samedi 21 novembre 2015

Jeu vidéo au Maroc

Il n’existe pas de production marocaine de jeux vidéo per se. Deux structures, en revanche, existent en parallèle l’une de l’autre : Ubi Soft Casablanca, et l’association Moroccan Game Developers.

L'état de l'industrie marocaine
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Ubi Soft Casa est une implantation de l’éditeur français Ubi Soft au Maroc, qui a eu lieu au cours des années 1990. Le studio semble surtout avoir eu une activité de création de jeux pour consoles portables (Nintendo DS, PSP, Playstation Vita), et a récemment travaillé sur Soldats inconnus : Mémoires de la grande guerre (le jeu d’Ubi soft sur la première guerre mondiale), et Child of light (adaptation Playstation Vita). Le travail se fait surtout avec les unités d’Ubi Soft présentes en France (Montpellier en particulier), avec le Québec (sur Child of light notamment) et avec Ubi Soft Abu Dhabi. De 2008 à 2010, la société a par ailleurs lancé le Campus Ubi Soft Casablanca, pour former directement des jeunes qui intègreraient la société d’édition : l’expérience n’a duré que deux ans, mais a permis de former plusieurs développeurs.

L’association Moroccan Game Developers, également basée à Casablanca, a été créée par des anciens d'Ubi Soft, Yassine Arif et Osama Husain. L’association fédère les projets de jeux vidéo indépendants des développeurs marocains, et participe surtout à l’organisation d’événements : rencontres dans le cadre de game jams, conférences, etc.

Plusieurs sociétés de jeux pour mobile (smartphone, etc.) se sont par ailleurs développées récemment au Maroc. Citons ainsi Lorem Games Morocco (dont font partie plusieurs membres du groupe Brain Oil Factory, qui fait du digital art), et CasAppBlanca. Lorem est probablement le développeur indépendant de jeux vidéo au Maroc qui a l’activité la plus importante. Plusieurs sociétés se spécialisent par ailleurs dans l’advergaming, soit le jeu vidéo à des fins de publicité, comme Marshmallow-digital – Lorem a de son côté réalisé plusieurs jeux du genre.

Afficher l'image d'origineLa création vidéoludique passe pour beaucoup par l’organisation ou la participation à des game jams. La page Facebook et le compte Twitter de la Moroccan Game Developers Association relayent régulièrement des initiatives ayant lieu tantôt à l’échelle du Maroc (ainsi, la participation de l’association à la Global Game Jam), tantôt ailleurs dans le monde arabe (ainsi au MENA à Beyrouth). Certaines jams se déroulent dans des cadres plus institutionnels, à l’image des INWI Days organisés à déjà deux reprises, et sponsorisés par INWI. Comme le mentionne l’un des développeurs de Brain Oil Factory, si l’industrie vidéoludique marocaine est peu développée (contrairement à l’industrie jordanienne par exemple, où le soutien de l’Etat semble important), les développeurs marocains sont souvent reconnus pour la qualité de leur production, et leur participation aux game jams.

Je mentionnerai enfin l’existence de la Moroccan Retro Gamerz, association dédiée au retrogaming, et souhaitant faire découvrir des vieux jeux et des vieilles consoles aux Marocains. A l’image des associations françaises du même type (MO5.COM, WDA, Silicium, Aconit), la Moroccan Retro Gamerz organise des expositions, des concerts de music 8-bits et chiptunes, des projections de documentaires, etc. Une exposition annuelle semble avoir lieu à Casablanca, la Retro Game Expo. De fait, on retrouve parmi les membres fondateurs plusieurs membres de la Moroccan Game Developers, les associations étant ici assez proches.

Jeu vidéo au Maroc et bibliothèques
  • Il semble dans un premier temps intéressant de surveiller la production marocaine. Celle-ci est en pleine expansion, en plein développement, et le talent des développeurs est reconnu, comme en témoignent plusieurs prix reçus dans des game jams organisées à l’international. Une large partie de la production (celle de la Moroccan Game Developers, de Lorem Games Casablanca) est par ailleurs accessible gratuitement, et disponible pour PC et tablettes.
  • Les développeurs ont souvent des emplois du temps complexes, mais sont assez accessibles, que ce soit pour échanger avec eux comme pour organiser des actions culturelles avec eux. Il est possible d’imaginer des actions avec eux : présentation de leurs créations en bibliothèques, ou participation à des ateliers (de programmation, de création graphique, etc.).
  • Le format game jam peut facilement être intégré dans la bibliothèque, pour preuve la Fabrik Numerik qui a eu lieu à Agadir en mars 2015 et au cours de laquelle un concours a été organisé. J’imagine mal un des établissements prendre en charge un projet tout seul (il faut un local pour les programmeurs qui reste ouvert a priori 24h sur 24, cela nécessite de la logistique, etc.), mais une médiathèque pourrait facilement s’associer à un projet avec d’autres partenaires, et participer à la proposition d’un sujet, à la sélection des meilleurs jeux produits et à leur exposition dans les murs de la médiathèque, à la remise d’un prix…
  • Un premier contact a par ailleurs été ouvert entre le pôle livre et la Morrocan Game Developers, afin de réfléchir à la manière dont des animations ou des activités organisées avec l'association peuvent rejoindre la programmation culturelle déjà existante des instituts.
  • Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive.
Références

Plusieurs sites officiels tout d'abord : celui de la Morrocan Game Developers, et la page Facebook de la Morrocan Retro Gamerz.
Les sites internet d'Ubi Soft Casablanca et de Lorem Games Morroco.
Proche de la Morrocan Game Developers, évoquons le collectif d'artistes Brain Oil Factory
Source de l'article Jeux vidéo

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