jeudi 24 décembre 2009

Autopsie d’une saga inachevée - A quand un cinéma d’animation ?

L’Algérie s’est essayée, dans le temps, au cinéma d’animation, mais cela n’a été que de courte expérience, menée çà et là, et de manière épisodique.

A la question de savoir si la bande dessinée et le cinéma vont de pairs, Mohamed Faci dira : «Tous les arts, quel que soit leur genre, vont de pairs. Quand on aime l’art en général, on s’intéresse à toutes les formes d’expression artistique. Tous les arts sont des compléments. On ne peut aimer le cinéma et ne pas s’intéresser à autre chose. On s’intéresse à tout, après il y a des passions et des préférences.»

Adapter une bande dessinée pour le grand écran peut s’avérer une manière astucieuse de promouvoir le 9e art, notamment avec l'avènement des nouvelles technologies où l’on peut faire différentes adaptations dont celle en dessin animé (pour la télévision) ou en film.
Aujourd’hui, le Festival international de la bande dessinée d’Alger s’emploie à relancer le 9e art, à en faire une habitude culturelle, à encourager les éditeurs à s’y investir davantage et à créer des supports aidant au développement de la bd.

En relançant la bande dessinée, n’est-ce pas une manière de relancer le cinéma d’animation, sachant que l’Algérie dans les années 1970 et 1980 avait tenté des expériences en matière de création dans le domaine du cinéma d’animation ?
«En relançant la bande dessinée, on peut relancer effectivement le film d’animation», dira Mohamed Faci, et d’enchaîner : «ça peut susciter, tout à fait, des vocations, créer des contacts. Ça va développer la culture d’une manière générale.»

A noter que l’Algérie s’est essayée, dans le temps, dans le cinéma d’animation, mais cela n’a été que de courte expérience, menée çà et là, et de manière épisodique.
En effet, l’expérience algérienne dans le domaine du cinéma d’animation se résume à quelques tentatives, faites çà et là par des amateurs, notamment dans les années 1960 et 1970 et même dans les années 1980 ; eh bien que ces tentatives aient abouti, elles ne se sont pas pour autant inscrites dans la durée. Et pour cause, il n’y a pas eu une politique de suivi et de soutien. Aucune initiative de quelque nature que ce soit n’ait été entreprise pour mener ce genre de projet à terme, l’élargir et le développer. Ainsi, le cinéma d’animation de nationalité algérienne a existé, mais d’une manière balbutiante, à court terme, puis il a stagné – pour ne pas dire disparu. D’autant plus que le cinéma d’animation est un cinéma complexe qui nécessite de la méthodologie et une technicité de pointe, il nécessite aussi des hommes spécialisés, c’est-à-dire des professionnels. Cela revient à dire que le cinéma d’animation exige un savoir-faire avéré en la matière.
Il se trouve toutefois que cela ne peut nullement justifier l’absence d’une politique menée par les instances concernées favorisant la formation en vue de poser les premiers jalons de ce cinéma d’un autre registre.

L’histoire de l’expérience algérienne du cinéma d’animation se résume à quelques noms qui ont, dans les années 1970, émergé individuellement dans le domaine, à l’instar d’Aram Mohamed. Ce dernier a réalisé H’mimou, une série pour la télévision. Il y avait également Slim qui, en 1971, a réalisé Bouzid et la superamina et, en 1982, Bouzid et le train, deux films qu’il a réalisés en 35 mm et en couleur.
«Il existait un studio d’animation créé par le Centre national de la cinématographie algérienne, mais lorsqu’il a été dissous, la télévision en a hérité pour faire des génériques ou des interludes», se souvient Slim.
Il est vrai que le cinéma d’animation a stagné, mais à aucun moment n’a disparu, car, aujourd’hui les choses commencent à changer et à s’installer à nouveau, notamment avec l’apparition de l’informatique et le développement des nouvelles technologies du numérique appliquées au cinéma d’animation. Il faut seulement se saisir de ce nouvel outil de travail et d’une façon créative.
Car maintenant, avec un ordinateur, l’on peut réaliser un film d’animation. Il faut toutefois, pour réussir son film, un talent de créateur et de narrateur.
L’on peut constater que, depuis quelques années, le cinéma d’animation revient progressivement, notamment avec la tenue annuelle des journées internationales du film d’animation d’Alger, mais il s’agit là d’un cinéma balbutiant et d’amateurs. Les initiatives sont, en effet, individuelles, menées par des passionnés, voire des mordus de ce cinéma d’un autre genre. L’on peut alors enregistrer plusieurs tentatives et expériences qui, d’année en année, se multiplient et se développent.

Par Yacine Ydjer - Source de l'article Infosoir

jeudi 17 décembre 2009

Algérie - Clôture de la 6e édition du festival international du film d’animation

L’Afrique à l’honneur
La 6e édition du Festival international du film d’animation a été clôturée, mardi dernier au soir à la salle Ibn Zeydoun de l’office de Riad El Feth (OREF), devant un public timide. 

Cette manifestation qui a duré du 13 au 15 décembre courant est initiée par l’association culturelle «Patrimoine» avec le soutien du ministère de la Culture.

