jeudi 29 janvier 2015

« Mangafrica » : le manga fait ses premiers pas en Afrique

En CM2, Noh Blaghen découvre le manga. En ce début des années 2000, ils sont rares au en Afrique de l’Ouest. Jeune Nigérien d'à peine 10 ans, il habite alors au Bénin, où les mangas sont rarissimes. Des parents d’un de ses amis, voyageant en France et en Belgique, reviennent à la maison les bras chargés de BD, qu’il dévore avec ses copains. Il a à peine 10 ans, et les parents d’un de ses amis, voyageant en France et en Belgique, reviennent à la maison les bras chargés de BD, qu’il dévore avec ses copains.

Couverture du magazine Afro Shonen,
première revue dédiée au manga au Cameroun,
 lancée en décembre 2014.
En 5e, il dessine sa première histoire. Elle se passe au Japon. « Mais vite, j’ai voulu raconter des histoires africaines. » Ça n’est pas facile : « Il faut sans cesse innover. Dans le manga, il y a très peu de noirs. J’ai dû inventer un style pour dessiner les corps, la peau, les cheveux crépus, les lèvres… Un style africain ! »

Mais les débuts sont difficiles. « Mes parents étaient contre, il y avait du mépris, de l’incompréhension. À cause du temps passé à dessiner, mes notes ont commencé à chuter. Ma mère m’a menacé de brûler mes dessins. J’ai dû m’exercer en cachette ».

Finalement, Noh n’a pas redoublé. Il a étudié l’informatique. Mais il n’a pas arrêté le dessin et trace aujourd’hui les derniers traits de son nouvel album : une histoire africaine, celle d’un jeune garçon de 13 ans, qui veut devenir footballeur, contre l’avis de son père. Noh a trouvé le titre : « Rêve de football africain ».

« Le manga n’appartient pas qu’au Japon ! Il appartient aussi à l’Afrique ! ». Brice Ludovic Bindzi n’a aucun doute. Il croit au potentiel de la BD japonaise sur son continent. À 28 ans, autodidacte en art, passé par des études d’ingénieur, il s’invente aujourd’hui patron de presse. En décembre, il a lancé Afro Shonen : la toute première revue dédiée au manga au Cameroun.

Car oui, le manga africain, « mangafrica », fait ses premiers pas. Pour trouver sa trace, il faut emprunter les chemins de la francophonie. « La BD japonaise est arrivée en Afrique de l’ouest par la télévision dans les années 1990 avec les chaînes Mangas et Cartoon Network, qu’on pouvait capter en français », se souvient Brice Ludovic Bindzi.

Dynamisme du Maghreb

La zone la plus dynamique reste le Maghreb. Le premier Manga Café algérois a ouvert ses portes en juin. Depuis 2008, les DZ mangas, « 100 % algériens », (DZ, comme le nom de domaine de l’Algérie sur Internet), publiés par la maison d’édition Z-Link, sont traduits en français, en arabe dialectal et bientôt en berbère.

Le 8 février s’ouvre à Casablanca le Manga Afternoon, autoproclamé « plus grand rassemblement d’amoureux de mangas, de japanimations, de cosplay et de karaoké au Maroc ». 4 500 fans sont attendus.
Illustration du manga « Rêve de football africain ».Des fans, il y en a partout, en Angola, en Afrique du Sud, sur Facebook ou Youtube. Des artistes émergent même, parfois dans les pays anglophones, comme au Kenya, profitant là-bas du centre culturel de l’ambassade japonaise.

L’imaginaire est africain. Au Congo, des mangas animés racontent la violence du pays. Un personnage manga féminin, Ebola-Chan, cheveux roses et tête de mort à la main, allégorie un peu malsaine d’Ebola, fait même aujourd’hui une apparition controversée en ligne. Pour Noh Blaghen, « il y a des thèmes d’ici qui pourraient très bien être adaptés, comme le vaudou. Dans les mangas, il y a de la magie, avec des êtres extraordinaires. Le vaudou, c’est ça aussi ! ».

Mais la diffusion reste compliquée. Afro Shonen (120 pages pour 1 000 francs CFA, soit 1,5 euro) n’a été tiré qu’à mille exemplaires, livré au porte à porte, dans Yaoundé et les localités avoisinantes. « Ça reste un test », admet le rédacteur en chef.

