dimanche 30 octobre 2011

Le Festival d’Alger, carrefour du World Comics ?

Étonnant Festival international de la BD d'Alger (FIBDA) qui a eu lieu voici quelques jours où près de 40 nationalités étaient représentées.
Des grandes signatures internationales aux auteurs à la notoriété plus réduite, du bédéiste au journaliste en passant par le dessin d'humour, un riche échantillonnage du World Comics était offert au public. Qui sait les répercutions collatérales générées par ces rencontres ?

Pour conclure notre présentation du quatrième FIBDA qui s’est tenu à Alger du 5 au 8 octobre dernier, après un panorama de la BD algérienne, nous vous proposons de découvrir les impressions de quelques invités internationaux de la manifestation. 
Certains sont des novices du rendez-vous, d’autres des habitués, la plupart espèrent bien y revenir.

Le dessinateur gabonais Pahé
Nos lecteurs connaissent Pahé
, pétillant dessinateur de presse et bédéiste gabonais (La Vie de Pahé, Dipoula, Éd. Paquet), venu de Libreville, dont les bandes dessinées avaient été adaptées pour la télévision en France et dont la présence dans un Festival ne passe jamais inaperçue : « Cette année le village du FIBDA s’est agrandi et j’ai été surpris par l’affluence nettement plus importante. Je retiens le nombre important de femmes, intéressées par la BD. Jeunes ou âgées, elles m’ont posé des questions pertinentes. Elles veulent savoir comment faire de la bande dessinée. J’ai remarqué qu’elles sont plus attirées par le visuel, elles sont fondues de dessins ! »

Chennaoui, du collectif égyptien Toktok
L’Égypte a été au centre des préoccupations ces derniers mois avec le dramatique Printemps arabe, il était temps de découvrir ce pays autrement qu’à travers l’actualité ou des clichés touristiques avec Chennaoui, bédéiste membre du collectif égyptien Toktok :
« C’est épatant. Je n’imaginais que ce serait aussi grand. C’est profitable de rencontrer autant d’auteurs internationaux. L’année prochaine, j’aimerais participer plus activement, proposer une exposition. 
Je veux faire savoir en Égypte que quelque chose comme ça existe dans le monde arabe. Ca m’a donné une petite idée de ce qu’on pourrait faire au Caire, en plus modeste bien sûr,… » 

Le journaliste belge Thierry Bellefroid
On sait quel rôle la Belgique a joué dans l’histoire de la bande dessinée francophone. Pas étonnant que nous ayons plusieurs de ses représentants, et notamment l’une de ses personnalités les plus charismatiques, Thierry Bellefroid, journaliste à la télévision belge (Livré à domicile ) et scénariste, membre du Jury du FIBDA 2011, venu de Bruxelles : « C’est un super-festival où je me suis beaucoup amusé. 
J’en retiens en premier la rencontre avec les jeunes dessinateurs du collectif Montres coachés parÉtienne Schréder. Nous avons discuté avec eux pendant une bonne heure. Ils sont passionnants et passionnés avec une soif d’apprendre phénoménale. »

Li Lung-Chieh recevant le prix du Dessin
pour son compatriote Ju-Lung Chiu,
absent lors de la cérémonie.
Taïwan est de plus en plus en recherche de visibilité dans le monde francophone. Déjà présente en France au début de cette année, elle sera l’invitée de la prochaine édition du Festival d’Angoulême. Elle était à Alger avec le dessinateur Li Lung-Chieh , venu de Taipeh :
« C’est extraordinaire. Sans le FIBDA, je n’aurais pas pu venir à Alger, ni même ailleurs sur le continent africain car il n’existe pas de relations diplomatiques entre Taïwan et la plupart de ses pays. Chez nous, on pense que les gens sont différents en Afrique. J’ai déjà pu voir que nous aimons tous la bande dessinée. Je ne sais pas si ce voyage influencera mon travail mais j’espère que d’autres de mes collègues pourront aussi faire ce voyage. »

Le dessinateur ivoirien Mendoza
La Côte d’Ivoire faisait aussi acte de présence avecMendoza, venu d’Abidjan, rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire Gbich !, le grand journal satirique ivoirien tiré à 37.500 exemplaires : « Le FIBDA, c’est toujours l’occasion de rencontrer de nombreux auteurs. C’est le seul festival qui fonctionne encore en Afrique. 
J’ai profité de l’édition 2011 pour apprendre les rudiments de l’animation en ateliers. 
Et j’ai eu la surprise qu’on me propose de participer à un projet d’adaptation de conte traditionnel d’Afrique de l’Ouest en dessins animés. »

L’Américain Steve Lieber
Steve Lieber , dessinateur américain, auteur de Whiteout (Éd. Akileos), venu de Portland, Oregon, représentait le monde des comics : « Le souvenir le plus marquant de ce festival, sera probablement ma rencontre avec les jeunes auteurs algériens du collectif Monstres. 
Ils déploient autant d’énergie que de talent. Ils m’ont posé des questions très pointues. 
Par ailleurs, j’ai été flatté lorsque quelqu’un m’a parlé de mon travail qu’il avait vu sur 4chan. Avec le web, je suis passé de 2000 lecteurs aux États-Unis à des dizaines de milliers dans le monde. 
Enfin j’ai assisté à mon premier cosplay algérien. Il ne m’en fallait pas plus pour me rendre heureux ! »

