une librairie numérique, une bibliothèque digitale, un département de conception et de promotion de jeux vidéo.

" L'objectif premier de la maison d'édition Afric'art est l’autonomisation de la jeunesse gabonaise et africaine impliquée dans l’industrie de la BD. De façon spécifique, il s'agit pour nous de promouvoir l'entrepreneuriat et l'industrie de la BD ; promouvoir la culture gabonaise et africaine à travers la BD ; sensibiliser sur les droits d'auteurs. Il faut dire que Afric’art assure un suivi médiatique et promotionnel autour des œuvres dont elle se charge de la commercialisation. Elle accorde une place importante aux influences des littératures de l’imaginaire et accueille des textes dont le souffle et la portée frôlent les limites d’un cadre réaliste", a indiqué le président de WelAfric’Art, Elie Light Wonga.

Retrouvez l'intégralité de cet article dans la version numérique complète

Source de l'article Union Sonapresse

vendredi 26 janvier 2018

La BD arabe à Angoulême : 50 auteurs, “mais il y en a 3 ou 4 fois plus”

BD arabe à Angoulême
L'exposition « Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui » (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
La Cité de la bande dessinée d'Angoulême et le musée de la bande dessinée d'Angoulême profitent du FIBD 2018 pour pointer leur projecteur sur la nouvelle génération de la bande dessinée arabe, du Maroc à l'Irak. 

Une grande exposition réunit une cinquantaine d'auteurs du 9e Art, qui construisent dans ces pays des graphismes, des narrations, des styles et des thématiques, une bande dessinée originale et audacieuse. Rencontre avec Jean-Pierre Mercier, co-commissaire de l’exposition et conseiller scientifique de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image.

C'est bien sûr en voyageant que l'équipe de la Cité de la BD et du musée a découvert, petit à petit, l'incroyable foisonnement de la BD dans les pays arabes. L'idée d'une exposition fait alors son chemin, au retour de séjours en Égypte, au Liban, au Maroc ou en Tunisie : « Nous y étions le plus souvent invités par les Instituts français qui, sur place, jouent beaucoup la carte de la spécificité culturelle française. Et l'un des aspects de cette spécificité culturelle, c'est la bande dessinée », explique Jean-Pierre Mercier.

Grâce aux Instituts, qui entretiennent des liens avec les auteurs de bande dessinée dans les différents pays à travers l'organisation d'ateliers, d'expositions ou même l'édition de leur travail, les organisateurs de l'exposition découvrent les scènes de ces différents pays, souvent reliées entre elles. « J'ai été frappé de voir que dans tous ces pays de la zone dite du monde arabe, qui va du Maroc jusqu'à l'Irak, il y a une génération de gens qui ont 20, 30 ans ou un petit peu plus, et qui font tous des bandes dessinées dans des collectifs avec des publications de revue, des blogs, des sites internet, des pages Facebook », indique le co-commissaire de l'exposition. Entre la tradition des revues papier et l'efficacité de la diffusion numérique, un réseau se contruit, à défaut de marchés de l'édition locaux.

« Ce qui nous a frappé aussi, c'est qu'il s'agit d'auteurs qui ne sont pas novices du tout dans leur connaissance de la bande dessinée. Autant nous, en Europe, on ne sait rien sur la BD dans tous ces pays - qui ont des traditions, des anciens auteurs, une histoire qui remonte au XIXe siècle en la matière - mais eux connaissent bien la bande dessinée franco-belge, la BD américaine, les mangas, ils sont très à l'affût de tout cela », souligne Jean-Pierre Mercier. Au fil de l'exposition, on identifiera là l'influence de Moebius, ici celle de Manu Larcenet, et parfois d'autres liens, avec le street art, le manga ou le hip hop, par exemple.

Abdullah Hadia, Libye, Voyage au pays du néant, Habka Magazine, 2017
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

« Dans les pays de l'ancienne zone coloniale française, on se rend compte que la BD franco-belge a quand même marqué », indique le co-commissaire de l'exposition. « Ce qui est marquant, c'est la volonté de témoigner de la vie quotidienne, de ce qu'il se passe : les personnages principaux de ces oeuvres ne sont pas des grands héros, invincibles et magnifiés. Il y a bien sûr une volonté de revenir sur la culture populaire et les anciens contes, mais on note également une irruption très forte de l'intime, la mise en scène de soi, l'autofiction, les souvenirs.»

Au sein de cette génération - qui compte autant de dessinateurs que de dessinatrices, insiste Jean-Pierre Mercier -, on essaie avant tout « de témoigner de tout ce qu'il se passe sur place : par exemple, de nombreuses bandes dessinées sont écrites dans les arabes dialectaux, les arabes nationaux de Tunisie, du Maroc, d'Égypte, etc. L'arabe classique est parlé et compris par tous là-bas, et était traditionnellement utilisé pour les revues, mais ces publications sont plus ancrées sur le terrain, avec une volonté de rendre compte de l'ambiance et des spécificités, notamment en employant la langue que l'on entend dans les rues. »

Mazen Kerbaj, Liban, Salut Albert !, 2007
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

L'exposition, créée avec les Instituts français, l'université américaine de Beyrouth et notamment la Sawaf Comics Initiative, et financée par Mu’taz Sawwaf, éditeur et mécène libanais, devrait prochainement voyager dans les pays arabes. Avec l'espoir qu'elle offre un tremplin à ces jeunes auteurs, qui ne vivent que rarement de leur art. « Ce que cela va devenir, vu le contexte de cette zone, et la période actuelle qui suit les printemps arabes, personne ne le sait. On espère que cela va décoller, et que cette exposition va y participer, mais il se peut aussi que cela ne soit pas le cas. »

En attendant, l'exposition permettra aux amateurs, éditeurs et lecteurs de découvrir une cinquantaine d'auteurs - mais il en existe « 3 ou 4 fois plus », assure Jean-Pierre Mercier - dont certains sont déjà traduits et publiés en France comme le Syrien Hamid Sulaiman (Freedom Hospital, Ça et là) ou les Libanais Zeina Abirached (chez Cambourakis et Casterman) et Jorj Abou Mhaya, chez Denoël. Outre le catalogue de l'exposition, notons la parution prochaine d'une anthologie d'histoires courtes de la bande dessinée arabe chez Actes Sud.