Le manga, outil de promotion du multiculturalisme ?

Le manga a longtemps eu mauvaise presse. Des personnages des années 1990, comme Mr. Popo, dans Dragon Ball Z, ou Jynx, le Pokémon numéro #54, ont même été qualifiés d’« insulte » et de « stéréotypes racistes » par l’auteure afro-américaine de livres pour enfants Carole Boston Weatherford.

La méfiance est restée. Le style, les thèmes japonais, la blancheur des visages, les yeux bridés, les robots, les arts martiaux : tout est trop étranger, trop différent, et rejeté par les rares maisons d’édition et festivals. Mais les choses bougent. Depuis le Canada, l’École de Manga Japonais de Montréal se bat aujourd’hui pour l’avènement du manga en Afrique, avec l’opération « Manga Africa ».

Depuis décembre 2014, la petite association bretonne Madig, aidée par l’École, a acheminé 180 mangas - en français - jusqu’à Aplahoué au Bénin, pour aider à l’alphabétisation des zones rurales. « Elles accrochent vraiment ! », s’enthousiasme Delphine Logiou-Nicolas, présidente de l’association. « Le sens de lecture de droite à gauche ne pose aucun problème. Elles sont intriguées par le monde japonais ! »


L’École diffuse aussi des cours de mangas en ligne, accessibles par tous, et promeut sur son site de jeunes mangakas, dont Noh Blaghen. À Afro Shonen, le manga devient même politique. En couverture, on trouve trois jeunes, deux noirs, et une blanche, et à l’intérieur, une histoire d’amour interculturelle, « Lovely Secret ». « Beaucoup de gens se sont indignés de voir une femme blanche mise en avant », regrette Brice Ludovic Bindzi. « Nous, au contraire, nous voulons faire évoluer les mentalités, promouvoir le multiculturalisme. » Le manga, comme pied de biche, pour ouvrir l’Afrique sur le monde.

Par Bruno Meyerfeld - Source de l'article Le Monde

lundi 26 janvier 2015

DigitalMania : Quand entreprendre devient un jeu

vendredi 16 janvier 2015

Global Game Jam Tunisie en simultané avec le monde entier

Le Global Game Jam, le plus grand challenge de développement de jeux vidéo au monde, accueilli par le technopôle Al Gazala, se tiendra du 23 au 25 Janvier en partenariat avec le Hub d’innovation et d’affaires IntilaQ. 

Ooredoo, sponsor officiel de l’événement, et les organisateurs, l’associationTunisian Game Developers, AIESEC Bardo, ainsi que Gamosphere, société événementiel pionnière dans le domaine des jeux vidéo, vous invitent à relever le défi et faire parti de cette expérience incontournable qui regroupera une communauté de plus de 100 développeurs tunisiens 

Des speakers spécialisés dans le domaine délivreront des workshops et Talks lors du premier jour. Par la suite, les participants laisseront libre-court à leur créativité et ce pendant 48 heures seulement. 
Ils seront de ce fait amenés à respecter une thématique confidentielle qui ne sera divulguée que le jour même de l’événement. 

Pour avoir plus d’informations sur cette manifestation, veuillez vous inscrire sans tarder via le lien suivant : http://tunigamedev.org/ggj2015/ 

Source de l'article Tunisiait

mercredi 14 janvier 2015

Côte d’Ivoire – Cinéma : un cartoon total mandingue

Après Pokou, princesse ashanti, Afrikatoon sort un nouveau long-métrage : Soundiata Keïta, le réveil du lion. L'histoire animée, débridée et en 3D de l'empereur du Mandé.

Kan Souffle, créateur et grand manitou de l'aventure
 Afrikatoon. © Vincent Kowalski pour J.A.
En juillet 2013, dans les salles de cinéma abidjanaises, les Ivoiriens avaient pu découvrir Pokou, princesse ashanti, le premier long-métrage du studio Afrikatoon. Un dessin animé qui raconte l’exil de la princesse ashanti qui, au XVIIIe siècle, décida de quitter son royaume en pleine division (qui couvrait les deux tiers de l’actuel Ghana) pour rejoindre de nouvelles terres (qui deviendront la Côte d’Ivoire).