Mahmoud Meziani, commissaire de ce festival et secrétaire général de l’association culturelle «Patrimoine», déclare en substance «Cette sixième édition est placée sous le slogan «l’Afrique s’anime», une édition dédiée donc à l’animation africaine.

Cette démarche s’inscrit dans l’esprit de continuité du deuxième festival Panafricain.

Notre objectif est de donner l’opportunité aux jeunes talents de s’exprimer». Il fera rappeler que la première soirée d’ouverture de ce festival a honoré le doyen des réalisateurs africains Moustapha Alassane pour son remarquable parcours dans la promotion du film d’animation en Afrique.

Outre les projections des films (plus de 300 films entre longs et courts métrages), la 6e édition du Festival international du film d’animation a vu d’autres importants évènements.

Il s’agit des ateliers de réalisation de film d’animation et d’initiation à cet art «qui ne cesse de prendre de l’élan», précise ce même interlocuteur. Pour couronner ce travail, une vingtaine d’étudiants de l’ISMAS (Institut Supérieur des Métiers des arts du Spectacle et de L’Audio-visuel) ainsi que des autodidactes avec deux jeunes réalisateurs burkinabés, ont collaboré à la réalisation d’un film d’animation «Le regard des Algérois vers l’Afrique noir».

Notons que ce film sera en montage au Burkina Faso et l’avant première est prévue à la fin du mois de janvier à Alger.

Le programme de la manifestation qui a comporté des films nigériens, congolais, burkinabés, kenyans, sénégalais, malgaches, tunisiens et marocains «Nous a offert l’opportunité de voir des films que n’aurions pas pu voir par ailleurs», relèvent des cinéphiles qui appuient sur le fait qu’elle «nous a permis de découvrir la production filmographique africaine».

La séance de clôture, marquée par une projection du film français «Le château des singes» a drainé un public nombreux composé à majorité de jeunes.

Par ailleurs, M. Meziani informe que son association a déjà réalisé trois films d’animation à savoir «Le chantier de la Casbah», «Le fantôme inconnu» et «Le charmeur de serpent». Il émet son souhait, en dernier de voir établir et intégrer le cursus «animation» à l’école des beaux arts d’Alger.

En continuité à ce festival, l’association culturelle «patrimoine» anime aujourd’hui un atelier au siège de l’ISMAS à Bordj El Kiffan.La 6e édition du Festival international du film d’animation a été clôturée, mardi dernier au soir à la salle Ibn Zeydoun de l’office de Riad El Feth (OREF), devant un public timide. Cette manifestation qui a duré du 13 au 15 décembre courant est initiée par l’association culturelle «Patrimoine» avec le soutien du ministère de la Culture.

Mahmoud Meziani, commissaire de ce festival et secrétaire général de l’association culturelle «Patrimoine», déclare en substance «Cette sixième édition est placée sous le slogan «l’Afrique s’anime», une édition dédiée donc à l’animation africaine.

Cette démarche s’inscrit dans l’esprit de continuité du deuxième festival Panafricain.

Notre objectif est de donner l’opportunité aux jeunes talents de s’exprimer». Il fera rappeler que la première soirée d’ouverture de ce festival a honoré le doyen des réalisateurs africains Moustapha Alassane pour son remarquable parcours dans la promotion du film d’animation en Afrique.

Outre les projections des films (plus de 300 films entre longs et courts métrages), la 6e édition du Festival international du film d’animation a vu d’autres importants évènements. Il s’agit des ateliers de réalisation de film d’animation et d’initiation à cet art «qui ne cesse de prendre de l’élan», précise ce même interlocuteur. Pour couronner ce travail, une vingtaine d’étudiants de l’ISMAS (Institut Supérieur des Métiers des arts du Spectacle et de L’Audio-visuel) ainsi que des autodidactes avec deux jeunes réalisateurs burkinabés, ont collaboré à la réalisation d’un film d’animation «Le regard des Algérois vers l’Afrique noir».

Notons que ce film sera en montage au Burkina Faso et l’avant première est prévue à la fin du mois de janvier à Alger.

Le programme de la manifestation qui a comporté des films nigériens, congolais, burkinabés, kenyans, sénégalais, malgaches, tunisiens et marocains «Nous a offert l’opportunité de voir des films que n’aurions pas pu voir par ailleurs», relèvent des cinéphiles qui appuient sur le fait qu’elle «nous a permis de découvrir la production filmographique africaine».

La séance de clôture, marquée par une projection du film français «Le château des singes» a drainé un public nombreux composé à majorité de jeunes.

Par ailleurs, M. Meziani informe que son association a déjà réalisé trois films d’animation à savoir «Le chantier de la Casbah», «Le fantôme inconnu» et «Le charmeur de serpent». Il émet son souhait, en dernier de voir établir et intégrer le cursus «animation» à l’école des beaux arts d’Alger.

En continuité à ce festival, l’association culturelle «patrimoine» anime aujourd’hui un atelier au siège de l’ISMAS à Bordj El Kiffan.

