dimanche 22 novembre 2015

Les bases d’un développement de l’industrie du gaming en Tunisie

Le 9e Forum international des technologies de l’information et de la communication (ICT4ALL 2015), qui a tenu ses assises en Tunisie du 16 au 19 novembre 2015, à Yasmine Hammamet, a été l’occasion de rencontres et de débats autour des différents thèmes ayant trait à ce grand domaine de l’intelligence humaine qui ne cesse de révolutionner la vie quotidienne par ses inventions, innovations, logiciels et applications.
Gaming-OoredooL’industrie du jeu, qui a beaucoup bénéficié des avancées technologiques, a naturellement eu sa place au programme de cette manifestation internationale, à travers une journée d’études tenue, le 17 novembre à Hammamet, sous le thème:«L’industrie du gaming en Tunisie : challenges et opportunités»
Un secteur au grand potentiel
Cette journée, organisée par IntilaQ, un hub d’innovation et d’affaires initié par QFF, Ooredoo et Microsoft, a réuni des experts nationaux et internationaux, des investisseurs, des entrepreneurs et des acteurs clés des secteurs publics et privés, l’objectif étant de faire un tour d’horizon de cette industrie, son potentiel et ses  défis.
L’importance que revêt le secteur des jeux-vidéo dans le monde en termes de croissance, de rentabilité et de création d’emploi a été mise en exergue par les spécialistes présents, qui ont insisté sur le fait que «le jeu renvoie davantage à un style de vie et des habitudes de consommation», comme l’a précisé Ken Campbell, DG de Ooredoo Tunisie, qui a souligné «l’attractivité de ce secteur pour les investisseurs, eu égard à sa rentabilité».
L’industrie du gaming dans le monde réalise un chiffre d’affaires de 110 milliards de dollars par an et 70 à 90% des revenus des grands constructeurs proviennent des jeux-vidéo, a rappelé à ce propos Mohamed Bridaa, DG de Microsoft Tunisie, indiquant que la firme internationale va s’engouffrer dans la brèche en proposant bientôt des offres de Cloud Gaming.
Comme exemple de success story régionale, on a cité celui de Malte, un petit pays euro-méditerranéen où l’industrie du jeu emploie 10.000 personnes sur une population globale de 500.000 habitants.
Grâce à une législation de pointe appuyée par une volonté politique manifeste de la part de l’Etat, Malte a pu réaliser des avancées dans ce domaine, au point qu’il est devenu, en quelques années, un hub important du gaming mondial.
Un marché à reconquérir
Sur le plan arabe, les expériences du Liban, de la Jordanie et du Maroc ont été évoquées par les représentants de ces pays qui ont indiqué que 60% des applications téléchargées dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (Mena) sont des jeux vidéo. Malheureusement, la place des Arabes sur la scène internationale du gaming est encore insignifiante. Aussi faut-il définir des stratégies pour rattraper ce retard. Et cela est d’autant plus possible qu’«une application en arabe génère un grand nombre d’utilisateurs et que l’industrie du jeu rapporte désormais plus que celles du cinéma et de la musique réunies», comme l’explique un expert libanais.
Au Maroc, cette industrie est encore à ses premiers pas. Elle génère un chiffre d’affaires d’à peine 500.000 dollars. Il y a donc des opportunités à saisir dans ce pays, notamment pour les industriels tunisiens, qui sont en mesure de devenir les leaders dans ce domaine au Maghreb, d’autant que leurs produits ne sont pas uniquement destinés au marché local et que la demande du marché international reste très forte, a souligné un expert marocain.
Une spécialité à promouvoir
Les opérateurs tunisiens ont soulevé, pour leur part, les difficultés que rencontre cette industrie encore embryonnaire dans notre pays. Il y a d’abord un manque de ressources humaines ayant les qualifications requises pour développer ce segment d’activité qui exige un savoir-faire technique et des capacités créatrices et d’imagination. «La spécialité de designer et de développeur de jeux-vidéo n’a pas encore pris sa place dans les universités publiques et privées, ni même dans les centres de formation professionnelle», a souligné un membre de l’Association tunisienne des jeux-vidéo (ATJV), qui a insisté sur «la nécessité d’encourager cette spécialité et de bien encadrer les jeunes qui y émergent».
Ihab Béji (Média Net) estime que «l’industrie du jeu n’a pas évolué en Tunisie en raison du problème de la licence, de l’absence d’un écosystème solide et d’une formation adaptée». On a aussi évoqué, dans ce contexte le manque de statistiques fiables sur l’industrie, les difficultés liées au paiement en ligne et le manque de services liés.
Samia Chelbi, représentante de Netinfo et enseignante universitaire, a insisté sur le défi de l’éducation et de la formation. «On doit hisser le niveau de notre formation aux standards universels», a-t-elle préconisé, en rappelant que l’établissement qu’elle dirige est le premier à dispenser une formation à l’image de synthèse 3D en Afrique du Nord et à avoir lancé, depuis 2011, une formation spécifique au développement des jeux-vidéo. «Les programmes dispensés sont conçus selon les besoins exprimés par les professionnels», a précisé Mme Chelbi, qui a insisté: «Notre stratégie repose sur l’analyse des besoins des professionnels en vue de leur proposer des solutions innovantes sur mesure».
Par Wajdi Msaed - Source de l'article Kapitalis

