mercredi 29 janvier 2014

La bande dessinée, art idéal pour raconter l’immigration

Depuis les premiers funnies américains au début du XXe siècle, réalisés par les migrants venus d’Europe, jusqu’à Persépolis de Marjane Satrapi, publié dans les années 2000, la bande dessinée n’a cessé de créer des liens avec le thème de l’immigration. 

Alors qu'a lieu ce week-end le festival d'Angoulême, l'exposition Albums, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, propose d’illustrer leur proximité à travers plus de 500 documents.


Yvan Alagbé, Nègre jaunes, planche 3 de l'arrestation, collection musée 
de l'Histoire et des cultures de l'immigration © Fremok

Née au XIXe siècle, la bande dessinée a évolué dans des contextes différents : révolution industrielle, guerres, mondialisation. A mi-chemin entre littérature et art graphique, elle est à la fois un récit et une représentation visuelle de la mémoire. C’est pourquoi cet art nouveau et populaire a été, pour les immigrés, le médium idéal pour transmettre leurs souvenirs, raconter leur voyage ou celui de leurs parents.

Dès le début de l’exposition, les premières planches décrivent le parcours spectaculaire de certains auteurs. Georges McManus, célèbre bédéiste irlandais immigré aux Etats-Unis, a fait de sa double culture la matière première de ses BD. René Goscinny, originaire de Pologne et d’Ukraine, et Alberto Uderzo, né de parents italiens, ont créé les aventures d'Astérix, une des bandes dessinées les plus populaires en France. Enki Bilal a, quant à lui, fui les Balkans avec sa mère avant de connaître le succès en France. Enfin, Marguerite Abouet, scénariste d’Aya de Yopougon, née à Abidjan, a émigré en France où elle a co-réalisé avec Clément Oubrerie, l’une des bandes dessinées les plus lues d’Afrique de l’ouest. Et ces artistes ne sont que des exemples parmi les 117 auteurs présentés.

Quels que soient les genres (science-fiction, funnies, récits autobiographiques ou historiques), chaque auteur enrichit son art de son expérience personnelle, de ses rencontres ou entretiens. Ainsi, Clément Baloup, auteur franco-vietnamien, dessine et écrit des histoires qu’il n’a pas vécues mais qui font partie de son héritage. PourQuitter Saigon, il a notamment interviewé des Vietnamiens qui ont fui leur pays durant la guerre d’indépendance. Dans une vidéo, il explique ses difficultés à plaquer son imaginaire sur des récits qui ne lui appartiennent pas, ce pourquoi il se doit de respecter sa règle directrice : « La sincérité doit primer ».

Couverture de l'album Quitter Saigon, tome 1 © Clément Baloup
Le départ, le voyage, l’arrivée sur la terre d’accueil sont des thèmes que l’on retrouve dans presque toutes les œuvres. Les moyens de transport aussi apparaissent régulièrement. Ils sont le symbole du passage vers une autre vie, pas forcément meilleure. OTTO T. montre, dans une vignette de ses Petites histoires des colonies françaises, l’accueil officiel et chaleureux d’une famille noire en France. Puis dans la suivante, il dessine cette même famille occupée à ranger et à nettoyer le désordre de la fête organisée pour eux. Une façon de dénoncer l’accueil souvent hypocrite des pays d'arrivée et l’intégration difficile des immigrés. Autre thème récurrent de la BD traitant de l'immigration : la crainte du contrôle d’identité. Ainsi, Yvan Alagbé dans Nègres jaunes, utilise un découpage rythmé et contrasté pour illustrer une arrestation violente d'immigrés par la police.

Alors que les artistes possèdent une esthétique et des scénarios à chaque fois différents, les thèmes communs et les expériences parfois analogues dessinent un parcours-type de migrant, créant ainsi une certaine universalité. Une union entre des hommes et des femmes aux destins différents mais dont les questionnements et les difficultés sont paradoxalement similaires.

Par Gwenael Ameline de Cadeville - Source de l'article l'Exponaute

jeudi 23 janvier 2014

Bande dessinée : migrants en cases

Qu'il soit exilé politique, sans-papier en vadrouille ou membre d'une famille confrontée à l'épineuse question de l'intégration, l'immigré est désormais un héros de bande dessinée à part entière.

"Les Années Spoutnik", tome II : "C'est moi le chef !",
de Baru (Casterman, 2000). | CASTERMAN
Epris de réalité, le 9e art n'a jamais autant ouvert ses cases aux questions des flux migratoires et de la mondialisation. Le phénomène n'est pas totalement nouveau néanmoins. Autant en Europe qu'aux Etats-Unis, l'histoire personnelle de certains auteurs a largement nourri les interactions entre migration et récit graphique. Ces relations sont au coeur de l'exposition « Albums », que propose le Musée de l'histoire de l'immigration, à Paris, jusqu'au 27 avril. Petite sélection de séries et personnages emblématiques.

Le Sabir Teuton des « Katzenjammer Kids »

Publié en France sous le nom de « Pim Pam Poum », « The Katzenjammer Kids », comic strip américain, met en scène deux garnements, Hans et Fritz, qui n'ont de cesse de jouer des tours à leur tante (appelée Die Mama dans la version originale). La plupart des personnages (dont Der Inspector ou Der Captain) s'expriment dans un sabir à consonance germanique. Créée par Rudolph Dirks, un ressortissant allemand installé aux Etats-Unis, la série apparaît dans le New York Journal en 1897. « Comme quoi l'immigration s'est trouvée très tôt au coeur de certains récits, note Gilles Ollivier, l'un des commissaires de l'exposition. Eux-mêmes migrants, de nombreux lecteurs de journaux américains pouvaient ainsi s'amuser à s'y reconnaître. »

En raison d'un conflit entre l'auteur et les éditeurs, la série sera par la suite réalisée en parallèle par un autre dessinateur d'origine allemande, Harold Knerr. Celui-ci édulcorera son folklore teuton pendant la première guerre mondiale à cause du sentiment antigermanique qui traverse le pays : « L'Allemand était devenu un ennemi extérieur et n'était plus un composant de la cultureaméricaine. » Sous le pinceau de Knerr, les personnages seront même hollandais pendant quelques années. Un recueil de quelque 300 strips est paru chez Michel Lafon en 2012.

