mercredi 6 juillet 2011

Le cinéma d’animation marocain fait son show


Il est étudiant aux beaux-arts de Tétouan et se retrouve actuellement en France, plus précisément à l’école George Méliès et à l’abbaye royale de Fontevraud. Khalid Hammadi effectue, depuis le 2 juillet, une résidence artistique d’un mois au sein de ces deux prestigieuses institutions culturelles françaises.

Il est le lauréat de la 6e édition du Grand Prix Aïcha d’animation, organisé en avril dernier en marge de la 11e édition du FICAM (Festival international du cinéma d’animation de Meknès). Lors de cette résidence artistique, le jeune étudiant, qui a reçu une bourse de 1.200 euros, aura l’occasion de côtoyer les grands noms de l’animation internationale, notamment le réalisateur japonais Yamamura Kōji, invité de l’abbaye du 4 au 8 juillet. Troisième Marocain à bénéficier de cette bourse, Hammadi prépare ainsi son premier court métrage d’animation, «Cauchemar ou réalité». C’est d’ailleurs avec ce film qu’il a remporté le Grand Prix Aïcha 2011 de 50.000 DH. Le court métrage, de moins de cinq minutes, raconte l’histoire de Najoua, 13 ans, qui se rend dans un cybercafé pour effectuer une recherche sur un exposé. Elle commande un jus de pomme et se place en face de l’écran. Une information concernant l’environnement provoque chez elle un choc qui anime sa réflexion... Grâce à cette bourse, ce film sera réalisé en 3D.
Partenariat fructueux Initié il y a six ans, le Grand Prix Aïcha d’animation offre chaque année aux jeunes intéressés par le cinéma d’animation l’opportunité de développer leurs connaissances dans ce domaine, grâce notamment au partenariat avec des écoles françaises spécialisées. La qualité des membres du jury demeure également parmi les points forts de ce prix. En 2011, le jury se composait entre autres de la productrice française Valérie Shermann, de la réalisatrice marocaine Fouzia Zine-Eddine, du compositeur de musiques de films français Yan Volsy et du directeur de l’école George Méliès, Franck Pettita. D’ailleurs, ce dernier, séduit par le projet du jeune réalisateur marocain, a proposé de l’accueillir au sein de son école avec un encadrement professionnel. Au Maroc, la formation reste l’un des handicaps au développement du secteur du cinéma d’animation. Les écoles spécialisées sont quasi inexistantes, et seules les écoles des beaux-arts assurent cette spécialité. Alors que ce genre cinématographique commence à faire sa place dans notre pays, le manque d’encadrement continue, lui, de faire défaut à nos jeunes artistes qui font preuve de beaucoup de talent et de créativité.
Par Fatima-Ezzahra SAÂDANE -  Source de l'article Les Echos Maroc

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