mardi 7 janvier 2014

Ces marocains qui créent des jeux vidéos

Ces Marocains qui créent des jeux vidéos
En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, l’industrie du jeu vidéo connaît un développement important d’après l'étude du cabinet Newzoo en 2012, avec une croissance annuelle trois fois supérieure à la moyenne mondiale. Le Maroc est dans le coup.

Ces Marocains qui créent des jeux vidéosLe collectif Moroccan Game Developpers représente le Maroc dans cette communauté émergente d’industriels du jeux vidéo, de développeurs indépendants et de passionnés de gaming dans la zone MENA.

Yassine Arif et Osama Hussein, co-fondateurs des Moroccan Game Developpers, expliquent la vision du collectif à Médias24.

Il suffit de faire un peu attention aux publicités sur internet, pour peu qu’on traîne sur des sites web ayant attrait aux jeux vidéo, aux mangas ou au streaming, pour remarquer le nombre de jeux en ligne qui ont été traduits en arabe, et par ailleurs, le nombre de jeux en ligne qui investissent dans des publicités.

La zone Mena est dans tous les cas notoirement dans le viseur des industriels du jeu vidéo du monde entier, comme en témoigne l’effort d’intégration de la culture arabe dans des jeux phares comme Assassin’s Creed.

Les 5 dernières années ont vu naître de nombreux studios de jeux vidéo dans les pays arabes et au Maghreb. Encouragées par le lancement du Dubai World Game Expo, la plateforme d’accueil des industries du jeu vidéo du monde entier vers la zone Mena, de nombreuses équipes composées de concepteurs, de développeurs, de graphistes et de sound designers se sont constituées en vue de créer les premiers jeux vidéo 100% arabes.

Et pour encourager les équipes de développeurs indépendants à faible budget, il y a les compétitions avec des prix en cash à gagner. Au Maroc, il y a déjà eu le Hackathon d'inwi sur le thème du gaming. Pour la région Mena, la communauté de développeurs arabes GameTako organise les compétitions Game Zanga où le Maroc, représenté par le collectif Moroccan Game Developpers a vu 4 de ses jeux primés à l’édition 2013. Ce fut en outre le Marocain Ahmed Majdoubi qui a remporté le premier prix de 1.000 dollars américains en 2012 avec son jeu Freedom. Un autre jeu marocain, «Harban», a été primé jeu le plus humoristiquelors de cette édition.

Un marché commun arabe

Viser un marché plus large, c’est l’opportunité qu’offrent les compétitions comme Game Zanga ou Global Game Jam aux créateurs de jeux vidéo du monde entier. La place était à prendre pour le Maroc, le collectif Moroccan Game Developpers l’a prise. Ce sont les créateurs de jeux de tout le Maroc qui seront contents. Outre la possibilité de monétiser leurs créations avec des prix immédiats, ces compétitions offrent une place bien au chaud sous les projecteurs, donc la possibilité de briller à l’échelle internationale si on est assez bon.

Les membres du collectifs Moroccan Game Developpers n’ont pas vocation à créer une réelle industrie du jeu vidéo au Maroc. Pour Yassine Arif, c’est encore trop tôt pour pouvoir assurer un rythme de production assez soutenu pour se faire une place dans la cour de Gameloft, Royal Games ou Zynga. Mais si Yassine n’est pas rêveur, il n’en est pas moins optimiste. Il paraît difficile de démarrer actuellement au Maroc un vrai studio de production de jeux vidéo mais rien n’empêche d’encourager ceux qui en ont la passion et les compétences à créer les premiers jeux vidéo indie (indépendants) de signature locale et tenter de viser le marché mondial ou au moins, la région Mena.

Ainsi, il ,ne lésine pas sur les moyens quand il s’agit d’organiser des ateliers de formations par la pratique à un des nombreux volets de la création de jeux vidéo, comme ils l’ont déjà fait à l’EHTP (Ecole hassania des travaux publics) et à Sup Info, ou quand il s’agit de lancer un Game Jam qu’il soit local ou international.

Et parce que dans ce domaine, tout est en constant mouvement, chaque deux semaines à peu près, les membres de la communauté MGD se réunissent pour discuter de nouvelles techniques ou de nouveaux projets. Par ailleurs, le groupe Facebook ne cesse de grandir (plus de 1.700 membres aujourd’hui) et d’accueillir de nouveaux passionnés et de nouvelles compétences.

Prochaine étape? Dans vingt jours à peine, la participation à l’édition 2014 du Global Game Jam, une compétition mondiale qui est entrée dans le Guinness des records en 2013 en comptabilisant 16.700 participants venants de 63 pays et qui en attend plus 17.000 cette année.

Comme chaque année, la compétition au Maroc se déroulera au Boultek, les locaux des organisateurs du festival l’Boulvard au sous-sol du Technopark. On ne peut que leur souhaiter bonne chance et espérer faire figurer le Maroc dans un nouveau classement.

Par Mourad Keji - Source de l'article Média24

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