jeudi 16 mai 2013

« L’épouvantail », premier dessin animé palestinien en 3D



Un dessin animé en trois dimensions récemment achevé à Gaza raconte l’histoire d’une orpheline à la recherche de son épouvantail confisqué par l’armée israélienne, pour donner au monde « une image simple de la souffrance des Palestiniens ».
Un dessin animé en trois dimensions récemment achevé à Gaza raconte l'histoire d'une orpheline à la recherche de son épouvantail confisqué par l'armée israélienne, pour donner au monde "une image simple de la souffrance des Palestiniens".
Un dessin animé en trois dimensions récemment achevé à
Gaza raconte l'histoire d'une orpheline à la recherche de
son épouvantail confisqué par l'armée israélienne, pour
donner au monde "une image simple de la souffrance des Palestiniens".
 
MAHMUD HAMS AFP
Intitulé « L’épouvantail », ce premier film d’animation commercial palestinien en trois dimensions, selon ses auteurs, narre en 40 minutes l’odyssée de Rima, 9 ans, attachée à l’épouvantail légué par ses parents, disparus dans un accident de la circulation, qui symbolise le gardien fidèle de la terre.
Le drame se noue quand un soldat israélien enlève l’épouvantail du champ familial, dans un village près de la frontière avec Israël. La fillette commence alors avec ses camarades d’école une quête pour le retrouver, qui réveille beaucoup de souvenirs, évoquant la souffrance des réfugiés palestiniens, selon le réalisateur Khalil al-Mazen.
« Le monde est habitué à voir les enfants de Palestine au milieu de la mort, de la destruction et de la guerre, mais ce film se concentre sur leurs rêves ordinaires et repose sur l’image et les réactions. Le jugement appartient au spectateur », explique-t-il.
« Nous voulons simplement montrer au monde la souffrance des Palestiniens, en particulier des enfants, sous une dimension humaine et créative », insiste ce diplômé en réalisation cinématographique de l’Académie de Saint-Pétersbourg (Russie) qui a réalisé plusieurs films et documentaires.
L’équipe, composée de douze artistes et concepteurs, a reçu une formation de neuf mois à la production et la réalisation, avec un soutien financier de la Banque mondiale à hauteur de 147.000 dollars (112.000 euros), dont 40.000 dollars pour la production.
Oussaïd Madhi, 23 ans, qui a dessiné certains personnages et dirigé la lumière, dit vouloir « transmettre la brutalité de l’occupation qui n’épargne pas les enfants », affirmant se moquer de ne pas avoir été payé pendant des mois.
Pas de salle de cinéma à Gaza
Zaïnab Bakri, qui a dessiné le décor où évolue Rima, sa maison et son village, en plus des vêtements portés par la jeune fille et ses amis, ainsi que la tenue de sa grand-mère, une robe de paysanne inspirée du folklore palestinien, se dit confiante dans le succès du projet « parce que nous sommes plus intéressés par l’idée que par les retombées financières et le message du film est humanitaire ».
« L’imagination et le dessin animé sont plus accessibles que le documentaire ou la fiction », estime-t-elle.
« L’imagination est une merveilleuse façon de transmettre le message », approuve sa collègue Aya Abou Hamra, dessinatrice des personnages, espérant que malgré les nombreuses difficultés, comme les fréquentes coupures d’électricité et les problèmes de financement, le film trouvera son chemin jusqu’aux studios de Hollywood.
« Nous travaillons à la diffusion du film une fois qu’il aura été projeté à Gaza et sommes en négociations avec les chaînes satellitaires arabes pour le vendre », indique Nour al-Khodari, directrice de la Fondation Zeïtoun pour l’animation, à l’origine du projet.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Faute de salles de cinéma à Gaza -détruites par des groupuscules radicaux islamistes-, le dessin animé n’a pas encore pu y être montré.
Ce n’est pourtant pas la première fois que la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste Hamas depuis juin 2007, se signale dans cette industrie de pointe.
En avril 2010, la branche armée du Hamas avait diffusé sur son site internet un clip animé de trois minutes en 3D qui montrait le père vieillissant du soldat israélien Gilad Shalit, alors détenu à Gaza, évoquant la possible mort en captivité du jeune militaire afin de faire pression sur Israël pour consentir à un échange de prisonniers.
Le soldat avait finalement été relâché en octobre 2011 en échange d’un millier de prisonniers palestiniens. Sa libération ne s’était néanmoins pas suivie d’un allègement du blocus israélien imposé à Gaza lors de sa capture en juin 2006.
Source de l'article AFP & 20 Minutes

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