Les Slimani : le racisme à la première personne

Les Slimani, famille algérienne installée en France, traverse de manière récurrente l'oeuvre du dessinateur et scénariste Farid Boudjellal, né à Toulon en 1953. Son apparition remonte à 1983 et à une planche commandée par le quotidienLibération à l'occasion de l'arrivée à Paris de la « marche des beurs ». « On y voit un père de famille algérien discuter à table avec ses sept enfants, rappelle Gilles Ollivier. En quelques cases, Boudjellal décrit l'illusion du retour au pays chez les immigrés de première génération et la conviction, chez les jeunes de deuxième génération, que leur pays à eux s'appelle la France. »

"Petit Polio", tome II: "Mémé d'Arménie", de Farid Boudjellal
(Soleil, 2002, réédition Futuropolis, 2006). | DR
L'aîné des Slimani, Mahmoud, double fictionnel de Farid Boudjellal, est le protagoniste de la série « Petit Polio » (Soleil, 1998-2002), surnom donné en référence à la maladie qui affecta l'auteur comme le personnage. « Boudjellal a donné la parole à l'immigré. C'est lui qui raconte ce qu'il vit, à la première personne, et notamment le racisme », souligne le commissaire.

Les années Spoutnik : ouvrier d'abord

Fils d'un ouvrier italien venu travailler dans la sidérurgie lorraine, Hervé Barulea, dit Baru, a relaté son enfance à travers cette tétralogie (Casterman, 1997-2003). Son action, inspirée de la Guerre des boutons, se déroule dans une cité ouvrière peuplée de familles italiennes, polonaises, yougoslaves, maghrébines… Les unes et les autres brocardent leurs origines respectives : les Polonais traitent de communistes les Italiens, qui voient les Algériens comme des égorgeurs du FLN… « Mais tous se retrouvent derrière deux causes communes : la lutte pour le maintien des hauts-fourneaux et l'amour du sport, observe Gilles Ollivier. Il y a, chez Baru, une adéquation entre la mémoire immigrée et la mémoire ouvrière. Ses personnages sont d'abord des ouvriers avant d'être des immigrés. »

Persépolis élargit le champ

Née en Iran en 1969, Marjane Satrapi a 10 ans quand éclate la révolution islamique et 14 ans quand ses parents l'envoient en Autriche. Son témoignage autobiographique, Persepolis (L'Association, 4 tomes, 2000-2003), connaît un énorme succès public et critique, encore amplifié par son adaptation au cinéma, en 2007, coréalisée par l'auteure elle-même.

"Persepolis", tome III, de Marjane Satrapi (L'Association, 2002).

« Pour la première fois, nous avons là le récit d'une femme liée à l'immigration. Il faut savoir que plus de 50 % des migrants sont aujourd'hui des femmes », indique Gilles Ollivier. En encourageant la BD de reportage et les récits à la première personne, L'Association a élargi le champ des libertés narratives en matière de bande dessinée. « La thématique de l'immigration en a bénéficié et s'est développée avec l'apparition de nouveaux personnages : le clandestin et la femme. Persepolis est le marqueur de ce phénomène. »

Aya de Yopougon : le point de vue africain

Scénarisé par l'Ivoirienne Marguerite Abouet et dessiné par Clément Oubrerie (Gallimard, 6 tomes parus, 2005-2010), cet autre récit féminin n'est, lui, que partiellement autobiographique. Contrairement à sa créatrice, arrivée en France à l'âge de 12 ans, la belle Aya vit toujours dans son quartier populaire d'Abidjan. L'immigration n'en est pas moins présente à travers plusieurs personnages, notamment Innocent, un coiffeur pour dames qui s'exile à Paris afin de mieux vivre son homosexualité. « L'histoire se déroule avant les lois Pasqua et propose un point de vue africain à la question migratoire, ce qui n'est pas si fréquent », précise Gilles Ollivier. La série a également été transposée à l'écran, en 2013. Preuve que 7e et 9e arts encouragent, eux aussi, les mariages mixtes.
Par Frédéric Potet - Source de l'article Le Monde

mardi 21 janvier 2014

Gihèn Ben Mahmoud une artiste tunisienne de BD

On vous présente Gihèn Ben Mahmoud une artiste tunisienne bien dans sa peau où quand l’exotisme rencontre l’art de la BD. Extrait du site  Graphik Island


1 Qui est Gihèn Ben Mahmoud ?
Jeune artiste tunisienne. Passionnée d’art à 360°. Plus connue comme dessinatrice et bédéiste, moins connue comme actrice et scénariste.

Comment élaborez-vous votre scénario ? D’où vous vient l’inspiration ?
J’écris, tout simplement. Je prends note tout le temps, à tout moment les idées qui me passent par la tète, car une fois oubliées, je ne peux plus revenir en arrière. J’ai un bloc notes sous la main, sinon c’est la galère ! Pour écrire je m’inspire de tout et de rien : des gens que je rencontre dans la rue, situations de vie quotidienne, amis, proches, films, fictions, chansons… la musique pour moi est une grande source d’inspiration. Certaines planches, ont été dessinées sous l’effet d’une chanson ou d’un chanteur/se.
Chaque BD, scénario, a un parcours propre à lui. Ce n’est pas de la même façon que je fais les choses. Au contraire, j’essaie toujours de faire des choses différentes ! Donc , pour chaque histoire il y a des points d’inspirations différents et divers.
J’adore construire les personnages, leur donner une vie et un caractère. Après un certains moment, je ne contrôle plus la situation. Ils deviennent tellement indépendants qu’ils agissent tous seuls, moi je ne fais que les assister !
3 Que pensez-vous de ce qui vient de se passer en Tunisie, vu que vous vivez depuis presque 5 ans en Italie ?
C’est triste et émouvant. C’est tout à fait inattendu pour moi. Triste pour toutes les victimes, et Bou Azizi en premier lieu. Ce jeune homme qui s’est donné la mort par désespoir. C’est trop triste pour moi qui ne le connais pas, penser qu’il n’existe plus et qu’il n’a pas pu assister à ce moment historique où le monde arabe vient de changer… grâce à lui. émouvant, aussi, car c’est un nouvel espoir. Un début j’espère, d’une nouvelle ère. Je le souhaite pour la Tunisie.