Par Samira Sidhoum - Source de l'article Algérie 360

mercredi 16 décembre 2009

Sixièmes journées internationales du film d'animation d'Alger (Jiffaa) - " L'Afrique s'anime "

La fête du film d'animation ou si vous préférez les sixièmes journées internationales du film d'animation d'Alger (Jiffaa) s'est ouverte, lundi à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth sous le thème " L'Afrique s'anime "

Ce rendez-vous qui se boucle aujourd'hui est co-organisé par l'association culturelle Patrimoine, de concert avec le ministère de la Culture, sera un moment pour faire découvrir à un public aussi bien des films d'animation provenant de l'Afrique noire, que des pays du Sahel. Aux côtés de l'Afrique il y aura quelques pays occidentaux notamment la France, la Belgique le Danemark le Nord de l'Amérique et l'Espagne qui enverront en avant-première quelques uns de leurs produits. 
Le Bbal de cette manifestation a été ouvert par le président de l'association culturelle Patrimoine, Fadel Tewfik, qui a soutenu que le cinéma d'animation a été pris en charge par l'association Patrimoine en 2004. " Notre démarche, dira-t-il, est de rendre visible le cinéma d'animation algérien et ses créateurs. La première édition nous a permis de faire un état des lieux en allant à la recherche de créateurs méconnus de films d'animation algériens. Aujourd'hui, notre carnet d'adresses est plus étoffé. 
Chaque année, nous étudions une technique précise du cinéma d'animation ". Si le film d'animation en Algérie est au stade embryonnaire, Fadel Tewkik soutient que sa qualité est exceptionnelle. Il faut dire que ces journées sentent beaucoup le Panaf du fait que la majorité des invités sont des Africains. C'est aussi semble-t-il, une suite logique du dernier festival international de la BD qui s'est tenue dernièrement à Riadh El Feth, et qui a rassemblé un nombre impressionnant d'africains. 
Selon les organisateurs " cette manifestation est une occasion pour mettre à l'honneur les meilleurs créateurs du continent et les faire découvrir au public algérien ". Plusieurs films d'animation africains ont été inscrits au programme de ces journées. Dès l'ouverture, un hommage a été rendu au doyen des réalisateurs africains Moustapha Alassane, en reconnaissance à l'ensemble de ses œuvres et des efforts fournis pour la promotion du film d'animation en Afrique. Cette rencontre qui intéressera sans doute petits et grands verra pleins de films d'animation qui viendront en majorité d'Afrique dont le, Congo, Burkina-Faso, Kenya, Sénégal, Madagascar, Tunisie, Maroc etc…Moustapha Alassane est un réalisateur, acteur et scénariste nigérien né en 1942. Mécanicien à l'origine, il découvre les techniques du cinéma aux côtés de Jean Rouch (qui lui donnera un rôle dans son film Petit à petit en 1971). Il travaille également au Canada avec Norman McLaren sur le cinéma d'animation, un genre qui lui plaît puisqu'Alassane réalise le premier dessin animé africain : La Mort de Gandji. Le long-métrage FVVA: Femme, villa, voiture, argent, une satire de mœurs dénonçant l'arrivisme des nouveaux riches en Afrique, est récompensé à la première édition du Fespaco et contribue à faire du Niger un pays qui compte dans le paysage cinématographique des années 1970.
Après cet hommage, les trois films " Le chantier de la Casbah ", Le fantôme inconnu et Le joueur de flûte- réalisés par l'association Patrimoine et produits par le ministère de la Culture - ont été projetés en présence des étudiants de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, des élèves de l'école Bennabi de la Basse-Casbah, des animateurs de la maison de jeunes de Tamanrasset et de la direction de la jeunesse et des sports ayant participé aux ateliers d'initiation au cinéma d'animation. Jiffaa comme à l'accoutumée, a présenté des programmes de courts et de longs-métrages en exclusivité, des découvertes de l'univers du film d'animation international et expositions sur divers thèmes liés au film d'animation. 
Mais qu'est-ce que l'animation ? Rien d'autre qu'une activité qui consiste à donner l'illusion d'un mouvement à l'aide d'une suite d'images . Ces images peuvent être dessinées, peintes, photographiées, numériques, etc. Les amateurs et le grand public sont également conviés à prendre part aux ateliers de réalisation de film d'animation et d'initiation à cet art, qui ne cesse de conquérir de nouveaux espaces dans l'univers culturel contemporain. 
Par Rebouh H. - Source de l'article Lemaghrebdz & Djazaïress

vendredi 27 novembre 2009

Rencontre avec Halim Mahmoudi

Le jeune dessinateur qui a rejoint il y a quelques mois l’atelier toulousain L’Aquarium et ses auteurs : Serge Carrère, Dab’s, Tony Valente, Simon Leturgie, Raphaël Drommelschlager, Hugues Labiano? vient de sortir chez Quadrants son premier album : Arabico (1)

Coline BOUVART : Bonjour Halim. Tout d’abord, quel a été ton parcours ?
Halim Mahmoudi : Je suis français, d’origine algérienne. J’ai grandi près de Rouen, dans une banlieue dite sensible. J’ai poursuivi mes études à Amiens, à l’ESAD, en option Design. 
Je suis arrivé à Toulouse en 2001, avant de partir au Québec pendant trois ans. J’y ai noué de nombreuses collaborations en tant que dessinateur de presse, avant de revenir sur Toulouse en 2006.

