Ils veulent rivaliser avec Batman, Spiderman et autres super-héros occidentaux. Leur particularité ? Ils sont africains et se battent sur le continent.
Des super-héros de bande-dessinée nés dans le cerveau de Jide Martin, fondateur de la start-up nigériane Comic Republic. À l’origine, la volonté de « transmettre certaines valeurs à une génération qui n’a plus confiance en la religion et le gouvernement ». « Je me suis dit que je pouvais utiliser les supers héros pour y parvenir », souligne Jide Martin.
Palier l’absence de super-héros noirs
Ses personnages ressemblent au public nigérian. Les super-héros sont noirs, nés et restés sur le continent. « Il est important de montrer à l’Afrique et au monde ce que les Africains sont capables de faire », explique à Jeune Afrique le dessinateur Jide Martin. Avant d’ajouter : « Il faut aussi montrer que rien n’est impossible ».
Les bandes-dessinées de Comic Republic n’existent pas en version papier, elles sont téléchargeables gratuitement et connaissent un succès grandissant : à chaque nouvelle édition, la start-up enregistre en moyenne 28 000 téléchargements. Un engouement visible sur leur page Facebook : « Merci de les avoir créés. Quand j’étais enfant, j’idolâtrais Superman. J’ai toujours souhaité avoir des super-héros noirs à regarder », s’enthousiasme un fan depuis les États-Unis.
Pour découvrir l’univers de ces super-héros made in Africa, Jeune Afrique a sélectionné cinq personnages parmi les plus populaires auprès des lecteurs.
Guardian Prime
Guardian prime est le premier héros né de l’imaginaire de Jide Martin. Le personnage, qui est aussi le plus populaire de la galaxie de Comic Republic, revêt la nuit tombée son costume blanc et vert, aux couleurs du Nigeria. Son objectif : se battre pour la sécurité du pays. « Guardian Prime peut voler, il est invulnérable et peut même générer de la chaleur », décrit Jide Martin.
Ireti
L’univers de Comic Republic est loin d’être exclusivement masculin. Preuve en est, Ireti, l’une des super-héroïnes du studio nigérian, est aujourd’hui l’un des personnages les plus populaires. « Ireti a la force de cent hommes et c’est une guerrière », résume Jide Martin. Fille d’un roi Yoruba, Ireti n’est en effet pas toujours pacifique. Son but : protéger le royaume des Yorubas et en conquérir d’autres.
Avonome
Avonome raconte le parcours angoissant de Hilda Avonomemi Moses. Une Nigériane née en 1937 dans un village reculé d’Etunor, dans l’État d’Edo. Après avoir disparu subitement, elle réapparaît en 2015 dans un cimetière. Sa physionomie n’a pas changé, mais ses souvenirs se sont envolés. La nouvelle Hilda se découvre en revanche dotée d’un super pouvoir : la faculté de voir les esprits.
Eru
Eru est peut-être le personnage le plus terrifiant créé par Comic Republic. Il ne connaît ni les affres du temps, et ne ressent pas le besoin de dormir. Professeur à Lagos le jour, « il devient la peur elle-même » quand la nuit tombe sur le Nigeria, décrit Comic Republic.
Teni
Teni apparaît dans la revue Aje, le terme yoruba pour désigner une sorcière. Une courte bande-dessinée qui raconte l’histoire de cette jeune étudiante, capable de se transformer en sorcière et de jeter des sorts en Yoruba lorsque son regard devient violet. « Koni dara fun o ni yi aye » [Rien ne s’arrangera jamais pour toi dans cette vie !], lâche-t-elle pour maudire son ancien petit-ami volage. Comme pour les autres super-héros de Comic Republic, mieux vaut donc ne pas être son ennemi.
Par Claire Rainfroy - Source de l'article Jeune Afrique
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