Le mois de Ramadan a vu le lancement du jeu « z7am » un endless runner bien sympathique à la sauce marocaine, produit par TheWallGames, studio marocain de développement de jeux vidéo, en partenariat avec Inwi.
«Inwi croit au potentiel créatif des développeurs marocains dans le domaine du gaming et les soutient activement. (…) C’est un secteur économique à part entière qui se développe et se professionnalise en permanence. À travers Z7am, nous mettons à la disposition de notre communauté un nouveau jeu, amusant et créatif afin de les accompagner en matière de divertissement durant le mois de Ramadan, (…)», explique Brahim Amdouy, Responsable des contenus chez Inwi.
Yassine Arif est CEO/game designer à TheWallGames, et co-fondateur du Moroccan Game Developpers, un groupement visant à promouvoir les créatifs et développeurs de jeux vidéo au Maroc. Il participa aussi chez Ubisoft au développement de jeux comme la série Rayman sur Nintendo WiiU, 3DS et XboxOne.
Vous êtes à l’image d’un Kojima marocain, un grand contributeur sur la scène du développement de jeux video au Maroc, j’ai aussi vu que vous êtes un grand fan de la série MetalGear, votre passion pour le gaming date de quel âge ?
7achaa ! Je ne suis pas un Kojima, j’ai encore beaucoup de route à faire, mais il est vrai que c’est l’une de mes sources d’inspirations. Car à travers MetalGearSolid, il a pu marier jeu vidéo avec une histoire profonde et qui a un sens derrière. C’est ce qu’on veut faire aussi dans le long terme chez TheWallGames, d’ailleurs notre devise est : Create Meaningfull Gaming Experience.
Sinon pour ma passion, elle s’est développée depuis l’âge de 5 ans, quand j’ai découvert pour la première fois le jeu vidéo dans un café à Casablanca. Je n’oublierais jamais ce couloir sombre avec de la fumée, où l’on voyait des lumières qui jaillissaient, du bruit de bagarre… c’était Art of Fighting 2 ! puis ça s’est poursuivi avec la SuperNintendoES et PSX …
Ceci a surement affecté l’orientation de votre carrière, comment est-ce que vous vous êtes retrouvé au camp d’Ubisoft ?
En fait au début, je voulais intégrer le domaine du jeu vidéo en m’approchant du cinéma et de l’art via une école supérieure puisqu’il n’y avait pas d’école spécialisé en Game Design. Puis à la fin de ma deuxième année en 2008, le Campus Ubisoft était lancé. Je me suis tout de suite lancé sur cette opportunité.
Le Maroc dispose-t-il selon vous de l’environnement propice au développement de l’industrie créative du jeu vidéo ?
Le jeu vidéo est un domaine dont la nature culturelle est reliée à plusieurs autres secteurs, tels que l’art, la technologie, le business et autres. Il n’est pas indépendant en soit, donc l’évolution du jeu vidéo au Maroc dépend du progrès des autres secteurs. Je donnerais l’exemple de la Turquie et du Brésil dont j’avais rencontré certains leaders de leur industrie ludique. On m’a dit que si aujourd’hui ils ont une industrie de jeu vidéo forte, c’est parce qu’ils l’ont développé en parallèle depuis des années avec le développement du pays.
Pour donner des chiffres, selon une publication de Newzoo, le revenu global de l’industrie du jeu vidéo est à 99,6 milliards de dollars, dépassant l’industrie du film et de la musique rassemblés. La Turquie est leader dans la région du moyen orient avec 464 millions de dollars, et 1,5 milliards de dollars pour le Brésil leader de la région Amérique Latine. Quant au Maroc il est 6ème en Afrique avec un chiffre d’affaires de 74 millions de dollars.
La fermeture d’Ubisoft Maroc a-t-elle une histoire derrière la création de TheWallGames ? Ceci peut-il être considéré comme une opportunité pour les studios indie ?
Oui, quand on travaillait encore chez Ubisoft, on voulait moi et Osama Hussain (Co-Fondateur), nous lancer dans l’entreprenariat pour donner exemple à la communauté Moroccan Game Developpers qu’on avait lancé en 2012, mais on voulait aussi créer nos propres licences indépendamment, Yassir Kerbal et Tarik Boumhaouss nous ont rejoint par la suite.
Je ne dirais pas que c’est une opportunité, puisque même avec Ubisoft avant, rien n’empêchait les développeurs de lancer un studio indie, par contre je pense que c’est bon pour secouer la communauté. Car il y avait à l’époque une sorte de confort zone tant que l’on disait qu’Ubisoft était là ; maintenant il faut se bouger pour référencer le Maroc dans ce secteur.
Quel a été le rôle d’INWI en partenariat avec TheWallGames dans le développement du jeu z7am ?
Inwi s’est occupé surtout de la partie communication digitale à l’extérieur de Z7am pour le public marocain, on peut dire que c’est la moitié du travail pour un projet de jeu vidéo. Si on l’avait lancé tout seuls, ça nous aura couté le double du coût de la production.
Comment une marque peut-elle utiliser le gaming pour nourrir son brand content ? Le gaming peut-il servir une marque ?
Dans l’exemple de Z7am, on intègre une marque dans l’univers du jeu, via une voiture spécifique tel le cas de Inwi, ou des affiches 4/3 de la marque pendant la course. Ce qui donne un air naturel d’insertion publicitaire pour le public.
Après le deuxième niveau pour les marques, c’est de leur faire un jeu entier dédié pour leur brand, ce qu’on appelle de l’Advergaming, qui est aussi intéressant parce que le gaming permet au client d’interagir avec la marque dans son univers, que de juste la voir dans une affiche. Cela peut devenir addictif si le jeu est amusant : le joueur reviendra à chaque fois s’il y a des objectifs à long terme ou une compétition dans le jeu.
TheWallGames nous réserve-t-il d’autres projets ? Un nouveau jeu sur Steam peut être ?
Quand on a débuté TheWallGames, on avait commencé à prototyper un jeu indie pour la plateforme Steam (PC) et console, dédié au marché international. Mais on s’est retrouvé avec un projet coûteux en développement et surtout en marketing pour une startup sans fonds de roulement. Du coup on a minimisé la première action vers Z7am.
Alors pour répondre à la question, oui il y a pas mal de projets dont le premier jeu indie sur Steam, sur lequel on souhaite continuer le développement, vous aurez plus d’infos plus tard. Nous allons aussi continuer à mettre à jour du contenu pour Z7am.
Nous avons pas mal d’idées prototypées qu’on veut lancer dans le futur, il nous faut juste un bon budget pour ça. Notre vision est de créer des jeux à impact pour les joueurs. Sur le long terme notre objectif est que l’on puisse un jour présenter l’un de nos jeux à l’E3
Source de l'article The Rolling Note
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