Attablée au comptoir d’un bistrot de l’Avenue Mohamed V à Tunis, une silhouette m’interpelle. Un jeune homme barbu, casquette sur la tête laissant apparaître un catogan, lunettes de vue sur les yeux et un sac-à-dos qu’il ne quitte pas.
Ahmed Bellagha, 23 ans, est originaire de Tunis. Sa passion : le crayon. Il m’explique que c’est à l’âge où il prend conscience de la vie que sa vocation se dessine. Dans ses souvenirs, une phrase raisonne encore dans sa tête : « Plus tard j’espère que tu feras de ce don, ton métier « , lui lance sa maîtresse d’école lorsqu’il illustre la pièce de théâtre organisée par ses petits camarades. Il prend alors la relève de son oncle, feu Ali Bellagha, célèbre pour ses oeuvres picturales. Mais le jeune prodige arrête tout à l’âge de 15 ans pour se consacrer à ses études.
Avec son groupe d’étudiants, Ahmed travaille sur la conception de jeux vidéo. « On a créé notre propre studio virtuel en attendant de pouvoir se payer un local. Notre projet Frog Smash, disponible sur Smartphone, nous a permis de remporter le premier prix de la IntilaQ Games Award, grâce auquel on participe à la Middle East North Africa Games (MENA Games) à Beyrouth en avril 2016 », se vante le jeune homme, les yeux pleins d’étoiles. « Cet environnement crée de l’emploi. En 2011, lorsque j’ai eu mon bac, il n’y avait qu’une seule société tunisienne du nom de Digital Mania. Il existe, maintenant, un écosystème d’une dizaine d’entreprises spécialisées dans ce domaine en Tunisie », souligne Ahmed, acteur de cette nouvelle vague de jeunes entrepreneurs tunisiens qui ont le souhait, l’envie, l’objectif de reconstruire la Tunisie de demain, l’après Révolution.
Par Sarra Mejeri - Source de l'article a-mag
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