C.B. : Le 28 octobre est sorti ton premier album, Arabico, dont le premier tome est intitulé « Liberté ». Peux-tu nous en parler ?
H.M. : C’est l’histoire d’un petit garçon de 13 ans qui vit en banlieue. Il est d’origine algérienne, mais est né en France, mais il ne sait pas s’il est Français, ou Algérien, à moins d’être les deux, ou ni l’un ni l’autre. Un jour, il perd sa carte d’identité. S’imaginant sans papiers, il va prendre peur et s’enfuir. Mais la carte d’identité est pour moi un prétexte pour montrer ce qu’il y a derrière. C’est un contre-pied. À partir de la perte de cette carte, il va rencontrer beaucoup de problèmes. Il va comprendre qui il est, la place qu’il a dans le monde, et c’est très lourd à l’âge de 13 ans. Il est muselé. Je montre le point de non-retour. C’est pour ça qu’il y a trois tomes. D’abord la blessure, la réponse à la blessure, puis l’envol : la blessure doit se refermer.
Plus qu’une histoire sur l’immigration, c’est une histoire d’intégration. Arabico est né en France. Avant d’attaquer la BD, je m’étais dit « tu vas parler de racisme », et en terminant ce tome-là, j’ai réalisé qu’il ne s’agissait pas de racisme mais de discrimination.


C.B. : Pour cet album, tu es scénariste, dessinateur, coloriste. Mais quelle est également la part d’autofiction ?
H.M. : C’est un personnage somme, Arabico. Ce n’est pas que moi. C’est un personnage symbolique. Je n’ai pas vécu tout ce qu’il a traversé, je n’ai pas perdu ma carte d’identité par exemple ! Mais j’ai partagé un certain nombre de ses expériences, et ce sont des choses que je sais, qui ne se disent pas. Alors même si Arabico est Algérien, comme moi, ce n’est pas si important. Il y a plus que cela : cette BD m’est très chère. Je la porte en moi depuis longtemps, ce n’est pas anodin. Pour certains, ce sera une BD avec des dessins et un scénario. Pour moi, c’est beaucoup plus important que cela. Par exemple, cette BD regorge de détails qui font sens. Rien n’est laissé au hasard. Les noms des rues, d’un arrêt de bus, le moindre nom d’un personnage… Je l’ai truffé de choses que ce pays ne veut pas entendre. Il y a une seconde lecture, c’est un pamphlet. La prison, dans l’album, s’appelle Elsa par exemple. Elsa, c’est un drone qui survole les quartiers, et qui prend des photos jusque dans les appartements, afin d’alimenter des fichiers comme Edvige, ou ses équivalents.

C.B. : As-tu eu des difficultés à te faire éditer ? Etait-ce important de voir ce projet, en particulier, édité ?
H.M. : Pour ce projet-là, ça a été facile de trouver un éditeur. Il a été pris sur 2-3 pages de brouillon écrites dans le train. Mais c’est la seule fois où ça a marché. J’ai compris pourquoi après. Un éditeur recherche l’authenticité ; dans mes autres projets, je n’en avais pas assez, j’écrivais, j’inventais, mais on ne sentait pas la même authenticité.
Pour ce projet là, il était important qu’il y ait une grosse maison d’édition. Il ne faut pas le mettre du même côté que Persépolis ou Le chat du rabbin. Persépolis, c’était très bien. Marjane a pu en faire un dessin animé, c’était très intéressant, drôle et touchant.
Mais j’aime que l’on puisse faire quelque chose de populaire pour que ça marche, comme un réalisateur qui veut que son film passe le dimanche à 20h sur TF1, quoi que l’on pense de TF1 : s’il peut atteindre le prime time de TF1, il parlera à beaucoup de gens. Si c’est pour que ce soit un succès confidentiel…
Ce n’est pas du tout le même boulot dans le cas d’un petit éditeur. Un grand éditeur permet de donner un écho. Car mon album est une charge : ça ne va pas en faire rire beaucoup. Je ne m’attends pas à avoir que des réactions positives.
J’ai également réfléchi sur la forme pour Arabico. Au début je voulais le faire façon Association, avec un petit personnage principal, des hachures, des gribouillis, avec un effet très brouillonné. Mais c’est élitiste. J’ai également préféré adapter le dessin au public.


C.B. : Loisel a aussi eu une influence importante sur ton travail…
H.M. : C’est un ami, c’est grâce à lui que ça a bien marché. Je l’ai connu au Québec. Ses critiques m’ont beaucoup aidé. Il m’a encouragé à trouver mon style. Au début, je dessinais, il ne disait rien. Et au bout de deux ans, alors que je commençais à douter, à me demander si je faisais bien de m’entêter dans cette voie, je lui ai amené des dessins, et là il s’est assis, et j’ai su que ça lui avait plu. Il m’avait dit « Tes mains ne sont pas sales, elles ont envie de dire des choses ». Pendant ces deux ans, je lui avais montré mes dessins, mais je dessinais autre chose, ce n’était pas moi. Il faut y mettre du cœur, sinon cela se voit.


