La bande dessinée « Le guide casablancais » de Mohammed Bellaoui est exposée jusqu’au 1ernovembre à la Villa des arts de Casablanca. Son personnage Comique Al Madani fait des émules. Newz.ma a rencontré l’artiste. Entretien
Dans « le guide casablancais » vous passez en revue pas mal de situations comiques du Casablanca profond. Est-ce que c’est bien là le concept de votre bande dessinée ?
Le principe c’est comme si j’avais une camera sur l’épaule et je transmets aux gens mon parcours quotidien. Sans imaginer des choses qui ne servent à rien ou qui n’existent pas. C’est à dire sans préjugés sans rien. Les gens vivent cela tous les jours, ils s’y reconnaissent. Lorsque moi je fais la parodie des personnages qui sont dans le bus ou dans le taxi, les gens l’acceptent sans aucun problème croyez moi. J’avais un ami qui était venu me voir de France. Nous sommes passé à côté d’un endroit où il a vu des gens faire des gestes particuliers. Il m’a dit est-ce que les gens sont fous. J’ai répondu non c’est un langage entre les chauffeurs de taxi et les clients pour éviter les arrêts fréquents du véhicule. La vie est simple, j’essaie de transmettre des messages simples à ceux qui vont lire mes BD.
Dans certains dessins il y a des images qui évoquent des difficultés de langage chez la population. N’avez vous pas peur de faire des mécontents ?
Ces choses existent réellement. Je n’invente rien. Je pense qu’il ne faut pas se voiler la face. Si une personne dit pourquoi tu nous as montré de cette manière cela signifie qu’il n’accepte pas la réalité de son vécu. Moi je n’ai pas ce problème.
Maintenant que la bande dessinée est prête comment voyez vous l’avenir du « Guide casablancais » ?
J’aimerais bien rencontrer un éditeur marocain. Je ne parle pas ici de nationalité. En fait je cherche quelqu’un qui puisse comprendre mon concept et qu’il ne me demande pas de changer ou de rajouter des élèments religieux pour se moquer de l’islam. Moi je n’évoque pas la religion, je ne parle que du quotidien réel donc je n’ai pas envie de tomber dans ce genre de pièges. S’il accepte ma démarche je serais très honoré. Sinon si je ne trouves pas cet éditeur je vais entamer ma propre petite stratégie pour arriver a financer la publication et la diffusion de cette BD.
Vous dites envisager l’autofinancement de votre bande dessinée. Comment comptez vous vous y prendre ?
C’est un investissement. Il me faudra entre 20.000 et 30.000 DH pour autofinancer le projet. J’ai l’intention d’imprimer dans un premier temps 700 exemplaires. Je compte vendre la bd a 50DH. C’est une marge a ne pas dépasser. Les BD mises en vente sont trop chères, elles ne sont pas à la portée de la majorité des citoyens marocains.
Propos receuillis par Qods Chabâa - Source de l'article Newsma
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