Si Samuel Eto’o a la réputation de s'idolâtrer, l’opinion camerounaise ne se lasse pas non plus de le voir. La carrière de l’attaquant est une succession de cartes postales plutôt hagiographiques…
A 36 ans, les footballeurs de dimension internationale choisissent le clou où raccrocher leurs crampons et se font discrets. Sauf quand ils sont de la même nationalité que Roger Milla qui joua les prolongations au-delà des logiques de calendriers. Son petit (faux) frère du Cameroun, Samuel Eto’o Fils, entend bien rester en pleine lumière ; sur les pelouses, puisqu’il est toujours sociétaire du club turc d’Antalyaspor, mais aussi au cœur d’une actualité protéiforme, comme en témoignent trois apparitions récentes du « goléador », en mode « people », « expertise sportive » ou « star caritative ».
Le 10 mars dernier, c’est le spectacle d’une bataille de parts de gâteau – au sens propre de la tarte à la crème en plein visage – qu’offraient Eto’o et ses coéquipiers, à l’occasion de l’anniversaire de l’international camerounais. Mardi dernier, c’est le spécialiste du ballon rond qui intervenait sur Canal 2 international, distillant, comme à son habitude, des jugements abrupts sur le continent aux « grandes nations de football » mais aux « piètres championnats ». Plus tôt dans la journée, le sportif animait une causerie éducative, avec des jeunes de Yaoundé, afin d’étrenner sa nouvelle redingote d’ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef au Cameroun…
Stades, caritatif, BD, jeu vidéo…
Le mythe de Samuel Eto’o Fils continue donc de se construire patiemment. Qu’on l’aime autant qu’il s’aime… ou pas, on ne peut que convenir qu’il est un héros ; un héros des stades (des Lions indomptables au Barça), un héros des œuvres caritatives (de l’initiative « Yellow Whistler Blower FC » au programme « 11 contre Ebola »), un héros de la bande dessinée (neuf tomes de la dessinatrice camerounaise Joëlle Esso) et même un héros de jeu vidéo (développé par le studio de création SDK de Johannesburg).
Samuel Eto’o n’est pas toujours étranger à la valorisation médiatique de sa propre légende. Il a pour lui un portefeuille bien garni, lui qui fut le joueur le mieux payé de la planète, à l’époque de son passage au club d’Anzhi Makhachkala. Auto-culte indécent de la personnalité ou valorisation bienvenue d’une success-story utile à la jeunesse désœuvrée ? Chacun se fera son opinion, car le “goléador” ne semble pas près de disparaître des écrans…
Par Damien Glez - Source de l'article Jeune Afrique
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