mercredi 6 mai 2015

Disrupt!Games! : pour résoudre des problèmes rien ne vaut des jeux

Pour certains, le weekend du 1er mai rimait avec travail. Le weekend dernier,Hivos avait, en effet, réuni la communauté du gaming tunisien dans l’objectif de trouver des solutions aux problèmes de la vie de tous les jours de façon efficace et amusante.


Pendant les trois jours de formation et de compétition de Disrupt! Games!, une trentaine de participants, en grande partie des étudiants ou jeunes diplômés, majoritairement regroupés en équipes, se sont réunis à l’espace de coworking tunisois Cogite, sur les bords du lac pour apprendre à transformer leur idée en idée viable et en un business mode. Le weekend s’est conclu sur une compétition de pitch devant quatre juges. 

Le focus de cette session était la résolution de problèmes, c’est-à-dire la création de solutions innovantes aux problèmes de la vie de tous les jours. « Les jeux ont le pouvoir énorme de pouvoir “perturber” notre façon d’apprendre, de participer, mais aussi -bien sur- de jouer » estime l’organisation Hivos, qui avait déjà organisé Disrupt!/Media! en novembre dernier, sur son site.

« Nous avons vu tellement d’idées différents pendant ces trois jours, explique Andra Iacob de Hivos, permettant de résoudre une grande variété de problèmes, comme les files d’attente ou la ramassage d’ordures. » Pour l’équipe organisatrice, l’objectif de soutenir les idées ayant du potentiel et de les encourager est atteint.

Les jurés se sont attachés à l’effort apporté à trouver une solution à un besoin particulier et à la capacité à accomplir une tâche, explique le juge Karim Sehnaoui. « Nous les avons encouragé à ce challenger » ajoute t’il.

Un événement pas comme les autres

L’événement a commencé par un jeu, évidemment, durant lequel les participants avaient pour mission de nettoyer le quartier. Un sac en plastique ramassé rapportait un point aux participants, une bouteille en plastique cinq points et un sac rempli de déchets dix points. Ces points ont été ensuite pris en considération lors du concours de pitch, mais aussi lors de la distribution des déjeuners.


En vingt minutes, les participants ont ramassé 50 sacs poubelles pleins. « On voulait montrer aux participants l'impact de la gamification. Si tu peux motiver des gens à ramasser des ordures, tu peux les motiver à attendre n’importe quel autre objectif » explique Walid Sultan Midani, le fondateur de Digital Mania, le premier studio de développement de jeux vidéos dans le pays, et l’un des deux coachs de l’événement.

Avec Adel Beznine, cofondateur de Boost, un jeune accélérateur pour startups en phase d’amorçage du pays, il a préparé les participants à la compétition du dimanche en menant différents ateliers qui ont permis aux participants de transformer une idée en un “business model canvas” et d’améliorer leur capacité à pitcher.

Les participants ont aussi reçu des formations individuelles avec les coachs et des cours pratiques sur la méthodologie des jeux, notamment sur le fonctionnement en mérites et récompenses.

Le dernier jour, le jury a récompensé KidzLearnMate, un jeu permettant aux enfants avec des difficultés tels que l’autisme d’interagir avec des couleurs, des sons et des photos.


Une question de gamification

« Nous avons désormais une meilleure compréhension de la gamification » estime Aymen Belarbi, un des membres de KidzLearnMate. Pour lui, la gamification permet d’introduire les jeux dans la vie de tous les jours et de rendre des tâches ordinaires et parfois difficiles amusantes.

Faouzi Ghodhane, un étudiant de 25 ans à la fameuse université d’ingénieur Esprit, continue. Pour lui, la gamifaction est l’utilisation des jeux pour résoudre des problèmes de la vie de tous les jours.

Avec son équipe, il a construit un jeu autour du recyclage appelé “Green city” dont l’objectif est de changer les mentalités des enfants et de les encouragés à garder leur environnement propre en leur distribuant des points quand ils recyclent ou mettent à la poubelle des ordures.

Du pitching à la monétisation

Au cours de l’événement, il a appris à clarifier son idée, mais aussil’importance du langage corporel. 

« Avant de vous lancer, vous devez identifier un problème » a, lui, appris Ahmed Abidi, qui a créé avec son équipe un jeu pour améliorer les connaissances en physique des enfants. Le problème qu’ils voulaient résoudre était le manque de connaissance des enfants et la faible qualité de l’enseignement. « Concentrez-vous sur l’aspect fun, pas sur l’argent. L’argent suivra. »

Pour Mehdi Hassen, ce qu’il a appris de plus important était de transformer son idée en business. « Il faut toujours travailler en groupe » estime l’entrepreneur qui a pitché un jeu cherchant à traiter l’anxieté, car cela permet d’avoir des personnes avec qui discuter et résoudre des problèmes. « Ne soyez pas stressé et amusez-vous ! » conclue t’il. 


La partie networking était aussi une partie importante de l’événement, estime Ayman Belarbi. « Si vous entendez parler d’un événement, allez-y ! » N’hésitez pas, sauter sur l’occasion car vous ne savez jamais ce à quoi cela peut mener, il explique.

« Nous voulions créer une communauté gaming forte ici » explique un Walid Sultan Midani impression par la qualité des projets et les progrès des participants. Un des objectifs de l’événement était de montrer que la jeunesse tunisienne avait un vrai potentiel et encourager les jeunes à se lancer dans les jeux vidéos, un secteur jouant un rôle clé dans le succès du printemps arabes.

Photos : Cogite
Par Christine Petré - Source de l'article Wamda

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