mercredi 14 février 2018

Mia Moké : une héroïne africaine pour l’éducation des enfants


Le 3 février 2018 se tenait à Dakar, l’IT Forum Sénégal 2018, consacré à l’e-Education. Parmi les participants, acteurs de l’éducation et du numérique, une petite fille s’est distinguée : Mia Moké. 

Parfaite illustration de la promotion culturelle et de l’éducation par le digital, l’héroïne apprend aux enfants de manière ludique et interactive, les valeurs fondamentales pour la protection de l’environnement et le développement durable. Entretien avec Karim Gadjigo, entrepreneur franco-sénégalais et initiateur de ce programme.

L’idée est née il y a 5 ans, nous confie Karim Gadjigo, « en voyant les enfants des écoles au Sénégal avec leurs cartables Barbie, Hello Kitty, Reine des Neiges. Nous nous sommes dit que cela posait forcément un problème au niveau du développement personnel de l’enfant ». L’ambition de Mia Moké, c’est de devenir une héroïne propre à l’environnement africain. Son pouvoir à elle c’est de connaitre la nature. Son ambition est de devenir une icône qui donnera aux enfants africains, foi en leur culture et leur identité.

Le programme Mia Moké se fonde sur quatre segments à savoir : une bande dessinée; un dessin animé, le marchandising, et une application pour androïd et IOS

Si l’idée de Karim Gadjigo au départ est de « renforcer les capacités et l’estime de soi de l’enfant africain », il est aujourd’hui convaincu que le numérique est un canal pour atteindre son objectif. Mia Moké se revendique comme la première application ludo-éducative africaine, pour jouer, chanter, lire, apprendre l’écologie et découvrir l’Afrique ! »
« Il faut développer un contenu culturel éducatif africain »

Mia Moké s’adresse principalement au 6-8 ans, l’âge de l’apprentissage de la lecture, mais l’entreprise ambitionne de développer d’autres personnages pour le secteur de l’éveil (2-5 ans) et d’autres types de personnages pour les plus âgés, avec d’autres types de messages.

Un business modèle à impact social

Programme lancé par l’agence Advise, Ce que souhaite Karim Gadjigo c’est de pouvoir réinvestir dans le social les bénéfices de son initiative. Si Mia Moké est financé sur fond propre de l’agence sénégalaise Advise à l’heure actuelle, le projet à une vocation panafricaine et souhaite devenir une icône aussi puissante que Dora l’exploratrice.
« Mia Moké n’aime pas qu’on la compare à Dora. Cependant La licence Dora l’exploratrice fait 5 milliards d’euros de chiffres d’affaires tous les ans et nous espérons connaitre un succès comparable »

Toutefois modèle économique de Mia Moké est différent : « Notre modèle économique à nous c’est de faire rejoindre un modèle marchand rentable et un modèle social. La majeure partie des revenus de Dora l’exploratrice provient du merchandising et des produits dérivés. Grâce aux revenus de Mia Moké nous voulons financer des actions sociales. » Karim Gadjigo considère qu’une entreprise qui fait du profit en Afrique doit trouver un modèle pour reverser une partie de ce profit parce qu’on est entouré de problématiques sociales et environnementales. L’écosystème est important et s’il est dégradé, ce seront les clients de l’entreprise qui en seront victimes. Mia Moké s’inspire du modèle économique de l’entreprise indienne Tata, qui investissait près de 10% de ses revenus dans le social, pour la création de crèches, de cantine par exemple.

Un message à faire passer

Karim Gadjigo, Fondateur de l’agence Advice,
 éditrice du programme Mia Moke, lors
de l’IT Forum Sénégal 2018 à Dakar.
Pour Mia Moké, il est utile de se développer même « s’il est compliqué d’être dans le secteur de l’innovation et de la culture en Afrique », comme le reconnait Karim Gadjigo. Le message qu’il souhaite passer à Dakar lors de cet IT Forum est un message d’engagement au plus haut niveau des Etats africains. « Il faut absolument que ces secteurs-là soient soutenus et développer, dit-il, parce qu’en fait, on s’aperçoit que c’est extrêmement transversale et que toutes les questions sociétales et environnementales peuvent être traitées par des questions culturelles », soutient-il

En espérant capitaliser sur leur participation à l’IT Forum Sénégal 2018 afin d’éla0rgir leur carnet d’adresses et trouver des partenaires financiers au projet, analyse Karim Gadjigo qui compte interagir avec d’autres acteurs comme des ONG impliquées dans la sensibilisation pour la protection de l’environnement.

« l’IT Forum Sénégal, c’est l’avantage de voir se dessiner les écosystèmes du digital en Afrique, de rencontrer des partenaires, de montrer ce qui était fait, de surprendre ceux qui ne savaient pas que ce genre d’initiatives (ndlr : Mia Moke) existait… »

Karim Gadjigo espère aussi voir se multiplier les IT Forum dans tous les pays en Afrique. Pour lui, le rêve est de ventiler davantage son programme. Avec Mia Moké, l’on espère montrer la voix en prônant la diversité culturelle. Mia Moké doit devenir un programme africain et non uniquement sénégalais. Ce à quoi travaille Karim Gadjigo et son équipe pluriculturelle composée de franco-sénégalais, de togolais, de sénégalais d’origine libanaise, et de guadeloupéens.

source de l'article CIOMag

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