Le film d’animation de Daniel Kamwa sera projeté en avant-première dimanche prochain à l’Institut français.
Un film d’animation, comme savent en faire les studios Disney. Mais loin de la touche hollywoodienne, « Turbulences » porte l’empreinte camerounaise de son réalisateur. Ce nouveau film du cinéaste camerounais Daniel Kamwa se présente comme « le premier long métrage animé africain en 3D-4K. » Il a été présenté à la presse au cours d’une conférence de presse, hier à l’Institut français du Cameroun (Ifc) de Yaoundé. Cette conférence a été précédée par une projection « exclusive » de ladite œuvre cinématographique, qui sera projetée au grand public le 7 juin prochain à l’Ifc.
Les échanges avec Daniel Kamwa ont permis aux journalistes de mieux cerner ce tout premier film d’animation camerounais, qui présente les causes de l’émigration massive des Africains vers l’Occident. Pour le réalisateur, les Africains choisissent souvent le chemin périlleux de l’émigration clandestine à cause des conditions de vie scabreuses et oppressantes qui caractérisent le quotidien dans leur pays. Le cas pris par le cinéaste est notamment celui d’un couple de diplômés sans emploi, rentré désespérément dans leur village pour travailler la terre. Mais la subvention à eux promise par le gouvernement ne sera que du « vent. »
Format
Ce leurre présidentiel, ajouté à des misères propres aux zones rurales d’Afrique, va pousser le jeune couple à se lancer dans la traversée du désert et de l’Atlantique pour se rendre en Europe. Plus qu’une fiction, ce long métrage de 113 minutes est un conte fantastique et allégorique sur les motivations supposées des candidats à l’émigration clandestine. Selon Daniel Kamwa, les raisons du format de dessin animé, pour un sujet d’actualité comme celui abordé par le film, relève d’une envie de toucher un plus large public de jeunes. Cela lui a d’ailleurs valu le Prix du meilleur film étranger, lors du festival de San Diego en janvier dernier aux Etats-Unis.
Une récompense qui doit inspirée d’autres cinéastes camerounais, avance le réalisateur, à qui on doit également « Pousse Pousse » ou encore « Mâh Saah-Sah. » « Je souhaite que le cinéaste camerounais s’investisse davantage dans la production de films d’animation. Ceci pour essayer d’amorcer la naissance d’une industrie cinématographique au Cameroun », a lancé Daniel Kamwa.
« Turbulences », dit-il, est l’aboutissement d’un travail de longue haleine qui a été affiné pendant plus de trois ans. Après Douala le 31 mai dernier, ce sera donc aux cinéphiles de Yaoundé de découvrir ce film qui sera projeté en avant-première dimanche prochain.
Par Franck Evina - Source de l'article Le Camerounaisinfo
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