mercredi 13 novembre 2013

Casanim gâte les mordus de l’animation

Les manifestations artistiques dédiées à l’animation ont, désormais, le vent en poupe au Maroc. Ce genre est en phase de voler la vedette au septième art. Et les pinceaux des dessinateurs s’y affûtent au grand bonheur d’un public grandissant.

Le temps d’un festival orga­nisé par l’association « Animaroc », Casablanca a succombé aux pinceaux et effets animés de divers artistes en provenance des quatre coins du monde. Pendant huit jours, l’Ukraine, la Belgique, les Pays-Bas, Taiwan et la Chine ont été représentés par des férus de l’image itinérante. Ce fut lors de la quatrième édition du Festival Casanim, qui s’est récem­ment déroulé à la Villa des arts de la grande métropole marocaine et qui a pris d’assaut plusieurs centres cultu­rels de la ville. 
Au menu de ce ren­dez-vous, il a été question de divers ateliers, conférences, projections et expositions, dédiés au 75e anniver­saire du journal de Spirou. Pourquoi Spirou, ce personnage emblématique de la bande dessinée européenne, précisément ? 
Tout simplement parce que Casanim a souhaité, pour sa quatrième édition, rendre un hom­mage à la délégation Wallonie-Bruxelles à Rabat, en guise de recon­naissance de son engagement à assister l’animation cinématogra­phique au Maroc et ce, tout au long de la dernière décennie.

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Les séquences d’animation sont devenues indissociables des feuilletons et films marocains.
Cette édition a prouvé que ce pays du globe ne lésine pas sur les moyens pour briller dans l’art animé. En effet, il y a à peine un an, la troi­sième édition de Casanim a tenu en haleine tous ceux qui croient encore en l’existence du cinéma d’anima­tion à l’ère du tout-cliquable, et a renforcé les efforts fournis par les éditions précédentes.
Pour le réalisateur et artiste anima­teur belge Gabriel Jaquel, « les temps sont encore au cinéma d’ani­mation. Le progrès technologique ne pourra aucunement enfanter un art qui en remplacerait d’autres. Bien au contraire, la technologie est d’une assistance visiblement tan­gible pour ce qui concerne le triomphe de ce genre de cinéma ». Et d’ajouter : « Il n’existe aucune diffé­rence palpable entre le jeune public marocain et celui européen quant à l’engouement pour les films d’ani­mation. Partout dans le monde, le cinéma d’animation n’est pas l’apa­nage des juniors ».

Cette quatrième édition de Casanim a mis en lumière l’ébulli­tion de l’animation à Casablanca, donnant la parole à tous les profes­sionnels marocains de cet art à la fois narratif et plastique. Les amateurs (jeunes et moins jeunes) ne sont pas exclus. « Nous envisageons de pro­mouvoir le film d’animation maro­cain au niveau national et interna­tional », témoigne l’artiste graphiste marocaine Aïcha Hafidi.
Décidément, puisque les moyens et l’intérêt sont au rendez-vous, le cinéma d’animation permet à ses concepteurs et producteurs de se frayer un chemin certain et de s’of­frir une belle place sous le soleil. De plus, à quelques détails près, les ingrédients nécessaires pour la création d’un film d’animation en deux ou trois dimensions ressem­blent à ceux du film « réel ». Du scénario, à la musique, en passant par le décor … nous en serions à dire qu’il ne manquerait plus que certaines têtes d’affiche !
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Les séquences d’animation sont devenues indissociables des feuilletons et films marocains.

Cependant, il y a lieu de s’inter­roger sur l’avenir de ce genre de films au Maroc. Sachant qu’il existe des filières dédiées à l’ani­mation dans les écoles marocaines, force est de constater que les chaînes nationales exposent, à lon­gueur de journée, des spots publici­taires en deux ou trois dimensions, entièrement réalisés par des concep­teurs et animateurs marocains. De même, les séquences d’animation sont devenues indissociables des feuilletons et films cinématogra­phiques marocains. 
Seulement voilà, à l’instar du public égyptien, les Marocains préfèrent largement les films d’animation en prove­nance du pays de l’Oncle Sam, souvent doublés en arabe marocain ou en français.
En d’autres termes, malgré sa grande évolution en la matière, le Maroc ne pourra pas encore se déclarer concurrent à l’échelle internationale.

Par Houda Belabd - Source de l'article Al Ahram
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