Segoufanga ou La genèse est l’intitulé d’un long métrage de dessins animés malien signé Mambaye Coulibaly. Il sera le premier film d’animation entièrement conçu et réalisé à Tunis et en Afrique, plus précisément dans «les studios de Tunis» de «Cinétéléfilms». Echanges et transfert de savoir-faire.
Après Viva Carthago, série de dessins animés de 13 épisodes destinée aux télévisions d’ici et d’ailleurs, la société de production «Cinétéléfilms», forte de cette première expérience, s’attaque à une autre production, cette fois-ci tuniso-franco-malienne : il s’agit d’un long métrage de dessins animés Segoufanga (La genèse) signé par le Malien Mambaye Coulibaly.
Ce long métrage représente en fait la concrétisation d’une action de transfert d’un savoir-faire du Nord vers le Sud et d’une collaboration «Sud-Sud» efficiente, puisque ce film sera à 80% «fabriqué» dans les studios de «Cinétéléfilms» : «Tunis animation studio».
Un atelier d’animation créé à l’orée de l’an 2000 dans le cadre du projet «Euromédiatoon» financé en partie par la Commission européenne à travers le programme Euromed-Audiovisuel ayant contribué également au cofinancement de Viva Carthago.
«Ainsi, le film Segoufanga sera le premier long métrage de dessins animés entièrement conçu et réalisé en Afrique francophone grâce à des compétences locales englobant tout le processus de fabrication, soit de l’écriture scénaristique jusqu’à la post-production numérique. ‘‘Tunis animation studio’’ comptant actuellement plus d’une cinquantaine de jeunes professionnels du bassin sud-méditerranéen alliant la compétence technique à la sensibilité artistique», explique le directeur de «Tunis animation studio» et également producteur exécutif du projet, M. Habib Attia. Et d’ajouter : «Plus, ce projet offrira l’opportunité à des techniciens et artistes maliens d’avoir une formation dans les différentes spécialités du dessin animé.
D’ailleurs, nous étions en repérage au Mali, à Ségou, où nous avons profité pour sélectionner les stagiaires maliens qui suivront une formation dans nos studios et qui intégreront par la suite le processus de la production.
La préparation du film débutera en juin 2006 et le tournage durera deux ans».
D’une durée de 70 minutes, Segoufanga met en scène dans une structure de conte, le voyage initiatique que vit le héros Biton Coulibaly, chasseur bamanan qui fondera le royaume de Ségou.
«En gros, le vif du propos est centré sur le ‘‘pouvoir qui dévore l’homme’’, mais l’important c’est de montrer une Afrique à la fois ancrée dans ses traditions et tournée vers la modernité, affirmant ainsi son identité.C’est une vision authentique de l’Afrique», souligne le directeur de «Tunis animation studio».
Dans sa note d’intention, l’auteur-réalisateur écrit : «Le cinéma d’animation s’impose comme un médium idéal pour transcrire la vivacité, la magie et le lyrisme des grandes épopées et des gestes de l’histoire africaine en contribuant d’une certaine manière à leur relecture».
Segoufanga cible principalement un public jeune mais aussi moins jeune.
Ce projet est coproduit et cofinancé par la Commission européenne, le Fonds-Sud, l’AIF, le ministère de la Culture malien, la radio-télé malienne (l’ORTM) «L’autre rive production», Angoulême (France) et Cinétéléfilms (Tunisie). Et tous ces producteurs voient grand puisqu’ils tablent sur une éventuelle participation du film au festival international de Cannes. Pour cela, ils comptent sur l’originalité du sujet, sa profondeur, ainsi que sur la forme. Mais l’important pour le directeur de «Tunis animation studio» c’est que l’atelier est en train de tracer sa voie et d’être nettement compétitif non seulement par rapport à l’Europe, mais aussi à l’Asie.
Voilà qui renforcera assurément la collaboration Sud-Sud et Nord-Sud en matière de transfert de savoir- faire et de technologies.
Par Samira DAMI - Source de l'article Tunizien
Images tirés du blog de : Abdel Belhadi
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