Un atelier de formation de cinq semaines destiné aux créateurs africains de dessins animés a été organisé cet été à Durban, en Afrique du Sud, dans le cadre d’une initiative de l’UNESCO baptisée L’Afrique animée! et destinée à encourager la production de dessins animés pour enfants.
Organisé du 18 juin au 22 juillet 2005, cet atelier intensif de formation et de production était le fruit d’un partenariat avec le Festival du film de Durban (DIFF) et l’université du Kwazulu-Natal. C’était aussi la deuxième formation soutenue par l’UNESCO dans ce domaine, après un séminaire pilote donné en 2004 à Zanzibar et à Nairobi.
« Ces ateliers ont été extrêmement fructueux. Ils ont permis d’étendre les compétences en animation dans la région et ont abouti à la production de seize courts métrages animés, a déclaré Alonzo Aznar, du Bureau de l’UNESCO à Nairobi. Ils ont montré que la production de cinéma d’animation était non seulement possible, mais aussi viable en Afrique. L’UNESCO s’appuiera sur cette expérience pour créer un centre régional permanent de formation et de production de dessins animés. »
L’Afrique continue à importer de nombreux dessins animés étrangers, alors qu’elle dispose d’un grand vivier de créateurs qui ont des histoires à raconter et une esthétique magnifique. Ce paradoxe apparent s’explique par le fait que les radiodiffuseurs et le secteur audiovisuel du continent africain (à l’exception de l’Afrique du Sud) manquent de moyens financiers pour produire leurs propres dessins animés (sauf dans le secteur de la publicité). Il tient sans doute aussi à l’absence de véritable étude de marché montrant ce que le cinéma d’animation peut apporter aux enfants d’Afrique, du point de vue des médias aussi bien que de celui du secteur public et du secteur privé.
Les radiodiffuseurs africains et le secteur audiovisuel de la région sont cependant conscients de l’importance de montrer aux enfants africains des programmes véhiculant les valeurs africaines et réalisés par des Africains pour des Africains. Faute de moyens, ils sont cependant contraints d’importer des dessins animés de grande production totalement étrangers aux réalités du continent.
C’est dans ce contexte que l’UNESCO a lancé L’Afrique animée!, une initiative qui fédère ressources et savoir-faire afin de produire des dessins animés pour enfants dans la région. C’est ainsi qu’ont été lancées des formations pratiques destinées aux animateurs, aux graphistes, aux scénaristes, aux radiodiffuseurs et aux autres professionnels des médias africains, dans le but de constituer une masse critique de compétences dans le domaine de la création de dessins animés de qualité.
L’Afrique animée! entend encourager la production de programmes qui permettront aux enfants et aux jeunes de s’entendre, de se voir et de s’exprimer. Des programmes de divertissement éducatif qui rendent compte de la culture, des langues et de la vie en Afrique. Des programmes qui s’appuient sur l’imaginaire africain (tant du point de vue des images que de celui des dialogues et de la musique), qui le revendiquent et qui le perpétuent pour les générations à venir.
Le développement d’un modèle de formation et de production rentable, marqué au sceau de la qualité et doté d’un « label africain » réside au cœur de cette initiative qui entend assurer la compétitivité de l’animation africaine pour les producteurs et les radiodiffuseurs régionaux et internationaux.
Les résultats sont à la hauteur des espérances: un temps de production record (4 à 5 semaines) et des films d’une qualité et d’un intérêt culturel extraordinaires qui ont été couronnés par de nombreux prix dans des festivals du film internationaux en Afrique, en Amérique latine et en Europe.
Source de l'information l'Unesco
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