C.B. : Les références implicites placées dans Arabico ne vont-elles cependant pas à l’encontre de ton désir de faire une BD « populaire » ?
H.M. : Je sais comment on peut être touché par quelque chose. Prenez le film « La vie des autres » : moi la Stasi, ça ne m’intéresse pas particulièrement ; pourtant le film m’a beaucoup touché. C’était intime, c’était du vécu, c’était bouleversant. Ça, c’est le propre de la fiction. Et c’est plutôt à travers la fiction que j’espère toucher et faire comprendre. Dans ce film, du début à la fin, le personnage est face à sa conscience. Est-ce que l’on vit des choses identiques ? En tout cas, ce film est cathartique, il est vraiment très fort.
Arabico, le but n’était pas de caler le plus de références possible. C’était de jouer sur les sentiments pour que l’on s’identifie, de créer une empathie, de faire aimer ce personnage, et de réussir à éveiller quelque chose à l’intérieur du lecteur.
Arabico n’a rien de politique, et il y a même beaucoup d’humour. Je ne parle pas de la rue, mais de la maison, du chez-soi, de l’amour, maternel, des émois d’un préado, de sa spécificité. C’est sur les sentiments, quelque chose que nous partageons tous. Je rêverais qu’on parle ainsi d’Arabico : « C’est l’histoire d’un petit garçon qui… » et que le côté « arabe » disparaisse. C’est un être humain avant tout. On m’a dit « oui, mais tu l’appelles Arabico, ça fait penser à arabe, à bicot », moi je pense « arabica ». Il faut déconstruire.


C.B. : Parleras-tu des émeutes ?
H.M. : Les émeutes, c’est beau. C’est une réponse à la hauteur du drame. Et c’est l’espoir de lendemains meilleurs. En 2005, c’était une révolution. Ces jeunes qui avaient 17, 18, ou 20 ans, et qui sont peut-être encore maintenant en prison, ont débloqué par leur action plus de subventions pour les quartiers que Fadela Amara : c’est extraordinaire. On les met en prison, mais ils ont débloqué les fonds. Ça a porté ses fruits, au prix de quelques voitures, d’une école… Ils avaient gelé les subventions pour les quartiers depuis que Nicolas Sarkozy était passé. Mais suite aux émeutes, ils ont dégelé ça. De l’argent a été largué dans les quartiers pour les associations, grâce à ceux qui ont mis le feu. C’est fort. Et en même temps c’est dommage de n’être entendu qu’à ce moment là.

C.B. : Sur ton blog (http://cartoonz.canalblog.com), on peut voir quelques uns des dessins que tu réalises pour la presse québécoise ; comment ces collaborations ont-elles vu le jour ?
H.M. : Ce n’est pas comme en France, où l’on vous dit « écrivez, on vous rappelle », et où on ne vous répond que rarement : le CV y est une arme absolue. Au Québec, c’était très différent : j’appelais les journaux, je voyais le patron le lendemain, sans CV, et ça marchait. Ils se disaient « ah des dessins de presse, ça peut être sympa dans un journal ». Ça a très bien marché dès le début, dans des journaux nationaux. Actuellement, je travaille encore pour quelques mensuels, j’ai arrêté l’hebdomadaire.

C.B. : Existe-il des ponts entre ton album et le dessin de presse ?
H.M. : Oui. En fait, Arabico – on ne l’appelle pas autrement, il n’a pas de nom-, veut être dessinateur de presse. Le dessin de presse est un art de combat. Il aurait pu commencer par dessiner de beaux dessins, c’est ce que font beaucoup de dessinateurs quand ils sont jeunes. Lui, il va commencer en dessinant des rues, des gyrophares, des flics…


C.B. : La bande dessinée et le dessin de presse sont-ils pour toi deux aspects du métier complémentaires ?
H.M. : Arabico est l’extension de ce que je veux faire : faire passer un message, que ce soit par le dessin de presse, ou dans mes albums. J’ai d’ailleurs essayé de travailler pour le Canard Enchaîné et pour Charlie Hebdo. On m’a refusé, en me disant que mon dessin était moins politique que satirique. Pour moi la liberté d’expression n’existe tout simplement pas en France, elle n’est pas publiée. On n’a pas le droit de parler. De nombreux auteurs ont été attaqués pour des dessins de presse, certains ont été condamnés. Et vous ne verrez jamais de dessins de presse authentiques : la responsabilité d’un dessin de presse appartient au journal qui le publie, et pour cette raison, il y a énormément de censure. Par exemple, Plantu : tous les matins, il dessine, il cherche des idées, entre 9h et 11h. Déjà à ce stade, il s’autocensure, il sait déjà ce qui sera refusé. Il va ensuite voir son rédacteur en chef, qui choisira, en lui disant « celui là, non, tu vois, par rapport au journal, les procès… » Les dessinateurs de presse ne parlent pas. La liberté d’expression n’existe pas.