Grand Prix d’Angoulême,
l’Argentin José Muñoz
 
Jose Muñoz, l’immense bédéiste argentin, orfèvre du noir et blanc, Grand prix de la ville d’Angoulême, était quant à lui venu de Paris où il réside par intermittence avec Milan : « Ce bouillon de culture, ce mélange cosmopolite m’a donné beaucoup de plaisir. C’est un rendez-vous positif pour la jeunesse algérienne et africaine. Mais je regrette de gros manques d’organisation. 
Je ne figurais pas au programme, la conférence à laquelle je devais participer a été annulée. J’ai eu l’impression d’être un invité clandestin. Je suis attristé. 
Quand on investit beaucoup dans l’invitation de ma personne, il est dommage de ne pas mieux faire profiter de l’expérience et du savoir que je représente. Reste que mon ignorance de la BD africaine a diminué. Tout cela permet de diminuer l’état d’ignorance collectif. »

Agata Badalyan et Salim Brahimi
 éditeur du magazine algérien
 {Laabstore}
Même l’Arménie était présente ! Agata Badalyan, bédéiste venue d’Erevan témoigne également les découvertes que lui ont valu ce festival : « Beaucoup de choses m’ont étonné très favorablement. Toutes les générations étaient représentées ici. 
J’ai aimé ce grand hall d’exposition. J’ai aimé également la remise des prix dont les lauréats venaient de Taïwan, d’Afrique, d’Europe,… J’ai été surprise de voir la Ministre de la culture venir deux jours de suite et discuter avec tout le monde, auteurs, organisateurs, visiteurs,... 
Et en plus, le public s’est déplacé en masse ! Le moment le plus fort restera celui où nous avons exposé quelques BD arméniennes hors de notre pays, c’était une première ! »

Quelques grands médias français étaient là, notamment en la personne de Tewfik Hakem, journaliste à France Culture (Un Autre Jour est possible), surpris par la popularité des mangas en terre africaine :« Cette année, je reste marqué par l’arrivée en force des auteurs égyptiens. 
Ils arrivent avec leur personnalité dans un marché dominé par l’école algérienne et libanaise. Par ailleurs, après la découverte l’an dernier du manga made in Algeria, j’ai découvert le manga made in USA, ce qui prouve la place prédominante qu’occupe ce style dorénavant. »
Slim et Bado, deux figures du
dessin de presse, l’un
algérien, l’autre canadien
Autre grand représentant de l’Amérique du Nord, le Canada. Bado, dessinateur de presse, venu de Montréal nous livre lui aussi ses impressions : « J’ai été marqué par les nombreuses rencontres d’auteurs sympathiques que je ne connaissais pas. Ici, je me suis rendu compte que beaucoup d’Algériens résident au Canada. 
De nombreuses personnes sont venues me voir pour me dire qu’ils y ont un frère ou un cousin. J’ai découvert aussi l’album Les Passants du Marocain Raïs Brahim (Éd. Dalimen). 
D’un autre côté, j’ai été surpris que tant de gens ici nient les attentats du 11 septembre. J’ai également remarqué qu’on accuse facilement les USA de tous les maux. »

La France, où la communauté d’origine algérienne joue un rôle très important, y compris dans le rugby et la bande dessinée, grâce à Mourad et Farid Boudjellal, a fourni son contingent d’auteurs concernés par la rencontre algéroise et notamment Redouane Assari, bédéiste venu de Paris : « J’étais hanté par l’idée que mon nouvel album, la Planète du Chomorkoul (Éd. Dalimen, ndlr) ne serait pas prêt à temps pour le festival. En voir soudainement arriver des centaines d’exemplaires le troisième jour m’a définitivement comblé ! »
La dessinatrice libanaise Joumana Medlej
D’autres représentants du pourtour de la Méditerranée marquaient la manifestation de leur présence, par exemple le Liban. Joumana Medlej, bédéiste, auteur de Malaak, premier super-héros libanais était venue de Beyrouth : « Cette année, j’ai été très intéressée par les expositions qui, comme les conférences, ont fait appel à plus d’artistes anglophones. Du coup, on a eu un bel équilibre entre les deux grands pôles occidentaux de la BD. Et puis les visiteurs sont devenus des habitués maintenant, ça introduit un autre genre de dynamisme. Mon souvenir le plus marquant ? La grande participation du public à la conférence sur les super-héros, ça faisait plaisir ! »
Le dessinateur et scénariste Lax
Le grand auteur français Lax, dessinateur entre autres d’Azrayen’, (scénario Frank Giroud, Éd. Dupuis), était quant à lui venu de Lyon. 
L’occasion de présenter au public algérois une rétrospective de son travail et pour le dessinateur de découvrir un pays qu’il avait dessiné : « Pour des raisons techniques, mes livres ne sont pas arrivés à temps à Alger. Azrayen’, notamment était ici l’album idéal. Il y a tout de même eu une exposition réalisée par Francis Groux qui a eu le mérite de mettre en évidence tout mon parcours. Ce n’est que partie remise. Du coup, j’ai surtout fait du tourisme. J’ai pu découvrir enfin la Casbah, la basilique Notre-Dame d’Afrique, le bastion 23,… Je me suis régalé d’autant plus que j’avais dessiné Azrayen’ sans avoir pu venir en Algérie. »
La graphiste Native Maqari
Il n’y avait pas que le 9e art qui était présent. D’autres arts graphiques faisaient bonne figure sous le soleil d’Alger avec des talents comme Native Maqari, artiste calligraphe américain, venu de Paris, encore surpris par la mixité des créations et des genres qui caractérisait la rencontre : 
« Ce qui m’a le plus dans ce festival, c’est que contrairement à d’autres, toutes les classes se mélangent. J’ai vu des dieux de la BD discuter avec des fanzineux. Sur un plan personnel mon meilleur moment restera une conversation précieuse avec Jose Muñoz. »
L’Espagnol Alberto
Jimenez Abulquerque

Enfin, la bande dessinée espagnole avait aussi son représentant en la personne d’Alberto Jimenez Abulquerque, bédéiste (Elle, Éd. Soleil), venu de Madrid : « Je ne connaissais pas la culture de la BD en Algérie. Finalement c’est un peu comme en Espagne : tout le monde se rappelle de la BD d’autrefois. Ce festival m’a permis de m’ouvrir sur divers pays. C’est étonnant de faire un événement comme ça dans une ville où la bande dessinée n’a pas encore retrouvé son importance. Je garderais comme souvenir le plus marquant, le moment où je suis allé dans un kiosque pour acheter le quotidien El Watan où étaient publiées les trois premières planches de ma BD sur le 17 octobre 1961 scénarisée par Albert Drandov. »

Par Laurent Mélikian - Source de l'article Actuabd

jeudi 27 octobre 2011

Le cinéma d'animation en fête à Meknès.


