Adelaziz Belkhodja, scénariste, Bédéiste et directeur de la maison d'édition Apolonia s'est lancé dans un univers très peu exploré en Tunisie : la Bande Dessinée (BD).Ses BD se caractérisent par leur focalisation sur l'histoire de la Tunisie, notamment celle d'avant Jésus-Christ, la Tunisie Carthaginoise d'Hannibal et Didon.Une aventure qu'il nous fait découvrir dans cette interview.
Foliomania : Quelle est la cible que vous visez avec vos BD ?
Abdelaziz Belkhodja : D'abord, le public de la BD, il faut le créer en Tunisie et dans les pays arabes en général. On a un manque terrible dansle visuel alors qu'il est essentiel pour la mémorisation du texte. Mon challenge avec les BD est que les gens aient un visuel intéressant. Le public de la BD varie des premièresannées de naissance jusqu'à l'âge de 18, 20 ans et peut même atteindre même les adultes. Cela dépend du texte et du sujet.
Foliomania : Quel est le message que vousvéhiculez à travers vos BD ?
Abdelaziz Belkhodja : Le message est qu'on a une histoire riche, qui est pleine de sens, qui est pleine de valeurs. L'objectif est que la valeurhumaniste soit perceptible par l'enfant surtout.
Foliomania : Quelle plus peut ramener la BD à un texte ?
Abdelaziz Belkhodja : L'enfant a souvent d'énormesdifficultés à visualiser ce qu'il lit, donc la BD est là pour compenser ce vide et pour lui offrir une image légendée.
Foliomania : Ne serait-ce une sorte de tutelle surl'imagination de l'enfant ?
Abdelaziz Belkhodja : Non pas du tout ! Chaque forme d'expression a ses propres qualités, la radio, la télévision la lecture,le théâtre, le cinéma, la BD, etc… Le sens de la BD est justement un sens léger, agréable. Le dessin nous offre une facilité de traiter quoi que ce soit. Le dessin offre uneperspective qu'aucun autre média ne peut offrir.
Foliomania : Que manque-t-il en Tunisie pour que la BD devienne une discipline ?
Abdelaziz Belkhodja :Quand on regarde les expériences européennes et américaines, la BD s'est lancée grâce à des magazines comme le magazine PILOTE qui a sorti les plus BD du monde comme Tintin et Spirou…C'était une sorte de revue où on publiait les BD sous forme de séries, ce qui donne envie de les acheter mensuellement pour pouvoir suivre l'histoire. C'est ce qui nous manque en effet.Mais de nos jours, avec l'internet, il y a d'autres moyens pour faire la promotion des BD.
Foliomania : En tant qu'éditeur, que préférez-vous entre BD et livres ?
Abdelaziz Belkhodja : Chaque édition a ses qualités, ses lectorats. Ce sont deux choses complètement différentes. Avec la BD, on s'amuse avec les histoires, mais avec la lecture,on va beaucoup plus profond. Il y a eu des essais de mélange entre les deux, comme par exemple une BD qui illustre une œuvre de Victor Hugo et cela n'a pas marché car c'était très ennuyeuxet le contraire est vrai. Chaque forme d'expression véhicule quelque chose de très particulier.
Foliomania : Quels seront vos futurs projets de BD ?
Abdelaziz Belkhodja : Beaucoup ! Une BD dédiée aux enfants pour qu'ils fassent attention au Djihad, une BD sur les forces de l'ordre en Tunisie, une BD sur le foot,une BD sur une jeune femme qui est une héroïne, Ommi Sissi qui devient Wonder Women, une BD sur Jouha qui est devenu moderne ! Il y aura beaucoup de BD dans le proche avenir.
Par Nawel Bizid - Source de l'article Foliomania
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