Le visage peint d'un mannequin à la deuxième édition du Comic-Con Libya, le 2 novembre 2017. Un groupe armé libyen faisant office de police à Tripoli a annoncé samedi avoir fermé les portes du Comic-Con et arrêté ses organisateurs. |
Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Tripoli vendredi 3 novembre durant la deuxième édition du Comic-Con, un festival dans lequel les participants sont habillés du costume de leur héros préféré.
La plupart ont été libérés, mais six organisateurs devraient être jugés pour actes anti-islam. C'est la très conservatrice force Rada qui est derrière cette descente. Qui se cache derrière cette police des moeurs?
La force Rada est dirigée par Abderraouf Kara. De petite taille, le visage poupin malgré une barbe fournie, le Tripolitain est aussi bien un révolutionnaire aguerri, qu'une autorité religieuse. Il prône un salafisme strict.
C'est au nom de la pureté de l'islam que la force Rada a décidé d'interdire le festival. Pour punir les visiteurs, ils ont rasé la tête de certains d'entre eux et leur ont donné un cours de religion avant de les libérer.
Politiquement, l'unité d'élite, l'une des plus puissantes de la capitale, est un allié sûr du gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale. Traditionnellement les salafistes non jihadistes sont fidèles au pouvoir légitime, même s'ils ne partagent pas la même idéologie. D'ailleurs, avant l'arrivée de ce gouvernement en avril 2016, la force Rada soutenait la coalition Aube Libyenne. Celle-ci n'était pas reconnue par les Nations unies, mais avait reçu la légitimité de la Cours Suprême.
Au sortir de la guerre, Abderraouf Kara était le chef du Conseil suprême de sécurité de tripoli. Le groupe a été accusé d'avoir détruit de nombreux mausolées de saints soufis, considérés comme des idoles à détruire pour les salafistes.
source de l'article RFI
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