Du lundi 24 au vendredi 28 octobre, l'Institut français de Meknès célèbre la journée mondiale du cinéma d'animation en consacrant une Carte Blanche à l'Ambassade de Pologne au Maroc.
BD maroc
Depuis 10 ans, le monde célèbre la Journée mondiale du cinéma d'animation, le 28 octobre de chaque année. Une célébration qui permet de commémorer la première projection optique d'Emile Reynaud au Musée Grévin à Paris le 28 octobre 1892 qui a ouvert la voie à un art qui ne cesse de se développer et de s'enrichir des technologies modernes.
Depuis 7 ans, l'Institut français de Meknès initiateur du célèbre Festival international du cinéma d'animation de Meknès (FICAM) se joint à cette fête pour rendre hommage à un art qui se taille une place de choix dans sa programmation annuelle. Une manière d'inscrire dans la durée un événement qui rend à la bande dessinée ses lettres de noblesse.
Pour ce 10e anniversaire, l'Institut français de Meknès en partenariat avec l'Ambassade de Pologne au Maroc, consacre, du lundi 24 au vendredi 28 octobre, une Carte Blanche à l'Ambassade de Pologne au Maroc. Dessinées, peintes, photographiées ou numériques, des images venues de ce pays feront le bonheur des amateurs du genre. Mohamed Beyoud, responsable Service action culturelle de l'Institut français de Meknès et directeur artistique du Festival international du cinéma d'animation de Meknès déclare: « L'Institut français de Meknès, qui assure la ligne éditoriale et artistique du FICAM, s'est toujours ouvert sur des expériences humaines et artistiques du monde entier : de Michel Ocelot, papa de « Kirikou » et « Azur et Asmar », à Alexandre Petrov, maître russe incontestable de la peinture animée, en passant par Mustapha Alassane, grand nom de l'animation africaine. C'est donc dans cette perspective que nous sommes partenaires de l'Ambassade de Pologne au Maroc que nous remercions chaleureusement ». Et d'ajouter : « Nous permettons aux enfants et aux familles marocaines de découvrir une grande culture à travers ses artistes, ses professionnels et son cinéma d'animation en plein essor ».
En effet, le temps de cette célébration, un programme riche en projections et en rencontres présentera au public de Meknès le cinéma d'animation polonais.
Un cinéma qu'il découvrira à travers des personnalités de l'animation polonaise : Katarzyna Kubacka, organisatrice de festivals de films, Ewa Sobolewska, directrice du studio de Film d'animation de Poznan, Robert Turlo, réalisateur et metteur en scène, et Lukasz Maciejewski, critique de cinéma et journaliste. Quant au volet formation aux métiers du cinéma d'animation dont l'institut est pionnier au Maroc, Mohamed Beyoud nous informe que le réalisateur polonais, Robert Turlo, encadrera, du mardi 25 au vendredi 28 octobre, un atelier de réalisation de court-métrage d'animation, à destination des élèves de la filière Arts appliqués du Lycée Moulay Ismaïl, partenaire pédagogique de l'Institut français de Meknès. « L'idée est, tout simplement, de susciter des vocations chez des jeunes talents marocains», conclut-il.
Source de l’article MarocCultureBlog

Dynamic Art Vision Algérie et les Contes africains


Dynamic Art Vision s’est lancée en 2010 dans la production de dessins animés et son premier produit est la série Papa Nzenu conte l'Afrique.


Une série de 52x13 mn en films d’animation, chaque épisode raconte une histoire ou un conte appartenant à un pays africain et chaque épisode est réalisé par un jeune réalisateur du pays d’origine. Invraisemblablement riche en couleurs, en formes et en sons, l’Afrique nous révèle toute sa sagesse à travers son oralité que le griot Papa Nzenu nous conte à chacune de ses haltes dans une ou des régions de l’Afrique.
Cette série de dessins animés est dédiée à la sagesse des africains et à la culture des Afrique.

Pourquoi les contes africains

Les contes africains sont un fait de manifestation culturelle de la société traditionnelle. Ils reflètent les valeurs authentiques de l’Afrique, un mode d’expression, de communication, de pensée et un art en soit. Une autre façon qui permet de mieux comprendre le monde africain, sa vision de l’univers, son concept religieux, sa notion de l’homme, des êtres et des choses.
Les contes nous permettent de mieux déchiffrer les codes des structures et les lois qui régissent les sociétés traditionnelles. Comment le naturel et le surnaturel se côtoient pour traduire le concret et faire apparaitre la sagesse dans les coutumes et les pratiques populaires.

Divertissement
La diversité des contes africains propres à chaque pays ou à chaque région est un bonheur pour le spectateur. Les histoires, les couleurs, les formes, et les sonorités africaines nous transposent comme par enchantement dans un monde merveilleux et fantastique. Le conte en film d’animation conserve tout son aspect ludique en procurant un maximum de joie et de curiosité dans les foyers. La diction du conteur, les décors fabuleux et la musique appropriée prodiguent une élévation chez les spectateurs.