samedi 21 novembre 2015

Jeu vidéo au Maroc

Il n’existe pas de production marocaine de jeux vidéo per se. Deux structures, en revanche, existent en parallèle l’une de l’autre : Ubi Soft Casablanca, et l’association Moroccan Game Developers.

L'état de l'industrie marocaine
Résultat de recherche d'images pour "Jeu vidéo au Maroc"
Ubi Soft Casa est une implantation de l’éditeur français Ubi Soft au Maroc, qui a eu lieu au cours des années 1990. Le studio semble surtout avoir eu une activité de création de jeux pour consoles portables (Nintendo DS, PSP, Playstation Vita), et a récemment travaillé sur Soldats inconnus : Mémoires de la grande guerre (le jeu d’Ubi soft sur la première guerre mondiale), et Child of light (adaptation Playstation Vita). Le travail se fait surtout avec les unités d’Ubi Soft présentes en France (Montpellier en particulier), avec le Québec (sur Child of light notamment) et avec Ubi Soft Abu Dhabi. De 2008 à 2010, la société a par ailleurs lancé le Campus Ubi Soft Casablanca, pour former directement des jeunes qui intègreraient la société d’édition : l’expérience n’a duré que deux ans, mais a permis de former plusieurs développeurs.

L’association Moroccan Game Developers, également basée à Casablanca, a été créée par des anciens d'Ubi Soft, Yassine Arif et Osama Husain. L’association fédère les projets de jeux vidéo indépendants des développeurs marocains, et participe surtout à l’organisation d’événements : rencontres dans le cadre de game jams, conférences, etc.

Plusieurs sociétés de jeux pour mobile (smartphone, etc.) se sont par ailleurs développées récemment au Maroc. Citons ainsi Lorem Games Morocco (dont font partie plusieurs membres du groupe Brain Oil Factory, qui fait du digital art), et CasAppBlanca. Lorem est probablement le développeur indépendant de jeux vidéo au Maroc qui a l’activité la plus importante. Plusieurs sociétés se spécialisent par ailleurs dans l’advergaming, soit le jeu vidéo à des fins de publicité, comme Marshmallow-digital – Lorem a de son côté réalisé plusieurs jeux du genre.

Afficher l'image d'origineLa création vidéoludique passe pour beaucoup par l’organisation ou la participation à des game jams. La page Facebook et le compte Twitter de la Moroccan Game Developers Association relayent régulièrement des initiatives ayant lieu tantôt à l’échelle du Maroc (ainsi, la participation de l’association à la Global Game Jam), tantôt ailleurs dans le monde arabe (ainsi au MENA à Beyrouth). Certaines jams se déroulent dans des cadres plus institutionnels, à l’image des INWI Days organisés à déjà deux reprises, et sponsorisés par INWI. Comme le mentionne l’un des développeurs de Brain Oil Factory, si l’industrie vidéoludique marocaine est peu développée (contrairement à l’industrie jordanienne par exemple, où le soutien de l’Etat semble important), les développeurs marocains sont souvent reconnus pour la qualité de leur production, et leur participation aux game jams.

Je mentionnerai enfin l’existence de la Moroccan Retro Gamerz, association dédiée au retrogaming, et souhaitant faire découvrir des vieux jeux et des vieilles consoles aux Marocains. A l’image des associations françaises du même type (MO5.COM, WDA, Silicium, Aconit), la Moroccan Retro Gamerz organise des expositions, des concerts de music 8-bits et chiptunes, des projections de documentaires, etc. Une exposition annuelle semble avoir lieu à Casablanca, la Retro Game Expo. De fait, on retrouve parmi les membres fondateurs plusieurs membres de la Moroccan Game Developers, les associations étant ici assez proches.

