Le jeu vidéo est un des divertissements qui va le mieux autant en matière de rentabilité (marché de 70 milliards de dollars) que de reconnaissance.
Toutefois, un continent ne semblait pas touché par la ferveur du jeu vidéo. L’Afrique, en effet, ne fait jamais partie des plans des grands éditeurs et développeurs de jeux. Conséquemment, l’Afrique est souvent traitée comme un endroit exotique par les jeux vidéo et les personnages noirs se trouvent régulièrement stéréotypés. Or, tout est en train de changer en Afrique. Et si les Activision, EA et Ubisoft de ce monde ne sont pas prêts à investir le continent africain, de petites gazelles poussent et de se taillent une place peu à peu dans le marché du jeu.
Une poignée de développeurs pour un immense continent
Il ne faudrait pas croire que les Africains aient été à l’abri de la vague de jeux vidéo des 30 dernières années. Après tout, si le parc informatique n’y est pas aussi développé qu’en Occident, il reste que dans bien des quartiers des familles pouvaient se permettre un ordinateur. Toutefois, comme l’affirmeront des développeurs de jeux, il a fallu souvent avoir recours au piratage pour expérimenter les mêmes aventures que le reste du monde. À ce moment, ils se sont rendu compte que leur terre natale n’était que peu voire pas du tout mentionnée dans les titres populaires.
Toutefois, il n’était pas exact de dire qu’il s’agissait du premier jeu africain. La première expérience, Toxic Bunny, qui mettait en vedette un lapin mutant dans un monde sous-terrain a été créée en 1996 par un studio sud-africain. Rien pour rivaliser avec les productions japonaises, américaines ou européennes, mais déjà à cette époque, certains s’y essayaient. Il s’agissait davantage d’un passe-temps que d’une activité économique, mais tout cela pourrait changer.
Le jeu qui pourrait tout changer
Actuellement, les gouvernements africains ne considèrent pas les possibilités de stimuler l’entreprise vidéoludique. Après tout, dans des pays où les connexions Internet sont difficiles et les machines coûtent cher, difficile d’y voir un avenir.
Et pourtant, le marché africain pourrait intéresser même des développeurs d’ailleurs. Si, en effet, il reste beaucoup de travail à faire pour réduire la fracture numérique et technologique, il y a une innovation technique qui a trouvé sa place largement en Afrique : le téléphone portable. Une récente étude a montré que 400 millions d’Africains jouaient sur leur téléphone.
Grâce aux téléphones intelligents à bas prix et le marché de l’occasion, ils sont nombreux à s’offrir ce type d’appareil. Un secteur d’autant plus intéressant que 2016 devrait être la première année où les ventes de jeux sur mobiles dépassent celles sur consoles et ordinateurs.
Il y a donc là tout un marché à conquérir. À plus forte raison que les jeux sur mobiles sont moins coûteux à produire et, pour le client, moins longs à télécharger. Et non seulement le marché du jeu vidéo comme divertissement pourrait y voir un intérêt, mais aussi celui du jeu à vocation pédagogique tel les serious games. Il ne resterait qu’au corps enseignant à les adapter dans leur pratique. Reste maintenant qu’aux développeurs aventureux à se lancer. Ils sont maintenant avertis. Les Africains aiment jouer et ils en veulent plus.
Par Alexandre Roberge - Source de l'article Cursusedu
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