Pour le festival d'Angoulême, «Libération» est allé à la rencontre de dessinateurs étrangers dans leurs pays. Au Caire, focus sur Shennawy, fondateur du collectif Toktok.
Extraits de «Le Moule». (Dessins Shennawy) |
A 35 ans, Mohammed Shennawy fait déjà figure de pionnier dans le petit monde de la BD égyptienne. En janvier 2011, deux semaines avant la révolution, ce Cairote aux yeux clairs lance avec quatre amis Toktok, fanzine réunissant de jeunes bédéistes et caricaturistes, sous la bannière de l’humour et de l’impertinence. Le trimestriel, élargi à neuf participants, aborde tous les sujets de société, avec une prédilection pour ceux qui fâchent : politique, harcèlement sexuel, chômage des jeunes, hypocrisie religieuse… Le nom ne doit rien au hasard et traduit cette volonté d’être au plus proche de la vie vécue par les Egyptiens : le toktok est cette voiturette jaune et noir, bruyante et dangereuse, qui est le moyen privilégié pour se déplacer dans les quartiers populaires, pas toujours goudronnés.
La revue a été récompensée au Festival international de la bande dessinée d’Alger en 2011. Son fondateur a lui été nominé dans la catégorie jeunes talents au festival d’Angoulême en 2009 pour son court-comique, Plus de batterie. Parfaitement francophone, Shennawy comme il se fait appeler, s’est longtemps nourri de BD belge (Hergé, Franquin, Maurice Tillieux) et porte un grand intérêt à la nouvelle BD française, notamment les publications de l’Association (Blutch, Nicolas de Crécy….) Mais sa principale source d’inspiration, c’est en bas de chez lui qu’il la trouve, au milieu de la perpétuelle agitation du centre-ville du Caire et de ses cafés à chicha, où il passe une bonne partie de ses soirées.
A consulter le site internet de «Toktok», et d'autres dessins de Shennawy.
A signaler aussi en BD égyptienne, Madgy El Shafee, et Hatem Aly.
Par Marwan CHAHINE correspondant au Caire - Source de l'article Libération
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