Jeu vidéo au Maroc et bibliothèques
  • Il semble dans un premier temps intéressant de surveiller la production marocaine. Celle-ci est en pleine expansion, en plein développement, et le talent des développeurs est reconnu, comme en témoignent plusieurs prix reçus dans des game jams organisées à l’international. Une large partie de la production (celle de la Moroccan Game Developers, de Lorem Games Casablanca) est par ailleurs accessible gratuitement, et disponible pour PC et tablettes.
  • Les développeurs ont souvent des emplois du temps complexes, mais sont assez accessibles, que ce soit pour échanger avec eux comme pour organiser des actions culturelles avec eux. Il est possible d’imaginer des actions avec eux : présentation de leurs créations en bibliothèques, ou participation à des ateliers (de programmation, de création graphique, etc.).
  • Le format game jam peut facilement être intégré dans la bibliothèque, pour preuve la Fabrik Numerik qui a eu lieu à Agadir en mars 2015 et au cours de laquelle un concours a été organisé. J’imagine mal un des établissements prendre en charge un projet tout seul (il faut un local pour les programmeurs qui reste ouvert a priori 24h sur 24, cela nécessite de la logistique, etc.), mais une médiathèque pourrait facilement s’associer à un projet avec d’autres partenaires, et participer à la proposition d’un sujet, à la sélection des meilleurs jeux produits et à leur exposition dans les murs de la médiathèque, à la remise d’un prix…
  • Un premier contact a par ailleurs été ouvert entre le pôle livre et la Morrocan Game Developers, afin de réfléchir à la manière dont des animations ou des activités organisées avec l'association peuvent rejoindre la programmation culturelle déjà existante des instituts.
  • Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive.
Références

Plusieurs sites officiels tout d'abord : celui de la Morrocan Game Developers, et la page Facebook de la Morrocan Retro Gamerz.
Les sites internet d'Ubi Soft Casablanca et de Lorem Games Morroco.
Proche de la Morrocan Game Developers, évoquons le collectif d'artistes Brain Oil Factory
Source de l'article Jeux vidéo

mercredi 18 novembre 2015

Tunisie : Peut-on parler aujourd’hui d’industrie du gaming ?

INTILAQ (fond d’investissement qui regroupe l’opérateur Ooredoo, Microsoft Tunisie et le QFF) a organisé mardi 17 novembre 2015 à Hammamet, une journée sur le thème : «Industrie du Gaming en Tunisie, Challenge et opportunités». 

Résultat de recherche d'images pour "ICT4ALL Tunisie : industrie du gaming ?"A l’ouverture de l’évènement, les dirigeants des entreprises citées précédemment ont pris la parole pour insister sur l’importance -en termes de rentabilité et de marges de croissance- de l’industrie des jeux vidéo dans le monde. «Le jeux vidéo d’aujourd’hui n’est plus uniquement un jeu. C’est un style de vie et de consommation. Vu la rentabilité de ce secteur, plusieurs investisseurs et fonds d’investissement ne demandent qu’à investir dans ce domaine» a déclaré le Président Directeur Général d’Ooredoo Tunisie, Ken Campbell.

De son côté, le Directeur Général de Microsoft Tunisie, Mohamed Bridaa, a présenté les chiffres réalisées par l’industrie des jeux-vidéo dans le monde : «Aujourd’hui ; cette industrie a réalisé 100 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Savez-vous que 75% des revenus d’AppStore et 90% des revenus de Google Play proviennent de la vente des jeux-vidéo ?». Il a, par la suite, affirmé la volonté de son entreprise à suivre l’évolution de l’industrie des jeux-vidéo en proposant bientôt le Cloud Gaming.

Durant la conférence, l’expérience de Malte a été mise en exergue. Dans ce petit pays à l’extrême sud de l’Europe, 10 mille personnes vivent de l’industrie des jeux-vidéo alors que le pays n’en compte que 500 mille habitants. Grâce à une politique d’Etat, Malte s’est munie d’un cadre légal nécessaire pour développer l’industrie des jeux-vidéo et est devenue en quelques années un Hub important du gaming dans le monde.

En Tunisie, le chemin vers le développement d’une industrie pareille reste long. Plusieurs intervenants dans le secteur (et notamment les CEO des entreprises de développement des jeux-vidéo qui se comptent sur les doigts d’une seule main) ont évoqué les difficultés rencontrées lors du recrutement des compétences nécessaires. «Il n’y a pas des personnes qualifiées en Tunisie pour faire des jeux vidéo. Aucune école ni université publique ou privée ne propose une formation de créateur de jeux-vidéo. Nous avons du mal à avancer alors que dans les autres pays tout est prêt», s’est plaint un membre de l’association Tunisia Game Developpers.