C.B. : Penses-tu aux réactions que vont susciter tes dessins lorsque tu les réalises ?
H.M. : Non pas vraiment. Lors de la polémique sur les caricatures de Mahomet, j’ai réalisé une pleine page, dans un journal national très lu au Québec. Il n’y a eu aucun problème. Pourtant il y a une communauté musulmane là-bas, et ce n’est pas parce que je m’appelle Halim que je n’ai pas eu de problèmes avec cela. Simplement je sais ce qu’est un dessin drôle. Celle que l’on a beaucoup vue, avec Mahomet et une bombe sur la tête, ça ne fait pas rire : même si c’était Mireille Matthieu avec une bombe sur la tête, ce n’est pas drôle. J’en ai fait un, intitulé « Les intégristes salissent Mahomet », et je l’ai dessiné avec du sang plein la figure. C’est mieux de le dessiner éclaboussé de sang, qu’avec une bombe sur la tête. Sans cela, on a l’impression que Mahomet revendique le terrorisme.
Le dessin de presse est un art de combat. La caricature a toujours eu pour but de chatouiller là où ça fait mal, comme dans les textes de Desproges. Aujourd’hui elle n’a plus la même force, ni la même violence, le système est grillé : un rédacteur en chef reculera toujours devant les problèmes. On devrait pouvoir attaquer n’importe qui, qu’il n’y ait pas de tabous ni d’interdits.
Je me rappelle d’un dessin de Reiser que j’avais beaucoup aimé : une petite fille s’était fait enlever. Ses ravisseurs réclamaient, je ne sais plus, disons un million. Raiser avait dessiné cette gamine, empoignée par les cheveux, et écrit cette phrase : « Cette petite morveuse vaut 1 million ». C’est excellent. Parce que d’un côté, le sujet n’est pas drôle, c’est une petite fille, elle est mignonne, elle s’est fait kidnapper, c’est terrible. Mais le rôle d’un dessinateur de presse n’est pas de s’apitoyer, mais de rire avec les dents. Le dessin de presse montre le hic, le problème.


C.B. : Tu rencontres donc des difficultés à être publié en France pour tes dessins de presse ?
H.M. : Je mets mes dessins sur internet déjà, sans trop compter là-dessus, mais il faut espérer qu’avec le temps les portes s’ouvrent. Après c’est difficile pour un dessinateur de presse d’être publié en France. Je fais souvent allusion à Charlie Hebdo.
C’est parce qu’ils sont tentaculaires. C’est comme si vous recherchiez un boulot de serveur et qu’on vous disait qu’il n’y a plus de place. Et là vous voyez le même serveur servir dans tous les restaurants de Toulouse ! Les dessinateurs de presse de Charlie sont partout, dans Marianne, dans des journaux étudiants, ils ont tout pris. J’avais demandé à ce que l’on me donne ma chance, un mois ou deux. Mais non. Ils ne prennent que des gens connus : Catherine est rentrée connue, Riad Sattouf aussi. Ils ont même pris un été Amélie Nothomb comme pigiste !
Mais je ne tiens pas à tout prix à placer mes dessins partout ! Je suis moins pressé maintenant qu’il y a Arabico. Chaque chose en son temps. Je regrette juste que l’on ne puisse plus s’exprimer, ou alors dans un fanzine. Je me rappelle, le premier fanzine qu’on avait sorti, au collège, j’avais mis un dessin en couverture qui représentait un CRS à terre, et la phrase : « si vous voyez un CRS glisser, achevez-le ». Et il y avait comme ça plusieurs dessins du même calibre. Un avocat qui avait acheté le fanzine m’avait donné sa carte en me disant : « Tenez, vous en aurez peut-être besoin ! ».
Mon dessin est satirique, comme Reiser. Le dessin politique ne me déplait pas, mais tout le monde en fait déjà, et j’ai un peu l’impression que Paris Match ou Closer s’occupent déjà de la vie des politiques. J’aimerais que les dessins parlent de nous, de nos défauts, de nos travers. On est obligé de se taire. Le dessin se prête au combat politique. On écrit comme à des enfants dans les journaux. C’est la fabrication du consentement.


C.B. : Tu as un blog, quel regard portes-tu sur ce média pour la bande dessinée ?
H.M. : J’y poste quelques dessins, mais pas comme un blog de vie quotidienne. Le problème avec les blogs, c’est que c’est souvent autobiographique. C’est très dur de faire un truc en étant le 13000ème à raconter sa vie. J’aimerais qu’on raconte autre chose que sa vie, à moins que ce ne soit effectivement intéressant. Pénélope, ou la Grumeautique, ce sont des noms différents, mais c’est toujours la même chose, c’est Bridget Jones. J’ai bien aimé « Mon gras et moi », parce que j’ai trouvé que ça soulevait quelque chose. Boulet est très chouette aussi, il a une véritable spécificité. C’est un fou, il part dans tous les sens.
Arabico, au début, c’était un blog d’ailleurs, mais qui n’avait rien à voir avec l’album. C’était centré sur le thème de la recherche d’emploi quand on est dessinateur : les lettres, mauvaises nouvelles, un appel, bonne nouvelle, et l’ANPE représentée comme un monstre préhistorique, que l’on entend arriver de loin, comme un T.Rex, comme une lettre de l’Anpe qui te convoque à ton prochain rendez-vous. Je l’avais appelé finalement « Le retour sur terre ». J’ai quand même envoyé ce projet à des éditeurs, mais il n’a pas été retenu.
Le blog est un faux pouvoir : on a l’impression que les BD de dessinateurs venus des blogs vont donner un nouveau souffle au neuvième art, mais c’est faux. La BD tourne en rond. Les éditeurs ont toujours eu la main mise sur la BD, même si Diantre fait un super boulot et que L’Association a bien ébranlé les choses.
Le blog enfin reste tout de même un espace de liberté. Il faut « être ni le pied, ni la chaussure, mais être le caillou » Le blog est pour cela une caisse de résonance. Mais la BD, et en fait l’art, n’a pas vocation à changer le monde, voilà ce qui me gêne. Elle n’a pas la volonté de changer le monde. Ça ne change rien à la donne.