Education
Au-delà de son cachet amusant, le conte développe un esprit de solidarité et aide les jeunes à l’intégration sociale en prêtant à l’éducation morale par l’acceptation, la reconnaissance, la justice, le respect de la parole, l’humilité, l’amabilité, la générosité, la bonté, l’amour, et l’intelligence. Par son enchantement, le conte exerce un pouvoir de séduction sur l’enfant tout en enrichissant ses expériences pour l’aider à mieux développer son esprit critique sur son environnement et assimiler les autres formes de culture. Il est un outil didactique par excellence ! Un privilège dans l’éducation.

Promotion de la culture africaine

Bien que très riche culturellement, l’Afrique demeure très méconnue à ce sujet, autant par les africains eux même que par les peuples des autres continents. A part les quelques rares manifestations comme le Festival Panafricain d’Alger, la coupe du monde en Afrique du Sud, le Festival des Arts Nègres de Dakar (FESPACO) ou le Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA), très peu de choses ont été faites sur l’Afrique. Les images véhiculées du continent sont surtout marquées par les guerres, la famine et les maladies. Le berceau de l’humanité ne mérite pas un tel traitement. Les africains ont besoin de positiver leur vie et rehausser leur image de marque à travers la compétence de sa jeunesse, la beauté de ses paysages, la diversité de sa faune et sa flore, la spontanéité de ses citoyens et la créativité de ses artistes. A chaque générique de la série Papa Nzenu conte l’Afrique, est présenté un pays africain par des informations utiles pour contribuer à sa promotion.

Les thèmes
Les thèmes des contes de l’Afrique sont aussi nombreux que divers. Ils constituent un véritable vivier. Leur unique point commun, est la traduction de toutes les valeurs de la société traditionnelle qui constituent le fondement de la sagesse africaine.
Le choix du thème de chaque épisode est laissé au soin du réalisateur du pays d’origine en commun accord avec les scénaristes.

Préservation et Sauvegarde du Patrimoine
Ce patrimoine immatériel d’une valeur inestimable est en voie de disparition. Les communautés et les groupes sociaux se fondent progressivement. Les traditions de transmission ancestrale par l’oralité se distinguent de plus en plus par leur rareté.
La série Papa Nzenu en film d’animation et dessins animés est une autre invitation à redécouvrir le conte africain. Elle est le complément de préservation de ce patrimoine, aussi important que l’écrit.

Papa Nzenu
Le personnage de Papa Nzenu est l’élément central de la série. Il a été conçu afin de refléter une identité plurielle de l’Afrique. C’est un griot contemporain, accompagné de son instrument de musique le Nved et de son bâton de pèlerin, qui entreprend un long voyage à travers le continent.
Le périple est long: 52 étapes. Pour chaque halte, il sera mis à rude épreuve pour narrer un conte du pays dans lequel il se trouve.
Papa Nzenu possède de nombreuses qualités : il est sage, intelligent, cultivé, imaginatif, musicien, raffiné, renferme un sens de l’humour et indubitablement possède l’art de la parole.


Consolidation de la jeunesse africaine
La jeunesse africaine trouve son fondement dans son identité culturelle bâtie sur la diversité. C’est dans les valeurs authentiques de civilisation ancestrale qu’elle doit puiser sa force pour mieux se mobiliser dans la perspective d’une éducation permanente. Cette jeunesse est consciente de son précieux héritage et sait désormais que la réhabilitation de sa culture n’est possible que dans le partage et l’échange entre les différents peuples et ethnies, à l’instar des autres continents. Consciente du retard cumulé, cette jeunesse est à la recherche d’un mécanisme efficace et durable, au-delà de tout discours sans lendemain. Pour s’affirmer, elle doit initier une véritable dynamique autour d’un projet concret et commun.
Les opportunités d’échanges et de mobilité entre artistes africains engendrent un esprit d’entreprenariat qui stimule la croissance régionale et met fin au bricolage et à la débrouillardise.


Echanges d’expériences entre jeunes artistes africains
Papa Nzenu est un projet concret et commun. Son but est d’affirmer la dignité de l’homme africain et les fondements populaires de sa culture ainsi que favoriser la coopération culturelle entre les jeunes des Etats Africains en vue du renforcement de l’Unité Africaine. Le plus important est d’apprendre à travailler ensemble sur un même projet, échanger les idées et partager les expériences.
L’échange vécue par les jeunes camerounais et les jeunes algériens lors de la réalisation du premier épisode « Le Chasseur et l’Antilope » de la série Papa Nzenu fût merveilleux et riche en émotions. Un partage entier : concertation dans le travail, choix artistique, character design, animations, couleurs, formes, musiques, un véritable transvasement de connaissances qui a prodigué un extrait de naissance d’amitié entre les artistes camerounais et les artistes algériens. Cette pratique est à rééditer avec tous les autres pays africains. Cette dynamique a besoin d’être encouragée et soutenue par les institutions des pays membres de l’Union Africaine afin de réhabiliter une culture d’excellence.

Echanges culturels entre l’Afrique et les autres continents
La démarche du projet a pour objectif principal, la connaissance de soi : faire découvrir aux africains leur continent sans pour autant vivre en autarcie. À l’heure de la mondialisation, l’inter-culturalité est un devoir de civisme envers l’humanité. La jeunesse africaine qui a consommé et assimilé sans modération la culture occidentale, a envie à son tour, de faire découvrir et partager ses visions avec le reste du monde. C’est un message de paix et de fraternité que les artistes africains voudraient lancer à leurs confrères du monde à travers ce louable projet. Il est attendu une coopération bénéfique et durable entre les artistes africains et les artistes des autres continents et non pas un simple échange de politesse.
On peut considérer ce lien, comme une incitation au partenariat international et interafricain pour actualiser l’environnement de la production.


