mercredi 27 janvier 2016

Egypte: plongée en BD au cœur des multiples viols de la place Tahrir en 2013

En écho aux agressions sexuelles de la nuit du Nouvel An à Cologne, une bande dessinée, «Doigts d'honneur - Révolution en Egypte et droits des femmes», revient de manière saisissante sur les viols collectifs et les violences faites aux manifestantes lors des quatre jours de protestations monstres qui, à l'été 2013, réclamaient le départ du nouveau président islamiste, Mohamed Morsi.

Lors de ces manifestations, deux ans après le printemps arabe égyptien, près de cent agressions sexuelles ou viols (vêtements arrachés, attouchements, viols collectifs) ont été recensés sur et aux abords de la place Tahrir au Caire, entre le 28 juin et le 2 juillet 2013. Certaines femmes, égyptiennes ou étrangères, ont été «battues avec des chaînes métalliques, des bâtons, des chaises, et attaquées avec des couteaux», selon l'ONG Human Rights Watch, qui avait recueilli plusieurs témoignages. Mis en lumière à l'occasion de ces événements, le phénomène, à la fois très répandu dans le monde arabe et peu réprimé en Egypte, a fait une apparition subite le 31 décembre 2015 à Cologne en Allemagne, à plus de 4.600 km du Caire. Le mode opératoire baptisé «taharrush gamea», littéralement le «harcèlement collectif», était identique. Il consiste à encercler sa victime dans une foule, à la séparer de ses amis, et à l'entraîner pour l'agresser en groupe. L'album de Ferenc (scénario) et Bast (dessin) - La Boîte à Bulles -, parrainé par Amnesty International, mêle le propos choc à la pédagogie.

01 /11  Selon un sondage de l'ONU, 99,3% des Egyptiennes ont subi un harcèlement sexuel
Le questionnaire a été réalisé en 2013 par l'organisation ONU Femmes. Trois ans auparavant, le film de l'Egyptien Mohamed Diab, «Les femmes du bus 678», traitait de ce fléau. Les observateurs notent que, plus qu'ailleurs, en Egypte, frustration sexuelle et agressivité envers les femmes sont telles qu'hommes et adolescents n'ont aucun scrupule à se montrer violents à leur égard.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

02 /11  Dans sa chambre, Layla se décide à rejoindre les manifestants de la place Tahrir
Son foulard vert, rare tache de couleur dans l'album en noir et blanc, aide le lecteur à suivre le piège qui va se refermer sur la jeune étudiante un peu plus tard, place Tahrir.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

03 /11  Son ami Asim encourage Layla à lâcher un peu ses études pour vivre l'événement
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

04 /11  En chemin, des graffiti intriguent la jeune fille
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles


05 /11  Le foulard vert au milieu de la foule
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

06 /11  Séparée d'Asim, Layla est très vite happée par ses agresseurs
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

07 /11 Layla est engloutie par la meute - NB: le personnage qui filme avec son portable
.© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

08 /11 Les vêtements de Layla sont arrachés par des mains de plus en plus nombreuses
Soudain, un homme en jaune surgit.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

09 /11 Devant l'ampleur du phénomène, des mouvements anti-harcèlement ont vu le jour
Leur mission: protéger les femmes lors des manifestations et recenser les agressions sexuelles. 
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

10 /11  Layla veut déposer une plainte au commissariat
On lui fait comprendre qu'elle n'avait rien à faire dans les manifestations de la place Tahrir. 
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

11 /11  Ni les autorités, ni même sa famille ne veulent entendre l'histoire de Layla
Après le scandale international suscité par les viols de la place Tahrir, l'Egypte adopte en 2014 sa toute première législation punissant le harcèlement sexuel et, partant, les agressions et les viols, avec une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme. Une panoplie malgré tout peu appliquée.
© Ferenc & Bast - La Boîte à Bulles

Par Véronique Le Jeune - Source de l'article  Géopolis FranceTV

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