Quand Jean Image adapte un conte des Mille et une Nuits, c’est pour notre plus grande joie de voir briller deux ans de travail, comme un appel à voyager à travers ses images très réussies. Il ne nous manque que les senteurs aux aventures d’Aladin !
Bonjour chez vous sur les écrans dès le 9 janvier, un morceau de bravoure et d’enchantement qui n’a pas pris une ride.
Jean Image de son vrai nom Emeric Hadju est né à Budapest en 1910. Il suit des cours aux Arts décoratifs de Budapest puis à Berlin. Il débarque à Paname en 1932.
Du dessin à la publicité, il fonce Jeannot L’intrépide, (titre aussi d’un de ses fameux dessins animés en technicolor réalisé en 1950).
En 1959, sur la proposition de Jean Image, la ville d’Annecy fonde son festival d’animation célèbre encore de nos jours. Deux ans lui seront nécessaires pour réaliser Aladin et la lampe merveilleuse qui sortira en 1970.
Il avait une conception personnelle du dessin animé : « Le dessin animé est vraiment le langage universel car un film bien conçu peut être compris par tout le monde et dans les cinq continents ». Aladin répond parfaitement à ses exigences formelles. Sept personnages jouent et s’interposent pour détenir le sésame qui ouvrira soit les portes de l’amour ou du pouvoir. Un objet de transition, une ampoule en quelque sorte avant l’invention de l’électricité qui réitéré son pari, comme dans les bandes dessinées où le héros découvre la solution à ses problèmes. La lampe merveilleuse passe de main en main selon des soins particuliers différents, mais le génie qui vit dans ses entrailles n’est pas un serviteur zélé, il sait s’accommoder.
Henri Virlojeux prête sa voix grave au magicien d’Afrique, qui de son laboratoire planqué dans l’œil du Sphinx, s’apprête à toutes les fourberies pour faire tomber Aladin dans un piège et ainsi lui subtiliser la lampe magique. Il se voit déjà en haut de l’Affiche, le nouveau tyran, maître du monde. D’autres après lui en Tunisie ou en Egypte revêtiront l’uniforme infâme des militaires pour lui emboiter le pas de ses babouches. Suivez mon regard du côté de l’actualité brûlante, en direction de peuples qui se révoltent enfin contre le joug qui les maintenait au servage depuis trop longtemps.
Aladin, enfant pauvre des rues voit son existence changer du tout au tout, lorsqu’il entre en procession de la lampe merveilleuse. Il mettra toutes ses forces et l’aide de son bon génie, quitte à risquer sa vie pour l’amour de la princesse. La princesse Badroulboudour, bien roulée comme une gazelle, avec ses yeux en amande est irrésistible, j’en conviens mon gars ! Son père, le sultan, c’est une autre paire de manche pour pouvoir l’aborder. Comme de bien entendu, il est très riche et tout le monde voudrait devenir calife à la place du calife, n’est-ce pas Iznogoud ? La maman d’Aladin est une femme modeste qui élève toute seule son fils et ne côtoie guère les hommes. Sauf un jour, quand un zigue à tronche de magicien bien luné se présente comme étant l’oncle du bambin, venant de contrées lointaines pour le rencontrer. La méfiance est de mise ! Il ne nous manque plus que les deux oiseaux, Hou-Hou le hibou assistant du Magicien et Can-Can le perroquet d’Aladin qui mettent leur bec dans toutes les affaires.
« Le dessin animé est un art en soi et en même temps un métier artistique. Il est la création dans toute l’acceptation du mot ; cette création qui est du domaine de l’imagination, est comparable à celle d’un peintre devant sa toile, d’un sculpteur devant son bloc de marbre et d’un écrivain devant sa feuille de papier vierge ».Jean image en connait un rayon et a un sacré coup de crayon pour nous peindre un épisode du conte des Mille et Une Nuits. Il enflamme les couleurs avec sa palette et on voyage dans un autre monde merveilleux. Quelques chansons ponctuent les aventures d’Aladin. Il a le charme envoutant des œuvres poétiques. Même le Bartos qui n’est pourtant pas de la première fraicheur a succombé au charme de cette œuvre, c’est vous dire ! Visibilité garantie à tous les regards des petits et aux très grands, comme un air de nostalgie, du temps où les dessins animés nous donnaient des ailes pour voyager Loin.
On se prend même à rêver de la force d’une telle œuvre à dessein ! « Le monde du dessin animé est celui de notre imagination. Un monde dans lequel le soleil, la lune, les étoiles et toutes les choses vivantes obéissent à nos ordres. Nous inventons un petit personnage et, s’il devient désobéissant nous le supprimons avec une gomme. Aucun dictateur n’a de pouvoir aussi absolu ! » Et la gomme, monsieur Image, ça peut servir aussi à effacer de la planète les traces des tyrans, vous ne pensez pas ? Hélas, il n’est plus de ce monde pour nous répondre ! Mais c’est à méditer, la force de dessin, la caricature et ses démesures si gratifiantes à tourner en dérision des pantins pantois.
Aladin, tu éclaires mon sourire de toutes tes merveilles.
Par la Singette - Source de l'article Hufftingpost
Carlotta Films : http://www.carlottavod.com/
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