Omar Khouri, Liban, monologue/dialogue, Samandel #7, 2009
(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui
Du 25 janvier au 4 novembre 2018
Une co-production la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, the Mu’taz & Rada Sawwaf Arabic Comics Initiative/ToshFesh.com, l’Université américaine de Beyrouth, l’Institut français de Paris, en lien avec les Instituts français de la région « monde arabe »
Commissariat de l'exposition : Lina Ghaibeh et Jean-Pierre Mercier

Source de l'article Actualitté

mercredi 24 janvier 2018

Global Game Jam du 26 au 28 janvier 2018 à Nabeul


La ville de Nabeul abrite du 26 au 28 janvier 2018, la Global Game Jam Tunisia 2018, un concours international de création de jeux numériques, organisé par DigiArt Living Lab.

Cet événement planétaire a enregistré l’année dernière la participation de 36 mille compétiteurs, inscrits sur 701 sites, répartis dans 95 pays. Plus de 7263 jeux ont été développés dans ce cadre.

Global Game Jam Tunisia 2018 sera l’occasion pour les geeks d’échanger leurs expériences et laisser libre cours à leur créativité, qu’ils soient designers, illustrateurs, développeurs, musiciens, amateurs, étudiants ou professionnels. Le concours consiste à créer un jeu numérique en 48 heures non stop.


Voici le Teaser du Global Game Jam Tunisia 2018 :

DigiArt Living Lab, installé à Nabeul pour toute une année, est le premier living lab en Afrique du Nord, spécialisé dans les arts numériques. Il se veut un laboratoire d’innovation ouverte et sociale. Il a été lancé par NET-INFO (école d’art et de technologie de Nabeul et de Tunis) et financé par l’Union européenne

Source de l'article Tekiano

jeudi 18 janvier 2018

Des nouveaux-nés d'immigrés naissent blancs aux yeux bleus...


Tout débute à Copenhague. Une naissance. La vie qui se prolonge se poursuit. Quelque chose d’assez banal en somme. Dans l’hôpital, pourtant, c’est une consternation qui règne : Sorraya Safieddine, arabe d’origine, est mariée à un Jordanien. Difficile de comprendre comment leur fille, Aisha, peut être blonde aux yeux bleus.

Dès les premières cases, un malaise s’installe, et pourtant, la génétique est formelle : test après test, l’évidence s’impose. Aisha est bien la fille de ce couple. Mais surtout, elle n’est pas seule enfant à naître avec ces caractéristiques, elle est simplement la première. À travers le Danemark, d’autres sont identifiés, des enfants, toujours de couples issus de l’immigration. 

Il s’agit d’un virus – un rétrovirus, qui a la « particularité de synthétiser l’ARN des cellules pour donner un ADN et engendrer des mutations ». L’humanité a, malgré elle parfois, passé son temps à échanger des gènes et se croiser. Mais comment cette soudaine irruption d’enfants peut-elle être appréhendée par les familles ?


Surtout quand aucun des membres de la famille n’a d’ancêtres européens. D’ailleurs, toute l’Europe se trouve bientôt en prise avec ce virus. Les nouveau-nés, blonds aux yeux bleus, peuvent-ils être soignés ? 

Fable ou conte, Les Danois est une œuvre surréaliste dans un contexte social où l’immigration – et l’accueil de migrants – est au cœur des questions politiques. Mais ici, ce sont les hôtes qui exercent sur les familles issues de l’immigration, une lourde influence : Clarke renverse les rôles.


« Je trouvais intéressant de voir ce que cela donnerait non pas si les immigrés devenaient “contagieux”, mais si leurs hôtes l’étaient. Cela créerait une forme de menace inversée. Il faut rappeler que le problème racial n’en est pas un. Nous savons désormais que notre espèce Homo Sapiens s’est mélangée avec plusieurs autres espèces humaines éteintes, comme les Néandertaliens ou les hommes de Denisova. Comment peut-on alors encore donner une importance au concept de race. Cela n’a absolument aucun sens. » 

Avec un dessin réaliste, Clarke va monter une intrigue moins sombre que dans son précédent album, certes. Cette humanité soudainement malade d’une épidémie si étrange mérite-t-elle d’être soignée ? Nous sommes sur Terre par accident, rappelle Clarke. « Or, un accident, c’est précisément ce qui pourrait arriver de mieux à l’espèce humaine. »

Émouvant, puissant et parfois effrayant. Mais splendide. 


Clarke – Les Danois – Editions Le Lombard – 9782803671779 – 17,95 €

Source de l'article Actualitté

La Tunisie bien représentée au Festival d’Angoulême avec Soubia, Lab619 et Othman Selmi

La bande dessinée arabe et tunisienne sera à l’honneur dans le cadre de la 45ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême prévue du 25 au 28 janvier 2018. 

Une cinquantaine d’auteurs arabes de Tunisie, Algérie, Égypte, Irak, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine et Syrie prendront part à une grande exposition organisée au musée de la bande dessinée d’Angoulême, dès le 25 janvier 2018 pour se poursuivre jusqu’au 4 novembre prochain.

La Tunisie sera représentée par le collectif Lab619, le blog BD Soubia avec Seif Eddine Nechi et l’illustrateur Othmane Selim. Ces artistes bdéistes tunisiens de la nouvelle vague ont remporté plusieurs prix à l’échelle internationale et ne cessent de se distinguer avec leurs travaux audacieux et collaborations diverses.
Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême reste l’une des plus grandes manifestations du monde consacrées à la bande dessinée et propose une série d’événements, dédicaces expositions, débats, récompenses et la mise en avant des oeuvres du 9ème art à travers le monde.
Seif eddine Nechi a récemment remporté le prix de la meilleur BD publié sur un support électronique pour sa création “Bombyx Mori” au CairoComix 2017. Le Lab619 a reçu le prix du meilleur magazine dans le cadre du même festival cairote destiné à la BD. Le tunisien Othman Selmi a remporté quant à lui le prix Mahmoud Kahil Award en mars 2017 à Beyrouth.

Les artistes tunisiens participeront à une exposition phare du festival de la BD d’Angoulême 2018 intitulée “Nouvelle génération, la bande dessinée arabe aujourd’hui !”.Pierre Lungheretti, directeur général de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image déclare au site actualitte.com que « Cette aventure formidable a démarré à l’occasion de plusieurs visites au Caire à l’invitation du festival CairoComix, à Beyrouth pour les Mahmoud Kahil Awards, au Maroc pour le festival de bande dessinée de Tétouan porté par l’Institut National des Beaux Arts, en Tunisie ».

L’exposition présente la “nouvelle scène” de la bande dessinée arabe à travers des planches originales, plusieurs dizaines d’exemplaires de revues, d’albums individuels ou collectifs des nouveaux acteurs et actrices de la bande dessinée arabe par pays.

Source de l'article Tekiano

mardi 16 janvier 2018

Afrique du Sud : les développeurs en herbe de jeux vidéo se rassemblent au Vega Game Jam 2018

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Du 26 au 28 janvier prochains, les campus Vega, à Johannesburg et au Cap, accueilleront des événements comptant pour l’étape africaine du Global Game Jam (GGJ), considéré comme le plus grand hackathon consacré aux développeurs de jeux vidéo.

