Jusqu’à présent, les jeux vidéo portaient sur des thèmes s’inspirant de la culture et des légendes occidentales ou asiatiques. Désormais, l’imaginaire africain s’introduit dans les consoles de jeux, peut-on lire sur le site de la radio néerlandaise RNW.
La radio est allée à la rencontre de Yannick Sabzé, un développeur camerounais âgé de 31 ans et basé à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Le jeune informaticien vient de mettre au point deux jeux vidéo aux couleurs et sonorités entièrement africaines. Le premier, Maskanoid, est un jeu d’agilité. RNW décrit ainsi l'objectif du jeu:
«Faire tomber, à l’aide d’un cauris, des masques alignés sur un mur. Seulement, le cauris qui sert de balle a tendance à s’écraser sur le sol et il faut le faire ricocher à l’aide d’une barre qui est en fait un bouclier de guerrier.»
Quant au deuxième jeu, Legendary Roaring Lion (Le lion rugissant), il s’agit davantage d’une série de minijeux dans lesquels il faut attraper les pièces d’un puzzle. Un dessin apparaît ensuite, présentant un moment imaginé de la vie du footballeur Samuel Eto’o, idole de beaucoup de jeunes en Afrique, capitaine de l'équipe camerounaise des Lions indomptables. Il y a «cinq dessins correspondant à cinq niveaux de difficulté, les pièces du puzzle bougeant plus vite en fonction des niveaux».
Yannick Sabzé, qui n'a pas encore trouvé d'éditeur pour commercialiser ses créations, explique cependant qu'il n'a pas la prétention de rivaliser avec les jeux vidéo venus d’Asie ou d’Occident. Pour l’instant, confie-t-il à RNW, ils ont pour but d’apporter «une touche d’originalité africaine et de permettre au continent de se positionner dans ce domaine».
Ainsi, dans Maskanoid, le niveau 1 s’appelle «ndjoundjou», du nom que l’on donne aux grigris dans de nombreux pays africains. Le décor et la bande-son rappellent également l’Afrique, souligne la radio néerlandaise.
Ces créations font déjà des émules, notamment au Cameroun où l’usage des jeux vidéo tend à se développer. De nombreux cybercafés disposent d’un espace consacré aux amateurs:
«Maskanoid est basé sur le même principe que [les casse-briques classiques]. Mais s’il faut choisir […] je choisirais Maskanoid, car en tant qu’Africain je me sens plus proche des masques et de la musique diffusée dans ce jeu», confie Blaise Nna, un gamer.
Source de l'article RNW & Slate Afrique