D’autres directeurs de Startup ont mis en cause l’écosystème en Tunisie. Selon-eux, cet écosystème ne permettra jamais la création d’une industrie du jeux-vidéo en Tunisie au sens propre du terme. «Il faut être sérieux ! Avant de parler d’ «industrie», il faudra faire un état des lieux. Nous n’avons aucune statistique fiable. Comme le nombre de Smartphones en Tunisie», a affirmé, non sans frustration, Haroun Gharbi, CEO de Polysmart et Président de l’association Tunisian Association of Gamers. 

Présent également à la journée de l’industrie du Gaming en Tunisie, le directeur exécutif du projet «Smart Tunisia», Elyes Jribi, a déclaré, pour sa part, que développer une industrie des jeux-vidéo en Tunisie fait partie de ses objectifs. Smart Tunisia est, en effet, un projet chapoté par le gouvernement tunisien et qui s’inscrit dans la stratégie nationale «Tunisie Digitale 2020». L’objectif de ce partenariat inédit entre public et privé est la création de 50 mille emplois en 5 ans.

Elyes Jribi a précisé que l’industrie des jeux-vidéo stimulera la création de différents métiers, ce qui va mener à la segmentation du marché du travail. Néanmoins, M. Jribi s’est posé la question si on disposait assez de talent en Tunisie pour mettre en place des jeux-vidéo capables de sortir du lot à l’instar de jeux les plus connus tel que «Candy Crush Saga» ou «Clash of Clans».

Reste que parler d’«Industrie» du gaming en Tunisie semble prématuré, d’après Walid Midani, CEO de Digital Mania (une startup tunisienne spécialisée dans les jeux vidéos et qui s’exporte à l’étranger). Pour lui, et à la lumière de ce qui se passe dans le pays, les rares entreprises de développement ont survécu uniquement grâce aux services.

De cette journée une évidence semble mettre d’accord l’ensemble des intervenants à savoir que le système éducatif actuel en Tunisie ne permet pas le développement des compétences nécessaires pour la mise en place d’une industrie du gaming. La réponse à cette urgence pourrait être trouvée dans le projet Smart Tunisia qui sera lancé officiellement dans les jours à venir. L’Etat tunisien offre un ensemble d’avantages aux entreprises souhaitant adhérer au projet en l’occurrence les startups de développement des jeux-vidéo.

Une autre solution semble plus logique et beaucoup plus rentable sur le long terme. A savoir, la réforme ou la refonte totale du système éducatif afin de mettre sur le marché des personnes compétentes aptes à occuper immédiatement leurs postes. 

Par Amine Bouneoues - Source de l'article THD 

Bruktawit Tigabu, mère de Tsehai, la girafe que les tout-petits Ethiopiens adorent

Bruktawit Tigabu et sa marionnette Tsehai.

Il y a près de dix ans, Bruktawit Tigabu a créé le premier dessin animé pédagogique éthiopien. Son objectif ? Apprendre aux tout-petits le b.a.-ba en matière de santé.

Depuis 6 heures ce matin, Bruktawit Tigabu a le bras levé. Devant un fond vert, elle fait mouvoir la chaussette jaune usée qui recouvre son bras. « Seme Tsehai » (Je m’appelle Soleil en amharique), lance-t-elle d’une voix enfantine en remuant la bouche de la marionnette Tsehai, la girafe institutrice préférée des tout-petits.

Depuis près de dix ans, l’Ethiopienne de 34 ans, institutrice de formation, prête sa voix à ce personnage qu’elle a inventé avec son mari américain Shane Etzenhouser, et qui est l’emblème de leur entreprise sociale Whiz Kids Workshop. Elle apprend aux enfants le b.a.-ba en matière de santé et les bons comportements à adopter dans la vie quotidienne.

« Des centaines de milliers d’enfants éthiopiens meurent encore avant leur cinquième anniversaire à cause de maladies qui peuvent être évitées comme les diarrhées chroniques, le paludisme, la malnutrition », déplore Bruktawit Tigabu.