L'événement accueille certains des plus grands espoirs du développement qui se réunissent pour partager leur créativité et concevoir des expériences de jeu vidéo uniques.

Cette édition du Vega Game Jam accueillera une série d'ateliers pour donner un aperçu de certains mécanismes du processus de développement, y compris des astuces pratiques sur la création des différentes composantes complexes qui sont intégrées aux jeux vidéo.

Pour plus de détails sur la façon de s'inscrire et les différentes modalités pour participer au Vega Game Jam, il suffit de consulter le site officiel du Global Game Jam :https://globalgamejam.org/2018/jam-sites/vega-jhb

Par Servan Ahougnon- Source de l'article Agenceecofin

Histoire de la bande dessinée en Côte d’Ivoire (2/3)


Après avoir retracé l’histoire de la bande dessinée en Côte d’Ivoire des années 1960 aux années 1990, Christophe Cassiau-Haurie nous plonge dans les années 2000.

La crise politique et militaire qui affecte le pays à compter de 2002 met un coup de frein aux activités des auteurs de BD (en particulier la publication d’albums) pendant près d’une décennie.Seules quelques productions locales sont visibles sur le marché national, beaucoup d’entre elles au tout début de la décennie.

En 2000, Abraham Niamien regroupe plusieurs de ses planches parues dans des journaux en un album publié à compte d’auteur : ça commence bien, le troisième millénaire ! Il ne fera plus paraître d’autres albums par la suite. Devenu graphiste, il réalise de nos jours des couvertures de roman et dessine des illustrations de manuels scolaires.

C’est également le cas de Pépé Stanislas, caricaturiste pour Ivoir’soir où il publie régulièrement des planches qu’il a sorti sous forme de recueil : Votez pour moi.

En 2001, Zohoré dessine l’album Kimboo contre la drogue aux Nouvelles Éditions Ivoiriennes, en partenariat avec Jess Sah Bi. Il collabore également à plusieurs albums pour enfants : Le rêve de Kimi (1999), Kyatou cache ses dents (2000), Le coq qui ne voulait plus chanter (1999). Il a aussi collaboré à Planète jeunes en dessinant dans le supplément 100 % Gabao la rubrique Mon gars / Ma gô – Les aventures de Aya et Ali au tout début des années 2000. Cette même année 2001 se tient la première édition de Coco bulles, le festival international du dessin de presse et de la bande dessinée de Côte d’Ivoire qui connaîtra trois éditions entre 2001 et 2007. Organisé conjointement par l’association d’auteurs de BD Tache d’encre et la société Olvis Dabley Agency, Coco bulles s’est d’abord tenu à Grand-Bassam avant de s’installer pour sa troisième édition à Abidjan. Succès populaire, invités prestigieux, les trois éditions de Coco bulles ont, à chaque fois, atteint leurs objectifs. Malheureusement, la situation politique du pays n’a pas permis à ce festival de trouver un rythme de croisière satisfaisant, la quatrième édition n’aura lieu qu’en 2017 à Grand-Bassam, un an après l’attentat terroriste qui avait endeuillé cette ville.

On peut aussi citer Christophe Bilé (1967-2012). Gérant de l’Acoustic, restaurant bar, l’un des hauts lieux de la nuit abidjanaise, Christophe Bilé avait dirigé en 2005 l’agence événementielle Ovationaprès Casa Multimédia (2002-2005). Il avait débuté dans des agences de publicité comme Acajou(1987-1989) puis Tripicom International (1989-1992). Il fut aussi directeur associé du Studio de création Kita (Agence Indigo) de 1992 à 1997. Auparavant, Bilé avait dessiné des planches de bandes dessinées dans des revues comme Télé miroir et dans Abidjan 7 jours.

Professeur d’arts plastiques, architecte d’intérieur, ancien dessinateur de presse au défunt hebdomadaire Notre Temps, de Diégou Bailly, Bladiezan (Marcellin Douabou Bi Samian) a publié à compte d’auteur en 2009 La constitution en images, une bande dessinée adaptant la loi fondamentale de Côte d’Ivoire.

L’hebdomadaire satirique Atoungblan publie plusieurs histoires en BD dans ses pages. C’est le cas de Kiniboua et compagnie (2003) dessiné par Bakar Gadou Goubo. Celui-ci est concepteur de manuels scolaires pour le ministère de l’Éducation nationale après avoir été enseignant en arts plastiques jusqu’en novembre 2011[1]. Gnagno, de son vrai nom Parfait Narcisse Gnagne (né en 1982), enseignant en architecture intérieure à l’Institut des arts de Conakry, s’y est également essayé à la bande dessinée en illustrant La famille Coucouyon en 2003.

Enfin, Kheral (pseudonyme), qui travaille à Abidjan pour une régie publicitaire, a dessiné Forêt de béton.

Ces trois séries ont été scénarisées par Fidèle Kofu-i (née en 1981). Titulaire d’un diplôme d’Études supérieures artistiques (DESA), obtenu en 2006 à l’École nationale de théâtre et de danse (ENTD) d’Abidjan, Fidèle Kofi est actuellement enseignant d’études théâtrales à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC). Écrivain, il a fait paraître en 2001, son premier roman, Baume au cœur. Le second, De silence et d’amour, est sorti en 2008, aux Nouvelles éditions ivoiriennes. Entre 2006 et 2010, il signe la scénarisation et l’assistanat de réalisation d’une quinzaine de séries télévisées et longs métrages. Il collabore aussi avec Bertin Amanvi et propose des projets d’histoire. Ils sont tous les deux présents dans le catalogue Africa comics 2007-2008.

La fin des années 90 a correspondu à la sortie du premier album de Yapsy l’impérial à savoir le premier tome des aventures du sage Tébé, SOS forêt (1999). Trois autres tomes sortiront dans les années 2000 : Stop feux de brousse (2005), Régénération (2007) La plus belle histoire en trois épisodes (2007)[2]. Toute cette série aborde le thème de la déforestation et des conséquences dramatiques sur la vie des populations rurales. Yapsy l’impérial produira plusieurs autres publications durant cette décennie, en particulier plusieurs titres de revues humoristiques publiés de façon artisanale et vendus de la main à la main : Dagbé, BD mag, BD Elior, etc…

Des dessinateurs comme Timoléon Kouadio publient également des petits albums avec des moyens limités, ce fut le cas avec, par exemple, L’appel des cœurs (T.1 – Genèse), paru en 2004 chez Araignée communication.

