L’Algérie s’est essayée, dans le temps, au cinéma d’animation, mais cela n’a été que de courte expérience, menée çà et là, et de manière épisodique.
A la question de savoir si la bande dessinée et le cinéma vont de pairs, Mohamed Faci dira : «Tous les arts, quel que soit leur genre, vont de pairs. Quand on aime l’art en général, on s’intéresse à toutes les formes d’expression artistique. Tous les arts sont des compléments. On ne peut aimer le cinéma et ne pas s’intéresser à autre chose. On s’intéresse à tout, après il y a des passions et des préférences.»
Adapter une bande dessinée pour le grand écran peut s’avérer une manière astucieuse de promouvoir le 9e art, notamment avec l'avènement des nouvelles technologies où l’on peut faire différentes adaptations dont celle en dessin animé (pour la télévision) ou en film.
Aujourd’hui, le Festival international de la bande dessinée d’Alger s’emploie à relancer le 9e art, à en faire une habitude culturelle, à encourager les éditeurs à s’y investir davantage et à créer des supports aidant au développement de la bd.
En relançant la bande dessinée, n’est-ce pas une manière de relancer le cinéma d’animation, sachant que l’Algérie dans les années 1970 et 1980 avait tenté des expériences en matière de création dans le domaine du cinéma d’animation ?
«En relançant la bande dessinée, on peut relancer effectivement le film d’animation», dira Mohamed Faci, et d’enchaîner : «ça peut susciter, tout à fait, des vocations, créer des contacts. Ça va développer la culture d’une manière générale.»
A noter que l’Algérie s’est essayée, dans le temps, dans le cinéma d’animation, mais cela n’a été que de courte expérience, menée çà et là, et de manière épisodique.
En effet, l’expérience algérienne dans le domaine du cinéma d’animation se résume à quelques tentatives, faites çà et là par des amateurs, notamment dans les années 1960 et 1970 et même dans les années 1980 ; eh bien que ces tentatives aient abouti, elles ne se sont pas pour autant inscrites dans la durée. Et pour cause, il n’y a pas eu une politique de suivi et de soutien. Aucune initiative de quelque nature que ce soit n’ait été entreprise pour mener ce genre de projet à terme, l’élargir et le développer. Ainsi, le cinéma d’animation de nationalité algérienne a existé, mais d’une manière balbutiante, à court terme, puis il a stagné – pour ne pas dire disparu. D’autant plus que le cinéma d’animation est un cinéma complexe qui nécessite de la méthodologie et une technicité de pointe, il nécessite aussi des hommes spécialisés, c’est-à-dire des professionnels. Cela revient à dire que le cinéma d’animation exige un savoir-faire avéré en la matière.
Il se trouve toutefois que cela ne peut nullement justifier l’absence d’une politique menée par les instances concernées favorisant la formation en vue de poser les premiers jalons de ce cinéma d’un autre registre.
L’histoire de l’expérience algérienne du cinéma d’animation se résume à quelques noms qui ont, dans les années 1970, émergé individuellement dans le domaine, à l’instar d’Aram Mohamed. Ce dernier a réalisé H’mimou, une série pour la télévision. Il y avait également Slim qui, en 1971, a réalisé Bouzid et la superamina et, en 1982, Bouzid et le train, deux films qu’il a réalisés en 35 mm et en couleur.
«Il existait un studio d’animation créé par le Centre national de la cinématographie algérienne, mais lorsqu’il a été dissous, la télévision en a hérité pour faire des génériques ou des interludes», se souvient Slim.
Il est vrai que le cinéma d’animation a stagné, mais à aucun moment n’a disparu, car, aujourd’hui les choses commencent à changer et à s’installer à nouveau, notamment avec l’apparition de l’informatique et le développement des nouvelles technologies du numérique appliquées au cinéma d’animation. Il faut seulement se saisir de ce nouvel outil de travail et d’une façon créative.
Car maintenant, avec un ordinateur, l’on peut réaliser un film d’animation. Il faut toutefois, pour réussir son film, un talent de créateur et de narrateur.
L’on peut constater que, depuis quelques années, le cinéma d’animation revient progressivement, notamment avec la tenue annuelle des journées internationales du film d’animation d’Alger, mais il s’agit là d’un cinéma balbutiant et d’amateurs. Les initiatives sont, en effet, individuelles, menées par des passionnés, voire des mordus de ce cinéma d’un autre genre. L’on peut alors enregistrer plusieurs tentatives et expériences qui, d’année en année, se multiplient et se développent.
Par Yacine Ydjer - Source de l'article Infosoir
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