Toujours avec l’objectif de raconter les belles histoires du continent, le studio abidjanais vient de réaliser un second film d’animation, de soixante-dix minutes, sur Soundiata Keïta, figure emblématique de l’Afrique de l’Ouest. 
Accédant au trône malgré son handicap, ce prince du XIIIe siècle apporta prospérité et justice au royaume du Mandé (l’actuel Mali), où il instaura notamment la charte du Mandé, considérée comme la première déclaration universelle des droits de l’homme. Mêlant l’Histoire à l’humour et à la fiction, Soundiata Keïta, le réveil du lion est sorti en août dans les salles abidjanaises (où il est toujours projeté).

Le secteur en est encore à ses balbutiements en Afrique de l’Ouest

Le studio Afrikatoon est né en 2005 sous la bannière de l’hebdomadaire satirique Gbich ! (onomatopée signifiant "coup de poing") et les conseils avisés de son directeur de publication, le dessinateur Lassane Zohoré, également producteur des films conçus et animés par les illustrateurs et infographistes du studio.


Parmi eux, Abel Kouamé, 36 ans, plus connu sous son nom d’artiste, Kan Souffle. Originaire de Yopougon, nourri aux comics américains, diplômé de l’École nationale des beaux-arts d’Abidjan et formé à l’animation en France, l’illustrateur et bédéiste est devenu le premier réalisateur ouest-africain de longs-métrages animés. Après s’être fait connaître, en 1999, avec sa bande dessinée Gbassman et son "super-héros à l’africaine", comme il le dit lui-même, Kan Souffle a voulu donner vie à ses planches en les animant. C’est naturellement "avec la grande famille de Gbich !", pour laquelle il dessinait déjà, qu’il tente le pari de créer un studio d’animation. Le secteur, qui en est encore à ses balbutiements en Afrique de l’Ouest, nécessite non seulement des qualités artistiques, mais aussi des compétences techniques pluridisciplinaires et des moyens financiers.

Modeste, d’une voix calme et assurée, Kan Souffle, aujourd’hui directeur artistique du studio, revient non sans une certaine nostalgie sur ses débuts dans un local exigu de la Zone 4. Une salle, du papier, des ordinateurs équipés de logiciels complexes et entourés de ventilateurs pour éviter la surchauffe pendant les calculs… Le laboratoire Afrikatoon est lancé. Pour se faire la main et générer des revenus qui, plus tard, leur permettront de choisir leurs productions, les artistes se concentrent, pendant deux ans, sur les films de commande institutionnels et publicitaires.

En 2007, ils décrochent leur premier gros contrat : la réalisation d’une campagne de 22 films d’animation en 2D, de deux minutes chacun, pour l’opérateur Côte d’Ivoire Télécom. L’équipe se met au travail sans compter ses heures afin de livrer des spots aux finitions parfaites. Une formidable carte de visite pour présenter les compétences du studio, de son commando d’illustrateurs, graphistes, scénaristes, acteurs (pour les voix), et attirer de nouveaux clients. Les recettes vont aussi permettre à Afrikatoon d’envisager la réalisation de ses propres projets, notamment un long-métrage d’animation en 3D.


Une ambiance "geek-satirique"

En 2008, le studio s’installe dans les locaux de Gbich ! à Koumassi-Remblais. L’ambiance est "celle d’un joyeux bordel", un peu "geek-satirique" et très arty. On déjeune parfois devant les ordinateurs, que l’on ne quitte le plus souvent que tard dans la nuit, les yeux cernés et rougis par les écrans.

Kan Souffle s’attelle à la formation d’une équipe avec les moyens du bord. Non sans difficultés – les compétences recherchées étant très spécifiques -, il parvient à réunir six infographistes, quatre illustrateurs, une scénariste et une assistante de réalisation, tous ivoiriens (une volonté plus qu’un critère), qui travaillent d’arrache-pied pendant deux ans pour mettre en scène et en image l’histoire de la princesse Pokou. Un défi relevé avec un petit budget, sur fonds propres de 96 millions de F CFA (146 350 euros).