D’autres auteurs se font remarquer à l’étranger

C’est en particulier le cas à travers les concours de l’association italienne Africa e Mediterraneo qui ont connu plusieurs éditions et où quelques auteurs se sont fait remarquer.

Benjamin Kouadio reçoit en 2005 – 2006, une mention spéciale pour sa BD en noir et blanc de 4 planches intitulée Drame familial au concours Africa e Mediterraneo. Kouadio est également présent dans le collectif Africa comics 2009-2010avec Pauvreté morale[3].

Bertin Prosper Amanvi (né en 1974), diplômé de l’Académie des beaux-arts d’Abidjan, option communication, est couronné en avril 2002 par le Prix Africa e Mediterraneo et réalise l’affiche et la couverture du catalogue de l’exposition Matite Africane de Bologne. Ce prix lui permet de voir son album Blolo Bian, l’amant de l’au-delà éditer en Italie, chez Lai Momo en 2003. Plus tard, il publiera 4 pages d’une bande dessinée sur les droits de l’homme (intitulée Madjalia) dans le numéro Summer 2007 du magazine londonien Badidea, histoire qui avait déjà été éditée dans Africa comics 2003. Par la suite, il publiera une histoire courte de 5 planches dans Africa comics 2007-2008 (scénario de Fidèle Koffi). Comme d’autres auteurs de BD (Benjamin Kouadio, Koffi-Roger N’guessan), il est enseignant dans le secondaire (au lycée municipal de Jaqueville, puis de Port-Boüet à compter de 2005). En parallèle, Prosper Amanvi travaille à temps partiel dans des agences de publicité comme illustrateur-graphiste. Il est également membre de l’association Tache d’encre. Il est titulaire de nombreux prix : en 1998, il obtient le Prix Graine de Pro au SIDHA 98 à Adzopé, en 2000, il remporte le Prix BD de Lire en Fêteau Centre culturel français d’Abidjan, en 2001, lors du Festival Coco Bulles à Grand Bassam, il gagne le Prix du meilleur graphisme ainsi qu’un prix remis par Canal+ Horizon, suite à un concours de cartes de vœux et calendriers.

Aya de Yopougon

Mais le succès phénoménal de la BD ivoirienne à l’étranger reste bien entendu la formidable aventure d’Aya de Yopougon. Dessinée par le Français Clément Oubrerie et scénarisée par l’Ivoirienne Marguerite Abouet, cette série rencontre le succès dès la sortie du premier tome qui remporte le prix du premier album au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2006. Entre 2005 et 2010, six tomes sont publiés, vendus à chaque fois à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires en France et traduits en plusieurs langues. Une intégrale en deux tomes est sortie en 2017. 

Parallèlement, une édition pour l’Afrique (couverture souple, prix minoré) de la totalité de la série est lancée avec beaucoup de succès. Un dessin animé est sorti en 2013. Racontant les aventures de plusieurs jeunes filles du quartier de Yopougon dans les années 70, sur le ton d’une sitcom graphique, Aya de Yopougon est la première série se déroulant en Afrique qui rencontre autant de succès. Pas moins de 340 000 exemplaires ont été vendus sur toute la période.

Surfant sur ce succès, la scénariste propose dans la foulée une autre série : Akissi, sorte de petite sœur d’Aya de Yopougon, gamine qui vit à Abidjan et à qui arrive tout un tas d’aventures. Dessinée par Mathieu Sapin, cette série s’adresse plutôt à de jeunes lecteurs et compte sept tomes : Attaque de chats (2010), Super-héros en plâtre (2011), Vacances dangereuses (2012), Rentrée musclée (2013), Mixture magique (2014), Sans amis (2015), Faux départ (2016). Les trois premiers tomes sortiront en intégrale en 2014 sous le titre Histoires pimentées.

En dehors du lieu de déroulement de l’histoire (Yopougon est un quartier populaire d’Abidjan), ces deux séries se rattachent à la Cote d’Ivoire par les origines de Marguerite Abouet (née en 1971). Arrivée en France en 1983, envoyée par des parents qui souhaitent qu’elle fasse des études, Marguerite Abouet habite actuellement en région parisienne et se consacre essentiellement à l’écriture de romans (encore inédits) et de scénarios de BD. En parallèle à Aya et Akissi, Marguerite Abouet a scénarisé d’autres histoires comme les deux tomes de Bienvenue (qui ne se déroule pas du tout en Afrique), un livre de recettes de cuisine illustrées (Délices d’Afrique, Éd. Alternatives en 2012). Elle a également créé une association Des livres pour tous (www.deslivrespourtous.org) dont l’objectif est de mettre en place des maisons de quartier / bibliothèques en Afrique afin de rendre plus facile l’accès aux livres pour les enfants du continent.

D’autres auteurs ivoiriens ont publié en Europe durant cette décennie.

C’est le cas de Gilbert Gnangbei Groud, (né en 1956). Infographiste, illustrateur, peintre et auteur de bande dessinée. Groud est le dérivé du nom de son père (Grou), suivi du suffixe « -d », le suffixe du nom que lui a donné sa grand-mère paternelle (Gnand). De père sculpteur et danseur guerrier, de mère chanteuse, Gilbert Groud étudie à l’Institut national des arts (INA) d’Abidjan, de 1979 en 1986. Auparavant, il avait obtenu une médaille d’or à un concours de peinture organisé par les Pays-Bas en 1975, sur le thème de l’environnement. En 1982, Groud obtient le premier prix du concours national Un timbre contre le tabac, organisé par l’Institut national de santé publique. À partir de 1986, il travaille pour Lintas, une agence de publicité puis devient directeur artistique dans différentes agences de pub, tout en menant en parallèle une carrière de peintre. En 2006, suite à une intervention de P’tit Luc qu’il avait rencontré lors des pérégrinations en Afrique de celui-ci, il publie le premier des deux volumes de Magie noire, série sur la sorcellerie chez Vent des savanes. Le second sortira en 2009. Ce sont ses deux seuls albums individuels publiés à ce jour en Europe. Après deux années d’exil en Suisse, l’auteur repart vivre dans son pays où il continue à peindre et à vivre de son art.