Promouvoir la production cinématographique et télévisuelle du continent africain.
Les films d’animation et de dessins animés peuvent véhiculer le talent des artistes africains. Sans aucun doute, ils peuvent s’affirmer par leur originalité aux côtés des autres expressions d’art du genre, à l’instar du dessin animé européen, américain ou asiatique.
Atelier de formation à l'institut international
des beaux arts d'Alger
C’est pourquoi un fonds pour la production doit être accordé à ce genre d’expression, d’autant que les populations ne se retrouvent pas dans les images projetées qu’elles voient sur leur écran. Cette ambitieuse initiative d’origine africaine, est un nouveau mécanisme qui pourrait marquer un tournant majeur dans le paysage cinématographique et télévisuel de l’Afrique et qui répondrait aux aspirations du public africain par des programmes conformes à leurs canevas culturels.
Le levier de ce mécanisme est la richesse des thèmes, la volonté des jeunes réalisateurs, la créativité des auteurs de bandes dessinées, et le talent de la nouvelle vague d’infographes.
Fédérer ces énergies autour de ce projet innovant par la complémentarité, est un moyen de doter le cinéma africain d’un nouvel outil, qui peut l’enrichir et le promouvoir à l’échelle mondiale.
De ce résultat, naitra un authentique studio où tous les jeunes africains porteurs de projets trouveront leur espace d’expression. Un premier pas vers une véritable industrie de l’audiovisuel africain.

Formation
Atelier d'Animation FIBDA 2011 par dynamic Art vision
La formation est l’une des priorités du projet Papa Nzenu Conte l’Afrique. Le fait de choisir un conte par pays puis le réaliser par un jeune cinéaste originaire du pays, est un précepte de renforcement et de complémentarité pour réhabiliter les compétences existantes. Si le jeune réalisateur ne dispose pas de compétences suffisantes pour mener à bien la direction de l’épisode, il bénéficiera d’une formation dans la structure de Dynamic Art Vision.
Une fois que le jeune cinéaste acquiert les fondements du dessin animé et réalisera son propre épisode, il pourra à son tour faire bénéficier à d’autres jeunes de son pays d’origine, les connaissances de ce savoir-faire. A l’instar de Narcisse Youmbi, le réalisateur du premier épisode, Le Chasseur et l’Antilope, qui, une fois avoir joui d’une formation dans les studios de Dynamic Art Vision et réalisé son épisode, est actuellement à son tour en train de former de nouveaux animateurs de dessins animés dans des ateliers au Cameroun.

Source de l'article Blog Papa Nzenu

mercredi 26 octobre 2011

twofour54 Abu Dhabi and Ubisoft Debut Arabic Video Game Studio


Investment vehicle twofour54 has announced the opening of the first major video game studio in Abu Dhabi, in partnership with French video game publisher Ubisoft.
Résultat de recherche d'images pour "Ubisoft Arabic Video Game Studio"Ubisoft is known for creating Tom Clancy’s Splinter Cell, Assassin’s Creed, and Prince of Persia. Twofour54, an initiative by the Abu Dhabi government aimed at creating an Arabic media hub, will support Ubisoft in opening the studio this December.
twofour54’s media training arm, tadreeb, will also work with Ubisoft to develop a "twofour54 gaming academy" where Ubisoft experts will help train an initial team of local video game developers.


The press release notes that Ubisoft Studios aims to create original games that appeal to local and international audiences. Developing a local team seems crucial if its content is to have a regional flavor, in light of the fact that Ubisoft is a French company with offices in Shanghai and Montreal that has acquired studios in Germany, Canada, and Japan; it’s anything but indigenous currently.

Twofour54 Deputy CEO Wayne Borg naturally stressed this point given twofour54’s focus on Arabic content. “The digital games played by Arabs have traditionally been developed outside the region, which means that they rarely have a direct relevance to Arab gamers. Our agreement with Ubisoft will enable the development of titles that resonate with the local population, whilst also building the skills of young Arabs.”
There’s no time like the present for content that is genuinely local, as the region has yet to see something without an imported feel. As gaming companies Nezaland Wixel Studios develop games aimed at tapping into the post-Tahrir climate in Egypt, hopefully Ubisoft’s studio will be able to provide more competition in this space
While it may attract expatriates given its location in the UAE, boosting the Emirati animation and gaming scene would help Emiratis surmount cultural barriers to entry in the field that local heavyweights in the media industrydescribed at CoE Animate 11.


The partnership also marks one of twofour54’s biggest moves since its inception; while we have yet to see major Arabic content creation come out of twofour54’s media hub (aside from pieces on the media space by Creative Labs), hopefully the new Ubisoft studio will help flex its Arabic content creation muscle.
By Wamda

Embracing Arab Animation


In February this year, Malik Nejer, 25, a Saudi maker of animated video, created a YouTube channel for his work that has since become the No. 4 subscribed YouTube channel in Saudi Arabia.

Mr. Nejer also has more than 80,000 followers on Twitter. He has set up an animated video company, AD Production, with financing from young fellow Saudis and is expanding his business to include the production of commercials and other projects.

“The money I have made in the last 9 months online is triple what we made from working 10 months on similar animation projects for television,” he said in a recent telephone interview.

A natural disaster two years ago gave Mr. Nejer his break in the animation business. The 2009 flood that swept Jidda, killing more than 100 people, prompted him to make a short, satirical animated clip, “The Real Reason Behind the Jidda Disaster.” The sketch, featuring a government official who falls in love with, and marries, his chair, went viral.

MBC, a Saudi-owned television group, called him with a job offer, so he quit his advertising job.

The rise in interest in Arab animation is a recent development. But the demand for original Arabic content is fueling more investment in an industry once looked upon as a children’s play space, rather than a money-making, cross-generational genre.

