Ajout de dernière minute au programme de ce 67ème Festival de Cannes, l’adaptation du best-seller de Kahlil Gibran, The Prophet, produite par Salma Hayek, a été l’occasion de faire une pause du côté du cinéma d’animation.
Ce recueil de 26 poèmes libanais transporte le lecteur dans un récit mettant en lumière toute les thématiques d’une vie d’homme (la naissance, le premier amour, la liberté, le mariage, la mort…).
Et pour réaliser ce film d’animation ambitieux, la productrice a fait appel à 9 réalisateurs venus du monde entier : Gaëtan et Paul Brizzi, Tomm Moore, Nina Paley, Bill Plympton, Joann Sfar, Michael Socha, Joan C. Gratz et Mohammed Saeed Harib.
Chacun d’entre eux à pour mission de réaliser un segment en y apportant sa touche personnelle, sa vision et son savoir-faire. Sans oublier que du côté du casting vocal, ils ont aussi mis les bouchées double avec Alfred Molina, Salma Hayek ou encore John Krasinski.
Tandis que Gabriel Yared est en charge de la bande originale avec l’aide de quelques artistes comme Glen Hansard ou Damien Rice qui ont composé des morceaux spécialement pour le film. C’est la première fois qu’un film d’animation d’une telle ampleur va prendre vie et sera diffusée en salle à l’automne prochain.
Si le tout n’est pas encore terminé, c’est donc un « work-in-progress » qui est présenté à Cannes. Avec un budget de 10 millions d’euros, on peut se dire que le pari est tout de même risqué. Pourtant quand les premières images apparaissent à l’écran, on ne peut s’empêcher d’être bouche-bée et d’avoir les yeux écarquillés, face à tant de beauté.
Les frères Brizzi, en charge du poème sur la mort, ont présenté la version « animatics » d’une partie du story-board du film. Plus de 700 planches de story-board ont dû être dessinées pour cette oeuvre. Un travail titanesque à la hauteur du projet.
Du côté français, c’est Joan Sfar qui est en charge du chapitre sur le mariage. La scène nous est dévoilée et c’est poignant. Il représente le mariage à travers un tango sensuel et charnel pour lequel les traits de l’auteur du Chat du Rabin sont identifiables dès les premières secondes. Le cinéaste plaisante d’ailleurs sur le fait que ne connaissant pas l’ouvrage d’origine mais voulant participer au projet, il souhaitait s’occuper de la partie concernant le sexe.
Le texte en étant dénué, il a alors demandé celle sur le fait de se prendre une cuite. Inexistante aussi. Résultat, Salma Hayek lui a assigné le mariage. « Ce texte n’était pas à propos de la passion, mais du fait de danser avec la même personne pour toute une vie et je ne pensais pas que c’était possible », précise Sfar avant de nous faire découvrir son passage.
Quelques extraits de la BO sont aussi présentés comme les morceaux de Damien Rice (sur l’enfance) et de Hansard (sur l’amour – segment de Tomm Moore). Ce-dernier chapitre s’inspire d’ailleurs de l’oeuvre de Klimt (photo ci-dessus). Si les deux sont de styles très différents, à l’image d’ailleurs de tous les segments, ils nous transportent tout autant dans cet univers poétique.
Après une petite heure de présentation, deux passages lus par Gérard Depardieu et Julie Gayet, les « animatics » et 5 scènes dévoilées, le verdict tombe : On est complètement et totalement séduit. On ne manquera pas de suivre la sortie de ce film de très près. En attendant, on va rattraper nos lacunes et lire le recueil.
Source de l'article EmiDreamsup
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