Un autre auteur est Titi Faustin. Celui-ci a participé au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2000. En 2002, avec Soukoubadjona le réveil (4 pages, scénario de Michel Conversin), il obtient la mention du jury lors de la première édition du concours panafricain Africa e Mediterraneo. Cette histoire sera publiée dans Africa comics 2002. Un an après, son histoire, Le flic de Gnasville (scénario d’Eyoum Nganguè), remporte le premier prix du même concours dans la section « droits de l’homme » et est à nouveau édité dans le recueil Africa comics 2003. Comme la plupart des lauréats de ce concours, il expose au Studio Museum d’Harlem en 2006-2007[4]. Au cours des années 2000, trois albums signés par Faustin Titi sortent. Le premier (Une éternité à Tanger, 2005, scénario de Eyoum Ngangué) évoque le destin d’émigrants bloqués au Maroc. Suite au Prix Africa e Mediterraneo, il est édité en Italie par Lai-momo en français et en italien. Il sera par la suite réédité en suédois en 2007 (éd. Trasten) puis à nouveau en français dans la revue Planète jeunesen 2013. Le deuxième, La réserve (2006), est un ouvrage issu d’un projet de l’Union européenne sur le phénomène migratoire. Enfin, Le secret du manguier ou la jeunesse volée (2008) a été financé par l’association de lutte contre la prostitution, Le mouvement du nid. Il n’a jamais été édité chez des éditeurs traditionnels et n’a plus sorti d’album depuis cette année-là. Au cours de ces années, Faustin Titi a également travaillé sur une histoire courte (Dragues parisiennes) avec Marguerite Abouet pour le magazine Le Français de l’étranger et réalisé des illustrations et des planches pour la revue Planète jeunes (rubrique Mon gars / ma gô – Les aventures de Jennifer et Cédric dans le supplément Cameroun on the move !). Il est membre de l’association L’Afrique dessinée, avec laquelle il a fait régulièrement des animations scolaires. Mais son inactivité depuis près de dix ans le rend moins présent sur la scène artistique.

On peut aussi citer Abié T. (Abié Tyéraud), jeune dessinateur ivoirien installé au Burkina Faso, qui collabore au journal de BD Burkinabé L’Étaloon.En parallèle, Gbich ! [5] continue sa route. Du fait des évènements politiques et de la partition du pays en deux, le titre perd beaucoup de lecteurs et tombe à un tirage d’environ 15 000 exemplaires qui reste cependant fort honorable.

Dans la foulée du succès du journal est créé le groupe de presse AGO ! Média qui publie plusieurs titres dans lesquels la BD reste présente : Go magazine, Allo police, une autre revue satirique, Kpakpat (en 2009), Gbichton.

C’est bien sûr le cas de la dernière citée, Gbichton, revue de BD et d’humour pour les enfants de moins de 12 ans, née en 2001. Gbichton était éditée deux fois par mois à Abidjan. Son rédacteur en chef en était Bledson Mathieu, assisté par Mendozza. Les principaux illustrateurs en étaient Miezan, Illary Simplice, Guillaume Delègue… Gbichton proposait des séries dont les héros étaient les mêmes que ceux de Gbich ! mais en plus jeunes : Cauphy Kan, Gnamankoudji Zékitou, Lapoassou… ou des séries inédites : Les aventures de Gouya, Pedja le petit tricheur… Elle s’arrêtera en 2002.

La revue Go magazine a également lancé sa série fétiche en 2004. Créée par Kan Souffle, Les sorcières met en scène les aventures d’Antou, Princesse et Bisou, trois jeunes demoiselles qui vivent à Abidjan. Leurs aventures, en particulier sentimentales, sont une caricature du comportement des filles en général et des Abidjanaises en particulier. Le terme ‘sorcières’ est à prendre selon une acception particulière, celui de maîtresse qui fait de ce statut un métier, devenant ainsi une briseuse de foyer, chasseuse de mari. Kan Souffle, très occupé par ailleurs, laisse, pour partie, le dessin de la série à d’autres artistes. La série s’est déclinée en trois albums : La stagiaire (2009, avec Dan Fabrice), Feu aux foyers (2011), Les trois petits génies (2012), avec l’actuel dessinateur, Richard Aboua. Tous sont parus aux éditions AGO média. En 2011, la série Les sorcières a été adaptée à la télévision.

Lassane Zohoré prend du recul par rapport à son activité de dessinateur. Dès 2002, il cesse de produire directement et devient alors directeur de publication du magazine féminin Go Magazineet de Allo police, émanations – on l’a vu – du groupe AGO ! Média qu’il a fondé avec Illary Simplice[6]. Il préside également aux destinées de TACHE D’ENCRE (association des dessinateurs de presse et de bande dessinée de Côte d’Ivoire) et de Coco Bulles. Il dirige également le studio d’animation en 2D et 3D, Afrika Toon, créé en 2005.

Plusieurs séries sont créées dans le journal.

Créée par Illary Simplice et Hermann N’Ganza en 2001 (n° 120), Éliane Kouett est une jeune femme sans scrupule qui décide de tracer sa route dans un monde de brutes. Deux histoires seront publiées dans le journal Gbich! : La blessée de guerre (du n° 120 au n° 160) et L’héritage (du n° 162 au n° 182), jusqu’en 2003.

Créée par Kan Souffle en 2004, la série Blatt Guru a eu deux épisodes : La chute et La guerre des demi-frères. Se situant dans une Afrique précoloniale, la série met en scène le combat de deux princes pour le pouvoir.

Créé en 2004 par Ben Sylla, le personnage de Gouassou apparaîtra pendant deux ans dans chaque numéro de la revue Gbich!, aussi bien sous forme de dessins de presse, de strips que de planches de BD. Ce personnage fétiche n’a pas eu d’auteur particulier et était dessiné par tous les dessinateurs de l’équipe.

Publiée dans Gbich! de 2002 à 2004, la série humoristique Sportivement était dessinée par T-Gbalin. Comme son nom l’indique, Sportivement traitait d’histoires relatives au monde du sport.

Créée en 2006, la série Son Excellence était dessinée par Richard Aboua[7] et scénarisée par Illary Simplice. Plusieurs histoires furent publiées dont Le petit prince (2006) et Tempête mortelle sur le Gabi (2008).

Créée en décembre 2001 par Bob Kanza dans Gbich ! (n° 115), la série satirique Le syndicat des chefs d’États africains mettait en scène des réunions de chefs d’états débattant de leurs problèmes respectifs sur un mode humoristique. Après le départ de Bob Kanza, la série sera reprise par d’autres dessinateurs du journal sans qu’il y ait un auteur attitré.

En parallèle à Gbassman et Blatt Guru, Kan Souffle[8] (né en 1978) continue son chemin dans le journal. En 2006, il lance une série historique avec Yao Alexis[9], Abla Pokou. Après 5 épisodes – Premiers séjours au Denkira, L’attaque de Koumassi, L’enfant du sacrifice, La famille en guerre, L’exode – cette série s’arrêtera en 2008, année où Kan Souffle relance une nouvelle aventure de Gbassman : Le nouveau gardien, suivie en 2009 par La sirène des eaux. Dans ces mêmes années 2000, il a aussi collaboré à Planète jeunes en dessinant dans le supplément 100 % Gabao la rubrique Mon gars/Ma gô – Les aventures de Aya et Ali. Il continue d’ailleurs régulièrement à illustrer certaines rubriques de ce magazine.