Dans chaque épisode de huit à dix minutes, la girafe pose des questions sur l’hygiène, la sécurité routière, l’honnêteté, la tolérance… L’idée est de traiter de manière ludique des sujets graves. « Dans notre culture, nous sommes pudiques et évitons de questionner notre docteur, notre entourage, explique Bruktawit Tigabu. Mais Tsehai est une curieuse. Dans son monde, cela permet d’avancer et d’apprendre. »
Cinq millions de téléspectateurs
Lorsqu’elle était institutrice à Addis Abeba, Bruktawit Tigabu a été frappée par les lacunes de ses élèves. « L’école maternelle n’est pas gratuite en Ethiopie, explique-t-elle. Si les parents souhaitent préparer leurs enfants à la lecture et à l’écriture, ils doivent les inscrire dans des crèches ou des écoles privées. »

Chaque semaine, ils sont jusqu’à 5 millions de téléspectateurs à suivre « Tsehai adore apprendre » en amharique sur la chaîne nationale. Le programme a été traduit en plusieurs langues éthiopiennes et décliné en une émission de radio qui touche 25 millions d’auditeurs. Et pour atteindre les communautés qui ne disposent pas de poste de télévision, l’équipe de Bruktawit Tigabu se déplace avec son matériel dans les villages, les centres de santé, avec parfois un générateur compte tenu des coupures fréquentes d’électricité.

L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a récemment confié à Whiz Kids Workshop une enveloppe d’1,2 million de dollars sur trois ans pour produire une trentaine d’épisodes supplémentaires des aventures de la girafe. 

Deux autres programmes pour adolescents

Le succès télévisé de Tsehai a convaincu Bruktawit Tigabu de produire deux autres émissions pour un public adolescent grâce à l’appui financier d’ONG comme Save The Children. « Les jeunes ne sont pas pris au sérieux dans notre pays, regrette-t-elle. Pourtant, ils représentent la nouvelle génération de décideurs. » Dans le programme « Involve me », des adolescents aux parcours difficiles racontent leurs épreuves – subir un viol ou un mariage forcé, être orphelin de parents malades du sida… – face caméra. Leur histoire est ensuite diffusée à la télévision. Un exutoire « qui leur permet d’aller de l’avant ».

« Les médias sont de formidables outils pédagogiques qui permettent de toucher un large public mais ils ne doivent pas pour autant remplacer les livres qui sont essentiels dans l’apprentissage de l’enfant », tempère l’ancienne institutrice qui s’est lancée dans l’édition d’ouvrages et de cartes de support visuel disponibles en plusieurs langues éthiopiennes, avec l’aide de spécialistes de la lecture et de l’écriture.

La créatrice de Tsehai veut mettre en place des bibliothèques avec ce matériel dans les écoles publiques d’Addis Abeba et d’autres villes plus reculées d’Ethiopie. Pour l’instant, une vingtaine d’établissements tentent l’expérience pour des classes de CE1 sur les 300 écoles de la capitale, grâce au soutien financier de donateurs du monde entier qui ont participé à une campagne de crowdfunding.

De nombreuses récompenses

A terme, Bruktawit Tigabu voudrait que Tsehai soit inscrit au programme du ministère de l’éducation. En attendant, son équipe forme des professeurs des écoles et aimerait créer des centres éducatifs dans chaque grappe d’immeubles « où les enfants ne savent pas quoi faire ».

Les nombreuses récompenses remportées pour le programme « Tsehai adore apprendre » – dont le prestigieux Rolex Awards for Enterprise en 2010 – ont permis à Bruktawit Tigabu de financer son projet et de découvrir les méthodes de travail d’autres producteurs de programmes pour enfants, comme le créateur de la série britannique « Télétubbies ». Désormais, une vingtaine d’employés travaillent à ses côtés, notamment sur une application d’éducation interactive pour mobile.

Dans son studio fait de bric et de broc, les spots de lumières sont accrochés avec du scotch, la chaleur est écrasante et l’insonorisation est permise grâce à un matelas posé contre la porte. « Nous avons commencé avec les moyens du bord. Pourquoi aurions-nous besoin de plus ? L’essentiel est que tout cela ait du sens pour les jeunes Ethiopiens », affirme cette mère de deux enfants, « trois si l’on compte Tsehai… »

