Le 15 avril dernier, au Caire, la maison d’édition Malameh (ملامح) a reçu la visite de la police égyptienne. Cela n’a pas vraiment dérangé son propriétaire, Muhammad Al-Sharkawi (محمد الشرقاوي), car il se trouve déjà en prison.

Il lui est reproché, avec d’autres blogueurs qui relaient sur internet les protestations de l’opposition égyptienne, d’avoir appelé à la grève du 6 avril dernier (une autre est prévue le 4 mai prochain, pour “fêter” les 80 ans du raïs Moubarak : on en reparlera sans doute…)

Métro n’est pas une publication ordinaire. Cet album est le premier “roman graphique” (graphic novel) arabe. Son auteur, Magdy El Shafee (مجدي الشافعي), a débuté dans une publication pour enfants (Alaa Eddin) où il a fait la connaissance d’Ahmed Ellabad – et de son père, la mémoire du graphisme contemporain arabe, Mohieddine Ellabad : leurs encouragements étaient nécessaires pour que l’auteur aille au bout de son ambitieux projet.

Tout le problème, pour le héros deMétro, est d’arriver à en sortir, et à s’en sortir. Pour lui, dans cet album qui se veut l’expression fidèle de l’Egypte d’aujourd’hui, avec ses manifestations où les journalistes se font sexuellement agresser par les petites frappes (بلطجة) à la solde du pouvoir (un fait-divers authentique dont a été victime une journaliste proche du mouvement Kefaya), il n’y a pas encore vraiment de lumière au bout du tunnel.
Comme pour le reste du peuple égyptien d’ailleurs…

Pour lire plus de détails sur cette affaire, voir le blog d’un jeune écrivain contemporain, Muhammad Aladdin, et dans la presse (en arabe : akhbar al-adab, Middle-East Online et al-Hayat; en anglais, cet article).
Illustrations : dessins de Magdy El Shafee (www.magdycomics.com) et affiche – retouchée ! – d’une exposition à la galerie Townhouse du Caire (www.thetownhousegallery.com) en février 2008.
Par Yves Gonzalez-Quijano - Source de l’article CPA Hypotheses
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