4 Quelles sont les raisons d’un choix pareil ? De partir ailleurs ?
Pour les jeunes artistes, la Tunisie n’offre pas grand marché. Ni grandes opportunités. La culture n’est pas une priorité ni pour le commun du peuple, ni pour la politique. J’ai essayé maintes fois avec la télé tunisienne. Mais quand on est jeune et inconnu, personne ne veut t’aider. Puis pour être sincère, je ne suis pas le genre à accepter certains compromis, ni à lécher les bottes pour obtenir un rôle ou obtenir un travail. J’ai toujours pensé que c’est un grand handicap pour la culture en général, surtout que la production télévisuelle tunisienne devient de moins en moins compétitive par rapport au reste du monde arabe. On est 11 millions, mais je pense qu’une bonne gestion et une bonne qualité des médias aidera à améliorer la qualité de vie des gens et la mentalité générale. Chose qu’avant on pouvait pas dire directement. Le livre, le cinéma, la télé, c’est des instruments très puissants, qu’on ne sait malheureusement pas bien en profiter comme à l’Occident ! Donc, pour moi, partir à la découverte de nouveaux horizons et expériences était un choix impératif. Surtout que je me sens plutôt ‘internationale’ comme orientation artistique. Je ne suis pas très … comment dire… ‘typique’, typée dans mon style. J’ai toujours gardé mes origines comme un fort background pour concevoir mes histoires et parler des pays du Sud et leurs problèmes. C’est une chose que je porte dans le sang. Mais, j’aime tenter et prouver toutes les expériences artistiques possibles. Ceci dit, je n’exclue pas le retour en Tunisie pour présenter quelque chose, c’est toujours mon pays et mon point de départ.

5 Quelles sont vos attentes ? Comme citoyenne tunisienne et comme artiste ?
J’espère que les choses vont réellement changer. Au niveau institutionnel et politique, comme celui social et culturel. J’ai parlé et dessiné un peu la révolution. Mais ce dont nous avons besoin est surtout donner l’espace au gens qui méritent, qui savent bien faire les choses. Faut abolir les ‘pistonnés’ et juger les gens pour leurs vraies capacités. Dans cette circonstance spéciale, raison de plus d’encourager les jeunes, les vrais professionnels et les gens sérieux de tous les métiers !
Comme artiste j’espère que ma voix sera entendue et que j’aurai l’occasion de présenter mes travaux et projets pour la Tunisie aussi. Triste à dire qu’on a plus de chances ailleurs que dans notre propre pays. On a l’impression qu’on veut pas croire en nous. C’est très important que la voix des jeunes ‘non pistonnés’ soit entendue et respectée.
6 Vous et la BD (quelle relation vous entamez avec votre passion) ?
Pas seulement la bande dessinée. J’aime aussi le cinéma en premier lieu. J’aime la musique. La bande dessinée pour moi c’est une façon un peu ‘cinématographique’ de raconter- comme je n’ai pas les moyens pour le cinéma ! Mais c’est amusant. J’aime, et je fais bien la part des choses. Je fais ça par passion, écrire, jouer, dessiner, raconter et faire rêver. Un artiste qui n’est pas connu, c’est universel, rencontre toujours des difficultés aux débuts. La bande dessinée reste encore comme passion pas comme métier. Mais ça me passionne beaucoup. Raconter les histoires et les faire évoluer. Je suis très affectionnée à mes héroïnes : Rosemary Queen, Elyssa Haddad et Sherihèn Abderrahmen.

7 Quels sont vos objectifs et projets à venir ?
J’ai en cours le Tome II de Passion Rouge : La troisième Clé. Thriller policier et politique, sur fond romantique, dont le Tome I est sorti en Tunisie en 2008 par MC Editions. Le 2ème tome sort en avant-première sur Tunivisions, le magazine tunisien. Je prépare un projet ‘top secret’ avec un ami à moi Karim Mokhtar, que vous pouvez anticiper sur : bedeistes.com
J’ai deux autres BD que je négocie pour le moment avec des éditeurs en France et en Belgique : WANTED et Le Rève Oriental dont je vous ai dédié le banner pour le site GRAPHIKISLAND.

Je prépare un collectif en Italie qui s’intitule ‘Seconda pelle’ avec un groupe de jeunes dessinateurs italiens.
Pour le reste, quand ce sera le moment, ca sera publié sur mon blog , aussi pour une raison de droits d’auteur.
Pour mes objectifs, c’est trop long à expliquer ! Faut une deuxième interview !! ☺ je rigole. Mes objectifs sont bien clairs pour moi. Mais je préfère en parler une fois arrivée au point !

So, Enjoy & have good time !

Blog officiel Gihèn Ben Mahmoud

Comics: la revanche des super héroïnes musulmanes

La maison d'édition Marvel va introduire la première héroïne musulmane de BD aux Etats-Unis. Dans le monde arabe aussi, les femmes qui occupent le rôle principal se multiplient.
Les créateurs de "Burka Avenger" posent pour les photographes en août 2013. AFP / Farooq Naeem
Les créateurs de "Burka Avenger" posent pour les
photographes en août 2013. AFP / Farooq Naeem
Qestion à un dollar: pourquoi les personnages de comics sont-ils toujours pour la plupart des hommes blancs? Tout ceci, alors qu'on sait qu'un migrant arrive sur le sol américain toutes les 44 secondes, et que les «minorités» le sont de moins en moins.
Mais les choses changent peu à peu. Le 5 février, la nouvelle série de Ms Marvel présente ce qui peut d'ores et déjà être considéré comme une petite révolution. Le personnage phare de la série se nomme Kamala Khan, une jeune Pakistanaise musulmane de 16 ans, vivant dans le New Jersey.
Mais qui est donc cette Kamala Khan? Pour le site Vice qui se fonde sur les premières images diffusées le 8 janvier dans All New Marvel Now! Point One (2014) #1, la super héroïne musulmane de Marvel est tout sauf«hypersexualisée».
«Elle est là pour "sortir les poubelles". Kamala vient d'une famille de quatre personnes, son grand frère s'appelle Aamir, son père Yusuf (il ne fait que boire du thé) et sa mère Aisha (une femme sévère mais bienveillante)», souligne Vice.
L'adolescente de Jersey City d'origine pakistanaise, est née des souvenirs d'enfance de l'éditrice de bandes dessinées Sana Anat, révèle pour sa part le New York Times.
G. Willow Wilson, l’auteure qui s'est vu confier le projet, a conçu Kamala comme une «fille forte, belle et qui n’est pas handicapée par une quelconque différence en tant que Pakistanaise d’origine». Cependant, la voie de l'islam en terre américaine qu'emprunte la jeune femme est pavée d'obstacles: le conservatisme d’une partie sa famille, les préjugés, voire des cas de conscience.
«C’était très important pour moi de représenter Kamala comme quelqu’un qui rencontre des difficultés avec sa foi», raconte Willow Wilson. Car pour briser les clichés du genre, l’auteure croque les subtilités morales de notre époque, suivant à la trace les lignes de conduites parfois divergentes qui nous sont dictées.
Le personnage n’est pas sans rappeler la «vengeuse en burka» de la télévision pakistanaise. Il évoque également d’autres super héroïnes qui ont éclos dans le monde arabe: Qahera en Egypte, Rayann Lawsonia au Soudan, Elyssa Haddad en Tunisie, ou encore Malaak au Liban. Chacune à sa manière, se bat contre les maux de sa société —le patriarcat, les violences faites aux femmes— mais aussi contre ceux venus d’ailleurs.
« Je déteste ces personnages stéréotypés qui ressemblent à des Barbies en cuir moulant», grince Mai El Shoush, une auteure soudanaise. Certains conservatismes ont la vie dure. En septembre 2013, DC Comics a interdit aux auteurs de Batwoman de mettre en scène le mariage lesbien de leur héroine. L’alliance du masque et de la robe et serait-il exclusivement hétéro?