Par Emeline Wuilbercq - Source de l'article Le Monde

mardi 17 novembre 2015

Le marché du jeu vidéo africain évalué à plus de 300 milliards Fcfa

Selon un rapport publié par le cabinet Price Waterhouse and Cooper, a coté de l’Internet (9%), la croissance la plus rapide dans le domaine du numérique africain se fera dans la catégorie  du jeu vidéo (8.2%) dans les années à venir.
Le jeu vidéo n’a pas encore trouvé ses lettres de noblesse en Afrique. Toujours considéré comme un passe-temps pour adolescents boutonneux ou adultes qui refusent de remettre leur casquette dans la bonne direction, selon Vicki Myburgh du bureau sud-africain de PwC  « Les jeux vidéos ont réussi une transition formidable dans le monde du digital en Afrique, et ce principalement grâce à la popularité du Mobile Gaming (jeux sur mobiles) mais aussi grâce au potentiel non négligeable que représente la distribution digitale des jeux pour consoles« .
Il est à noter que l’étude présentée par le cabinet PWC prévoit qu’en 2018, 27% des revenus du monde des jeux vidéos proviendront de la distribution digitale, remplaçant les supports physiques par du contenu téléchargeable.
Supportant cette thèse, un rapport publié récemment par le cabinet de recherche NewZoo spécialisé dans le jeu vidéo évalue les 10 marchés principaux du continent à plus de 300 milliards de Fcfa. A la tête du classement, le Nigeria (33eme mondial) représente à lui tout seul un marché d’une valeur de près de 180 millions de dollars.
La vulgarisation des terminaux intelligents sur le marché africain et l’augmentation exponentielle des spécifications de ces derniers, signifie que bientôt, la majorité des africains disposeront de téléphones capables de proposer des jeux de la qualité des consoles de salons de deuxième ou même troisième génération. Un domaine à suivre de près.
Source de l'article Afriqueitnews

lundi 16 novembre 2015

La Tunisie, futur hub de la création numérique africaine ?


La Tunisie est connue pour son passé, son héritage culturel, son tourisme, sa Révolution de Printemps, mais qui connaît la Tunisie créative, celle qui depuis quelques mois voit éclore des startups du cinéma d’animation, des jeux vidéo, des effets spéciaux, de l’art numérique. 

Résultat de recherche d'images pour "CGS 3D"De jeunes artistes, des écoles ou studios qui vont faire ou déjà font parler d’eux et dont le talent n’est plus à démontrer mais juste à montrer. 

Le Tunisie émerge comme une nouvelle destination forte à l’écart, dans la discrétion, sans faire de vague, ni la une des journaux, soutenus par des associations et des entrepreneurs privés. 

La Tunisie qui par divers avantages tels que la proximité, la langue, la technicité, les avantages fiscaux, la connaissance de la culture européenne et arabe est en passe de devenir un véritable « hub » de l’industrie créative numérique… et sans soutien des pouvoirs publics. 

Résultat de recherche d'images pour "saphirprod.com"Les studios tunisiens de cinéma d’animation et de jeu vidéo tels que Saphirprod, DigitalMania, Beludis, Diginium Graphics, SoftOne….surmontent ce handicap avec beaucoup d’ingéniosité, de créativité et de motivation qui contribuent à leur pénétration sur la scène internationale. 

Résultat de recherche d'images pour "digitalmania"L’atout de la Tunisie, c’est l’existence d’un écosystème actif autour de la société CGS 3D leader du secteur du cinéma d’animation et des studios tels que Freesh Production, Mille & une image, Morbiket, Digit Soft, Pixel One, Piktoo… 

Résultat de recherche d'images pour "(www.mirageholograms.com Tunisie"Outre le jeu vidéo et le cinéma d’animation, la créativité s’exprime à travers des studios tels Stellar VHX (https://www.youtube.com/user/madfx3d) qui réalise des effets spéciaux pour des émissions de Disney, Mirage (www.mirageholograms.com) concepteur d’hologramme 3D, le LAB 619 (https://www.facebook.com/Lab619) créateur de bandes dessinées numérique, 3 Prime (www.troisprime.com) développeur d’image en 3D pour la santé, Wezign (http://wezign.com/) agence interactive spécialisée en marketing digital, K’Art Studio (http://v3.k-artstudio.net/) développant des solutions de réalité augmentée, d'immersion et de jeu vidéo, Sowhen (http://www.sowhen.fr/ ) propose du contenu audiovisuel à forte valeur technologique. Design Lab (https://www.facebook.com/design2lab) pionnier de l'art numérique, le mapping et les installations audiovisuelles interactives…. 
Résultat de recherche d'images pour "sowhen" Résultat de recherche d'images pour "design2lab"

Si l'émergence de la scène tunisienne s'illustre par une grande variété de sociétés, de projets et d’œuvres, il ne faut pas oublier le rôle essentiel que jouent la formation et la sensibilisation à ces nouveaux métiers de l’industrie créative. 

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Et l’un des points forts de la Tunisie est de posséder la première école d'Afrique et du monde arabe, Netinfo qui assure à des étudiants africains et maghrebins depuis plus de dix ans des formations qualifiantes et certifiées en infographie (2D et 3D), aux techniques de production de l'image de synthèse 3D (orientées architecture, publicité, cinéma, design,...), des effets spéciaux visuels, du cinéma d'animation (Traditionnelle et numérique 2D et 3D) et des jeux vidéo. 

