Il est surnommé « Le Zéphyr », adore le parkour et les nouvelles technologies, porte un turban et une lunette de réalité augmentée, et se bat en projetant des tornades.
Présenté vendredi 11 septembre, Rashid est le tout dernier des dix personnages d’ores et déjà annoncés au casting du jeu vidéo de combat Street Fighter V, qui doit sortir en 2016. C’est, aussi, le premier combattant masculin arabe de la série, plutôt connue pour les Japonais Ryu et Honda, les Américains Ken et Guile, ou la Chinoise Chun-Li.
Le nouveau protagoniste a été présenté par l’éditeur japonais Capcom lors du Games15, le plus grand salon de jeu vidéo de la péninsule Arabique, qui se tenait au Dubai World Trade Center du 10 au 12 septembre. Pour l’occasion, le très populaire producteur de la série, Yoshinori Ono, a même fait le déplacement et présenté Rashid sur la scène principale.
Il s’y est fendu d’un message adressé aux joueurs de la région :
« Avec “Street Fighter V”, nous avons ajouté ce nouveau personnage qui s’ancre dans le Proche-Orient. J’espère sincèrement que vous apprécierez le jouer et essayerez d’en faire le meilleur du jeu, et bien sûr les autres personnages de “Street Fighter” venus d’autres pays seront une bonne compétition pour vous. »
Avec ce nouveau personnage, Capcom poursuit sa stratégie de plus en plus locale : après avoir inauguré en 2008 Abel et El Fuerte, deux combattants respectivement issus de France et du Mexique, deux pays historiquement gros consommateurs de jeux de combat, l’éditeur a attendu le Brazil Game Show pour dévoiler une arène brésilienne. L’annonce de Rashid s’inscrit dans cette continuité. L’éditeur japonais a par ailleurs annoncé lors du salon de Dubaï que le jeu serait pour la première fois traduit en arabe.
« Ce fut difficile au départ de trouver à quoi ressemblerait ce personnage et quel genre de mouvements lui irait, Capcom n’ayant pas beaucoup d’employés du Moyen-Orient », a expliqué le producteur de la série, Yoshinori Ono, interrogé par IGN Middle East. Mais l’éditeur a travaillé en proche collaboration avec son distributeur local, Pluto Games. « Avec leur aide, ils ont pu créer un personnage qui satisfait tout le monde », relève le site spécialisé.
Marché émergent
Le Moyen-Orient est un des marchés émergent de jeu vidéo à la progression la plus rapide. Début septembre, le japonais Sony a annoncé y avoir vendu un million de PlayStation 4 depuis son lancement, sur les 23 millions de consoles déjà écoulées dans le monde. A titre de comparaison, les Espagnols ont acquis 700 000 PlayStation 4 depuis son lancement, en 2013. Des chiffres scrutés par Capcom : Street Fighter V n’est jouable que sur cette console.
Pour conquérir ce marché naissant, l’éditeur s’appuie sur une entreprise locale, Pluto Games, qui opère aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Koweït, au Qatar, au Bahreïn, au Liban, en Jordanie, à Oman ou encore en Egypte. Une stratégie pour le moment payante : Rashid a déjà eu droit à une pleine page dans Gulf News, un quotidien généraliste anglophone régional.
Contrairement à ce qu’écrit l’article, il n’est pourtant pas le premier personnage arabe de la célèbre série de jeux de combat. Dans Street Fighter EX en 1996, à une époque où le jeu n’était pas encore distribué dans la région de manière officielle, un autre protagoniste issu d’Arabie saoudite figurait au casting. Il s’agissait toutefois d’une femme, Pullum Purna, aux manches courtes et au décolleté pigeonnant. Un personnage créé par l’entreprise Arika, que Capcom n’a manifestement pas voulu ou pu récupérer, préférant créer à la place un personnage pensé par et pour les joueurs de la région.
Une annonce parfois mal perçue
Vu d’Occident, et notamment des Etats-Unis, l’annonce de ce nouveau personnage n’a toutefois pas été forcément bien perçue. Sur Internet, de nombreux joueurs se sont offusqué ce week-end, parfois avec des amalgames racistes, que Capcom ait choisi un 11 septembre pour présenter un personnage arabe.
Par William Audureau - Source de l'article Le Monde
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