C.B. : Quels sont tes projets ?
H.M. : Les prochains tomes d’Arabico, Egalité, et Fraternité, qui devraient sortir au second semestre 2010 et au premier semestre 2011. Et quelques petites choses déjà présentes sur mon blog.

Source de l'article BD Zoom 

(1) « Arabico » a été retenu parmi les 5 albums du mois de novembre par Le Parisien/Aujourd’hui :http://www.leparisien.fr/home/event/BD-du-mois/index.php et serait également en compétition pour le « Prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage »

jeudi 26 novembre 2009

Rachid Jadir, graphiste casablancais, est à l’origine de la série Rass Derb désormais culte au Maroc


Maroc Hebdo International: Comment vous est venue l’idée de réaliser les courts métrages de Rass Derb?
Rachid Jadir : J’avais un sujet en tête et je voulais parler de la rue et des jeunes de ma génération. Mon langage étant celui de l’animation 3D, j’ai entamé une série de courts métrages, retraçant des scènes de vie des quartiers casablancais. Fondés sur l’autodérision et l’humour populaire, ces courts métrages en “darija” ont connu un réel succès auprès des internautes marocains de par le monde. Rass Derb est devenu un concept, ce qui m’a encouragé à en faire une petite série, en marge de mes heures de travail et sans aucun but commercial. Récemment, suite à la demande des fans, j’ai décidé d’aller de l’avant et de réaliser un long-métrage: Rass Derb, le film.

Avez-vous déjà un producteur pour le Film Rass Derb?
Rachid Jadir : Sigma, mon actuel employeur, m’avait déjà offert la possibilité de me consacrer durant trois mois exclusivement à un de mes projets de court métrage de Rass Derb. Son égide c’est donc fait le porte flambeau de ce projet et l’encourage donc dans ce sens. J’ai donc décidé de demander à Sigma de me produire le long métrage de ma série et j’ai pris l’initiative de réunir 40.000 fans dans un groupe sur Facebook pour convaincre, en faisant la preuve de la popularité du
projet.
  
Pourquoi 40.000 membres ? Est-ce une norme?
Rachid Jadir : Pas du tout, c’est juste un chiffre que j’ai estimé conséquent. Le groupe “Sondage : Rass Derb le film” sur Facebook a permis en 9 jours de collecter quelque 15.000 membres, ce qui m’a conforté dans mon idée quant à la demande des jeunes Marocains d’un film d’animation qui les concerne et les raconte. Mais ce n’est pas tout. Parallèlement à ce sondage, dans une rubrique de discussion, j’ai donné la parole aux fans, qui peuvent me faire part de manière ouverte et instantanée de leurs idées pour le scénario du film.
Si ce film d’animation voit le jour, cela sera le premier film marocain réalisé sur proposition du public. Un miroir critique et drôle de la société marocaine, telle que perçue par les jeunes.

Est-ce que des internautes vous ont proposé de l’aide ou des financements pour ce projet?
Rachid Jadir : Oui, ce fut incroyable, des Marocains bénévoles par centaines m’ont proposé leur collaboration. Ce groupe sur Facebook a été une révélation à la fois du succès de la série, mais, surtout, de la solidarité et de la compassion des jeunes Marocains de par le monde.

Combien de temps vous faudrait-il pour réaliser ce film?
Rachid Jadir : Des studios comme Pixar mettent trois à quatre ans pour réaliser un film, avec une équipe de près de 300 artistes. Pour nous, il s’agira de faire preuve de beaucoup de motivation car notre budget sera limité et l’équipe réduite. Mais nous tenons à réaliser ce premier film d’animation marocain en un an et demi, pour ne pas trop faire attendre notre public. Ceci dit, avec la motivation et l’aide de l’équipe des 6 artistes que j’ai choisis pour m’aider à réaliser ce film: Yasser Lakbiri, jeune artiste de talent, Simohamed fakiri, qui m’a suivi depuis ma première réalisation en 2004, Anas Rafik, l’artiste par excellence; Hamid Seghini, notre génie 3deiste qui n’arrête pas de dire non; Halim, un grand artiste algérien, et Abdou, un super animateur 3D, je suis convaincu que nous y arriverons.
Source de l’article Maroc-Hebdo
Visionnez les vidéos de Rass Derb