Créés en janvier 2001 dans Gbich! (n° 66) et animé par Mendozza (voir plus bas), Les habits presque neufs du président mettent en scène de façon humoristique le président de Côte d’Ivoire à travers ses relations avec ses proches. La série existe depuis dix ans et a souvent changé de nom. Le titre Les habits presque vieux du président a remplacé en 2004 Les habits presque neufs du président. Celui-ci a été remplacé en 2005 par Les vieux habits du président.

Plusieurs dessinateurs rejoignent le journal ou s’y font remarquer. Thierry (Thierry Gbalézéré, né en 1977) est caricaturiste de presse, illustrateur de livre, auteur de BD et scénariste. En 1996, il débute comme caricaturiste à Le Jour, Le Reflet et Le Populaire. Il rentre en 1999 à Gbich! et, en 2003, au quotidien Le Temps. Il anime plusieurs séries de strips au sein de Gbich!: S’amusement, Secrets de famille (dès 2003 dans le n° 170) et intervient sur différentes séries comme Jo’Bleck, Papou ou Gazou la doubleuz. Il y joue aussi un rôle d’encadrement. G. Thierry a aussi longtemps illustré dans le journal une série résumant le téléfilm à la mode du moment en Côte d’Ivoire (Catalina et Sebastian, dès l’année 2001 ou Munêca Brava sur la première en 2004). Il est présent dans les collectifs Matite Africana, Africa comics 2002, On va où là ? (2007) et On va où là ? Tome 2 (2012). G. Thierry a participé à plusieurs festivals (Fescarhy) et organise, avec l’association Tache d’encre dont il est un membre actif, le festival Coco bulles. Il est aussi caricaturiste pour TV2 cyclone. Également infographiste, il a sa propre structure de communication, Studio9.

Tout en travaillant pour d’autres organes de presse comme caricaturiste (en particulier Le Patriote) ou maison d’édition (Mayama éditions), T-Gbalin (Gbalin Jean Thomas né en 1969) a dessiné la série BD Docteur Trouve-tout de la création de Gbich! jusqu’au n°170 (en 2002) puis la série Sportivement de 2002 à 2004. Il y produit également de nombreuses caricatures et couvertures humoristiques. Il est présent dans les collectifs On va où là ? (2007) et On va où là ? Tome 2 (2012). Il est également commissaire aux comptes de l’association TACHE D’ENCRE.

Ben Sylla (né en 1981) est caricaturiste de presse, illustrateur, infographiste, auteur de BD et scénariste. Il travaille pour Gbich! depuis les débuts du journal. Après avoir dessiné des caricatures, il a animé la série Filo et Zofy, créée par Lassane Zohoré entre 2000 et 2005 et dessiné le personnage de Gouassou en 2004. Il apparaît dans le collectif On va où là ? En 2007, Ben Sylla a créé le personnage de Gbébi qui commentait l’actualité sous forme de planches de BD dans 24 heures quotidien, journal disparu de nos jours. Depuis 2001, Sylla travaille pour la Wild Chimpanzee Foundation (WCF) comme illustrateur. Il y a également créé un personnage de BD (Marius) devenu depuis leur mascotte pour leur journal, Parole de forêt. Enfin, Sylla a collaboré ponctuellement au supplément ivoirien de Planète jeunes.

Diplômé du Centre de peinture artistique d’Abengourou en 1988, Désiré Atsain (1966) commence à collaborer comme caricaturiste à différents journaux dès l’année 1990 : Fraternité matin, Le démocrate. Puis, ce sera L’aurore (2001-2005) et Le nouveau rêve (2006-2008). Il rejoint l’équipe de Gbich! en 2000. Il y fait des caricatures, des strips (Blague à part, Glob krokeurz, Enquêt’Express) et publie des BD à l’eau de rose dès le n° 21. Cela donne lieu à la publication dans le journal de séries comme Daigna, le terrible secret (1999), Jalousie aveugle (2000), Naya la petite sorcière (2001-2002), Souara, le piège (2003), Kossia la dévoreuse (2003), Fatim le contrat d’amour (2004), Domination(2004-2005), La femme de l’au-delà (2005), Koubleya l’oublié de Dieu I (2006) et II (2008), Kpandêh le fétiche de la richesse I (2007) et II (2008), La maîtresse de Koubleya (2012)… Il apparaît également dans d’autres titres du groupe comme Allo police où il scénarise les trois saisons de la série Inspecteur Sakho, dessinées par A. Théo (Le crime de l’ange, L’enfant aux deux visages…). Il est également actif dans Go magazine, avec une participation régulière aux séries édités dans cet organe (c’était le cas en 2012 et 2013 avec La semence du démon, dessinée et scénarisée par A. Théo). Atsain apparaît également dans les collectifs Matite Africane, Cultivons l’amour et La bande dessinée conte l’Afrique. Responsable de la section roman-photo au groupe Go média, émanation de Gbich!, il est membre de l’association TACHE D’ENCRE et présent dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2. Depuis août 2012, il publie à nouveau dans Fraternité matin des séries BD quotidiennes (Amour sur internet, Le prix de l’amour…).

Dessinateur de presse, illustrateur, infographiste, rédacteur de story-board, Fabrice Dan (né en 1985) travaille comme designer pour l’agence de publicité Origin8 Saatchi & Saatchi à Accra (Ghana) depuis 2011. Il a été rédacteur de story-board en free-lance pour des agences de publicité depuis 2005 telles que Voodoo Communication, Orion… Il a fait partie de l’équipe de Gbich! entre septembre 2002 et 2010 (qu’il quitte pour fonder son propre studio graphique, Conceveo), après avoir été illustrateur au studio Zohoré depuis janvier de la même année. Comme l’ensemble des dessinateurs du journal, il a travaillé de façon saisonnière sur les différentes séries que sont Jo’ Bleck, Tommy Lapoasse, Cauphy Gombo, Gnamankoudji, Papou... Il a dessiné et écrit les scénarii de la série Les sorcières depuis le départ. Il cosignera avec Kan Souffle le tome 1 : La stagiaire. Fabrice Dan a également illustré plusieurs ouvrages : Ne riez pas! d’Adama Dahico (2004), Les coups de la vie d’Anzata Ouattara (Éditions Go Magazine, 2010). Il est présent dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2 (2012).