Lu sur, ViceNew York Times et Bloomberg
Source de l'article Slate Afrique

vendredi 17 janvier 2014

“Tunisie , Jeux vidéo : Global Game Jam à Esprit en simultané avec le monde entier”

“Le club Esprit Game developers (EGD), l’association Tunisian Game developers (TGD) ainsi que le club Game Master Club (GMC) de l’ULT organisent entre le 24 et le 26 janvier 2014, pour la deuxième année consécutive, à l’amphithéâtre d’Esprit El Ghazela à midi, un marathon pour les portés par le développement des jeux vidéo en Tunisie. 

Ce challenge à résonance internationale, trois journées durant, en simultané avec 72 pays du monde entier notamment aux États-Unis, en Turquie, en Australie etc., aura pour ambition de développer l’élan créatif des ingénieurs passionnés par l’univers du design et du jeu. 
Ce weekend sera jalonné par l’allocution des speakers spécialisés dans le domaine et par un pic de création à travers lequel les participants laisseront libre-court à leur inventivité. 
Ils seront de ce fait amenés à respecter une thématique confidentielle divulguée le jour-même de l’événement. Le temps de 48 heures, du vendredi 24 janvier vers 17 h 00 à dimanche le 26 janvier 2014 à 16 h 30, les Jammers s’attèlent donc à résoudre des problématiques qui décuplent leur imagination. Le but c’est d’instaurer un univers ludique dans le cadre d’un projet mettant en relief la gamification. 
Celle-ci favorise de nouvelles solidarités et des liens au sein d’un contexte de développement de jeu composé de : programmation, conception itérative, exploration narrative voire encore d’expression artistique. Des prix seront discernés aux équipes ayant produits les meilleurs jeux tout en ayant travaillé avec un esprit cohésion et de groupe. 

Pour avoir plus d’informations sur cette manifestation, veuillez-vous inscrire sans tarder via le lien et visitez notre page facebook

Source de l'article Tunandtech

Sant-Fieg - l’enquête personnelle d’un jeune homme, mi-Breton mi Kabyle, sur ses origine


Stéphane Heurteau © Le Télégramme
Entretien avec Stéphane Heurteau
« Je souhaitais montrer la difficulté de l'intégration, et comment les circonstances peuvent vous amener à devenir raciste, misogyne, voire violent. »

Avec le diptyque Sant-Fieg (éditions Coop Breizh), Stéphane Heurteau signe, à ce jour, son œuvre la plus forte, narrant l’enquête personnelle d’un jeune homme, mi-Breton mi Kabyle, sur ses origines. Rencontre avec l’auteur de ce magistral récit en images sur une touchante quête d’identité…


Sant-Fieg, pourquoi ce titre ?...
Parce que je le trouvais très poétique ! Sant-Fieg, c'est breton, et ça veut dire Saint-Fiacre en français. C'est un petit village en presqu'île de Crozon, dans le Finistère, à mi-chemin entre Crozon et Roscanvel. La particularité de ce village, c'est qu'il ne fait que 500 mètres de long et qu'il possède une double signalétique. En effet, à son entrée, on peut lire « Sant-Fieg » et à sa sortie « Sant-Fiakr » ! J'ai trouvé ça très drôle et surprenant. Ça a servi mon récit qui, à l'origine, se situait entre Nantes et Rennes dans les années 1990. Il m'a paru beaucoup plus intéressant de le situer en presqu'île de Crozon, entre 1963 et 1981.

Justement, que racontez-vous en ce diptyque ?
Je raconte l'histoire de Rachid, un jeune Kabyle venu s'installer en presqu'île de Crozon pour y travailler, et parce que son père y est mort durant la guerre 39-45. À son arrivée, il rencontre Maelle, une jeune fille de la région dont le frère a été tué trois ans plus tôt durant la guerre d'Algérie. Les deux êtres tombent éperdument amoureux… De cette union dramatique naîtra un enfant, Armel, qui ne connaitra pas ses parents. En 1980, le garçon hérite d'une maison dans le village de Saint-Fiacre, de la part d'une grand-mère qu'il n'a jamais connu. Le jeune homme va alors enquêter afin de comprendre ce qui est arrivé à son père biologique. Sa rencontre avec Liz, une Anglaise qui a connu non seulement ses parents mais aussi son grand-père, va l'amener à entre en contact avec Jil Turnal, un anarchiste autonomiste, membre fondateur du FLB (Front de libération de la Bretagne, organisation indépendantiste bretonne créée en 1966 ; ndlr), à qui appartenait la petite maison dans lequel vivait Rachid dans le village de Saint-Fiacre.
De quelle manière avez-vous abordé cette venue d'un jeune Kabyle en presqu'île de Crozon ?
Dès le départ, je souhaitais une histoire où le récit ne serait pas livré de manière linéaire, mais serait amené en suivant de grands événements mondieux (assassinats de John Fitzgerald Kennedy ou de John Lennon, avènement de Lech Walesa en Pologne, etc.) ou en Bretagne (marée noire provoquée par l’Amoco-Cadiz, projet décrié de la centrale nucléaire de Plogoff, etc.). 
Au travers de ce récit, je souhaitais montrer la difficulté de l'intégration, et comment les circonstances peuvent vous amener à devenir raciste, misogyne, voire violent. Mais aussi, comment certaines personnes font le choix de ne pas céder et luttent pour s'en sortir, sans pour autant se comporter avec médiocrité.

Un vrai choc des cultures donc !...
Oui, mais tout n'est jamais complètement blanc ou noir. Ainsi, Jil, qui accueille Rachid chez lui, profite du jeune Kabyle en se servant de son expérience au sein du FLN (Front de libération nationale, parti politique algérien fondé en 1954 ; ndlr) pour fonder le FLB ! Le premier album est très brut, très violent, le second est plus désabusé. Seize ans ont passé, les rêves et les espoirs des uns et des autres se sont évanouis dans l'alcool ou la dépression ! 
Je tenais aussi à montrer comment notre société a considérablement évolué, globalement de l'assassinat de Kennedy à celui de Lennon. En effet, en 1963, tu peux voir l'assassinat de Kennedy, tu vas au bistrot… et il y a encore des gens qui roulent en charrette ! Dix-sept ans plus tard, tout le monde a un téléviseur et roule en voiture. Et en arrière-plan de tout ça, il y la musique, globalement des hippies jusqu'aux punks. Ça rythme toute l'histoire !


