Des premières prises de position du général De Gaulle au vibrant toast porté par François Hollande en l’honneur de ses hôtes lors de sa visite à Jérusalem le 17 novembre 2013, « Un chant d’amour » retrace l’histoire du conflit israélo-palestinien sous le prisme de la France.
À cette occasion, Alain Gresh, le directeur de l’Orient XXI, s’est associé à l’illustratrice Hélène Aldeguer.
« Un chant d’amour ; Israël Palestine, une histoire française », Hélène Aldeguer et Alain Gresh, Éditions La Découverte, 191 p., 22 €.
Juin 1967, palais de l'Élysée, Charles De Gaulle, président de la République, est songeur : depuis le début de la guerre qui, du 5 au 10 juin, a opposé Israël et ses voisins arabes, il est isolé. La plupart des responsables français, y compris dans son propre camp, critiquent sa prise de position contre Israël.
Les évolutions de l’opinion française
À l’époque, l’opinion française est nettement pro israélienne et elle le reste jusque dans les années 1980 et la généralisation du petit écran dans les foyers français qui favorise le basculement de l’opinion : « la guerre de 1967 a été suivie dans les journaux, les événements de 1980 et la guerre au Liban l’ont été à la télé », raconte le journaliste Alain Gresh.
Divisé en quatre chapitres, le récit qu’il fait avec Hélène Aldeguer, dans cette « bande dessinée historique », des relations entre les entités israélienne et palestinienne vues depuis la France, met cette évolution en évidence.
Il est construit de manière chronologique : des origines du conflit en 1917 à la visite de François Hollande en Israël en novembre 2013.
Palette de couleurs
À mi-chemin entre le livre historique et la bande dessinée, dans « Un chant d’amour », les dessins se mêlent aux textes explicatifs. Hélène Aldeguer, a choisi d’utiliser une palette de couleur restreinte : les fedayins, les combattants palestiniens, sont toujours représentés en rouge, tandis que le bleu habille les soldats d’Israël. Seuls le blanc et le noir complètent ce parti pris de bichromie.
Travail d’archives
« Rien n’est faux », s’exclame Alain Gresh au sujet de ce que son livre raconte. Pour retranscrire ces événements passés le plus fidèlement possible, les deux auteurs ont travaillé une année à partir d’archives publiques, de coupures de presse (en témoignent les anciennes Unes célèbres que l’on y redécouvre), mais aussi d’après les mémoires de certains hommes politiques. Celles de Jacques Chirac, parues en 2011, ont particulièrement été utiles.
Historique, mais aussi très politique, « Un chant d’amour » est une lecture importante, une ouverture sur un conflit toujours d’actualité.
par Salomé Parent - Source de l'article La Croix
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