Le 13 août 2017, à l’occasion de la journée de la femme tunisienne, le président Béji Caïd Essebsi déclarait vouloir s’attaquer aux inégalités hommes-femmes que perpétuent certaines lois du pays.
Parmi les réformes envisagées, l'égalité successorale cristallise la controverse entre dignitaires religieux et militants féministes.
Après l’abrogation, en septembre, d’une circulaire interdisant aux Tunisiennes musulmanes de se marier avec un non-musulman, une initiative visant à réformer les lois existantes en matière d’héritage fait polémique en Tunisie, et jusque dans le monde arabo-musulman. Inspirée du Coran, la loi tunisienne répartit en effet les biens d’un défunt entre les membres de sa famille, accordant une part plus conséquente à ses fils.
Ce n’est pas la première fois qu’un président tunisien affiche son intention de réformer cette partie du Code du statut personnel, datant de 1957, qui encadre les droits de la femme et de la famille. En 1974, après avoir aboli la polygamie, Habib Bourguiba avait déjà tenté d’instaurer l’égalité dans la succession. Mais son initiative avait été perçue comme une atteinte aux lois islamiques par les oulémas de l’université Al-Azhar.
En mai 2016, le député indépendant Mehdi Ben Gharbia avait déposé devant l’Assemblé nationale une proposition de loi en ce sens. Mais celle-ci n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour. En août, à l’occasion de la journée de la femme tunisienne, BCE a annoncé de son côté la création d’une Commission des libertés individuelles et de l’égalité, qu’il a chargée de préparer une réforme des lois en matière d’égalité hommes-femmes. Une perspective qui ne laisse pas l’opinion publique indifférente…
Par Fatma Ben Hmed - Source de l'article Jeune Afrique
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