mardi 23 février 2016

Afrique : les jeux sur smartphone passent au niveau supérieur

L’Afrique devrait compter près de 350 millions de smartphones en 2017 et le taux de pénétration de l’internet mobile devrait doubler d’ici 2020, selon Deloitte. Les jeux rencontrent un grand succès auprès de la population, jeune et technophile.

Le jeu Candy crush

Les jeux en ligne constituent la première catégorie d’applications mobiles utilisée par les Africains. C’est l’un des enseignements de la dernière étude de la société de conseil Deloitte dédiée aux évolutions d’usages, de consommations et de marchés en Afrique, dans le domaine des technologies, des médias et des télécommunications.

Sur le continent, l’émergence de nouveaux modèles de smartphones low cost et le développement du marché de l’occasion constituent une réelle opportunité pour l’industrie des jeux, qui devrait compter plus de 400 millions d’utilisateurs en 2016. « C’est un marché en fort développement favorisé par l’accès de plus en plus facile aux smartphones et l’essor rapide de la couverture du haut débit mobile, combinés à une population africaine très jeune et technophile », explique Karim Koundi, associé responsable du secteur pour Deloitte Afrique francophone.

L’Afrique devrait compter près de 350 millions de smartphones en 2017 - un moyen de communication auprès de la jeunesse - et le taux de pénétration de l’internet mobile devrait doubler d’ici 2020, pour atteindre près de 40 % de la population. Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à abandonner la voix au profit de la data.

La consommation des jeux numériques est particulièrement dynamique en Afrique de l’est, du sud, du nord et dans des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal où les innovations technologiques sont rapidement introduites. L’année prochaine, 28 pays, soit plus de la moitié des Etats africains, auront lancé le passage à la technologie 4G. Le Sud-Africain Vodacom a été le premier à lancer ce service en Afrique. Cette tendance devrait se confirmer dans d’autres marchés relativement matures en matière de technologie tels que le Zimbabwe ou l’Angola, et profiter du déploiement des réseaux 4G dans de nouveaux pays. En 2015, 15 nouveaux réseaux 4G ont été déployés notamment en Éthiopie, au Kenya et en Angola.

Compétition. « Les Africains privilégient les jeux où ils peuvent jouer à plusieurs en réseau, ajoute Karim Koundi. L’aspect de compétition est très important. Ils essayent de gagner des points en jouant par exemple à Candy crush, ou se mesurent aux échecs ». Pour le moment, les utilisateurs privilégient les jeux gratuits. Mais progressivement, ils achètent des modules un peu plus avancés et payants. Les géants du secteur considèrent aujourd’hui l’Afrique comme une cible prioritaire et multiplient les partenariats avec les opérateurs mobiles.

C’est le cas de Gameloft, acteur mondial du jeu qui opère déjà depuis le Maroc et qui vient de s’installer au Nigeria pour lancer une industrie du jeu avant de s’implanter ailleurs en Afrique. Plus d’une dizaine de sociétés de création de jeux vidéo ont aussi vu le jour en Afrique du Sud, au Nigeria, en Côte d’Ivoire et en Tunisie, comme la startup Digitalmania. « L’industrie se met progressivement en place, pilotée par l’innovation, l’entrepreneuriat, et structurée par les jeunes générations », assure Karim Koundi.

Avantage : cette industrie est moins dépendante des capacités financières que des capacités d’imagination de leurs entrepreneurs. Pour accélérer le processus en cours, les experts de Deloitte recommandent la mise en place d’un cadre juridique approprié et d’incitations fiscales à l’industrie du jeu, afin d’attirer les investisseurs et les producteurs de contenus.

Source de l'article l'Opinion

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