Pourquoi ce prénom d’Armel pour votre principal personnage ?...
Le choix du prénom d'Armel n'est pas non plus anodin. Armel, ça sonne comme Ahmed. C'est à la fois breton et arabe. Il me fallait un prénom qui puisse contenter les deux parents, sans pour autant heurter la famille de Maelle, qui a déjà pas mal souffert à cause des événements en Algérie. 
De plus, je me souviens, quand j'étais môme, les seules Armelle que je connaissais étaient des filles. Pour le gosse, ça ne doit pas être facile à vivre à l'école, un prénom de fille avec un physique d’Arabe, face à des gamins pas toujours très ouverts d'esprit…

Graphiquement, quels ont été vos choix stylistiques ?
Je me suis imposé de travailler en tout petit, quasiment en écriture automatique. En effet, je mettais deux pages sur un format A4. Je faisais un tracé classique au crayon de bois, puis je prenais un Pilot 0,05 que je laissais courir, si possible sans relever le crayon. Forcément, ça me créait des doubles traits, que je venais remplir, ce qui me créait des pleins et des déliés ! J'avais aussi envie de pages avec seulement trois images, ou même des pleines pages et des séquences sans paroles, ou bien en contre-jour. Quelque chose de très reposant, très contemplatif, qui permet de respirer dans cet univers particulièrement oppressant !

Et pour ces effets façon lavis ?...
Ensuite, j'attaquais la couleur, classique, à l'écoline, puis, je basculais le tout en niveau de gris et je venais retoucher certains plans sur Photoshop, pour éclaircir une zone, en foncer une autre... Comme je me suis chargé de la mise en page, je pouvais voir chaque jour l'avancée du récit, ce qui me permettait de réajuster si besoin, d'ajouter des pages, de déplacer des séquences.

Pourquoi avoir opté d'éditer ce diptyque chez Coop Breizh, un éditeur qui publie peu de bandes dessinées ?
En fait, je n'ai pas vraiment démarché Coop Breizh. Je leur avais envoyé le projet parce que je voulais qu'ils vérifient si je ne racontais pas de conneries concernant la partie création du FLB. Ils m'ont rappelé pour me dire qu'ils prenaient mon projet. Du coup, ça s'est fait chez eux...

Comment placez-vous Sant-Fieg dans votre biographie ?
C'est clairement l'ouvrage qui me tient le plus à cœur, celui pour lequel je me suis senti le plus à l'aise, le plus libre de faire ce que j'aime. En plus, ça m'a permis de dessiner un coin que j'adore, en abordant un thème marquant !

Le mot de la fin ?
J'espère que le diptyque plaira aux lecteurs et que j'aurai à nouveau l'occasion de m'éclater autant sur un tel projet !


Propos recueillis par Brieg Haslé-Le Gall le 16 janvier 2014
© Brieg Haslé-Le Gall / Auracan.com
visuels © Heurteau / Coop Breizh
photo © Le Télégramme
Source de l'article Auracan

jeudi 16 janvier 2014

L'Egypte Antique revisitée par des "héros-glyphes" d'un nouveau genre

Pas besoin d’un spécialiste ou d’une pierre de Rosette pour décrypter ces hiéroglyphes… ou plutôt ces "héros-glyphes"!
Capitaine Kirk assis sur son trône, Wolverine agenouillé devant un phénix, les Power Rangers Spiderman et les X-Men en action, les Tortues Ninja et leur pizza antique… Tous ont voyagé dans le temps pour ajouter une touche de couleurs et de modernité à l’Histoire égyptienne.
"J’ai toujours été attiré par l’art et les hiéroglyphes de l’Egypte antique. Les Egyptiens de l’époque avaient mis en place une façon élégante de partager leurs histoires en utilisant des images et des symboles. En tant que graphiste et illustrateur, j’essaye de faire la même chose aujourd’hui", a expliqué Josh Lane, à l’origine de ces papyrus d’un autre genre.
Débuté fin Août 2013, son travail visait à rendre hommage à ce style en y apportant une dimension geek. Différents héros de bande-dessinées ont pour cela été mis à plat, sous leur meilleur profil, à l’image des dieux de la mythologie grecque.
Entre divinités et super-héros, le lien semble en fait sauter aux yeux…
"En fait, je voulais créer quelques chose que les gens pourraient comprendre immédiatement et apprécier à différents niveaux : un mélange de culture pop et d’histoire de l’art", résume cet artiste qui redessine l’Histoire.
Et le résultat est très amusant:
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Photo: Facebook/joshlnart

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Photo: Facebook/joshlnart

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Photo: Facebook/joshlnart

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Photo: Facebook/joshlnart

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Photo: Facebook/joshlnart



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Photo: Facebook/joshlnart


Source de l'article Huffposmaghreb

mercredi 15 janvier 2014

Clôture de l’International du film d’animation d’Alger : L’IFAA va se transformer en festival

Ouvert au public mercredi dernier, l’International du film d’animation d’Alger (IFAA), première expérience du genre, exclusivement consacrée au cinéma d’animation, a pris fin hier avec la programmation de deux conférences animées par des experts étrangers, suivies par la diffusion de trois films arabes et étrangers. 