C’est en juillet 2013 que les Abidjanais ont pu découvrir ce premier film d’animation ivoirien de soixante-cinq minutes, projeté aux cinémas Primavera (Prima Center, à Marcory) et La Fontaine (galerie Sococé, à Cocody). Le graphisme est soigné, l’animation fluide, les dialogues bien sentis et la sensibilité ouest-africaine remarquablement exprimée. Le tout renforcé par un rendu en 3D littéralement captivant.

Un premier essai indéniablement transformé puisque, rien que dans ces deux salles, Afrikatoon parvient à rembourser jusqu’à 60 % de son budget initial. Kan Souffle est clair : "Ce n’est pas rentable, mais nous n’avons pas voulu faire appel à des financements internationaux dont nous ne maîtrisons pas les rouages." Reste que, pour le studio, qui continue de produire des spots publicitaires, Pokou est le coup d’éclat qui lui a permis de montrer tout ce dont il est capable. Le film a d’ailleurs fait le tour des festivals internationaux de cinéma en 2014, de Ouagadougou (Burkina Faso) à Montréal (Canada) en passant par Annecy (France).

Faire connaître les héros africains

Chez les Anglo-Saxons, les collaborateurs d’Afrikatoon seraient sans nul doute qualifiés de workaholics, c’est-à-dire d’addicts au travail – et de travail bien fait. À peine Pokou achevé, ils se remettent à la tâche. Même budget, même équipe, avec une douzaine d’acteurs, pour raconter et animer en 3D les aventures d’un autre héros africain exemplaire ayant marqué l’enfance du storyteller Kan Souffle… Il se souvient encore du petit Abel, assoupi dans sa salle de classe de l’école primaire de Yopougon. Il était environ 14 heures.

Brusquement, il se réveille lorsque l’instituteur se met à raconter l’épopée de Soundiata Keïta, le légendaire souverain mandingue, fondateur de l’empire du Mali. "Afrikatoon est le seul studio à produire des longs-métrages d’animation en Afrique de l’Ouest. Pour nous, il est très important de contribuer à faire connaître des légendes africaines, explique Kan Souffle. Nous souhaitons valoriser la dimension éducative de nos films, qui sont des outils ludiques pour les enseignants et une manière de perpétuer un patrimoine africain en le transmettant aux plus jeunes."


Le studio se veut aussi un lieu de formation aux métiers de l’animation, un domaine artistique et technique encore émergent en Afrique francophone. Fin août, à l’occasion de la sortie en salles de Soundiata Keïta, il a d’ailleurs lancé un concours vidéo 2D-3D intitulé "Anime ta plus belle légende d’Afrique". Les prix des trois lauréats : trois stages de deux semaines à Afrikatoon.

"Nous souhaitons valoriser des talents, mais aussi insuffler une dynamique de l’animation en Afrique", souligne Kan Souffle le bien nommé, qui entend transmettre son savoir-faire et sa passion. Une manière de découvrir de nouveaux talents et, peut-être, de futurs collaborateurs. D’autant que le studio entame déjà son troisième long-métrage. Pour la première fois, ce sera une pure fiction : l’histoire d’un masque africain méprisé de tous qui finira par sauver son village.

Soundiata Keïta, le réveil du lion – Film d’animation en 3D,  www.soundiatalefilm.com

Par Joan Tilouine - Source de l’article Jeune Afrique

vendredi 9 janvier 2015

Animation in the Middle East

In the Middle East, historically, the relationship between art and religion is complex. Islam declares that Allah is the only image-maker, the only creative and shaping being with divine inspiration. In that context, figurative art has been avoided. Islamic art consisted mainly of abstractions, focusing on portraying meaning and essence rather than the physical form of things. 


“The Jasmine Birds” (2009) Sulafa Hijazi
Animation adds another layer to the meaning of the creator. Precisely because of its animated nature, animated film takes man as the creator a step further, which is arguably why animation has not always been appreciated in the Middle East.

However, animation is now just as omnipresent in the Middle East as it is in the West, and, as I will argue here, the on-going Revolutions in the region have pushed animators with dissenting voices and styles into the limelight, as they re-assess censorship and find new platforms to express discontent and frustration.

