Qui pense à l’Afrique quand il s’agit de parler de jeux Vidéos ? La réponse : pas beaucoup de monde. Le continent noir n’est pas cité, d’ailleurs n’est pas connu dans le secteur des jeux vidéo.
Et pourtant des geeks ne manquent pas en Afrique. Le continent semble plus consommer les jeux vidéo que de les produire. Une situation qui va changer. De jeunes entrepreneurs veulent jouer le jeu et donner à l’Afrique ses propres manettes.
Pas de temps à perdre dans le domaine des technologies,l’Afrique veut prendre le train en marche.Le secteur des jeux vidéo est le milieu où cette motivation s’exprime le mieux. L’industrie vidéoludique se construit petit à petit ; des startups voient le jour. Avec une jeunesse de plus en plus riche en capacité techniques et un marché équipé en matériel informatique, l’Afrique commence à obtenir des jeux made in Africa.
L’Afrique du Nord est le pionnier ; c’est dans cette partie de l’Afrique que les structures sont les plus établies, en partie grâce à la sous-traitance qui s’est développée du fait de la proximité avec l’Europe et qui procure des revenus réguliers. Le doyen de la catégorie est évidemment le studio Ubisoft de Casablanca au Maroc, fondé en 1998 et récemment impliqué dans les titres Soldat Inconnus et Child of Light, mais dans le pays on trouve aussi Ezelia ainsi que l’opérateur téléphonique Inwi qui réalise des jeux mobile grand public. La Tunisie semble également très dynamique à ce niveau-là, avec des studios indépendants comme DigitalMania, SaphirProd, Prolancers Games ou K’Art Studio ou des indés comme Stolen Pad Studio ou Nuked Cockroach Studios. Le pays peut également compter sur sa propre association de développeurs de jeu vidéo.
Un marché en plein essor
Selon un rapport publié par le cabinet Price Waterhouse and Cooper, à côté de l’Internet (9%), la croissance la plus rapide dans le domaine du numérique africain se fera dans la catégorie du jeu vidéo (8.2%) dans les années à venir. Et Vicki Myburgh du bureau sud-africain de PwC cité parafriqueitnews.com d'ajouter que « Les jeux vidéo ont réussi une transition formidable dans le monde du digital en Afrique, et ce principalement grâce à la popularité du Mobile Gaming (jeux sur mobiles) mais aussi grâce au potentiel non négligeable que représente la distribution digitale des jeux pour consoles.»
L’Afrique mise sur l’originalité pour éviter le Game over.
Leti Arts, le studio de développement ghanéen à l’origine du jeu vidéo :The Origin, s’est inspiré d’Anansi, le dieu de la sagesse, un personnage qui revient dans de nombreux contes traditionnels d’Afrique de l’Ouest. Une démarche qui participe à éduquer également la jeunesse Africaine ; enseigner la culture et les références africaines à tous ces millions de jeunes qui utilisent les jeux vidéo. Eyram Tawia, cofondateur de Leti Arts, explique à Jeune Afrique avoir été obsédé, gamin, par les comics et les jeux vidéo. Mais il ne comprenait pas pourquoi aucune des aventures proposées ne se situait sur son continent. Avec une bande d’amis geeks, il commence à coder de petits jeux, puis développe un univers complètement singulier mettant en scène des figures mythologiques ou des personnages de l’histoire africaine accommodés à la sauce superhéros. On y retrouve Yaa Asantewaa, la reine de l’empire Ashanti, qui mena la rébellion contre les colons, changée en amazone surarmée et bodybuildée, mais aussi Shaka Zulu ou Pharaon. Et Leti Arts n’est pas le seul studio de création apparu récemment à tenter l’aventure africaine. Ces dernières années, de jeunes pousses ont émergé au Kenya (Afrikana Digital), au Cameroun (Kiro’o Games), au Nigeria (Maliyo Games, Gamsole), au Sénégal (Cauriolis) ou encore à Madagascar (Lomay).
Parler de l’Afrique autrement dans le domaine des technologies est désormais possible avec ces milliers de geeks qui malgré les maigres moyens contribuent à rendre le continent plus rayonnant.
Par Souleymane Diallo - Source de l'article La Factory
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