Lab pour “laboratoire”. 619, ce sont les trois premiers chiffres du code barre qu’on retrouve sur les produits commerciaux, et industriels tunisiens.
Voilà pour le nom. Maintenant, le concept: “Une bande dessinée expérimentale, trimestrielle, et destinée aux adultes”, ainsi la présente Needhal Ghariani, un des 8 dessinateurs du collectif, lors d’une séance de dédicace organisée à Tunis ce dimanche 30 juin, à l’occasion du Social Media Day (évènement annuel pour célébrer les réseaux sociaux, ndlr).
Les dessinateurs de Lab619, avaient déjà travaillé ensemble sur une autre expérience, Koumik, un ouvrage réunissant plus d’une quinzaine de caricaturistes, publié en septembre 2011. “Koumik était un festival qui réunissait des bdéistes, des dessinateurs, des caricaturistes ou des illustrateurs pour célébrer la liberté d'expression qu'on venait juste d’arracher”, se souvient Noha Habaieb, dessinatrice. “Cette expérience a tissé des affinités, et des amitiés qui étaient en quelque sorte à l'origine de ce nouveau projet, qui se veut plutôt un magazine BD "expérimental", et d’ajouter, “Koumik et Lab619 ont le même objectif, relancer la bande dessinée en Tunisie.”
Une différence de taille entre les deux projets, le prix : Koumik se vendait à 14 dinars. Lab619, se vend aujourd’hui à 2 dinars. Le collectif veut que le 9ème art soit “accessible à tous”. Le premier numéro, paru au mois de mars 2013, est diffusé en ligne gratuitement trois mois plus tard, lors de la sortie du second magazine. “La culture pour tous”, argue le dessinateur Seif Eddine Nechi. Le collectif veut également s’installer dans la durée avec une publication périodique, tous les trois mois.
Adenov, Needhal Ghariani (eRevolution) ou encore Seif Eddine Nechi sont déjà connus sur le web grâce à leurs caricatures, et dessins diffusés massivement sur les réseaux sociaux. Mais la bande dessinée, c’est différent. Il ne s’agit pas d’un dessin “one shot”, mais une histoire avec une suite dans les idées. Un passage pas toujours facile pour les dessinateurs. D’où le concept d’ “expérimentation” mis en avant par les dessinateurs. “On s’essaie à des styles nouveaux, des idées originales, et des scénarios différents”, explique Seif Eddine.
“L'experimentation c'est aussi les nouvelles collaborations, des invités, dessinateurs comme scénaristes, peuvent intégrer le collectif le temps de quelques numéros”, souligne Noha. D’ailleurs, formé initialement de 7 dessinateurs (Seifeddine nechi, Chakib Daoud, Needhal Ghariani, Adenov, Zied Mejri, Noha Habaieb) et un scénariste, Aymen Mbarek, le collectif s’est élargi avec l’arrivée de Mourad Ben Cheikh Ahmed et Lamia Mechichi, pour le second numéro.
Edité à compte d’auteur, le collectif de Lab619 a préféré ne pas faire appel à une maison d’édition, afin de garder sa “liberté de création”. Les dessinateurs n’envisagent pas de gagner de l’argent avec leur BD, il le font seulement “pour le plaisir de promouvoir cet art en Tunisie”.
Source de l'article Huffpostmaghreb
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