Volontairement placé entre l’animation et la pédagogie avec l’étude des thématiques, techniques de production, mais également des différents domaines d’application de l’animation, IFAA a été organisé en collaboration avec le ministère de la Culture par l’association Patrimoine, créée en 1995 et dirigée par Toufik Fadel, ainsi que par la maison de production Dynamic Art Vision de Djilali Beskri. 
Ces journées ont pour objectif, expliquaient les organisateurs, de vulgariser et de promouvoir chez nous un mode d’expression, certes, très demandé, mais généralement connu du grand public que par des œuvres étrangères. A ce titre, l’IFAA avait été marqué dès son ouverture à la salle Ibn Zeydoun par la projection de quatre productions algériennes, intitulées «Spectacle de conte» réalisé par Naïma Mehaïlia, Le train de Bouzid de Slim, Le lièvre et la tortue de Mohamed Aram, mettant en avant la culture algérienne.
L’ancrage africain a également été souligné avec la sélection du film Le chasseur et l’antilope, premier épisode d’une série de films d’animation sur l’Afrique réalisé par l’artiste camerounais Narcisse Youmbi en contribution avec des dessinateurs algériens. Rendu possible grâce au concours de l’Office Riad El Feth (Oref), qui met à disposition plusieurs espaces pour la tenue des ateliers, rencontres et projection de près de 15 films algériens et étrangers, la cérémonie d’ouverture, tenue en présence des artistes et des organisateurs, ainsi que de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a également été pour elle l’occasion d’annoncer que l’IFAA pourrait à l’avenir, et après « quelques améliorations », être institutionnalisé en festival.
Genre cinématographique très apprécié dans le monde, les productions arabes et africaines y sont portant rares. Imaginé par les organisateurs, notamment Djilali Beskri, comme un moyen de relance du cinéma algérien, les domaines d’application du cinéma d’animation, expliquait Toufik Fadel, vont bien « au-delà du cachet amusant… Le film d’animation développe l’esprit et l’imaginaire des jeunes… Il est également un outil didactique et pédagogique qui permet de connaître la culture et le patrimoine riches et diversifiés de l’Algérie ». 
Largement utilisé dans le monde comme support visuel pédagogique, le développement de son enseignement en Algérie pourrait, par ailleurs, créer une nouvelle forme d’économie, d’autant, avaient noté les organisateurs, que des talents existent déjà, bien que beaucoup manquent à l’heure actuelle de moyens. Conçue cette année comme une première expérience, mais avec l’ambition de devenir « un carrefour national et international de la création », la programmation de cette première édition de l’IFAA a été clôturée hier par deux conférences à l’espace Frantz-Fanon sur les contenus et la production internationale du film d’animation, données par les intervenants Jerôme Kanapa, Sylvie Porte, Alexis Hunot, Vincent Gilot et Denis Chapa. Leur participation a été suivie par la projection à la salle Ibn Zeydoun des films Rio du réalisateur Carlos Saldanha, Viva Carthago de Abdel Belhadi, ainsi que de la série de courts métrages de réalisateurs arabes réunis sous le titre Nuit arabe.

Source de l'article Reporters

mardi 14 janvier 2014

L'essor de l'industrie africaine des jeux vidéo : 5 startups à suivre

Dans un marché mondial qui pèse plus de 42 milliards d'euros, les éditeurs africains réclament leur part du gâteau. Ils allient modernisme et culture locale pour offrir des jeux vidéo qui sauront transmettre leur histoire au monde entier. Si certains s'interrogent sur le niveau en programmation des ingénieurs en Afrique subsaharienne, quelques studios commencent à créer un véritable buzz. En voici cinq qui en valent le détour.

Dans un marchu00e9 mondial qui pu00e8se plus de 42 milliards d'euros, les u00e9diteurs africains ru00e9clament leur part du gu00e2teau.

Kunle Ogungbamila Kuluya, Nigeria

Kuluya, Nigeria
Kuluya, Nigeria
Basé à Lagos, au Nigeria, le studio développe des jeux pour les Africains. A la tête de la startup, un homme, Kunle Ogungbamila, qui sait exactement ce qu'il veut produire pour un marché qui a faim de toute forme de divertissement électronique. « Nous savons que le jeu va exploser à travers le continent de l'Afrique, comme elle l'a dans l'Ouest, usurper d'autres formes de divertissement pour devenir une industrie de plusieurs milliards de dollars de génération », a-t-il déclaré lors d une interview. Ogungbamila est diplômé en informatique et en économie de l'Université Obafemi Awolowo, a de l'expérience dans les secteurs du pétrole et du gaz, bancaires et de la technologie. Avec plus d'une centaine de titres à son actif, le studio de développement est composé d'une équipe diversifiée avec des expériences dans la publicité, dans l'animation vidéo, dans le développement de logiciels et dans le marketing. L'équipe Kuluya a récemment levé des fonds supplémentaires. « En 6 mois, nous avons fait monté la valeur de l entreprise à 2 millions $. Notre objectif est de devenir l'une des sociétés de médias les plus rentables en Afrique », déclare Ogungbamila.

Eyram Tawia - Leti Games, Ghana

Eyram Tawia    Leti Games
Eyram Tawia Leti Games
Co-fondé par Eyram Tawia et Wesley Kirinya, le studio basé au Ghana exerce une double-fonction : la production de jeux vidéo et de bandes dessinées basés sur des personnages africains. Tawia aa étudié à l'Université Kwame Nkrumah en sciences et de la technologie. Dès son jeune âge, il a montré un vif intérêt pour les romans graphiques et les jeux informatiques, qui, à son tour, a déclenché un intérêt pour la programmation. « Depuis que je suis enfant, la stratégie a été la même. J ai une idée, puis je mets tout en Suvre pour la réaliser », confie-t-il lors d une interview. Comme pour la plupart des développeurs africains, c'est le continent qui lui donne son inspiration. « Le fait que l'Afrique soit totalement oubliée et considérée comme incapable de faire des jeux vidéo de qualité, me passionne davantage chaque seconde. La conception de jeux est un secteur totalement lucratif qui peut marcher en Afrique ».

RW Liebenberg Thoopid, Afrique du Sud

RW Liebenberg - Thoopid
RW Liebenberg - Thoopid
Originaire de Cape Town en Afrique du Sud, le studio de développement de jeux mobiles a été fondé en 2013 par RW Liebenberg. Le Directeur Général, Liebenberg, est également le propriétaire de Runtime Digital, une société de développement d'applications. Sur un ton plutôt modeste, la startup affirme qu'elle a été créée par des « joueurs avides avec une expérience primée dans la conception, le développement, le marketing numérique et les médias émergents ». Le studio est connu pour son travail approfondi sur leur opus Snailboy, qui a été acclamé de louanges sur la scène de jeu local. « Snailboy est un jeu de puzzle avec des graphismes riches, des tueries de sons et plus de 40 niveaux de jeu enivrant », déclare le studio. Le jeu est actuellement disponible sur l'App Store d'Apple.

Daniel Okalany - Kola Studios, Ouganda

Daniel Okalany    Kola Studios
Daniel Okalany Kola Studios
A la fois PDG et Responsable du développement, Daniel Okalany est le cofondateur des studios Kola. La startup développe des jeux mobiles pour les systèmes d'exploitation Android et iOS. « Au départ, nous avons commencé l'entreprise dans ma maison. Il est très fréquent en Afrique pour les gens de jouer à des jeux de cartes traditionnels. Nous, nous rendons ces jeux disponibles sur mobile », explique-t-il dans une interview à CNN. Le jeu auquel Okalany se réfère se nomme Matatu, un jeu de cartes à deux joueurs sur la base du jeu populaire local du même nom. Okalany a obtenu un diplôme en informatique. Mais c est dès l école secondaire qu il a appris à programmer puis à acheter son premier PC à l'âge de 21 ans.