jeudi 19 novembre 2009

Beirut Animated


On Monday night Beirut’s first animated film festival opened in the city’s art house cinema, Metropolis. While a number of film festivals have taken place in the capital this autumn, Beirut Animated is one of the more alternative events, and the first of its kind in Lebanon.
Apart from the major Disney and Pixar productions showed in the country, Lebanese audiences have so far had scant possibilities to discover the rich and diverse world of animated film – something the Metropolis Association has worked to change by introducing a five-day festival in association with Samandal Magazine and with the cooperation of Beirut DC.
Hania Mroue, director of the Metropolis Association and one of the main organizers of the festival, said that even though interest in animated film has grown in Lebanon over the past couple of years, there have been no specialized events until now.
“In most of the film festivals in Lebanon there is an animation presentation, and the cinema is always packed on these occasions. People seem very curious to discover different kinds of films,” she said, noting that the documentary is another example of “alternative” film that has gained popularity in Lebanon over the past couple of years.
To judge from the large turnout at the opening of the festival on a rainy Monday night, interest in animation in Beirut is indeed large. The cinema was fully packed with a young, cheering audience when the festival’s first two films were presented: the Lebanese video clip “Takhabbot” (2009) and the American feature “Sita Sings the Blues” (2008).
The main opening film, by American Nina Paley, is an autobiography combined with the retelling of the classical Indian myth Ramayana. In a jumble of different animation styles, narration forms and music, the film tells a simple but dramatic love story at a hectic pace, proving that animation can be an intense experience.
The Lebanese “Takhabbot” (“Inner struggle”) is a five-minute video clip by the upcoming Lebanese illustrator and animator Ghassan Halwani set to the music of Palestinian composer Tamer Abu Ghazaleh.
By showing Beirut’s devastated old buildings set against the new showy ones in both black-and-white and gaudy colors, the video is a personal reflection on the reconstruction of the city and how it affects Beirutis.
“We Beirutis don’t feel that we have a part in the reconstruction. We get a feeling that the city is moving away from us and that we are losing it,” director Ghassan Halwani told NOW Extra.

“Takhabbot”, which was met by a cheering audience on Monday night, is Halwani’s second film to be presented at a festival; his first animated film “Jibraltar” (2005) has been screened at several film festivals in Beirut.
While Beirut Animated shows many Lebanese works, the festival is indeed an international event, with films from more than 20 countries - from Japan to Italy, from Hungary to Tunisia - on show. With a handful of features and more than 30 short films, the audience gets a chance to see quite a selection of animated work, both classic and new. Many of the newer films are premiering in Lebanon at the festival.
Hania Mroue says the festival gives the audience a broad presentation of the genre and says she rejects the typical classification of Arab and international film.
“Of course we want to promote Arab and local films, but we have to give the Lebanese audience a chance to see what is happening outside too. A Lebanese could as well be inspired by a film from Chile as one from Lebanon,” she said.
Yet she says that the development of animation in the Arab world still needs a push forward. The Iranian feature animated film “Persepolis” (2007) drew attention to the region, but the market is still small.
“There are a few interesting experiences in the Arab world now, and we have to give them attention. If you show that there is an audience, there will be more possibilities for animation here in the future,” Mroue told NOW Extra.

Apart from the features and short films, the festival also offers alternative arrangements, including a screening of episodes from the classic Japanese anime TV series “Grendizer” dubbed in to Arabic, and a cine-concert.
On the festival’s closing night, the first European animated film, “The Adventures of Prince Achmed” (1926), will be screened accompanied by a musical performance by the experimental Lebanese band XEFM. The band has composed a soundtrack especially for the movie, which is a silent film. And even though the festival is not aimed at children, there will be two screenings for a young audience: The Japanese “Ponyo” on Thursday and the Syrian “Thread of Life” on Friday.
Hania Mroue is excited about the festival, which she says will be a test to see if there really is an audience for animated film in Beirut. If so, her intention is to make Beirut Animated a tradition.
“This is our first experience, but we want to continue if there is an interest and a need for it. The idea is to develop the festival more – this is just the first edition,” she said.

lundi 16 novembre 2009

Beyrouth version animée


Saviez-vous que l’animation est née bien avant le cinéma ? Le folioscope, qui donne l’illusion du mouvement lorsqu’on le feuillette, est l’une des premières méthodes d’animation. 
En 1892, avant les frères Lumière, le Français Émile Reynaud projette le premier dessin animé au musée Grevin, à Paris. De Walt Disney à Tex Avery, de Félix le Chat à Schrek aux mangas japonais… Beyrouth a, enfin, son festival d’animation !
En ouverture de cette première édition, Sita sings the blues, récompensé notamment au festival international d’Annecy en 2008. Son auteure, l’Américaine Nina Paley, mêle légende indienne et musique blues pour raconter une rupture amoureuse. Autre gros morceau de ce festival, Ponyo, de Miyazaki. Après Mon voisin Totoro ou Le voyage de Chihiro, le maître de l’animation japonais, qui continue à mêler travail à la main et à l’ordinateur, raconte ici l’histoire d’un garçon de 5 ans et d’une princesse poisson rouge qui veut devenir humaine. 
Organisé en collaboration avec le magazine de bandes dessinées Samandal et l’association Beirut DC, ce festival sera l’occasion de découvrir des courts métrages libanais et arabes, ainsi que l’un des premiers longs métrages d’animation arabe,Le fil de la vie, du Syrien Razam Hijazi. Au programme également, une conférence sur les nouvelles techniques d’animation, une carte blanche à l’artiste Lena Merhej ou encore une sélection de vidéoclips libanais tournés en animation. 
Le groupe de rock expérimental XEFM renouvellera, lui, l’expérience du ciné-concert pour clôturer le festival. C’est cette fois par les Aventures du prince Ahmed(1926) que ces musiciens se laisseront emporter…
source de l'article l'Orient le Jour