Résultat de recherche d'images pour "3D Netinfo"Reconnue comme un des meilleurs Centre de formation sur le continent, Netinfo (http://www.3dnetinfo.com/) a été choisi comme partenaire d'Autodesk, Adobe, Toon Boon, et the Foundry en autre… 

NET-INFO accueille tous les ans, en plus des Tunisiens, des étudiants de différentes Nationalités (Maroc, Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, Bénin, Togo, Burkina Faso, Côte d'ivoire, Guinée, Sénégal, Cameroun, Gabon, Congo) mais aussi d'Europe (France, Belgique). 
Résultat de recherche d'images pour "3D Netinfo"
Ce qui fait l’attrait de cette Ecole si particulière dans le paysage africain, c’est son ouverture sur l’international, sa pédagogie, ses méthodologies, les apprentissages, proposées par des enseignants certifiés et impliqués dans la production, car tous dirigent ou opèrent dans des sociétés. 

Elle fait appel à des intervenants extérieurs, étrangers provenant des meilleurs studios européens, Nord-américains, indiens ou arabes pour apporter une expertise, des connaissances précises sur la réalité d’une production. 

Netinfo (https://www.facebook.com/NetInfoACC ) est l’une des rares Ecole de son secteur certifié ISO9001, garantissant un système de qualité, pour la bonne exécution de ses programmes de formation. Par ailleurs Netinfo vient d’être reconnu avec Digi Art comme le premier Living Lab africain et arabe de l’industrie créative numérique (https://www.facebook.com/lesautresavantmoi

Depuis maintenant 10 ans, Netinfo a formé plus de 3 000 étudiants, et tous ont un travail après avoir suivi les enseignements de l’Ecole. Michel NKUINDJA, de la promo 2014 vient, lui de créer son studio de jeu vidéo Noohkema Interactive (https://www.facebook.com/Noohkema-Interactive-137401779639832/timeline/), 

Netinfo est à l’origine de CREATEC, l'Association des technologies créatives tunisienne qui depuis sa création mène également un travail de sensibilisation, d’information sur la créativité numérique par des expositions, des ateliers, des conférences thématiques, des échanges etc. CREATEC est à l’origine du Festival des Arts Numériques (10 éditions déjà), du Festival International du Webdesign, des Evènements Game Dev & Beach Game, du Festival arabe & africain du cinéma d’animation Tahrik… 

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Quelques Success Stories tunisiennes 

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DigitalMania (http://digitalmaniastudio.com/) pionnière sur le marché tunisien en tant que studio spécialiste de jeux vidéo propose ses services de développement de jeux et possède dans son portefeuille plus de 20 clients internationaux. L’année dernière, elle a décroché la première place du programme Progress In Technology Middle East (PITME) qui accueille les jeunes entrepreneurs de la région MENA, les encadre et facilite leur immersion dans la Silicon Valley. 


Résultat de recherche d'images pour "saphirprod.com"Saphir Production (http://www.saphirprod.com/) est un jeune studio de jeux vidéo, qui développe des jeux ayant une connotation et une identité spécifiquement arabo-méditerranéenne. Son premier teaser, une course auto dans le désert présenté au Salon de Las Vegas en 2013 a terminé dans les trois premiers mondiaux et a retenu l'attention de Nvidia pour sa diffusion mondiale. 
Résultat de recherche d'images pour "saphirprod.com"
Aujourd’hui, le studio connaît une croissance soutenue et est devenu une véritable référence travaillant sur de nombreux projets en sous-traitance pour des agences et studios européens, mais aussi pour son propre compte avec une gamme de jeux qui seront prochainement disponible. 

Résultat de recherche d'images pour "Diginium Graphics  Tunisie"Diginium Graphics 
(http://www.diginiumgraphics.com/) est un studio de développement mobile, de jeux et de solutions accompagnants les jeux vidéo et les consoles. Diginium Graphics a développé des applications pour les consoles PlayStation 3 et Xbox 360 et pour les jeux Diablo 3 et FIFA 13, ainsi que des jeux de puzzle et de réflexion comme Sliding Puzzle, Sudoku Challenge, World Flags Quiz et autres. 

Résultat de recherche d'images pour "Beludis Tunisie"Nouvellement crée Beludis (http://beludis.com/) est un studio spécialisé dans le développement de jeux vidéo et d’applications mobile, filiale du groupe français Illusion 3D. 