Installé à cette époque en Côte d’Ivoire, le Français Guillaume Delègue rejoint le journal Gbich! en 2000. Il y anime la série Gouya et participe à d’autres séries jusqu’en 2002, année de son départ pour la France. Il a également été illustrateur pour le journal de BD pour enfants, Gbichton. Delègue est présent dans le collectif Cultivons l’amour, sorti en 2002.

Au départ illustrateur pour Gbich!, Morris Blant (Dio Charles Morris Blant) a progressivement scénarisé plusieurs séries à partir de l’année 2002. Il a, entre autres, scénarisé la série Sergent Deutogo dessinée par Bob Kanza, mais aussi Gazou la doubleuz dessinée par Sompléni, Filo et Zofy, illustré par Ben Sylla, etc. Par la suite, Morris Blant a scénarisé plusieurs romans-photos pour le groupe Go médias ! avant de quitter celui-ci pour d’autres cieux.

Actuellement dessinateur des séries Cauphy Gombo et Tommy Lapoasse, Serayé (Jean Kevin Serayé Zagbaï, né en 1984) est entré au sein du journal Gbich! en 2003. Avec Koffi et Xavier Konan, il anime également la série Parigaud et est présent dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2.

Membre de l’équipe de Gbich! depuis 2003, Goché (Djibril Diallo, né en 1980) a repris la série Sergent Deutogo après le départ pour l’Europe de son créateur, Bob Kanza. Il anime également une autre série : Maadou Nêguê, en partenariat avec d’autres dessinateurs du journal. Comme l’ensemble des dessinateurs du journal, il intervient ponctuellement sur d’autres séries. Goché a également dessiné une série réaliste pour Go magazine : Le tueur de Bietry, sur un scénario de l’écrivain Oumar N’dao. Il est également présent dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2.

Recruté en 2000 au journal Gbich!, Miezan Aka a commencé par assister Willy Zekid et Lassane Zohoré pour la série Papou et Cauphy Gombo. Par la suite, il dessinera lui-même ces séries ainsi que Cauphy Kan, fils de Cauphy Gombo (pour Gbichton), avant de quitter le journal en 2007 pour aller travailler dans une agence de publicité. Miezan a collaboré durant plusieurs années avec Planète jeunes en illustrant des articles pour les suppléments de la Côte d’Ivoire et 100 % Mali ainsi qu’avec Planète enfants pour la rubrique Jeux (deux pages).

Flétcho (Karamoko Soualio) a commencé à dessiner régulièrement plusieurs séries du journal dont Cauphy Gombo, Djossy city et Jo’Bleck durant cette décennie. Il a également dessiné la série Robert O (scénario de Karlos Guédégou) en 2007 et publie régulièrement des caricatures. Il est aussi présent dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2.

Diplômé de l’EFAP d’Abidjan, Tiesko Gnakan Kouamé (Thierry Gnakan, né en 1982) est technicien vidéo et dessinateur. Il rentre au journal en 2000 et commence à dessiner la série Gnamankoudji Zékinan (sous le nom de Gnakan), sur des scénarios de Willy Zekid. Il continuera tout seul la série après le départ de celui-ci en 2002. En 2007, il dessine une série intitulée Tata Bao le super flic, sur un scénario d’Illary Simplice, mais cette série ne durera qu’une année. Il crée sa propre société en 2009, Gnakan image. Il est membre de l’association TACHE D’ENCRE et apparaît dans le collectif Matite Africane.

Deux dessinateurs du journal prennent du galon durant ces années. C’est le cas de Karlos Guédégou (Liadé Guédé Karlos Digbeu, né en 1966) qui commence à travailler comme caricaturiste en 1990 après des études écourtées à l’ex-École des arts appliqués de Bingerville. Pendant sept ans, Guédégou travaille pour divers organes de presse dont Le Courrier d’Abidjan. En 1997, il intègre le groupe de presse La refondation et crée – comme cela déjà été abordé précédemment – le personnage de Jo’Bleck dans Actuel, l’un des journaux du groupe. En 1999, il rejoint Gbich! et commence à publier la série de strips Les gens. En 2001, il reprend dans ce journal son personnage fétiche avec l’appui d’autres collègues. Il a également scénarisé en 2007 la série Robert O (dessins de Flétcho) qui ne durera qu’une saison. Il fait également des caricatures (Blague à part) et apparaît dans les collectifs Cultivons l’amour (2002), On va où là ? (2007) et On va où là ? Tome 2 (2012). Il est membre de l’association TACHE D’ENCRE et continue à travailler pour Le Courrier d’Abidjan.

Enfin, il y a évidemment Mendozza y Caramba (Gnoan Kacou Maxime Aka, né en 1964). Celui-ci publie en 2001 un recueil de proverbes, Proverbes sérieusement illustrés. Il obtient une mention spéciale au Prix Africa e Mediterraneo par deux fois (2002 et 2005) avec des histoires courtes qui sont publiées dans Africa comics. La revue anglaise Bad Idea remarque l’histoire courte À et la publie en 2006. Mendozza a également été sélectionné lors du concours Vues d’Afrique organisé par le ministère français des Affaires étrangères à l’occasion du Festival d’Angoulême 2006, avec l’histoire Abri 3000. En 2008, une autre histoire courte (8 pages), Premier rendez-vous, paraît dans Bad Idea. En octobre de cette année, il prend part activement au lancement du FIBDA (Festival International de bande dessinée d’Alger) en tant que membre du jury international pour la BD. En 2009, il participe à l’album collectif La bande dessinée conte l’Afrique, publié à Alger par Dalimen Éditions. Mendozza Y Caramba occupe aujourd’hui les fonctions de rédacteur en chef chargé des éditions spéciales et des albums au sein de Gbich! Éditions et collabore avec des organismes internationaux (ONUCI, AIBEF, SFCG, UNFPA…) comme consultant en communication et producteur radio.

En parallèle, l’équipe dirigeante de Gbich ! multiplie les initiatives. En 2005, elle crée un studio d’animation et de dessins animés, Afrikatoon[10] qui connait son baptême de feu avec la réalisation de la « La famille Tchatchallo », une série sur commande de 22 épisodes (5 minutes / épisode) produit par Côte d´Ivoire Télécom. Afrika Toon a aussi travaillé sur divers spots publicitaires en animation 2D et 3D pour des clients installés en Côte d´Ivoire et au Burkina.

Concernant ses propres projets, les premières productions d’Afrikatoon sont Kiproko, le sage (série d´animation en 3D de deux minutes chacune) et La blague du jour (tags en 2D, inspirés des « sourire du jour » qui durent environ trente secondes)[11].

On le constate, malgré la crise que subit le pays, la production en matière de BD subit une baisse mais ne s’écroule pas complètement. Le redémarrage sera d’autant plus important durant la décennie suivante.

