Lab 619. Lab pour « laboratoire ». 619 pour les trois premiers chiffres constituant le code barre des produits commerciaux et industriels tunisiens. Lab 619, c’est le nom d’un collectif de sept dessinateurs, passionnés par la bande-dessinée. Une bande de créatifs engagés qui expérimente son art dans une initiative citoyenne.
Issus des domaines du dessin, de la publicité, ou encore de l'informatique, les auteurs du projet ont tous des profils différents et se sont connus sur les réseaux sociaux. Ils ont commencé par travailler ensemble sur Koumik, un recueil de bandes dessinées et d’illustrations de 130 pages publié en septembre 2011, et qui a réuni une quinzaine de dessinateurs. « Koumik était un festival qui réunissait des bdéistes, des dessinateurs, des caricaturistes ou des illustrateurs pour célébrer la liberté d’expression qu’on venait juste d’arracher » raconte Noha Habaieb, dessinatrice. Autodidactes ou formés aux Beaux Arts, ils mettent aujourd’hui leur imagination débordante au service de leur création : 619.
Le même objectif, oui, mais pas la même démarche. Alors que Koumik se vendait à 14 dinars (environ 70 dirhams marocains), 619 se vend, lui, à 2 dinars (environ 10 dirhams marocains). Pour Lab 619, l’intérêt du projet est de démocratiser la bande-dessinée, un art déserté en Tunisie sous l’ère de Ben Ali, et de « la faire entrer dans toutes les maisons ». Leur premier numéro, paru en mars dernier, est même disponible en ligne gratuitement.
À ce jour, 619 ne dépend d’aucune maison d’édition, et est publié à compte d’auteur afin de garder sa liberté de création. Le collectif se désintéresse de l’aspect pécuniaire de son projet. L’argent ? Très peu pour eux. Ce qu’ils veulent ? Promouvoir le 9ème art en Tunisie.
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