Online Arab creativity has also been galvanized by high Internet and mobile penetration, affordable Internet and cellphone services, censorship in traditional media outlets and the fact that most of the world’s 300 million Arabs are tech-savvy youths who scour the Internet for content that piques their interests.

“There is still some resistance in the market, especially from traditional broadcasters,” Badih Fattouh, the MBC group director in Dubai for content, said this month in a telephone interview. “However, they are going to be more aware of this genre, especially that the business model is changing. There are more revenue streams that could be generated around this animation, other than the traditional sponsorship or television spots and this should give more room for growth.”

MBC, which commissioned Sketch-in-Motion, an animation studio in Amman, to produce a short series about a Bedouin tribe called Al Masageel, is talking to the company about a longer second season.

Mr. Nejer’s success is helped by Saudi Arabia’s brand of Islam, which bans cinemas, segregates the sexes and imposes censorship on the news media.

“YouTube is becoming more successful in Saudi Arabia, and people are creating more genuine content because we have nothing else to do,” he said. “This kind of helped create traffic.”

Across the Middle East and North Africa, there are more than 100 million daily hits on YouTube videos, said Najeeb Jarrar, product marketing manager for the region at Google, which owns YouTube.

“Because the content is so creative, television and big old traditional media have started approaching that content,” Mr. Jarrar said in a recent interview. “The cheaper the Internet becomes in more countries, you will have more users consuming more content.”

In the United Arab Emirates, Freej, a 3-D animated comedy series about a squad of four Emirati grandmothers, has evolved from a superhero idea that came to its creator, Mohammed Harib, while he was studying in the United States. The show, which had its debut on Dubai television in 2006, is now in its fourth season. Freej also started broadcasting last year on the Cartoon Network Arabic, part of to Turner Broadcasting System, a Time Warner unit also known as TBS.

“When we sat down and we did the business plan for the company, this was never factored in, this was a bonus; We couldn’t have imagined something like this could go global because of the severe locality of it,” Mr. Harib said in an interview this month. “There was a lot of thirst for culture especially in a place like the U.A.E., where globalization was taking over and the new generation didn’t have any link to our way of life.”

Mr. Harib also founded Lammtara Pictures, which produces Freej. Freej has become a full-fledged business, including using product placement, merchandising, theatrical shows and events. Plans for a theme park were delayed after the Dubai real estate crash in 2008. The success of Freej, meanwhile, has spawned another Emirati animation series, Shabiat al Cartoon.

TBS, which has also signed the Jordanian animated production “Ben and Izzy,” is scouting the region for more Arab content to help shift its content balance away from global franchises over the next five years.

“There are two ideas that we are developing towards potential pilot stage, which are very interesting,” Alan Musa, TBS general manager and vice president whose responsibility includes the Middle East and Africa, said in a telephone interview. “I’m confident we can find one or two shows we can produce or co-produce and that these shows will potentially work in other markets as well.”

Platforms like the Cartoon Network Arabic in Dubai, Al Jazeera Children’s Channel in Qatar and Al Jazeera’s preschool children’s channel Baraem TV should help aspiring animators find work in a region that has not traditionally fostered local talent. TBS has also joined with twofour54, an Abu Dhabi government multimedia organization and zone, to offer animation courses in Abu Dhabi at the Cartoon Network Animation Academy, whose first batch of students graduated in September.

These initiatives, though, remain few and far between. Mohammad Fikree, a 21-year-old student majoring in animation in Dubai, says he is already thinking of opening his own studio after he graduates next year. His short animation, “Mad Camel,” made it to the U.A.E. section in this year’s Cannes Short Film Corner, but he is facing difficulties in getting support to develop his work.

“There is actually a lot of Arab talent, but no one is giving them a chance to show it in public,” Mr. Fikree, said in a recent interview. “To have an animation industry here in Dubai, you need sponsorship by the government.”
By Dania SAADI – Published inNY Times

A version of this article appeared in print on October 27, 2011, in The International Herald Tribune with the headline: Embracing Arab Animation. 

mardi 25 octobre 2011

FIBDA, un aperçu de la création BD en Algérie

Il y a deux semaines, je vous présentais le Festival International de la Bande Dessinée d'Alger (FIBDA), qui s'est déroulé du 4 au 8 octobre. 
Je vous propose ici un aperçu de la création et la diffusion de la bande dessinée en Algérie et dans la région, présenté à travers les différentes conférences qui ont eu lieu à ce sujet et des discussions avec quelques éditeurs et auteurs présents sur le site du festival.

Le rôle des festivals reste clé dans l'avènement de la création et de la publication de bandes dessinées, et le monde arabe en a vu fleurir quelques-uns dans les années quatre-vingt, notamment à Tunis à partir de 1983, à Alger entre 1986 et 1989 ainsi qu'à Beyrouth en 1987 et 1988. Après une absence de quelques années due notamment à la guerre civile, l'Algérie renoue des liens professionnels avec la bande dessinée à travers le FIBDA, dès sa création en 2008. Un des buts majeurs du FIBDA est, dans le long terme, d'attirer l'attention du milieu éditorial sur les jeunes talents, et de développer un marché local pour la bande dessinée. Lors de sa première édition, il n'y avait que deux maisons d'édition algériennes publiant de la bande dessinée présentes au festival, quatre ans plus tard, il y en a sept, dont Dalimen, Lazhari Labter Editions, l'ENAG (Entreprise Nationale des Arts Graphiques) et Z-Link.

