Des jeux vidéo en tous genres et pour toutes les catégories de joueurs existent actuellement sur le marché algérien. Un marché à la page puisque les tous derniers produits y sont disponibles et, parfois, avant leur lancement officiel dans les pays européens.
D’un autre côté, l’Algérie est un pays où les jeux copiés s’y trouvent en abondance. Un phénomène dont pratiquement personne ne semble s’offusquer. Face à la cherté des produits originaux, la démocratisation des jeux électroniques semble passer inévitablement par le marché informel.
Comme partout dans le monde, en Algérie, les jeux vidéo ne cessent de faire des adeptes. Mordus, passionnés ou joueurs occasionnels, les amateurs de jeux sont très hétéroclites. Ils peuvent avoir différents âges et appartenir à des catégories sociales très variées. La popularité des jeux vidéo a eu pour effet direct le développement d’un marché qui pèse aujourd’hui plusieurs milliards de dollars. En Algérie, ce marché se porte visiblement bien et semble s’accommoder de l’existence d’un marché de contrefaçon qui attire lui aussi un grand nombre de consommateurs. Sur le terrain, le premier constat que nous avons pu faire est la cohabitation très naturelle entre les jeux copiés et les originaux qui semblent, il faut le dire, moins nombreux en raison principalement de leurs prix assez élevés. Dans une même boutique, il est donc possible de trouver des jeux à 100 dinars comme des jeux à 6 000 ou à 7 000 dinars. Le marché algérien semble également très à jour puisque pratiquement tous les jeux actuellement en vogue dans le monde y sont disponibles. Même chose pour les consoles de jeux. Tout semble être une question de prix et non pas de disponibilité. En entrant dans l’un des magasins spécialisés dans la vente de jeux vidéo, ce qui frappe c’est d’abord le nombre de clients assez élevé et surtout la présence d’enfants et de préadolescents. Ceux-ci représentent une grande partie des consommateurs.Les joueurs semblent, en outre, représenter une communauté assez particulière. En dépit des différences qui les séparent dans la vie réelle, les inconditionnels de la console ou des jeux sur PC parlent un même langage. Outre les termes techniques inintelligibles pour les profanes, les joueurs tiennent également des conversations surprenantes.
« Lorsque vous arrivez dans ce quartier, il faut attendre un peu pour que cela charge… et n’oubliez pas les armes », conseille très sérieusement un vendeur de jeux à trois enfants attentifs. Les amateurs de jeux vidéo parlent très naturellement de la qualité de leur « armement » ou du fait qu’ils soient, sous un pseudo en général, célèbres à travers le monde par leurs prouesses dans un jeu pratiqué sur Internet. Nous pouvons également trouver des adolescents se plaindre d’avoir perdu des navires de marchandise dans un jeu de rôle. Une autre catégorie de jeux vidéo au sujet desquels les sociologues pourraient disserter des heures durant. Le gérant d’une boutique de jeux nous affirme, dans ce même contexte, que la fièvre du jeu touche des gens très différents. « J’ai pour cliente une dame âgée qui vient régulièrement s’approvisionner en jeux », assure notre interlocuteur qui ajoute que l’un de ses amis s’est mis aux jeux vidéo juste après son mariage, le jeu étant le compagnon idéal des personnes ayant finalement décidé de se sédentariser. « Cela dépend aussi de la femme», ne manquera pas de dire un employé dans la même boutique.
Jeux et consoles
En visitant l’une des plus célèbres boutiques de jeux vidéo d’Alger, PlayMania en l’occurrence, nous avons été surpris de voir la dernière version du jeu « God of War » qui n’était censé sortir en Europe que le lendemain. Ce jeu original proposé à 8000 dinars est l’un des jeux les plus chers sur le marché. Le responsable de la boutique explique que ce jeu a été vendu, en fait, par des commerçants européens qui se le sont procurés avant son lancement officiel.
C’est ce qui explique sa présence précoce sur le marché algérien. Les professionnels algériens du jeu vidéo savent pertinemment que l’élément temps est très important dans ce domaine, les joueurs algériens étant informés en temps réel de la parution de nouveaux jeux à travers Internet ou les chaînes étrangères. D’un autre côté, les jeux les plus appréciés en Algérie sont en général des jeux de sports et d’action. Dans la catégorie des jeux les plus achetés en Algérie, PES 2010 occupe la première position, suivi de GTA San Andreas et Call of Duty. Black et God of War occupent, quant à eux, la quatrième et la cinquième position. Mis à part God of War qui ne marche que sur PlayStation 3 car il s’agit d’un original, les quatre premiers peuvent être joués en version piratée. « Les jeux disponibles en Algérie proviennent aussi bien de Chine que d’Europe ou des Etats-Unis », nous dit-on. Il est possible, en outre, de scinder les supports de jeux en trois grandes catégories. Il s’agit d’abord de la catégorie des consoles qui comprend les PlayStation 2 et 3, la Xbox et la Nintendo Wii. La PlayStation 2 est la plus vendue en raison de son prix relativement abordable, autour de 14 000 dinars, et surtout parce que cette console peut accepter les jeux copiés contrairement à la PlayStation3.