Par Christophe Cassiau Haugie - Source de l'article Africultures

[1] En 2011, il a également participé à l’album collectif Éclats d’Afrique, publié par le projet Comix35.
[2] L’ensemble des albums est visible ici : http://www.sagetebe.com/Sagetebe/Home.html
[3] Il a également fait paraître Attention les parents, danger !, une histoire en deux planches sur la lutte contre le paludisme parue dans le magazine Screens.
[4] Il a également participé à la biennale de Venise en 2007.
[6] En 2007, Simplice a également scénarisé une série intitulée Tata Bao le super flic, sur des dessins de Gnakan, mais cette série ne durera qu’une année. Il apparaît dans le collectif On va où là ? (2007). Il a également publié en 2002, un album de Tommy Lapoasse intitulé ça poisse ou ça casse chez Go média. Aujourd’hui, Illary Simplice participe activement aux différentes activités du groupe de presse Gbich! : studio d’animation, festival, différents titres de presse… Il a également collaboré comme dessinateur de presse à Ivoir’soir et au Guido.
[7] Dessinateur de presse, illustrateur, infographiste, Richard Aboua dessine également pour plusieurs séries de la revue (dont les séries Jo’Bleck et Gazou la doubleuz) et dans d’autres titres du groupe de presse (Go magazine, Kpakpat…). Il a dessiné, en partie, le tome 3 de la série Les sorcières sortie en album en 2012 (Les petits génies) ainsi que les aventures suivantes. Il apparaît dans le recueil collectif On va où là ? Tome 2 (2012).
[8] Kan Souffle (Kouamé Nguessan Abel) apparaît dans le collectif, Cultivons l’amour et est membre de l’association Tache d’encre. Il est également le gérant de l’hebdomadaire Go Magazine, du groupe Go média et animateur 2D / 3D au studio de productions audiovisuelle Afrikatoon dont il est l’un des fondateurs. Kan Souffle a reçu le grand prix de la ville de Grand Bassam lors du festival Coco bulles de 2003.
[9] Enseignant ayant fait des recherches sur le peuple baoulé en général et la reine Pokou en particulier, Yao Alexis (Kouakou Grégoire Yao Alexis) est décédé en 2011.


dimanche 14 janvier 2018

A Abidjan, poulet braisé sauce Marguerite Abouet



Chronique BD. Avec leur nouveau personnage, le commissaire Kouamé, la scénariste et le dessinateur Donatien Mary proposent un polar burlesque dans la capitale ivoirienne.

Chronique. Costume, cravate et chapeau de feutre, le commissaire Marius Kouamé ne craint pas la chaleur. D’ailleurs, dans ses locaux, les malfrats se retrouvent menottés à des radiateurs, histoire de cracher plus rapidement leurs aveux sous la pression du mercure. Nous sommes à Abidjan, au cœur des quartiers « chauds bouillants » si chers à la très créative Marguerite Abouet. L’auteur internationalement connue de Aya de Yopougon (six tomes, 17 traductions et une adaptation cinématographique) et de la petite Akissi, a choisi cette fois le genre du polar pour nous conter d’une nouvelle manière sa Côte d’Ivoire et ce pays d’enfance qui l’anime et la pousse à créer.

Kouamé écume la ville en tous sens et nous entraîne, tambour battant, à la recherche des auteurs d’un assassinat. L’affaire est d’autant plus grave que la victime est un haut magistrat très connu et prénommé… Compliqué. Kouamé marche à grands pas pressés, soucieux de n’omettre aucun détail et d’examiner chaque pièce à conviction avec acuité, malgré l’épaisseur de ses verres de lunettes. A la base de son crâne dégarni, ses cheveux grisonnants en disent long sur son expérience de vieux grigou de la police criminelle de la ville. Ils en disent long aussi sur son appartenance à la vieille école, celle des époques passées où l’on coffrait les criminels sans un regard pour les billets tendus dans l’espoir d’arranger les choses en graissant quelques pattes. Avec Kouamé, pas moyen de moyenner. Flanqué d’un chauffeur et garde du corps blanc en outre collectionneur de petites voitures et intimidateur en chef, le commissaire joue les justiciers incorruptibles.

Au passage, Marguerite Abouet se replonge dans l’âge d’or du pays qu’elle a laissé derrière elle lorsqu’elle en est partie, à l’âge de 12 ans. Ces « Dix Glorieuses » ivoiriennes où le président Houphouët-Boigny élevait des gratte-ciel dans sa capitale, faisait bâtir une basilique gigantesque, tourner des barrages hydroélectriques, et donnait à sa population l’accès gratuit à la santé et à l’école.

La nostalgie, moteur créatif

Ces années sont restées dans la mémoire de l’auteure, gravées en lettres d’or et magnifiées par le temps et la distance. D’ailleurs elle ne s’en défend pas et avoue avec simplicité : « Je crois que je suis une grande nostalgique. Je pense que nous le sommes tous, du moins la plupart des Ivoiriens qui ont connu cette époque et nous aimerions qu’il y ait toujours des Aya féministes et volontaires, des commissaires Kouamé qui aient le sens de la droiture et du travail bien fait… Nous aimerions revivre l’époque bénie d’avant les conflits et les événements douloureux, même si elle n’était pas sans défauts et même si, depuis, la Côte d’Ivoire a surmonté la guerre et en est à une autre étape aujourd’hui. »


Mais dans ce nouvel opus, Marguerite Abouet aborde aussi, comme elle aime à le faire, les problématiques actuelles. Si les codes du polar sont bien là, servis par le trait joyeusement déjanté de l’illustrateur Donatien Mary, on n’en profite pas moins pour évoquer ces questions sur lesquelles la société ivoirienne est amenée à se pencher peu à peu ces dernières années. Le cadavre de Compliqué n’a-t-il pas été retrouvé dans une maison close du quartier Mon-mari-m’a-laissée ?

Prostitution, homosexualité, marginalité mais aussi solitude des femmes, fracture entre jeunesse et caciques au pouvoir… Autant de pistes ouvertes sous les apparences d’un polar loufoque et d’enquêteurs burlesques. Derrière ce rire léger, Marguerite Abouet propose ainsi un deuxième niveau de discours qu’un lecteur attentif retrouvera dans l’ensemble de son travail non seulement d’auteur de bandes dessinées, mais aussi de scénariste de séries télévisées. Une manière subtile de nous inviter à réfléchir à notre tour, car nous l’avons compris, avec elle, la BD s’adresse tout autant aux adultes qu’aux enfants.

Par Kidi Bebey - Source de l'article Le Monde Afrique

Commissaire Kouamé, tome I : Un si joli jardin, de Marguerite Abouet et Donatien Mary (Gallimard).