samedi 1 avril 2017

Plongée dans le Casablanca des années 50 avec la bande dessinée "Morocco Jazz"

morocco jazz

Le 22 mars dernier, la bédéiste française Julie Ricossé a sorti un album intitulé "Morocco Jazz", aux éditions Vents d'Ouest, qui retrace le Casablanca de l'époque coloniale.

"Une idée d'il y a six ans, deux ans de gribouillages" pour ce "Morocco Jazz présenté le 25 mars au salon du Livre de Paris, où le Maroc était l'invité d'honneur. Dans cette œuvre, Julie Ricossé nous raconte l'histoire de Louise, aujourd'hui vieille dame habitant à Paris. Après avoir reçu un colis venu du Maroc, Louise se rappelle sa jeunesse dans le Casablanca des années 50, encore sous colonie Française. Elle était chanteuse de jazz, vivait pour son amour avec le brigadier Henri et pour ses amies Camille et Sybil dans une ville sous tension permanente entre nationalistes et colonialistes.

Pour sortir cette nouvelle œuvre de 112 pages, la bédéiste a sorti les archives des placards. Au-delà de son histoire fictive, elle a glissé des éléments historiques dans ses planches.




"La partie du récit qui raconte l’enfermement en surnombre de prisonniers s’inspire d’un fait réel. Après de violents affrontements de rue à Oujda, la police enferme 45 émeutiers dans une cellule de 2,50 m sur 1,50 m. La porte se referme sur eux, et on les laisse là de 14 h à 8 h du matin. Le lendemain, on emmènera 6 personnes mortes d’asphyxie (il y aura 14 morts en tout; les autres étant décédés à la suite de tortures, que la police tentera de maquiller en évasions", raconte l'auteur. Cette dernière a en effet choisi de consacrer les dernières pages de son ouvrage à une partie historique, éclairant ainsi les lecteurs sur le contexte dans lequel se déroule l'intrigue.

Pour restituer les véritables couleurs de cette époque particulière de la capitale économique, Julie Ricossé a été aidée par l'Institut français de Casablanca, Abdelmajid Kaddouri, professeur d’histoire à l’université Mohammed V de Rabat et spécialiste des relations entre le Maroc et l’Europe et d’histoire des mentalités. Elle a aussi reproduit quelques photos prises à l'époque, avec le soutien de la Fondation du roi Abdul-Aziz pour les études islamiques et les sciences humaines.

Les lecteurs intéressés pourront se procurer "Morocco Jazz", disponible au prix de 19,50 euros (250 DH sur livremoi.ma).

Par Camille Bigo - Source de l'article Huffpostmaghreb

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