Les développeurs de jeux vidéo du continent africain veulent désormais mettre en avant leur potentiel. Paris Games Week leur a donné cette opportunité.
"Dahalo", un jeu vidéo développé à Madagascar
Lors de la neuvième édition du plus grand salon de jeux vidéo de France, Paris Games Week, le jeu vidéo africain a voulu se faire connaître.
Matthieu Rabehaja, fondateur du studio Lomay, qui a développé "Dahalo" a expliqué à l’AFP que le jeu vidéoserait comme un domaine pour démontrer leur compétence, mais aussi pour transmettre les valeurs culturelles et l’histoire de son pays. Dans son jeu de survie au milieu des paysages extraordinaires de Madagascar, dans lequel Soa a pour mission de protéger son village des voleurs de zébus, il voudrait exposer l’insécurité. Les diverses missions permettront de comprendre la problématique essentielle de la Grande Ile.
"A boy in savannah", une œuvre togolaise
Pio Jules Tchedou, développeur togolais, a également été invité au temple du jeu vidéo. Il a proposé "A boy in savannah", un jeu vidéo en 2D pour mobile, inspiré de Super Mario. Il l’a réalisé dans son studio à Lomé. "Nous voulons mettre en avant notre culture dans nos jeux vidéo, car on voit toujours des jeux de guerre ou inspirés de la mythologie grecque", a-t-il expliqué. Souhaitant améliorer ses connaissances sur le développement animé, il a en revanche mis sur pause l’activité de son studio pour se focaliser à une formation en France. Togo n’en disposerait pas. Ils ont créé leur jeu grâce à des tutoriels d’animation sur Internet.
L’Afrique : 1% du marché mondial des jeux vidéo
Avec cette première participation au salon, les studios africains, pas encore connus du grand public, ont profité d’une exposition importante. Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), a affirmé que Paris Games Week, c’est l’occasion de mettre à connaissance des visiteurs des jeux qu’on n’a pas l’habitude de voir, afin de les ébahir. "Cela permet de donner de la visibilité à des créateurs du monde entier et notamment ceux qui n’ont pas facilement accès au marché européen", poursuit-il.
Aujourd’hui, le continent africain ne représente que 1% du marché mondial des jeux vidéo et ne compte qu’une dizaine de développeurs. Ce secteur encore méconnu est loin d’attirer les investisseurs locaux. Les créateurs des jeux, dans la majorité, s’autofinancent, ou ont recours à d’autres activités de leur studio.
"Il y a un besoin d’éduquer le marché"
Sidick Bakayoko, créateur ivoirien de la société Paradise Games, estime que pour les développeurs africains, le jeu vidéo est considéré comme un secteur destiné seulement pour les enfants. Il voudrait donc apporter son aider à la transformation de cette industrie dans ce continent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, il a lancé une émission de télévision de 26 minutes pour le jeu vidéo. Elle est diffusée sur la télévision nationale ivoirienne toutes les semaines.
Prochainement, une salle de jeux de 10.000 mètres carrés sera également ouverte dans un quartier populaire d’Abidjan, à Yopougon. Selon Sidick Bakayoko, il a voulu mettre en place cette salle pour remédier aux problèmes de connexions internet et leur coût. Cela permettra à tous ceux qui sont intéressés de jouer. " Une partie sera par ailleurs dédiée à des ateliers de formation aux métiers du jeu vidéo", a-t-il précisé.
La 2e édition du Festival de l’électronique et du jeu vidéo d’Abidjan (Feja) sera organisée par Paradise Games en novembre. Une dizaine de pays africains seront attendus.
Source de l'article Linfore
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