Plus de 100 ans après sa publication, ce roman plein d’ambiguïté et de mystère continue d’intriguer.
Après les adaptations au cinéma de Francis Ford Coppola ou de Werner Herzog, pour ne citer qu’eux, c’est au tour de Christian Perrissin et Tom Tirabosco, deux auteurs de BD de remettre en scène les aventures de l’aventurier anglo-polonais.
Une Noirceur appropriée
Pour rendre compte du récit éprouvant de Josef Konrad Korzneniowski, le vrai nom de l’auteur, les deux dessinateurs ont opté pour un rendu en noir et blanc. Il fallait bien ça pour restituer l’atmosphère étouffante dans laquelle se retrouve très vite l’écrivain.
Employé comme officier de marine marchande par la Société Anonyme Belge pour le commerce du Haut-Congo, il se retrouve très vite au contact d’une société de braconniers et de commerçants véreux.
Au-delà de l’hostilité ambiante, c’est tout le système colonial qui lui paraît très vite insupportable.
Barbarie, pratiques esclavagistes, absence totale de droits humains : au lieu de faire l’expérience d’une mission civilisatrice, l’auteur se rend bien vite compte que Belges et Français réinventent à la fin du XIXe siècle un système auquel ils avaient voulu mettre fin quelques années plus tôt avec la fin de l’esclavage.
Les velléités civilisatrices de Josef Conrad
Ce que nous apprend cet ouvrage, c’est aussi la naïveté, la candeur avec laquelle l’auteur est parti pour le Congo.
Convaincu par le roi Léopold II de la mission civilisatrice de l’Europe en Afrique, Conrad part avec le sentiment d’aller accomplir une mission humanitaire.
Cette entreprise, dont Conrad n’a jamais remis en cause le bien-fondé, fait d’ailleurs d’Au Cœur des Ténèbres un ouvrage controversé.
Par Romain Dostes - Source de l'article Africavivre
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