Seance de dedicace au stand Dalimen, ici Gyps

La bande dessinée algérienne

Lazhari Labter, éditeur et grand passionné de la bande dessinée, a compilé un excellent ouvrage retraçant quarante ans de la bande dessinée algérienne: Panorama de la Bande Dessinée Algérienne 1969-2009, qu'il a d'ailleurs édité dans sa toute jeune maison d'édition Lazhari Labter Editions. Dans cette célébration du neuvième art en Algérie, Labter retrace le chemin qu'a parcouru la BD algérienne, partant de la toute première revue éditée dans le pays en 1969 : M'Quidèch. Initiée dès 1968 par Abderrahmane Madoui (directeur de la société nationale d'édition et de diffusion, SNED, éditeur de la revue), M'Quidèch a malheureusement cessé sa publication à la fin 1973. Mais il existe aujourd'hui une volonté de la rééditer. 

Rym Mokhtari au FIBDA
Des bandes dessinées sont publiées sous forme de strips ou d'albums dès 1967 dans les journauxAlgérie Actualité et El Moudjahid, avec notamment des oeuvres comme Naâr, une sirène à Sidi Ferruchde Mohamed Aram, Commando en mission de NourEddine Hiahemzizou, Le Pont de Rachid Aït Kaci etMoustache et les Belgacem de Menouar Merabtene dit Slim. Dans les années 80, la BD algérienne voit un nouvel essor, notamment avec la création du premier Festival de la bande dessinée et de la caricature de Bordj El Kiffan à Alger, en 1986, et l'apparition de jeunes talents, dont Gyps -présent au FIBDA, dans des publications comme la revue El Manchar (La scie). Tout cet élan créatif se voit malheureusement disparaître avec le début de la guerre civile en 1991. 
Beaucoup d'auteurs et dessinateurs, comme Gyps et Jacques Ferrandez, s'exilent en France. Cet arrêt brutal, la jeune auteure et dessinatrice Rym Mokhtari l'a également évoqué lors d'une conférence au FIBDA (voir article précédent), attirant néanmoins l'attention sur une renaissance non négligeable de la BD algérienne depuis quelques années.


L'édition

Etienne Schreder au FIBDA
Il a donc été question de l'édition dans de nombreuses conférences, comme celle du journaliste et auteur belge Thierry Bellefroid, tout simplement intitulée « L'édition, comment ça marche ? » modérée par Rachid Alik, directeur de la communication du FIBDA. Un titre qui promet des informations et conseils pratiques sur les fonctionnements de l'édition, qui cependant commence par un constat décourageant pour les auteurs et illustrateurs de BD algériens et africains : « 4500 albums sont publiés chaque année en Belgique francophone, France et en Suisse, cela fait cent par jour » dit Bellefroid, et il ajoute, citant l'auteur et dessinateur belge Étienne Schréder, qui anime les ateliers jeunes talents à Alger, « Mieux vaut donc être le premier en Algérie que le dernier en Europe ». 
Bellefroid est tout de même parti de l'expérience francophone européenne afin de partager des exemples qui pourraient servir au contexte algérien. Bien qu'elle ne l'était pas auparavant, la France est à présent le pôle culturel en ce qui concerne la bande dessinée, et il existe une culture BD très répandue dans ces pays, ce qui est essentiel au développement d'un modèle économique. Il existe tout un système, grâce à l'existence de magazines, d'éditeurs, d'écoles… qui participe à l'éclosion centrifuge, contaminant l'ensemble des secteurs : économie, apprentissage et aujourd'hui subventions. 

Au niveau des pouvoirs publics en France, Belgique et en Suisse, Bellefroid explique qu'il existe des enveloppes annuelles d'aides à la création et à la diffusion, décidées par les services des lettres des différents pays et confiées à des commissions de spécialistes. En Algérie, il existe un système d'aide à l'édition, sous forme de pré achat, mais la seule aide aux jeunes auteurs est celle du FIBDA, avec le Prix Jeune Talent. « Il faut que des collectifs d'auteurs, de fanzines, et autres se groupent et aillent trouver les pouvoirs publics » conseille Bellefroid, ajoutant que la BD publiée par les journaux reste aussi un bon modèle. L'idée n'étant pas de publier tout de suite des albums, mais de commencer par assurer une diffusion de la bande dessinée via d'autres médiums, comme les magazines et les fanzines. 

La question de la lecture se pose aussi, bien que le Salon International du Livre d'Alger (SILA) a vu défiler un très grand nombre de visiteurs cette année, ça reste une foire annuelle où les lecteurs viennent faire leurs achats de livres pour l'année, et le lecteur de BD reste minoritaire. 
Il y a également le problème des librairies, de la distribution mais aussi d'éducation du lecteur à la bande dessinée. « Il faut aussi éduquer à lire la BD, qui nécessite une autre forme de lecture » explique Bellefroid, « un public qui n'est pas éduqué à la BD n'achète pas de la BD. » 
Hilaire Mbiye au FIBDA
Il y a donc une nécessité de développer une génération de lecteurs et de donner la possibilité à ceux en marge du modèle économique de survivre. Ceci nécessite parfois une aide gouvernementale, notamment à travers les bibliothèques, les municipalités ou les commissions. La bande dessinée est un média qui peut passer mieux que le livre, Bellefroid attire cependant l'attention sur les potentiels risques d'usages gouvernementaux, mais ajoute que « la BD éducative doit exister, surtout sur ce continent où le livre ne passe pas ou passe moins bien ». Il existe des mangas algériens et des BD éducatives, et commission ou non, les créateurs réfléchissent, créent différentes formes d'oeuvres et « font ce qu'ils ont dans les tripes » dit Bellefroid, « dès que des auteurs émergent, qu'une génération émerge, tout le monde raconte une histoire différente. » Le cas de Slim, père de la bande dessinée algérienne, illustre bien ce propos : « c'est une star absolue dans ce pays » raconte Rachid Alik, « Les gens mettaient des autocollants Slim sur leurs voitures. Et cet artiste a donné ce qu'il voulait donner. »

Par Canan Marasligil Source de l'article Actualitte







jeudi 20 octobre 2011

Ubisoft To Open Gulf Region's First Major Subsidiary In Abu Dhabi

Ubisoft has announced plans to open a new development studio in the United Arab Emirates city of Abu Dhabi, making it the first major game publisher to establish roots in the Persian Gulf region.