Olivier Madiba - Kiro'o Games, Cameroun

Olivier Madiba, Kiro'o Games
Olivier Madiba, Kiro'o Games
Fondée par Olivier Madiba, la startup Kiro'o Games travaille depuis 10 ans à mettre en place le premier studio de jeu vidéo en Afrique centrale, au c Sur du Cameroun. Madiba a réalisé à un très jeune âge qu'il voulait être impliqué dans la programmation, mais l'idée n'a pas pris racine que lorsqu il était à l'université. « Quand j'avais 18 ans, je suis allé à l'université et j'ai commencé à lire en ligne sur la conception de jeux. Je pensais que c'était impossible et j'ai commencé à créer AURION, étape par étape, de version en version, puis j'ai été rejoint par deux grands amis », confie-t-il. Aurion, c est un jeu d étape dans lequel « le joueur va incarner Enzo Kori-Odan et Erine Evou sa femme. Enzo est le prince de la citée de Zama et il subit un coup d Etat le jour de son couronnement et de son mariage. Le coup d Etat est mené par le frère d Erine (Ngarba Evou) pour des raisons au-delà de la simple envie de pouvoir. Enzo et Erine sont exilés, et ils vont parcourir le monde pour qu Enzo rassemble tout son Héritage guerrier et tente de reprendre son trône. ». Kiro'o Games a été nommé cohorte de VC4Africa en septembre 2013. Selon Madiba, le financement est un obstacle majeur, « la partie la plus difficile était d avoir les premiers investisseurs ; vous le savez, il y a toujours la crainte que nous soyons une arnaque ». « Maintenant que nous avons commencé à obtenir de l'argent de partout dans le monde, et que nous avons cette large couverture médiatique, les gens sont plus confiants ».

Par Kader Diakité - Source de l'article NextAfrique

lundi 13 janvier 2014

Toufik FADEL, Président de l'association Patrimoine, au magazine l'Expression "C'est une question d'identité à préserver"


Samedi dernier s'est achevée dans la sobriété et la détermination la première édition de l'International festival du film d'animation d'Alger qui s'est tenu à Riadh El Feth du 8 au 11 janvier. 
«Une petite victoire»Un événement qui a drainé une affluence appréciable d'un public fort curieux composé, entre autres, de familles, connaisseurs, mais aussi des professionnels algériens et étrangers, dont Djilali Beskri de la boîte Dynamic Art Vision, un des organisateurs de cet événement, mais aussi des invités arabes, africains et européens à l'instar de Sylvie Porte du Forum de l'image de France, Alexis Hunot, Vincent Gillot et Denis Chapon, les encadreurs d'un workshop de film d'animation sans oublier les conférenciers spécialistes dans ce domaine, à savoir le Burkinabé Boureima Nabaloum et Mohamed Ghazala de l'Egypte, responsable aussi de Assifa Film, un organisme lié au film animé dans les pays arabes et enfin le responsable de l'association Patrimoine, sans lequel cette louable initiative n'aurait jamais vu le jour en Algérie. Toufik Fadel est son nom. Il nous parle brièvement de ses sentiments et perspectives de par cette manifestation...

L'Expression: Vous avez déclaré tout à l'heure que vous avez réussi à convaincre les autorités. De quelle façon?
Toufik Fadel: De quelle façon, c'est-à-dire que pour la première fois la ministre de la Culture vient assister aux journées du film d'animation. Je crois que c'est une petite victoire. Elle ne venait pas avant. On a eu des professionnels, des étudiants, les gens des agences de communications, ceux qui ont réalisé des films étaient là aussi. Ils ont assisté à l'ouverture. Il y a des échos que la ministre va soutenir. D'ailleurs, ces journées-là sont placées sous le patronage et le soutien du ministère de la Culture. Ce qui ne s'est jamais fait. Là, c'est une petite victoire je pense. Arriver à la 6e année des Journées du film d'animation où y a plus ou moins de monde, alors qu'avant c'était le désert, c'est déjà pas mal. Avant, il n'y avait que des étudiants, des petits curieux sans plus. Aujourd'hui, on a accueilli pas mal de professionnels du métier. On a eu d'ailleurs les étudiants des universités d'Alger, la Télévision qui a couvert l'évènement. On a eu un plan média magnifique qu'on n'a jamais eu, excepté peut-être la presse écrite qui n'a pas tellement joué le jeu et qu'on n'a pas vu beaucoup, mais elle doit avoir ses raisons et obligations.

Algérie : le film d’animation trace sa voie

Etes-vous confiant quant à l'avenir de ces journées et, partant de l'animation en Algérie. Y a-t-il des projets concrets qui sont nés suite à cela?
Je suis très optimiste. D'ailleurs, en 2014 c'était de l'amusement d'abord. On était heureux de faire ce cinéma d'animation, de le produire et rendre visibles beaucoup d'Algériens, pour que cela puisse être un point de départ pour beaucoup d'Algériens qui aiment ce métier et qui aiment cet art.

L'Algérie a cumulé beaucoup de retard en ce sens tout de même...
Que voulez-vous? Il n'y a que l'association Patrimoine qui s'est penchée sur la question et cette problématique. En Algérie, on achète des dessins animés de l'étranger. C'est clair pour tout le monde. Nous, on a voulu y mettre un petit frein. On s'est dit pourquoi ne pas avoir des personnages algériens dans nos dessins animés? Arrêtons d'importer et d'acheter des dessins animés de l'étranger qui, non seulement coûtent tant pour l'économie algérienne, en plus les messages ne sont pas les mêmes. Il y a une question d'identité quand même à préserver. J'aimerai bien y voir dans nos dessins animés la place des Martyrs, une femme en hayek, un homme avec une chachia, la Kabylie avec ses beaux paysages etc. Là c'est une question de se réapproprier notre identité. Pourquoi recevoir des messages de Walt Disney? C'est bien beau. On s'est bien amusé, mais pour autant si on a le potentiel et le génie de créateurs qu'il faut, autant rentrer dans ce combat universel et montrer l'Algérie et ses particularités. C'est une question de préserver son identité. Nous, on a participé à des festivals en Belgique, en France, au Maroc, en Tunisie, en Afrique. C'est très bien, mais les travaux de nos jeunes Algériens n'ont rien à leur envier. Comme vous l'avez regardé dans les films projetés dans le cadre des Nuits arabes, l'Algérie et autres pays arabes produisent des dessins animés de très haut niveau, toute technique confondue. La magie existe aussi dans la tête des Algériens. Voilà ce qu'on voulait voir et faire voir. Au début, on a dit qu'on voulait être des montreurs de films. Maintenant, on voudrait montrer les films que produit l'Algérie.