A côté de ces sociétés leaders dans le jeu vidéo, il existe en Tunisie une multitude d’acteurs travaillant dans le serious game tel SoftOne (http://www.softone.tn/) , ou le mobile comme Negus (http://www.negusgroup.com) nouvelle société dont l’activité en tant que sous-traitant exclusif de Microsoft USA est de développer des applications mobiles principalement sous Windows Phone. 

Outre le jeu vidéo, le cinéma d’animation connaît un véritable succès, notamment sous l’impulsion de CGS 3D (http://www.cgs3d.com/site/en/index.php) premier studio dans le monde arabe et en Afrique du nord à réaliser une série télévisée animée en 3D avec « Tunis 2050 » qui va connaître une réussite retentissante et lui permettre des collaborations artistiques notamment avec Disney et Cyber Group Studios. 

Résultat de recherche d'images pour "CGS 3D"Résultat de recherche d'images pour "CGS 3D"Produite pour le compte de Cyber Group Studios, l’un des plus grands producteurs de dessins animés européens, la série ZOU est une production pleine d’humour qui a obtenu le 1er Prix au Festival International du Film pour Enfants à Chicago en 2012 ainsi qu’une nomination au Emmy International pour Enfants en 2013. Elle a également été élue parmi les meilleurs dessins animés 3D diffusés sur NBC kids et France 5.
ZOU a été réalisée en grande partie en Tunisie au sein de CGS 3D au même titre Mademoiselle Zazie, Bali et Garfield. 

Après Ryeh (Vents), un court-métrage d'animation en 2D, couronné par le Prix Elyes-Zrelli du meilleur court-métrage, lors des Journée cinématographiques de Carthage en 2008 et le Prix du Public pour la même catégorie, au festival du Cinéma tunisien à Paris en 2009, Lotfi Mahfoudh le dirigeant du studio d’animation Mille et une Image (https://www.facebook.com/MilleEtUneImages) a été couronné par plusieurs prix internationaux (Egypte, Europe, Japon, Corée...) pour la qualité de ses films empreint de poésie et de mystère. 

Résultat de recherche d'images pour "Lotfi Mahfoudh"

Résultat de recherche d'images pour "Morbiket Tunisie"Morbiket (http://morbiket.com/) studio d'animation développe des projets ludo-éducatifs qui ont retenu l'attention d’ONG internationales pour la diffusion de clips de sensibilisation à l’environnement, la citoyenneté, l’enfance, la santé….. Mais c’est au travers de son personnage de chauffeur de taxi Barhouma, série d’animation qui reflète le quotidien des Tunisiens d’un point de vue critique et humoristique que le studio va acquérir sa notoriété. 

Résultat de recherche d'images pour "Hajarland  Tunisie"Jaafar, un fonctionnaire tunisien empêtré dans sa routine, se retrouve accidentellement projeté dans la Préhistoire. Comment va-t-il être accueilli par des hommes qui viennent à peine de découvrir le feu ? 
Comment va-t-il s’adapter à une société dont les habitudes ne ressemblent en rien à la sienne ? Voilà le synopsis de la série d’animation 3D comique Hajarland conçu par le studio Freesh Production (https://www.facebook.com/freeshproduction) qui a connu un véritable succès durant le Ramadan 2014. 

Résultat de recherche d'images pour "’Inspecteur Mergou Tunisie"Le studio Pixel One (http://pixelonestudio.com), s’est fait connaître en tant qu’agence de communication autour d’une campagne publicitaire dont les principaux personnages Lakhdar et Attak ont créé un véritable buzz en Tunisie permettant à Pixel One de recevoir de nombreux prix internationaux. 

Mais c’est en réalisant en 3D la série d'animation « l’Inspecteur Mergou » personnage emblématique de la culture algérienne, pour Echourouk, télévision algérienne que Pixel One a fait ses premier pas à l’international. 

Comme on le constate le cinéma d’animation en Tunisie est en pleine croissance porté par des dirigeants ouvert, curieux, impliqués malgré de manque de financements, de soutien et qui souhaitent tous tirer le pays vers le haut et en faire un véritable hub de la création numérique. 

Cette vision est renforcée par l’apparition de nombreux jeunes studios, tels que DigiSoft, (http://www.digisoft.com.tn/) Piktoo 3D (https://www.facebook.com/Pikto-animation-studio-413020278774152/timeline/),Smart Frame Production (www.smartframeprod.com) Izis Prod (http://www.izistudio.com/Vodoo production, (https://www.facebook.com/Voodoo-Animation-Studio-291199811041103/timeline/) ...


Par Mohamed ZOGHLAMI (Vice-Président CREATEC) - Source de l'article  AfricaITNews