«La Xbox se vend également assez bien car elle peut être flashée », nous explique un commerçant qui ajoute que « la Nintendo Wii peut désormais fonctionner avec des jeux copiés d’une valeur de 100 dinars ». La deuxième catégorie est celle des consoles portables. Les consoles disponibles dans cette catégorie sont Nintendo DS Lite, Nintendo DSI et la PSP. Globalement, ces trois consoles se valent sauf que les deux premières sont particulièrement appréciées par les filles. Dans la catégorie des PC, nous trouvons la majorité des jeux disponibles sur les autres supports mais en version piratée. De manière générale, le joueur algérien trouve à sa disposition une offre très variée avec des jeux de toutes sortes et à des prix adaptés à toutes les bourses. Divertissement pour certains et véritable addiction pour d’autres, le jeu vidéo est un phénomène de société autour duquel tout un marché s’est développé. Un marché qui va vraisemblablement continuer à s’épanouir pendant encore longtemps.
Les effets des jeux vidéo
Les différents effets des jeux vidéo sur l’être humain ont fait l’objet de nombreuses études médicales et sociologiques. D’après ces études, le jeu lorsqu’il dépasse l’étape de l’amusement pour devenir une addiction peut avoir des effets nocifs sur la santé mais aussi sur la vie sociale du joueur. L’insensibilité à la violence mais aussi l’isolement semblent être les effets les plus remarqués sur les amateurs de jeux vidéo.
L’obésité ainsi que les maladies inhérentes à l’inactivité physique figurent également parmi les risques encourus par les joueurs. Toutefois, les jeux vidéo peuvent avoir certains effets bénéfiques. Il s’agit essentiellement du développement des réflexes et de la capacité à identifier les objets dans l’espace. Il a été en effet constaté que les chirurgiens, habitués aux jeux vidéo, maîtrisaient mieux les opérations délicates assistées par ordinateur. En conclusion, les jeux vidéo peuvent être utiles ou nocifs en fonction du temps qui leur est consacré. Notons, au passage, que certains mordus des jeux vidéo peuvent dépasser les six heures de jeux par jour.
Les jeux de foot très en vogue
Les jeux vidéo PES ou FIFA, déjà très appréciés par les algériens, connaissent ces derniers temps un engouement sans pareil. Un engouement qui s’explique essentiellement par l’approche du mondial 2010.
On nous informe d’ailleurs que PES 2010 est en tête des ventes sur le marché algérien. Il faut dire que la frénésie du football, qui a gagné le pays depuis les éliminatoires du mondial et la coupe d’Afrique, n’a pas épargné grand monde.
Plus que jamais d’ailleurs, les rues de la capitale sont devenues des terrains de football où des enfants et des adolescents se livrent des rencontres sans merci.
Il était donc tout naturel que les amateurs de jeux vidéo les plus hésitants se mettent aux jeux de foot. Il semblerait que cette situation dure encore quelques mois, au grand bonheur des revendeurs de jeux vidéo.
Jeux copiés : un phénomène difficile à contrecarrer
Interrogé au sujet des jeux vidéo piratés, M. Zehani Abderrahmane, cadre à l’Office National des Droits d’Auteurs (ONDA), a été très clair : « Les jeux vidéo, comme tous les produits électroniques d’ailleurs, sont protégés par la loi ». Il précisera en outre que les jeux vidéo ont le même statut que les logiciels et toute contrefaçon est passible de poursuites. M. Zehani fera aussi remarquer d’autre part que l’ONDA ne dispose pas des moyens humains et matériels pour faire face au phénomène de la contrefaçon des jeux électroniques, ce qui explique, en partie du moins, leur propagation.
Le cadre nous informe que les douaniers et les policiers sont aujourd’hui formés pour identifier les produits électroniques contrefaits introduits en Algérie. Cependant, les copies faites localement rendent la situation un peu plus compliquée. « Les constructeurs de jeux commencent également à protéger techniquement leurs produits.
Je citerais à ce propos des consoles telless que la PlayStation 3 qui est aujourd’hui codée, ce qui ne facilite pas la tâche aux contrefacteurs ». Le problème de la contrefaçon des jeux vidéo s’inscrit en fait dans un cadre plus global et qui concerne les logiciels de manière générale. Le marché algérien fait face actuellement à l’introduction massive de logiciels copiés. Le représentant de l’ONDA nous informe à ce sujet que 90% des logiciels disponibles proviennent de Chine dont beaucoup sont des logiciels copiés ».
Source de l'article Nticweb
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