Nadia Rais fait partie de la jeune génération de créateurs en
Tunisie. Elle joue habilement entre la peinture et les films d’animation. Déjà
reconnue en Tunisie, son film d’animation L’Ambouda a déjà fait le tour de
l’Europe et son dernier court métrage L’Mrayet , sorti en 2011 rencontrera sans
aucun doute, un vif succès à l’international
Nadia Raïs est née à Tunis où elle obtient une maîtrise en
sciences et techniques des arts en spécialité design graphique à l’Institut
technologique d’Art, d’Architecture et d’Urbanisme.
Après une expérience professionnelle dans le domaine
publicitaire en tant que graphiste, story-border, animatrice 2D et dans le film
d’animation en tant qu'illustratrice et animatrice, elle est membre fondateur
du bureau de l’Association Tunisienne de dessins Animés.
Elle se lance dans la peinture, participe à des expositions
et travaille en parallèle à la réalisation de courts-métrages d’animation
:L’Ambouba et L’Mrayet. L’Ambouba, prix du meilleur court-métrage africain au
festival de Meknès en 2010, a été sélectionné dans plusieurs
Festivals en Europe et en Afrique. Il a été diffusé sur TV5 Monde.
Pour Nadia Rais, la peinture est un moteur pour fabriquer ses
films d’animations. Elle s’inspire de ses personnages et son univers graphique
pour ensuite les intégrer dans ses films. Cette complémentarité nous offre un
beau voyage dans le monde du rêve. Elle a d'ailleurs exposé au 9ème Printemps
des Arts, au Palais Abdellia à la Marsa en 2011.
lepetitjournal.com : Le 14 janvier, la Tunisie a ouvert une
nouvelle page. Comment voyez-vous l’avenir de la création en Tunisie?
Nadia Rais - Il n’y a
pas de jour « J », il y a des jours plus ou moins importants, mais la lutte dont il s’agit est tout entière dans chaque situation", a dit le militant
chercheur Miguel Benasayag. Le 14 janvier n’est pas un jour qui casserait
l’histoire de la Tunisie en deux, avant et après. Certes la fuite du dictateur
Ben Ali nous a donné l’espoir de changer les choses pour un meilleur avenir,
mais pour cela, il va falloir beaucoup de volonté et de persévérance.
Si on prend l’exemple du cinéma d’animation en Tunisie, ce
domaine artistique est fortement lié à une industrie et souffre de plusieurs
problèmes, tels que l’absence d’école de cinéma d’animation, le manque
d’animateurs, de festivals spécialisés, de studios d’animation… Cette situation ne nous empêche pas de
fabriquer des courts métrages grâce à notre talent de bricoleurs. Mais dès
qu’il s’agit de projeter de réaliser un long métrage avec des moyens tunisiens,
et bien sur, sans sous-traiter à l’étranger, ceci devient impossible.
On a encore du chemin à faire et beaucoup de sacrifices. Mais
je reste très positive, j’ai beaucoup d'estime pour les jeunes Tunisiens et les
autres peuples qui se lancent sans crainte, et qui croient encore aux rêves et
à la liberté
Par Yves Brunner - Source Lepetitjournal
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