The new studio is slated to open in December, staffed by a "core team of Ubisoft veterans" and local hires managed by 10-year Ubisoft veteran and recent Ubisoft Shanghai HR director Yannick Theler.

At first, the Abu Dhabi location will be focused on developing online companions to established Ubisoft franchises, but it will eventually create original titles "that will appeal to local and international audiences alike," according to an announcement.

The endeavor is a partnership between Ubisoft and Abu Dhabi's Media Zone Authority, twofour54, which will also help establish a full time "gaming academy" to train new developers in the region.

Ubisoft cited Abu Dhabi's technology infrastructure and educational institutions in choosing the new studio location, as well as the pool of skilled technical talent in the region.

"[Twofour54]'s commitment to developing a strong regional gaming industry and their knowledge of the region were the perfect foundation on which to continue building our development teams," Ubisoft executive director for worldwide studios Christine Burgess-Quemard said in a statement.

Last month, startup game publisher Red Stallion Interactive announced its would be focusing its efforts on serving the "growing appetite" for high quality games in the Middle East.

Turkish social game house Peak Games has also seen success in the growing Middle East and North African market, recently raising $11.5 million in additional funding to expand its operations.

By Kyle Orlan - Source of article Gamasutra

mardi 11 octobre 2011

La maison d'édition Z-Link spécialisée dans le Manga et la Bande Dessinée - Les artistes DZ sortent de l’ombre…

Les jeunes dessinateurs, auteurs et bédéistes ont la chance depuis ces dernières années de voir leurs œuvres et projets se concrétiser. Cette bonne fée qui vient à la rescousse de ces jeunes talents depuis quatre ans maintenant est la maison d’édition Z-Link.

Créée par Salim Brahimi alias Sayan, en 2007, Z-Link est considérée comme la première édition spécialisée dans la bande dessinée et les mangas. “Notre travail donne accès à la production jeune. La vision de la boîte est de les encourager à réaliser leurs maquettes”, nous a confié l’éditeur. Lors des débuts de cette maison d’édition, les responsables avaient du mal à trouver de l’aide, car “la BD estime Salim Brahimi, était brimée”. Et d’ajouter : “Elle était considérée comme un livre pour enfants. On me disait que cela n’était pas intéressant”, a-t-il ajouté. Ambitieux, l’éditeur croyait en son entreprise. En 2008, il édite une revue mensuelle de jeux vidéo, mangas, BD et cinéma.

Laâbstore (qui emprunte son nom à la jonction de deux mots en arabe : laâb (jeu) et store (qui vient de soutour, c'est-à-dire lignes)) est un réel carton de par sa qualité et l’actualité proposée. “Nous avons réalisé les sept premiers numéros sans annonces publicitaires.La diffusion est effectuée sur tout le territoire national mis à part le Sud. Notre but est d’encourager et de publier ces jeunes artistes en les aidant par la suite à finaliser leur travail”, a signalé Salim Brahimi. D’ailleurs, Mohamed Tahar Aïdaoui alias Natsu, publié pour la première fois dans Laâbstore, par Sayan et sa besogneuse équipe, s’est vu primer lors de la première édition du Fibda en 2008. Le vingt-neuvième numéro de Laâbstore est sorti lors de la quatrième édition du Festival international de la BD d’Alger (FIBDA), qui s’est achevé samedi dernier. L’équipe de Z-Link était présente pour exposer ses numéros et ses albums. “Notre priorité est de s’inspirer de la culture algérienne. Les auteurs sont influencés par les évènements du pays”, a souligné notre interlocuteur, avant d’ajouter : “Avant, nous prenions de l’actualité étrangère mais depuis ces derniers temps nous avons des couvertures algériennes pour les encourager à réaliser leurs projets”. Âgés de 23 à 33 ans, ces bédéistes connus où méconnus du public produisent des histoires qui n’ont rien à envier aux professionnels. Dans ce dernier numéro de 47 pages, on retrouve des nouveautés, notamment Roda d’Amir Cheriti de Jijel. Il aborde l’histoire d’un groupe de gamins vivant dans un bidonville et pour se divertir ils prennent une roda (un pneu) pour faire de la glisse. On peut trouver également dans ce numéro, une découverte : le Bônois Khalil Snani avec Elemental Quest qui fait la couverture de ce mois. Entre autres, les passionnés de mangas trouveront les dernières actus de leur héros préféré de jeux vidéo, de séries et de films. Par ailleurs, l’édition Z-Link a lancé une nouvelle collection de mangas nommée DZ-Mangas. “Nous avons édité neuf albums mangas à l’algérienne. C’est vrai les dessins sont japonais mais on retrouve des héros et des villes algériennes. Les auteurs s’inspirent de leur réalité dans leurs œuvres”, indique Salim Brahimi.

Parmi les derniers ouvrages sortis en cette fin d’année, on retrouve deux albums. Le premier Drahem de l’Oranais Sofiane Belaskri qui relate les aventures de deux jeunes qui tombent sur un sac plein d’argent. À compter de ce moment, leur vie bascule…et on ne vous en dira pas plus ! “L’auteur n’est pas moralisateur mais revient seulement sur la vie algérienne”, a-t-il expliqué. Le deuxième album disponible dans les librairies s’intitule Victory Road (volume 2), d’Oudjiane Sid Ali et Aït Hamou Riadh. L’édition Z-Link a permis durant ces quatre années d’ouvrir une porte à un art…quelque peu mis à la marge.

Par Hana Menasria - Source de l'article Liberté Algérie