Source de l'article l'Expression

Beltud lance son concours de cartoon à l’occasion des 50 ans de l’immigration des communautés turque et marocaine

A l’occasion du 50 ème anniversaire de la présence des communautés turque et marocaine en Belgique, Beltud, l’Association d’amitié belgo-turque, lance la deuxième édition de son concours de cartoon, en collaboration avec ses partenaires Press Cartoon Belgium et European Cartoon Centre.
Par le biais du concours « A travers les traits culturels de la Belgique » ouvert à tous, Beltud invite tous les esprits créatifs à illustrer les 50 ans de l’immigration turque et marocaine, les apports de l’immigration en général, le vivre-ensemble dans la diversité, les enjeux de l’interculturalité, l’amitié entre les différentes communautés et la co-citoyenneté.
Un jury composé de dessinateurs professionnels dont Clou, duBus, Vadot, Philippe Bercovici, Kim, Marec et Canary Pete désigneront les trois lauréats qui se verront attribuer les prix respectifs de 1000€, 750€ et 500 €.
Une exposition itinérante composée d’une sélection des meilleurs cartoons sera ensuite organisée à travers le pays dans des lieux importants de plusieurs villes durant toute l’année 2014.
Pour obtenir plus d’informations et vous inscrire, vous pouvez consulter le site web: www.concoursdecartoon.be
Source de l'article Beltud

dimanche 12 janvier 2014

Vincent Gillot professeur à la Cambre - Ecole nationale supérieure des arts visuels de Bruxelles, au magazine l'Expression - "Un atelier d'été avec les étudiants de l'Ismas"


Il est l'un des formateurs invités de l'International festival du film d'animation d'Alger. Il nous parle de son activité dans l'apprentissage de ce 8e art en Algérie.

L'Expression: Tout d'abord, pourriez-vous vous présenter?
Vincent Gillot: Je suis professeur à l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de Bruxelles et je viens ici animer un atelier autour des films d'animation en trois matinées. Donc on a fait d'abord une présentation de ce qu'est l'animation et aujourd'hui on a travaillé sur les cycles avec le système du praxinoscope qui est l'ancêtre du cinéma d'animation dans les jeux optiques et demain, on travaillera sans doute le papier découpé. Cela se passe avec les étudiants des Beaux-Arts et de l'Ismas. Je suis déjà venu il y a 5 ans à l'invitation de l'association Patrimoine. J'avais rencontré les étudiants des Beaux-Arts et il y a 4 ans, je suis venu faire un atelier avec les étudiants de l'Ismas.

Comment cela se passe concrètement dans cet atelier aujourd'hui?
Ce n'est pas un travail pointu sur la technique, c'est plutôt une immersion et de se rendre compte de ce qu'est l'animation et leur faire vivre par une création personnelle assez courte de 12 dessins qui forment une boucle temporelle avec le 13e dessin. Ils travaillent donc sur 12 dessins pour faire une boucle. Ils vivent de l'intérieur l'animation, c'est-à-dire ce qu'est l'espace qui est entre les dessins qui sont projetés les uns derrière les autres ce qui donne une illusion de mouvement.

En quoi consiste votre démarche de travail?
La démarche c'est de les confronter à cette magie lorsqu'on fait des dessins et qui se suivent et qu'on les projette après et ça fait quelque chose!

Vous revenez souvent donc. Quel regard portez-vous aujourd'hui sur cette dynamique du film d'animation qui se créé autour en Algérie?
Je vois que tout a progressé en 5 ans. Je constate effectivement que des étudiants que j'avais vus ou des gens que j'avais déjà croisés il y a 5 ans ou il y a 4 ans continuent à venir et sont tous intéressés. Il y a de tas de petits projets qui naissent. Des gens qui commencent à travailler et puis il y a le studio de Djilali Beskri, qui lui, fait vraiment du très bon travail et donc on a vu la projection de son film Le Chasseur de l'antilope. On voit donc que l'Algérie a décollé dans le film d'animation, se l'approprie pour rendre des images qui lui appartiennent tout en apprenant la technique..

Votre travail s'installe sur la durée avec l'Algérie ou c'est juste épisodique?
C'est inscrit sur la durée, car on va essayer de monter un atelier d'été à l'Ismas peut-être. On va essayer de mettre cela en place, un atelier beaucoup plus professionnel sur 15 jours pour permettre à des étudiants de voir beaucoup de films d'animation et avoir des réponses à des questions qu'ils se posent. Etant des autodidactes, ils arrivent sur des impasses et donc c'est peut-être l'occasion de les aider à franchir des étapes et avoir des réponses à des problèmes particuliers.

Vous venez de Belgique, le pays du film d'Angoulême de la BD. Un autre monde. L'animation a-t-elle pris le pas sur la BD chez vous?
Il y a les deux. L'école où je suis de la Cambre, il y a les deux sections et la section de cinéma d'animation existe depuis 1958. Elle a plus de 50 ans et donc le film d'animation c'est un médium artistique vraiment ancré dans la création dans une école de type Beaux-Arts.

Pensez-vous que cet art puisse être accessible à tout le monde?
Il y a une part technique certes, mais qui est accessible surtout avec les technologies digitales d'aujourd'hui et le cinéma d'animation coûte peu cher avec un matériel que l'on trouve, ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans quand il fallait des caméras et de la pellicule.
Maintenant, avec un appareil photo digital, un ordinateur, on peut commencer à faire de l'animation. Dans le cadre de l'école où je suis, on développe une étude artistique de l'animation. On l'apprend comme un médium artistique à l'instar du dessin, la peinture, ou la BD. On ne forme pas des techniciens pour l'industrie.On essaye de former des artistes qui se servent de l'animation à exprimer des choses qui leur sont personnelles.

Vous pensez vraiment que cela aide à renforcer l'identité culturelle d'un pays?
Je pense que l'intérêt et l'avantage du cinéma d'animation en Belgique en tout cas à l'école de la Cambre qui est une école des Beaux-Arts (fondée en 1927 donc il y a très longtemps) c'est une école qui a toujours mis en avant l'avant-garde et le travail personnel de l'artiste et le cinéma d'animation permet de s'approprier dans les dessins, le scénario et les sons des choses culturelles qui sont propres de les développer et d'aller les exporter. C'est vrai, qu'il y a un cinéma d'animation qui est plus mondialisé, avec des standards tels mis en place par l'industrie américaine et japonaise, mais l'animation permet à des gens de s'approprier leur propre culture et de la mettre en scène à travers un film d'animation

Source de l'article l'Expression