Syria is a special case in the Middle East. Here, a rapid increase in the amount of animation studios in the 1990s seemed out of kilter with the strict censorship regulations of the National Film Organisation. Studios like Blue.Dar, Star Animation, Tiger Productions and ProAction Film, are relatively new but already very influential in the region. At present, however, they are mostly non-active, due overwhelmingly to the Syrian Revolution/Civil War. http://bluedar.net/about.html

In line with the NFO’s close watch on film production, these studios’ mission statements all emphasise a preoccupation with children and family-oriented entertainment, and a consideration of Islamic morals and ethics.


When private companies such as SpaceToons and Blue.Dar (both run by the Hijazi family) started to garner success on a global scale in the early 2000s, the NFO finally became interested. Razam Hijazi’s The Thread of Life (2005) and Sulafa Hijazi’s The Jasmine Birds (2009) were co-produced by Blue.Dar and the NFO. The influence of the NFO ensured the continued educational and didactic nature of the films, avoiding explicit political or social commentary.

As the second feature-length 2D animated film from Syria, The Jasmine Birds tells the story of Ghaith, a jasmine bird who roams the forest with his friend Hatoun, as they search a cure for a mysterious epidemic that plagues their community. Jasmine being the metonym for Damascus, this imaginary bird community is directly linked to a Syrian Arab national identity. In this film, Hijazi tackles universal ideas of life, death and community, with a view to answering questions children ask about human existence. She also – implicitly – criticizes the state, by anthropomorphizing birds who have to deal with the devastation wreaked on a community by disease and distrust.

Jasmine Birds Demo on Youtube:

The Hijazi family is one of the driving forces behind the development of animation in Syria. Sulafa Hijazi, Blue.Dar’s company director, studied theatre, painting and sculpture in Damascus. Since 1997, she has written and directed several television series and other educational and developmental programmes.

Sulafa Hijazi has described her quest as one that searches for an ‘Arab Style’. Her exploration of what that could entail (style of drawing, use of music and settings) can be found here :

Sulafa Hijazi artwork
She acknowledges the difficulties that come with religious and political censorship but wants to function within such circumstances. She has expressed her frustration at being unable to exercise her freedom of speech, and in an interview with the Doha Film Institute confessed to being ready to let her critical nature infiltrate her animated output (DFI, 2012).

Since the Syrian Revolution started, she has experienced great personal and professional upheaval, while it has also enabled her to move beyond the NFO’s censorship rules. Several of her family members have been arrested, friends have been killed, sometimes simply because they are artists. She has gone into self-imposed exile and now lives in Frankfurt, Germany. It is here that she is now able to practice what she desired: the Revolution has given her an opportunity to become increasingly forceful in her criticism of the Syrian regime, especially in her loathing of the regime’s treatment of its citizens and its children.

Sulafa Hijazi artwork
This has, naturally, also changed her style of drawing. Whereas before the Revolution she was obliged to work with the NFO and thus made child and family friendly educational materials, both in narrative and in style – in exile she creates entirely different artwork that is both cynical and shocking. Hijazi’s work still revolves around the impact of conflict on children and civilians, and the consequences of excessive exposure to violence, weapons and torture. 

However, these powerful images are no longer animated, and I wonder whether the stasis of the Revolution is reflected in that. A national censorship and delineation of what animation could contain has turned into a transnational, uncontainable, but for now static, depiction of the grief and suffering of a nation.

Source Stefanie Van de Peer - Blog Animation Studies

DFI (2012) ‘People in Film: Sulafa Hijazi’ online, available : http://www.dohafilminstitute.com/blog/people-in-film-sulafa-hijazi (accessed 14 April)

Stefanie Van de Peer is Teaching Fellow in Global Cinema at the University of Stirling in Scotland. Her research focuses on women’s filmmaking in the Middle East. She has published articles about women and film in Morocco, Tunisia, Egypt, Syria and Lebanon. She co-edited Art and Trauma in Africa (I.B. Tauris, 2013) with Lizelle Bisschoff and Film Festivals and the Middle East (StAFS, 2014) with Dina Iordanova. She co-directed the Africa in Motion Film Festival until 2011 and has programmed films for the Middle Eastern Film Festival in Edinburgh, REEL Festival in Damascus and Beirut, and the Boston Palestine Film Festival. An edited collection on Animation in the Middle East is forthcoming with I.B. Tauris, 2015.